Titre : Le Moniteur de la Lozère : journal d'annonces
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Mende)
Date d'édition : 1939-03-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328188053
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 mars 1939 09 mars 1939
Description : 1939/03/09 (A75,N10). 1939/03/09 (A75,N10).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG48 Collection numérique : BIPFPIG48
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53546512p
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 PER 204
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/09/2023
Journal Républicain Démocrate
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Lozère et départements limitrophes 12 fr. 50
Autres départements 15 fr. 50
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Le Numéro : 30 centimes
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SOIXANTE - QUINZIEME
LES SOUVERAINS DU DANEMARK
ONT ETE REÇUS AU PALAIS DE L'ELYSEE...
...où le Chef de l'Etat a retenu à déjeuner le couple royal ami de la France.
Voici de droite, à la sortie du Palais de l'Elysée : Général Braconnier, Reine et
Roi de Danemark, M. Lozé, chef du Protocole, Colonel Brosse.
paré son pouvoir conquérant, sa conta¬
gion prosélytique, à ceux de l'Islam, aux
temps héroïques.
Que faire devant ce péril, sinon res¬
serrer les liens entre idéologies analo¬
gues, sinon durcir les conceptions démo¬
cratiques et libérales, sinon rassembler
autour d'un unique drapeau tous les al¬
liés possibles ?
Communistes martyrisés par les nazis,
juif affreusement persécutés, protestants
et catholiques molestés ou brimés, socia¬
listes et démocrates meurtris dans leur
notion de l'humanité et de la civilisa¬
tion : voilà les contingents de l'immense
et sainte croisade, coâfre quoi viendront
se briser les efforts démoniaques de tous
les fascismes. Et voilà pourquoi, tout na¬
turellement, Pie XI, pape de la Paix, dé¬
fenseur de la dignité humaine, de la fra¬
ternité, de la liberté, apôtre d'une catho¬
licité, et donc de l'universalisme, reçoit
l'hommage posthume de tous les hommes
dignes de ce nom.
Et c'est pourquoi, fort heureusement,
la majorité des Français se méfie de ces
mélanges explosifs d'idées et de pas¬
sions. Ils refusent de s'enrôler dans la
croisade, ils pensent que le meilleur
moyen d'apaiser les folies de nos voisins
n'est pas de les insulter par-dessus la
haie. Ils pensent que, sans aucun doute,
il faut être forts et prêts à tout, mais que
cette puissance n'atteindra son maximum
que dans une véritable unité française,
non traversée de querelles et de dissen¬
sions philosophiques.
Ils se souviennent que la France s'est
construite dans la to.l,'-"gpc.e et le respect
des opinions, que sa cohésion est faite
de ses libres diversités, que son Etat, as¬
surément fort et souverain aux heures de
péril, est le garant commun des droits
individuels. Ils sentent qu'à l'heure ac¬
tuelle le mieux est de ne pas réveiller
les passions abstraites, et de faciliter les
convergences pratiques, d'abord sur le
terrain d'une économie encore malade,
et où presque tout reste à faire.
Enfin il leur paraît que cette méthode
de bon sens et de raison doit valoir pour
l'Europe. Il leur semble que tant de dé¬
lires éloquents traduisent avant tout des
malaises matériels profonds, et que le
plus urgent est de reconstruire une éco¬
nomie internationale, de renouer les re¬
lations, de tisser à nouveau le réseau des
solidarités effectives entre nations.
Et cela ne les empêche pas de saluer
avec infiniment de respect la figure du
pape défunt. Parce qu'il essaya de main¬
tenir une conscience d'hommes et d'Eu¬
ropéens parmi les peuples divisés et prêts
au massacre. Mais, refusant de s'enrégi¬
menter eux-mêmes, ils ne transforment
pas Pie XI en allié du Komintern, en
vengeur d'Israël ni en protecteur des.dé¬
mocraties.
En bref, les idées changent, mais le
bon sens demeure.
Marcel DEAT.
C'EST LE GLORIEUX SOLDAT DE VERDUN
QUI SERA AMBASSADEUR A BURGOS...
Le Maréchal Pétain a accepté de représenter la France à Burgos. C'est donc le
glorieux soldat de Verdun, dont voici une de ces dernières attitudes, qui aura
la charge de rétablir les relations amicales entre la France et la nouvelle Es¬
pagne.
présidence de M. Lussy, député de Vau-
cluse. La situation extérieure a fait l'ob¬
jet d'une importante discussion, au cours,
de laquelle sont intervenus différents
orateurs.
Nice... Les occupants de l'avion qui s'é¬
crasa dans les Alpes étaient des offi¬
ciers allemands se rendant de Majorque
à Berlin.
Toulon... Aubert, l'enseigne de vais¬
seau traître à sa patrie, a été fusillé
dans les fossés de Malbousquet.
A l'Etranger...
Rome... A 16 h. 29, une fumée blanche
apparaît sur le Vatican, Le pape est élu.
Mgr Pacelli, succède à Pie XI sur le trô¬
ne de Saint-Pierre et prend le nom de
Pie XII. C'est après deux scrutins sans
résultat qu'eut lieu le vote décisif.
Londres... Un nouvel attentat terroris¬
te a eu lieu dans un faubourg de Lon¬
dres. Un aqueduc a été endommagé.
Burgos... M. Rochat a remis au général
Jordana une communication annonçant
la reconnaissance « de jure » du gouver¬
nement franquiste.
Bruxelles... Imbroglio politique en Bel¬
gique. Après l'échec de M. Soudan,
après le refus de M. Max, devant l'impos¬
sibilité d'appeler de nouveau M. Pierlot,
on reviendrait à M. Soudan. Tentative
désespérée pour éviter de nouvelles élec¬
tions!
Burgos... La nomination du maréchal
Pétain comme ambassadeur de France
auprès du général Franco a produit en
Espagne une grande impression.
Burgos... Pas un pouce de sol espagnol
ne passera sous la domination d'une
puissance étrangère, déclare le général
Franco.
Washington... Le président Roosevelt
prononce un retentissant plaidoyer en
faveur des libertés du régime démocrati¬
que.
Berlin... Inaugurant la foire de Leip¬
zig, le Docteur Goebbels expose les dif¬
ficultés auxquelles doit faire face l'Alle¬
magne dans le domaine économique.
Madrid... Convulsion à Madrid. Le
gouvernement Négrin est destitué par un
conseil de défense dont le chef est le co¬
lonel Casado. Ce mouvement, qui accuse
le précédent cabinet d'incapacité, a re¬
çu de nombreuses adhésions y compris
celle du général Miaja et celle de M. Bes-
teiro, ancien président du Conseil.
Bruxelles... Devant l'impossibilité de
former un cabinet susceptible de rallier
une majorité stable, le roi Léopold vient
de signer le décret de dissolution des
Chambres. De nouvelles élections au¬
raient lieu le 2 avril prochain.
En France...
— N° 10.
Si quelque politique, mort un peu
avant la guerre, revenait hanter les
couloirs du Palais-Bourbon, et tentait
de mettre à jour sa documentation,
le pauvre ne s'y reconnaîtrait plus.
Paris... Le maréchal Pétain est nommé
ambassadeur à Burgos, ainsi en a dé¬
cidé le conseil des ministres.
Paris... M. Pomaret fait appel à la
Chambre pour le vote de la retraite des
vieux travailleurs. Le ministre du Tra¬
vail, dans une énergique intervention, af¬
firme que la nouvelle répartition des
fonds de capitalisation vieillesse ne sau¬
rait porter préjudice aux assurés so¬
ciaux.
Paris... Trois décrets encourageant
les constructions d'immeubles viennent
de paraître. Us prévoient une exonération
sur les droits de mutation et sur les bé¬
néfices industriels.
Paris... MM. Lebrun, Daladier, Bonnet,
la ville de Paris adressent un message de
félicitations au nouveau Pape Pie XII.
Nice... Drame aérien dans les Alpes.
Des skieurs découvrent les débris d'un
gros avion, dans la vallée de la Tinée et
les cadavres carbonisés des onze passa-,
gers. C'était un avion militaire allemand.
Paris... M. Lequirica, maire de Bilbao,
serait nommé ambassadeur d'Espagne à
Paris.
Paris... Le Conseil national du parti
S. F. I. O. s'est ouvert à Paris, sous la
S. S. PIE XII SERA COURONNE LE 12 MARS...
...au cours d'une cérémonie solennelle. Dès le lendemain de cette élection spon¬
tanée, S. S. Pie XII, qui a pris pour devise : « La Paix, œuvre de justice », a
prononcé en latin, une importante déclaration : « Mon premier message ne peut
être qu'un message de paix et de bénédiction pour tous », puis le nouveau Pape
a assisté à la première cérémonie officielle, au cours de laquelle, il a reçu à la
Chapelle Sixtine, l'hommage des cardinaux... Voici immédiatement avant cette
cérémonie émouvante, S. S. Pie XII, en prière...
S'il apprenait soudain, et sans autre
préparatjon, que les drapeaux ont été
mis en berne parce que le pape est mort,
que le président de la République et les
membres du gouvernement sont allés en
grande pompe ouïr la messe à Notre-
Dame, et que notre ambassadeur au Va¬
tican suit avec une vigilance'particulière
les préparatifs du Conclave, le revenant
des anciens jours retournerait dégoûté au
royaume des ombres.
Eh quoi ? Ces descendants dégénérés
d'une République anticléricale ont-ils
oublié les luttes épiques de la Sépara¬
tion ? Ou bien l'éternelle réaction s'est-
elle emparée des leviers de commande ?
La France connaît-elle à nouveau l'Or¬
dre moral ? Et s'il est vrai que la ma¬
jorité est plus à gauche qu'elle ne le fut
jamais, à quoi reconnaîl-on désormais
les partis ?
L'extrême-gauche applaudit debout l'é¬
loge du Souverain Pontife disparu, un
gouvernement à direction radicale- so¬
cialiste entretient des relations plus que
correctes avec les princes de l'Eglise :
comment admettre de pareils bouleverse¬
ments, ?
Le plus étrange est que l'opinion ne
s'émeut pas, trouve ces mœurs fort na¬
turelles, et serait proprement scandalisée
si la mémoire de Pie XI n'était pas sa¬
luée et honorée officiellement. Et il faut
bien que les vivants, comme ce mort
supposé, enregistrent cette considérable
évolution. Elle n'est pas la seule que nous
ayons à constater.
• *
★ ★
Imaginons maintenant que notre fan¬
tôme politique ait été nourri, au temps
de ses terrestres passions, à la meilleure
doctrine socialiste : le contact avec les
diverses progénitures du marxisme, et
les épigones du jauressisme, serait pour
lui plein de surprises et de scandales.
Le socialisme d'avant guerre affectait
d'être d'abord attentif aux réalités éco¬
nomiques. Les idéologies n'en étaient
que le reflet, et la doctrine ne pouvait
se dire scientifique qu'à condition de
pousser loin ses analyses. Que sont de¬
venues ces pénétrantes méthodes d'inves¬
tigation ? Qui daigne encore s'inquiéter
de cette misérable infrastructure ? Il
n'est plus question que de formules, de
symboles, de mots de ralliement et de
passions déchaînées. La croisade démo¬
cratique se rassemble pour l'affrontement
final, en face de Taxe totalitaire.
Le socialisme d'avant guerre était pa¬
cifiste profondément, et il opposait, pour
LE ROI DANS L'ABRI...
Au cours de sa visite à Birmingham,
le Roi George VI a visité l'un des grands
abris souterrains bétonnés construits
dans cette ville pour la population civile.
faire barrage contre la guerre, l'inter¬
nationalisme prolétarien à l'internationa¬
lisme capitaliste. Aujourd'hui, des masses
socialistes ou socialisantes sont natio¬
nalistes, militaristes et effectivement bel¬
licistes. Les crédits de guerre, autrefois
refusés dans un geste de propagande, ne
sont, au gré des chefs responsables, ja¬
mais suffisants. Ce ne sont partout que
bruits d'armes et jargon de stratèges.
Non, en vérité, notre ombre bala¬
deuse ne s'y reconnaîtrait plus. Fût-elle
partie pour le ténébreux séjour il y a
quatre années seulement qu'elle ne serait
pas plus facilement acclimatée. Ayan'
cessé de lire l'Huma au temps où le
feuilleton militaire clouait au pilori les
« gueules de vache », elle y trouverait
avec ahurissement les propos les plus
orthodoxes sur la patrie et la défense
nationale. Il y faudrait évidemment
quelques explications.
Mais laissons là nos revenants : c'est
à nous, bien vivants, d'essayer de com¬
prendre, et ces changements, et ce qu'ils
signifient.
L'explication la plus plausible est
qu'en effet l'économie a cessé de con¬
duire le monde et d'en dominer l'his¬
toire. N'est-il pas évident que des tem¬
pêtes idéologiques déferlent sur nous, et
que le vieux continent, en particulier,
est sans cesse battu par des cyclones po¬
litiques et même métaphysiques ?
Certains sociologues y verraient volon¬
tiers la confirmation de leurs hypothè¬
ses sur la puissance des représentations
collectives : de sorte que, en face de
l'Eglise démocratique et libérale, sans
rigorisme et tempérée d'hérésie, s'est
dangereusement érigée la secte fanatique
de totalitarisme. Et l'on a souvent com-
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ONT ETE REÇUS AU PALAIS DE L'ELYSEE...
...où le Chef de l'Etat a retenu à déjeuner le couple royal ami de la France.
Voici de droite, à la sortie du Palais de l'Elysée : Général Braconnier, Reine et
Roi de Danemark, M. Lozé, chef du Protocole, Colonel Brosse.
paré son pouvoir conquérant, sa conta¬
gion prosélytique, à ceux de l'Islam, aux
temps héroïques.
Que faire devant ce péril, sinon res¬
serrer les liens entre idéologies analo¬
gues, sinon durcir les conceptions démo¬
cratiques et libérales, sinon rassembler
autour d'un unique drapeau tous les al¬
liés possibles ?
Communistes martyrisés par les nazis,
juif affreusement persécutés, protestants
et catholiques molestés ou brimés, socia¬
listes et démocrates meurtris dans leur
notion de l'humanité et de la civilisa¬
tion : voilà les contingents de l'immense
et sainte croisade, coâfre quoi viendront
se briser les efforts démoniaques de tous
les fascismes. Et voilà pourquoi, tout na¬
turellement, Pie XI, pape de la Paix, dé¬
fenseur de la dignité humaine, de la fra¬
ternité, de la liberté, apôtre d'une catho¬
licité, et donc de l'universalisme, reçoit
l'hommage posthume de tous les hommes
dignes de ce nom.
Et c'est pourquoi, fort heureusement,
la majorité des Français se méfie de ces
mélanges explosifs d'idées et de pas¬
sions. Ils refusent de s'enrôler dans la
croisade, ils pensent que le meilleur
moyen d'apaiser les folies de nos voisins
n'est pas de les insulter par-dessus la
haie. Ils pensent que, sans aucun doute,
il faut être forts et prêts à tout, mais que
cette puissance n'atteindra son maximum
que dans une véritable unité française,
non traversée de querelles et de dissen¬
sions philosophiques.
Ils se souviennent que la France s'est
construite dans la to.l,'-"gpc.e et le respect
des opinions, que sa cohésion est faite
de ses libres diversités, que son Etat, as¬
surément fort et souverain aux heures de
péril, est le garant commun des droits
individuels. Ils sentent qu'à l'heure ac¬
tuelle le mieux est de ne pas réveiller
les passions abstraites, et de faciliter les
convergences pratiques, d'abord sur le
terrain d'une économie encore malade,
et où presque tout reste à faire.
Enfin il leur paraît que cette méthode
de bon sens et de raison doit valoir pour
l'Europe. Il leur semble que tant de dé¬
lires éloquents traduisent avant tout des
malaises matériels profonds, et que le
plus urgent est de reconstruire une éco¬
nomie internationale, de renouer les re¬
lations, de tisser à nouveau le réseau des
solidarités effectives entre nations.
Et cela ne les empêche pas de saluer
avec infiniment de respect la figure du
pape défunt. Parce qu'il essaya de main¬
tenir une conscience d'hommes et d'Eu¬
ropéens parmi les peuples divisés et prêts
au massacre. Mais, refusant de s'enrégi¬
menter eux-mêmes, ils ne transforment
pas Pie XI en allié du Komintern, en
vengeur d'Israël ni en protecteur des.dé¬
mocraties.
En bref, les idées changent, mais le
bon sens demeure.
Marcel DEAT.
C'EST LE GLORIEUX SOLDAT DE VERDUN
QUI SERA AMBASSADEUR A BURGOS...
Le Maréchal Pétain a accepté de représenter la France à Burgos. C'est donc le
glorieux soldat de Verdun, dont voici une de ces dernières attitudes, qui aura
la charge de rétablir les relations amicales entre la France et la nouvelle Es¬
pagne.
présidence de M. Lussy, député de Vau-
cluse. La situation extérieure a fait l'ob¬
jet d'une importante discussion, au cours,
de laquelle sont intervenus différents
orateurs.
Nice... Les occupants de l'avion qui s'é¬
crasa dans les Alpes étaient des offi¬
ciers allemands se rendant de Majorque
à Berlin.
Toulon... Aubert, l'enseigne de vais¬
seau traître à sa patrie, a été fusillé
dans les fossés de Malbousquet.
A l'Etranger...
Rome... A 16 h. 29, une fumée blanche
apparaît sur le Vatican, Le pape est élu.
Mgr Pacelli, succède à Pie XI sur le trô¬
ne de Saint-Pierre et prend le nom de
Pie XII. C'est après deux scrutins sans
résultat qu'eut lieu le vote décisif.
Londres... Un nouvel attentat terroris¬
te a eu lieu dans un faubourg de Lon¬
dres. Un aqueduc a été endommagé.
Burgos... M. Rochat a remis au général
Jordana une communication annonçant
la reconnaissance « de jure » du gouver¬
nement franquiste.
Bruxelles... Imbroglio politique en Bel¬
gique. Après l'échec de M. Soudan,
après le refus de M. Max, devant l'impos¬
sibilité d'appeler de nouveau M. Pierlot,
on reviendrait à M. Soudan. Tentative
désespérée pour éviter de nouvelles élec¬
tions!
Burgos... La nomination du maréchal
Pétain comme ambassadeur de France
auprès du général Franco a produit en
Espagne une grande impression.
Burgos... Pas un pouce de sol espagnol
ne passera sous la domination d'une
puissance étrangère, déclare le général
Franco.
Washington... Le président Roosevelt
prononce un retentissant plaidoyer en
faveur des libertés du régime démocrati¬
que.
Berlin... Inaugurant la foire de Leip¬
zig, le Docteur Goebbels expose les dif¬
ficultés auxquelles doit faire face l'Alle¬
magne dans le domaine économique.
Madrid... Convulsion à Madrid. Le
gouvernement Négrin est destitué par un
conseil de défense dont le chef est le co¬
lonel Casado. Ce mouvement, qui accuse
le précédent cabinet d'incapacité, a re¬
çu de nombreuses adhésions y compris
celle du général Miaja et celle de M. Bes-
teiro, ancien président du Conseil.
Bruxelles... Devant l'impossibilité de
former un cabinet susceptible de rallier
une majorité stable, le roi Léopold vient
de signer le décret de dissolution des
Chambres. De nouvelles élections au¬
raient lieu le 2 avril prochain.
En France...
— N° 10.
Si quelque politique, mort un peu
avant la guerre, revenait hanter les
couloirs du Palais-Bourbon, et tentait
de mettre à jour sa documentation,
le pauvre ne s'y reconnaîtrait plus.
Paris... Le maréchal Pétain est nommé
ambassadeur à Burgos, ainsi en a dé¬
cidé le conseil des ministres.
Paris... M. Pomaret fait appel à la
Chambre pour le vote de la retraite des
vieux travailleurs. Le ministre du Tra¬
vail, dans une énergique intervention, af¬
firme que la nouvelle répartition des
fonds de capitalisation vieillesse ne sau¬
rait porter préjudice aux assurés so¬
ciaux.
Paris... Trois décrets encourageant
les constructions d'immeubles viennent
de paraître. Us prévoient une exonération
sur les droits de mutation et sur les bé¬
néfices industriels.
Paris... MM. Lebrun, Daladier, Bonnet,
la ville de Paris adressent un message de
félicitations au nouveau Pape Pie XII.
Nice... Drame aérien dans les Alpes.
Des skieurs découvrent les débris d'un
gros avion, dans la vallée de la Tinée et
les cadavres carbonisés des onze passa-,
gers. C'était un avion militaire allemand.
Paris... M. Lequirica, maire de Bilbao,
serait nommé ambassadeur d'Espagne à
Paris.
Paris... Le Conseil national du parti
S. F. I. O. s'est ouvert à Paris, sous la
S. S. PIE XII SERA COURONNE LE 12 MARS...
...au cours d'une cérémonie solennelle. Dès le lendemain de cette élection spon¬
tanée, S. S. Pie XII, qui a pris pour devise : « La Paix, œuvre de justice », a
prononcé en latin, une importante déclaration : « Mon premier message ne peut
être qu'un message de paix et de bénédiction pour tous », puis le nouveau Pape
a assisté à la première cérémonie officielle, au cours de laquelle, il a reçu à la
Chapelle Sixtine, l'hommage des cardinaux... Voici immédiatement avant cette
cérémonie émouvante, S. S. Pie XII, en prière...
S'il apprenait soudain, et sans autre
préparatjon, que les drapeaux ont été
mis en berne parce que le pape est mort,
que le président de la République et les
membres du gouvernement sont allés en
grande pompe ouïr la messe à Notre-
Dame, et que notre ambassadeur au Va¬
tican suit avec une vigilance'particulière
les préparatifs du Conclave, le revenant
des anciens jours retournerait dégoûté au
royaume des ombres.
Eh quoi ? Ces descendants dégénérés
d'une République anticléricale ont-ils
oublié les luttes épiques de la Sépara¬
tion ? Ou bien l'éternelle réaction s'est-
elle emparée des leviers de commande ?
La France connaît-elle à nouveau l'Or¬
dre moral ? Et s'il est vrai que la ma¬
jorité est plus à gauche qu'elle ne le fut
jamais, à quoi reconnaîl-on désormais
les partis ?
L'extrême-gauche applaudit debout l'é¬
loge du Souverain Pontife disparu, un
gouvernement à direction radicale- so¬
cialiste entretient des relations plus que
correctes avec les princes de l'Eglise :
comment admettre de pareils bouleverse¬
ments, ?
Le plus étrange est que l'opinion ne
s'émeut pas, trouve ces mœurs fort na¬
turelles, et serait proprement scandalisée
si la mémoire de Pie XI n'était pas sa¬
luée et honorée officiellement. Et il faut
bien que les vivants, comme ce mort
supposé, enregistrent cette considérable
évolution. Elle n'est pas la seule que nous
ayons à constater.
• *
★ ★
Imaginons maintenant que notre fan¬
tôme politique ait été nourri, au temps
de ses terrestres passions, à la meilleure
doctrine socialiste : le contact avec les
diverses progénitures du marxisme, et
les épigones du jauressisme, serait pour
lui plein de surprises et de scandales.
Le socialisme d'avant guerre affectait
d'être d'abord attentif aux réalités éco¬
nomiques. Les idéologies n'en étaient
que le reflet, et la doctrine ne pouvait
se dire scientifique qu'à condition de
pousser loin ses analyses. Que sont de¬
venues ces pénétrantes méthodes d'inves¬
tigation ? Qui daigne encore s'inquiéter
de cette misérable infrastructure ? Il
n'est plus question que de formules, de
symboles, de mots de ralliement et de
passions déchaînées. La croisade démo¬
cratique se rassemble pour l'affrontement
final, en face de Taxe totalitaire.
Le socialisme d'avant guerre était pa¬
cifiste profondément, et il opposait, pour
LE ROI DANS L'ABRI...
Au cours de sa visite à Birmingham,
le Roi George VI a visité l'un des grands
abris souterrains bétonnés construits
dans cette ville pour la population civile.
faire barrage contre la guerre, l'inter¬
nationalisme prolétarien à l'internationa¬
lisme capitaliste. Aujourd'hui, des masses
socialistes ou socialisantes sont natio¬
nalistes, militaristes et effectivement bel¬
licistes. Les crédits de guerre, autrefois
refusés dans un geste de propagande, ne
sont, au gré des chefs responsables, ja¬
mais suffisants. Ce ne sont partout que
bruits d'armes et jargon de stratèges.
Non, en vérité, notre ombre bala¬
deuse ne s'y reconnaîtrait plus. Fût-elle
partie pour le ténébreux séjour il y a
quatre années seulement qu'elle ne serait
pas plus facilement acclimatée. Ayan'
cessé de lire l'Huma au temps où le
feuilleton militaire clouait au pilori les
« gueules de vache », elle y trouverait
avec ahurissement les propos les plus
orthodoxes sur la patrie et la défense
nationale. Il y faudrait évidemment
quelques explications.
Mais laissons là nos revenants : c'est
à nous, bien vivants, d'essayer de com¬
prendre, et ces changements, et ce qu'ils
signifient.
L'explication la plus plausible est
qu'en effet l'économie a cessé de con¬
duire le monde et d'en dominer l'his¬
toire. N'est-il pas évident que des tem¬
pêtes idéologiques déferlent sur nous, et
que le vieux continent, en particulier,
est sans cesse battu par des cyclones po¬
litiques et même métaphysiques ?
Certains sociologues y verraient volon¬
tiers la confirmation de leurs hypothè¬
ses sur la puissance des représentations
collectives : de sorte que, en face de
l'Eglise démocratique et libérale, sans
rigorisme et tempérée d'hérésie, s'est
dangereusement érigée la secte fanatique
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