Titre : Le Moniteur de la Lozère : journal d'annonces
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Mende)
Date d'édition : 1867-03-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328188053
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 mars 1867 30 mars 1867
Description : 1867/03/30 (A4,N13). 1867/03/30 (A4,N13).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG48 Collection numérique : BIPFPIG48
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53545086z
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 PER 204
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/09/2023
Samedi, 30 Mars 1867,
ANNEE
prix des insertions :
Annonces judiciaires . 20 c. la ligne ; diverses. 25 c, ; réclames, 40 c.
Le prix des insertions peut être exigé à l'avance.
La publication légale des actes de société est obligatoire dans le
Moniteur de la Lozère.
Les annonces ordinaires doi\ ent être remises le jeudi avant midi.
Si les annonces sont longues ou si elles présentent des difficultés
d'exécution, l'imprimeur se réserve de demander le temps
qu'il jugera nécessaire pour faire la planche.
Les manuscrits envoyés, insérés ou non. ne seront pas rendus.
On s'abonne: chez MM. Camille iGNON, à Mende ; DALLO,
à Marvejols; LAIIOTTE, à Florac.
prix d abonnement :
Mende : un an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 c. ; trois mois , 3 fr. ;
dans le département : un an, 11 fr. ; six mois, 0 fr. ; trois
mois, 3 fr. 50 c. ; hors du département : un an, 12 fr. ; six
mois, 6 fr. 50 c. ; 3 mois, 4 fr. Chaque exemplaire séparé , 25 c.
—• L'abonnement au Moniteur de, la Lozère doit être payé dans
le l" trimestre.
M. HAVAS, rue Jean-Jacques-Rousseau , 3, et MM. LAFFITTE,
BULLIER et C'", place de la Bourse , 8, sont seuls chargés, à
Paris, de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
favorise, qui encourage les sociétés
philanthropiques; l'Empire, qui clier-
cheàaccomplir la plus grande somme
de bien et à l'ombre duquel mar¬
chent, se développent, l'agriculture,
l'industrie, le commerce; l'Empire
est et'restera, et ce ne sont pas 45
députés, dont certains ont même voté
contre le gré de leurs commettants,
qui ébranleront la confiance, l'amour
que le pavs a en lui.
Camille IGXON
Ainsi, et tout en ne dissimulant
pas l'affliction que nous avons éprou¬
vée , nous avons dû constater que
le député de la Lozère était au nom¬
bre des 45 députés qui avaient voté
contre la politique suivie par le gou¬
vernement de l'Empereur.
Mais, en constatant ce fait, nous
constatons aussi que la Lozère n'a
jamais cessé d'être profondément
dévouée à l'Empereur, et que, de¬
puis l'avènement de Napoléon III,
nul candidat lozérien (nous n'en
exceptons pas un) n'aurait été élu
député s'il ne s'était dit profondé¬
ment dévoué à l'Empire.
Celte double constatation nous suf¬
fit pour aujourd'hui, et nous termi¬
nerons les réflexions qui précèdent
par cette demande que nous adres¬
serons à ceux qui nous font l'hon¬
neur de nous lire : Où en serions-
nous si jamais cette coalition, qui
a pour chefs de file M. Berryer,
M. Thiers et M. Jules Favre, et dont
nous avons vu la formation, ve¬
nait à gagner du terrain? Que de¬
viendrions-nous si, par suite de ce
mariage que nous appellerons mons¬
trueux , qui a réuni, dans une em¬
brassade de 45 personnes, les conti¬
nuateurs des idées de 93, les par¬
tisans de la légitimité et ceux qui
se sont placés entre les héritiers des
guillotinés et les panégyristes des
guillotineurs de la Terreur, venaient
à triompher ?
Dieu nous préserve d'un avenir
contre la perspective duquel a pro¬
testé une grande majorité de députés
et contre la réalisation duquel pro¬
teste la presque unanimité des Fran¬
çais. Mais, enfin et en allant au-
devant de la réponse qui nous serait
faite dans notre Lozère, il n'est pas
difficile de prévoir que les hommes
de M. Jules Favre seraient les maî¬
tres , que nous ferions alors la longue
et ruineuse expérience de tous les
systèmes, de toutes les utopies so¬
cialistes, et que les comparses de M.
Berryer ou de M. Thiers, qui auraient
fait la courte-échelle à ces hommes
de M. Jules Favre, seraient les pre¬
miers engloutis dans le cataclysme.
Il est vrai que les légitimistes et les
autres, tout en croyant à une dure
épreuve, comptent, dans leurs rêves,
sur la brièveté de cette épreuve.
Qu'ils se donnent donc la peine de
pénétrer dans certaines régions,
qu'ils tâchent de savoir ce qui s'y
pense et s'y dit, et les illusions dont
ils se bercent tomberont!
Dieu nous préserve, nous le répé¬
tons , de ces calamités dont nous ne
voulons pas soulever entièrement le
voile ! L'Empire est l'Empire, qui
protège la religion et ses ministres;
l'Empire, qui a donné une voix pré¬
pondérante à la France dans les con¬
seils de l'Europe; l'Empire, qui, en
accueillant les grands, tend aussi
la main aux petits; l'Empire , qui
donne aux ouvriers l'instruction, qui
dais , les annexionnistes prussiens ne s'arrêtent
pas au Luxembourg. Aussi préféreraiL-il, tîit-
on, céder le Luxembourg à la France, dont le
drapeau s'interposerait ainsi entre la frontière
hollandaise et la Prusse.
» Aucun renseignement sérieux n'est venu
jusqu'ici à l'appui de ces rumeurs. Ce qu'il y a
de certain, toutefois, c'est que, si le Luxem¬
bourg n'est pas cédé à la France, la Hollande
n'entend pas non plus le livrer à la Prusse. »
Qu'était la Prusse, il y a peu de
temps, ou, du moins, quoique figu¬
rant au nombre des cinq grandes
puissances, comment était-elle con¬
sidérée ? Comme la plus petite bien
certainement. Depuis Sadowa, de¬
puis cette victoire où elle a abaissé
sa rivale, l'Autriche , si elle n'est pas
beaucoup, elle se croit beaucoup, et
le fait est qu'on se préoccupe assez
maintenant de ses faits et gestes.
Ainsi elle ne s'est pas contentée de
sa maîtrise sur le groupe d'Etats com¬
pris dans la confédération allemande
du Nord; par des traités récents
d'alliance offensive et défensive, con¬
clus avec la Bavière, le grand duché
de Bade, le Wurtemberg et, dit-
on, avec le duché dé Hesse , elle a
élargi le cercle de son action. Or,
comme cet axiome reçoit en beau¬
coup de point son exacte applica¬
tion : le plus grand absorbe le
plus petit : major pars trahit ad se
minorem, il est à supposer que les
petits Etats allemands seront comme
fondus dans la Prusse, ou, du moins,
considérés comme inféodés à cette
dernière puissance. Allant plus loin
et précédé de son hérault, premier
ministre, le roi Guillaume aspirera-
t-il à prendre le titre d'Empereur
d'Allemagne? C'est douteux. Toute¬
fois, M. de Bismark parait bien en¬
treprenant, et ses succès politiques
de ces derniers temps semblent
l'avoir bien enflé. On n'en est pas
pourtant à ,ce point, et, avant d'y
arriver, l'Europe ferait entendre
un halle-là ! Ce qu'il y a à noter en fi¬
nissant, à propos de la Prusse, c'est
que si le premier ministre, M. de Bis¬
mark, parait ne douter de rien,
le roi, s'il faut en juger d'après ses dé¬
clarations pacifiques, serait moins
porté à se lancer dans les aventures.
Ainsi, comme preuve, nous citerons
les paroles suivantes extraites d'une
allocution adressée à ses ministres,
qui le complimentaient à l'occasion
de l'anniversaire de sa naissance :
«LaPrusse doit jeter la semence d'un dévelop¬
pement pacifique dans le sol allemand , labouré
par les armes prussiennes. Ce sera la mission
qui me restera à accomplir pendant les années
que je vivrai encore. »
L'alliée de la Prusse lors des der¬
nières guerres, le Piémont hier,
l'Italie aujourd'hui, asingulièrement
grandi depuis quelques années ; mais
son enfantement de l'ordre, de la
tranquillité; de la sùrelé qui, seuls,
après les péripéties cle la guerre, per¬
mettent auxElats d'asseoir et de con¬
solider leurs bases, est des plus labo¬
rieux. Il y a là un parti qui est, comme
Mende , le 30 Mars 1867
Nous avons,, à plusieurs reprises,
exprimé notre pensée sur ce que de¬
vait être un organe lozérien ; nous
avons dit que les questions locales
devaient y occuper la plus large
place ; qu'il devait y figurer un ré¬
sumé clair et succinct de l'histoire
qui se déroule chaque jour sous nos
yeux, etqu'ilnefallaitpas, cependant,
se montrer parcimonieux du terrain
lorsqu'il se présentait une question
politique d'une importance majeure.
C'est ainsi que nous avons consa¬
cré, samedi dernier, plusieurs colon¬
nes de notre journal à une discussion
du corps législatif dont le résultat
semblait devoir faire connaître les
députés qui étaient dévoués au gou¬
vernement de l'Empereur, qui ap¬
prouvaient sa politique, et ceux qui
lui étaient hostiles, ceux qui vou¬
laient infliger un blâme à cette poli¬
tique.
Cela ne s'est jamais vu et nous
estimons que cela ne se verra jamais
qu'un homme puisse se dire certain
de plaire à tout le monde, qu'un
gouvernement puisse n'avoir que
des amis dévoués dans le royaume
ou l'Empire qu'il gouverne. Ainsi
nous comprenons très-bien que le
gouvernement de l'Empereur ren¬
contre, si infime qu'elle soit, une op¬
position ; nous comprenons très-bien
que M. Berryer soit légitimiste, que
M. Thiers soit orléaniste, que M.
Jules Favre soit républicain , et nous
comprenons aussi qu'un corps élec¬
toral, séduit par la gloire ou par l'im¬
mense talent de ces illustres orateurs,
vote pour eux. Ils ne dissimulent pas
ce qu'ils sont, ils sont élus et il n'y a
rien à dire. Mais ce que nous ne com¬
prenons pas, c'est qu'il se trouve
dans une chambre des députés qui
n'ont dù leur entrée à cette chambre
qu'en protestant de leur .affection,
de leur dévouement à l'Empereur,
et qui, au moment d'un vote solen¬
nel , alors qu'il s'agit en quelque
sorte de dire : cc Je suis pour ou con¬
tre le gouvernement de l'Empereur, »
votent contre.
cc Les masques tombent ! » s'écriait
un député dans cette mémorable dis¬
cussion, cc Il est temps que l'opinion
se prononce, » lisons-nous dans une
lettre écrite par quelqu'un qui a
qualité pour savoir et pour parler de
haut cc Disons-leur leur fait à
» ces gens que nous voyons dans
» l'opposition toutes les fois qu'on
» ne leur abandonne pas le pou-
y> voir... '. L'histoire est cruelle pour
» tous ces gens-là. Nous la leur ra-
2) conterons à propos....»
Telleest notre intention! L'histoire,
qui remonte plus ou moins haut, et
l'histoire contemporaine, nous la
racontons et nous l'accentuerons
quand le moment sera opportun ;
mais, en attendant, nous prenons
acte des faits qui se passent.
BULLETIN POLITIQUE
Lesrécen Is débats du corps législatif
n'ont pas eu l'importance de ceux de
la semaine dernière. Il s'est agi d'une
question qui, il est vrai, a un grand
intérêt, surtout pour le commerce;
mais le vote, quel qu'il soit et qui
ne nous sera probablement pas connu
au moment où nous mettrons sous
presse, n'entraînera pas avec lui,
comme celui de jeudi dernier, une
approbation ou un blâme à l'adresse
du gouvernement de l'Empereur.
On a donc discuté, ces jours pas¬
sés, un projet de loi relatif à l'abo¬
lition de la contrainte par corps
pour dettes. Aux termes de ce projet,
la contrainte serait abolie complè¬
tement en matière civile et com¬
merciale et ne subsisterait qu'en
matière criminelle, correctionnelle
et de simple police. La commission,
chargée d'étudier ce projet, l'avait
renvoyé au conseil d'Etat avec des
modifications; mais ces modifica¬
tions n'ont pas été adoptées, et c'est
le projet primitif, tel qu'il a été soumis
par le gouvernement, qui est mis en
discussion. Il nous suffira, nous le
croyons, de faire connaître le résul¬
tat des débals et de dire, lorsqu'il
nous sera connu, que la chambre a
voté pour l'abolition ou pour le main-
lien de la contrainte par corps.
Il a été question , depuis quelques
jours, de la cession d'un territoire,
le Luxembourg, à la France. Le jour¬
nal la France avait démenti ce bruit;
mais certains journaux ont persisté
à le propager. Nous trouvons, à ce
sujet, dans un journal voisin , le Na¬
poléonien (Aveyron), l'analyse sui¬
vante de ce qui a été dit :
« Malgré le démenti publié par le journal la
France, il circulait encore naguère, à Paris,
des bruits relatifs à un projet do cession du
Luxembourg qui serait négocié entre la
France et les Pays-Bas, moyennant une somme
de 4 00 à 4 50 millions , en réservant l'assenti¬
ment des populations.
» On sait que le Luxembourg, situé entre
la frontière française du nord-est et la Prusse
rhénane, appartient, quant au territoire,
au royaume de Hollande ou des Pays-Bas,
et faisait en même temps partie de la Confédé¬
ration germanique. La Confédération ayant
cessé d'exister, on s'est demandé à quel titre la
Prusse continuait d'occuper militairement cette
province, et on lui a attribué le dessein secret
de se l'adjoindre tôt ou tard. Cette perspective
sourit peu au gouvernement d'Amsterdam qui
craint qu'après avoir goûté du territoire hollan¬
é de
qui
mdé
lises
igno
ive-
liste
à la
•ago
>age
n 60
ncs.
jues
lans
ANNEE
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d'exécution, l'imprimeur se réserve de demander le temps
qu'il jugera nécessaire pour faire la planche.
Les manuscrits envoyés, insérés ou non. ne seront pas rendus.
On s'abonne: chez MM. Camille iGNON, à Mende ; DALLO,
à Marvejols; LAIIOTTE, à Florac.
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Mende : un an, 10 fr. ; six mois, 5 fr. 50 c. ; trois mois , 3 fr. ;
dans le département : un an, 11 fr. ; six mois, 0 fr. ; trois
mois, 3 fr. 50 c. ; hors du département : un an, 12 fr. ; six
mois, 6 fr. 50 c. ; 3 mois, 4 fr. Chaque exemplaire séparé , 25 c.
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le l" trimestre.
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BULLIER et C'", place de la Bourse , 8, sont seuls chargés, à
Paris, de recevoir les annonces pour le Moniteur de la Lozère.
favorise, qui encourage les sociétés
philanthropiques; l'Empire, qui clier-
cheàaccomplir la plus grande somme
de bien et à l'ombre duquel mar¬
chent, se développent, l'agriculture,
l'industrie, le commerce; l'Empire
est et'restera, et ce ne sont pas 45
députés, dont certains ont même voté
contre le gré de leurs commettants,
qui ébranleront la confiance, l'amour
que le pavs a en lui.
Camille IGXON
Ainsi, et tout en ne dissimulant
pas l'affliction que nous avons éprou¬
vée , nous avons dû constater que
le député de la Lozère était au nom¬
bre des 45 députés qui avaient voté
contre la politique suivie par le gou¬
vernement de l'Empereur.
Mais, en constatant ce fait, nous
constatons aussi que la Lozère n'a
jamais cessé d'être profondément
dévouée à l'Empereur, et que, de¬
puis l'avènement de Napoléon III,
nul candidat lozérien (nous n'en
exceptons pas un) n'aurait été élu
député s'il ne s'était dit profondé¬
ment dévoué à l'Empire.
Celte double constatation nous suf¬
fit pour aujourd'hui, et nous termi¬
nerons les réflexions qui précèdent
par cette demande que nous adres¬
serons à ceux qui nous font l'hon¬
neur de nous lire : Où en serions-
nous si jamais cette coalition, qui
a pour chefs de file M. Berryer,
M. Thiers et M. Jules Favre, et dont
nous avons vu la formation, ve¬
nait à gagner du terrain? Que de¬
viendrions-nous si, par suite de ce
mariage que nous appellerons mons¬
trueux , qui a réuni, dans une em¬
brassade de 45 personnes, les conti¬
nuateurs des idées de 93, les par¬
tisans de la légitimité et ceux qui
se sont placés entre les héritiers des
guillotinés et les panégyristes des
guillotineurs de la Terreur, venaient
à triompher ?
Dieu nous préserve d'un avenir
contre la perspective duquel a pro¬
testé une grande majorité de députés
et contre la réalisation duquel pro¬
teste la presque unanimité des Fran¬
çais. Mais, enfin et en allant au-
devant de la réponse qui nous serait
faite dans notre Lozère, il n'est pas
difficile de prévoir que les hommes
de M. Jules Favre seraient les maî¬
tres , que nous ferions alors la longue
et ruineuse expérience de tous les
systèmes, de toutes les utopies so¬
cialistes, et que les comparses de M.
Berryer ou de M. Thiers, qui auraient
fait la courte-échelle à ces hommes
de M. Jules Favre, seraient les pre¬
miers engloutis dans le cataclysme.
Il est vrai que les légitimistes et les
autres, tout en croyant à une dure
épreuve, comptent, dans leurs rêves,
sur la brièveté de cette épreuve.
Qu'ils se donnent donc la peine de
pénétrer dans certaines régions,
qu'ils tâchent de savoir ce qui s'y
pense et s'y dit, et les illusions dont
ils se bercent tomberont!
Dieu nous préserve, nous le répé¬
tons , de ces calamités dont nous ne
voulons pas soulever entièrement le
voile ! L'Empire est l'Empire, qui
protège la religion et ses ministres;
l'Empire, qui a donné une voix pré¬
pondérante à la France dans les con¬
seils de l'Europe; l'Empire, qui, en
accueillant les grands, tend aussi
la main aux petits; l'Empire , qui
donne aux ouvriers l'instruction, qui
dais , les annexionnistes prussiens ne s'arrêtent
pas au Luxembourg. Aussi préféreraiL-il, tîit-
on, céder le Luxembourg à la France, dont le
drapeau s'interposerait ainsi entre la frontière
hollandaise et la Prusse.
» Aucun renseignement sérieux n'est venu
jusqu'ici à l'appui de ces rumeurs. Ce qu'il y a
de certain, toutefois, c'est que, si le Luxem¬
bourg n'est pas cédé à la France, la Hollande
n'entend pas non plus le livrer à la Prusse. »
Qu'était la Prusse, il y a peu de
temps, ou, du moins, quoique figu¬
rant au nombre des cinq grandes
puissances, comment était-elle con¬
sidérée ? Comme la plus petite bien
certainement. Depuis Sadowa, de¬
puis cette victoire où elle a abaissé
sa rivale, l'Autriche , si elle n'est pas
beaucoup, elle se croit beaucoup, et
le fait est qu'on se préoccupe assez
maintenant de ses faits et gestes.
Ainsi elle ne s'est pas contentée de
sa maîtrise sur le groupe d'Etats com¬
pris dans la confédération allemande
du Nord; par des traités récents
d'alliance offensive et défensive, con¬
clus avec la Bavière, le grand duché
de Bade, le Wurtemberg et, dit-
on, avec le duché dé Hesse , elle a
élargi le cercle de son action. Or,
comme cet axiome reçoit en beau¬
coup de point son exacte applica¬
tion : le plus grand absorbe le
plus petit : major pars trahit ad se
minorem, il est à supposer que les
petits Etats allemands seront comme
fondus dans la Prusse, ou, du moins,
considérés comme inféodés à cette
dernière puissance. Allant plus loin
et précédé de son hérault, premier
ministre, le roi Guillaume aspirera-
t-il à prendre le titre d'Empereur
d'Allemagne? C'est douteux. Toute¬
fois, M. de Bismark parait bien en¬
treprenant, et ses succès politiques
de ces derniers temps semblent
l'avoir bien enflé. On n'en est pas
pourtant à ,ce point, et, avant d'y
arriver, l'Europe ferait entendre
un halle-là ! Ce qu'il y a à noter en fi¬
nissant, à propos de la Prusse, c'est
que si le premier ministre, M. de Bis¬
mark, parait ne douter de rien,
le roi, s'il faut en juger d'après ses dé¬
clarations pacifiques, serait moins
porté à se lancer dans les aventures.
Ainsi, comme preuve, nous citerons
les paroles suivantes extraites d'une
allocution adressée à ses ministres,
qui le complimentaient à l'occasion
de l'anniversaire de sa naissance :
«LaPrusse doit jeter la semence d'un dévelop¬
pement pacifique dans le sol allemand , labouré
par les armes prussiennes. Ce sera la mission
qui me restera à accomplir pendant les années
que je vivrai encore. »
L'alliée de la Prusse lors des der¬
nières guerres, le Piémont hier,
l'Italie aujourd'hui, asingulièrement
grandi depuis quelques années ; mais
son enfantement de l'ordre, de la
tranquillité; de la sùrelé qui, seuls,
après les péripéties cle la guerre, per¬
mettent auxElats d'asseoir et de con¬
solider leurs bases, est des plus labo¬
rieux. Il y a là un parti qui est, comme
Mende , le 30 Mars 1867
Nous avons,, à plusieurs reprises,
exprimé notre pensée sur ce que de¬
vait être un organe lozérien ; nous
avons dit que les questions locales
devaient y occuper la plus large
place ; qu'il devait y figurer un ré¬
sumé clair et succinct de l'histoire
qui se déroule chaque jour sous nos
yeux, etqu'ilnefallaitpas, cependant,
se montrer parcimonieux du terrain
lorsqu'il se présentait une question
politique d'une importance majeure.
C'est ainsi que nous avons consa¬
cré, samedi dernier, plusieurs colon¬
nes de notre journal à une discussion
du corps législatif dont le résultat
semblait devoir faire connaître les
députés qui étaient dévoués au gou¬
vernement de l'Empereur, qui ap¬
prouvaient sa politique, et ceux qui
lui étaient hostiles, ceux qui vou¬
laient infliger un blâme à cette poli¬
tique.
Cela ne s'est jamais vu et nous
estimons que cela ne se verra jamais
qu'un homme puisse se dire certain
de plaire à tout le monde, qu'un
gouvernement puisse n'avoir que
des amis dévoués dans le royaume
ou l'Empire qu'il gouverne. Ainsi
nous comprenons très-bien que le
gouvernement de l'Empereur ren¬
contre, si infime qu'elle soit, une op¬
position ; nous comprenons très-bien
que M. Berryer soit légitimiste, que
M. Thiers soit orléaniste, que M.
Jules Favre soit républicain , et nous
comprenons aussi qu'un corps élec¬
toral, séduit par la gloire ou par l'im¬
mense talent de ces illustres orateurs,
vote pour eux. Ils ne dissimulent pas
ce qu'ils sont, ils sont élus et il n'y a
rien à dire. Mais ce que nous ne com¬
prenons pas, c'est qu'il se trouve
dans une chambre des députés qui
n'ont dù leur entrée à cette chambre
qu'en protestant de leur .affection,
de leur dévouement à l'Empereur,
et qui, au moment d'un vote solen¬
nel , alors qu'il s'agit en quelque
sorte de dire : cc Je suis pour ou con¬
tre le gouvernement de l'Empereur, »
votent contre.
cc Les masques tombent ! » s'écriait
un député dans cette mémorable dis¬
cussion, cc Il est temps que l'opinion
se prononce, » lisons-nous dans une
lettre écrite par quelqu'un qui a
qualité pour savoir et pour parler de
haut cc Disons-leur leur fait à
» ces gens que nous voyons dans
» l'opposition toutes les fois qu'on
» ne leur abandonne pas le pou-
y> voir... '. L'histoire est cruelle pour
» tous ces gens-là. Nous la leur ra-
2) conterons à propos....»
Telleest notre intention! L'histoire,
qui remonte plus ou moins haut, et
l'histoire contemporaine, nous la
racontons et nous l'accentuerons
quand le moment sera opportun ;
mais, en attendant, nous prenons
acte des faits qui se passent.
BULLETIN POLITIQUE
Lesrécen Is débats du corps législatif
n'ont pas eu l'importance de ceux de
la semaine dernière. Il s'est agi d'une
question qui, il est vrai, a un grand
intérêt, surtout pour le commerce;
mais le vote, quel qu'il soit et qui
ne nous sera probablement pas connu
au moment où nous mettrons sous
presse, n'entraînera pas avec lui,
comme celui de jeudi dernier, une
approbation ou un blâme à l'adresse
du gouvernement de l'Empereur.
On a donc discuté, ces jours pas¬
sés, un projet de loi relatif à l'abo¬
lition de la contrainte par corps
pour dettes. Aux termes de ce projet,
la contrainte serait abolie complè¬
tement en matière civile et com¬
merciale et ne subsisterait qu'en
matière criminelle, correctionnelle
et de simple police. La commission,
chargée d'étudier ce projet, l'avait
renvoyé au conseil d'Etat avec des
modifications; mais ces modifica¬
tions n'ont pas été adoptées, et c'est
le projet primitif, tel qu'il a été soumis
par le gouvernement, qui est mis en
discussion. Il nous suffira, nous le
croyons, de faire connaître le résul¬
tat des débals et de dire, lorsqu'il
nous sera connu, que la chambre a
voté pour l'abolition ou pour le main-
lien de la contrainte par corps.
Il a été question , depuis quelques
jours, de la cession d'un territoire,
le Luxembourg, à la France. Le jour¬
nal la France avait démenti ce bruit;
mais certains journaux ont persisté
à le propager. Nous trouvons, à ce
sujet, dans un journal voisin , le Na¬
poléonien (Aveyron), l'analyse sui¬
vante de ce qui a été dit :
« Malgré le démenti publié par le journal la
France, il circulait encore naguère, à Paris,
des bruits relatifs à un projet do cession du
Luxembourg qui serait négocié entre la
France et les Pays-Bas, moyennant une somme
de 4 00 à 4 50 millions , en réservant l'assenti¬
ment des populations.
» On sait que le Luxembourg, situé entre
la frontière française du nord-est et la Prusse
rhénane, appartient, quant au territoire,
au royaume de Hollande ou des Pays-Bas,
et faisait en même temps partie de la Confédé¬
ration germanique. La Confédération ayant
cessé d'exister, on s'est demandé à quel titre la
Prusse continuait d'occuper militairement cette
province, et on lui a attribué le dessein secret
de se l'adjoindre tôt ou tard. Cette perspective
sourit peu au gouvernement d'Amsterdam qui
craint qu'après avoir goûté du territoire hollan¬
é de
qui
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