Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1916-08-06
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328051026
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 août 1916 06 août 1916
Description : 1916/08/06 (N14258,A59). 1916/08/06 (N14258,A59).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7520638p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/07/2012
59e ANNEE. — N° 14.258.
S**"1 Le Numéro
-
RÉDACTION et ADMINISTRATION
24. eouiey&.tt Poissonnière, Paris ~(9)
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01-99
43-93 (&lm aillIO
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24, Boulevard Poiseonnière
EDITION DU SOIR
Directeur-Rédacteur ea Chef : FÉLIX HAUTFORT,
DIMANCHE 0 AOUT ~191IL
9
5"* Le Numéro
ABONNEMENTS
- trait dans ton les bureaux de ~potfe
; t 1 AN 6MOIS 3MOIS llfOit
Paris -7
et Départements
18fr. 9 fr. 4 50 1 50
Etranger
Union Postale
36fr. 18 fe à a * m »
Journée lû quuadu nmmauee
Le deuxième anniversaire de la guer-
~l'ea été marqué par de nombreuses
manifestations oratoires ou écrites. Le
Kaiser et son ibrillant second ont été les
premiers à exprimer à leurs peuples les
sentiments qu'ils éprouvaient. Naturelle-
ment, ils continuent à mentir. Ils y sont
bien obligés pour maintenir le moral de
leurs sujets et pour ne pas se condam-
ner eux-mêmes par l'av-eu de leur félo-
nie. Mais il importait qu'une réponse
fût faite à ces autocrates sanguinaires,
qui prétendent encore qu'ils ont déclaré
la guerre pour défendre l'honneur et
l'exi'stence de leurs empires. Cette ré-
ponse, les Anglais l'ont donnée hier, à
Londres, en commémorant le geste sym-
bolique de M. de Bethmann-Holweg, le
A août 1914. Nos Alliés ont célébré l.a
« Journée du c-hiffon de papier », c'est-à-
dire la journée de la violation de la neu-
tralité de la Belgique, la. journée qui
marquera éternellement dans l'Histoire
la honte de l'Allemagne déchirant lei
traité de 1839 signé par Bulow au nom
des Hohenzollern.
C'est cet acte qui mit fin à toutes les
hésitations de l'Angleterre. La journée
du 4 août est donc la fête de l'honneur
britannique, et c'est à ce point de vue
qu'elle restera la grande date des temps
modernes.
* II. n'y a pas de chances que les Alle-
mands saisissent la signification des dis-
cours prononcés hier à Londres, parce
qu'on aura grand soin de les leur laisser
ignorer ou de ne leur en servir que des
commentaires appropriés à l'état d'âme
dans lequel on les a placés. Lorsqu'ils
sauront tout, après la guerre, peut-être
?a honte montera-t-eile à leurs fronts,
pourvu toutefois que les événements
aient modifié leur mentalité. Mais com-
prendront-ils jamais la vérité triomphan-
te et la beauté philosophique du .mot par
lequel M. Pain.levé a terminé hier swi
discours à Mansion-House : « Le droit
prime la force » ? - -
L'important, pour les ADiés, est que
les neutres réfléchissent à tout cela, et
qu'ils se rendent compte que les An-
glais, les Russes, les: Italjens, les Ser-
bes, les Monténégrins, les Japonais et
les Français ne versent pas seulement
leur sans- pour la défense de leurs pro-
pres pairies, mais aussi pour les sauver
aux - mêmes de l'esclavage. Que devien-
draient leurs traités avec l'Allemagne,
5i celle-ci était victorieuse ? La journée
du 4 août 1914 leur permet de le de-
~Tiner. clii nioiid,e et l' i ~n-
C'est donc le salut du monde et l'in-
dépendance de toutes les nations qui est
en jeu. Ce que les Alliés veulent faire
riompher pour eux comme pour les
~•loutres, c'est le respect dû aux miséra-
bles chiffons de papier.
Dans Lohengrin, lorsque le cilievalier
1u Cygne, auquel Guillaume aimait
se comparer, a vaincu le traître Frédé-
ric de Te-lramuiMli, i-1 dit à Eisa : « Garde
toujours la foi jurée ! ». La meilleure
preuve que le mysticisme wagnérien n'a
jamais exercé sur la pensée Mlemande
l'influence q'u'on supposait, c'est que
les teutons ont trouvé tout naurel le
^este de M. de Rel-hmann-Hol.weg.
- NUllS combattons pour cette noble idée
que les Allemands n'ont jamais com-
prise.
Le 14 Juillet fête religieuse
Mine Marcelle Capy, qui raconte' si joli-
ment, écrivait ces jours derniers, dans un
des nombreux journaux où elle collabore,
que les troupes russes qui,. le 14 juillet der-
nier, avaient pds part à la revue de l'es-
planade des Invalides et au défilé triom-
phal sur les grands boulevards, étaient per-
suadées avoir assisté à une fête religieuse.
On eût beau essayer de vouloir faire en-
tendre le contraire à nos bons amis slaves,
ceux-ci n'en démordirent pas, et -pour eux
~licilre 14 Juillet est une fête religieuse, tout
comme M. Pomcaré est le Il tzar Poincaré »
- malgré le peu de prestige de ses vête-
ments civils.
Il ne faut cependant pas s'étonner que les
étrangers voient une manifestation myslti-
<\x\<2 en la commémoration de la prise die la
Bastille, et prennent le président, pour une
sorte de pape !.Nos représentants à l'étran-
ger font, tout ce qu'ils peuvent pour le faire
croire.
Voici d'ailleurs ce que nous avons pu lire
fJ.ons Il l'Opinion », journal quotidien de Sa-
l'.-ncque du 12 juillet :
Le consul de France a l'honneur d'informer la
Colonie Française qu'une messe et un Te Deum
seront, suivant l'usage célébrés à la paroisse
catholique, le vendredi 14 juillet prochain, jour
do la Fêle Nationale, à 9 heures du matin et
qu'il sera heureux de reevoir les membres de
la Colonie à 10 heures 30.
Alors, suivant l'usage, on célèbre là-bas
la fête nationale par une :messe et un « te
deum », et, officiellement, le représentant
de la République y invite ses compatriotes ?
Parbleu, les Russes avaient raison 1
On nous permettra seulement de .faire re-
marquer que les arbres de la Liberté, bénis
par le clergé en 1848, en. crevèrent. Pre-
nons garde que les ealotins ne prient pas
trop pour la troisième République.
— (
Les Bulgares et les insurgés musulmans
Salonique, 4 août. — Des combats quoti-
diens ont lieu entre les troupes bulgares et
des insurgés musulmans, dans le départe-
ment d'Ochrida. Aux Musulmans se joi-
gnent des déserteurs bulgares macédoniens.
L arencontre la plus sanglante a eu feu
entre les insurgés et l'armée bulgare dans
ta forêt Gapeche et Rouichevo.
Les insurgés se sont ouverts un chemin
à coups de grenades pour fuir les Bulgares.
On compte de nombreux morts et blessés.
ITALIE ET ALLEMAGNE
La rupture des relations
économiques
-
Un lien formel et dernier unit encore
les deux pays
Rome, 4 août. - La dénonciation du
traité de commerce italo-allemand fui con-
nue en Italie par le communiqué die In-
gence Wolff du 28 juillet auquel répondit' la
note polémique du gouvernement italien.
Mais, au moment où parut cette note, aa:b-
cun journal italien ne releva l'intérêt d'une
décision qui consommait la rupture des rap-
ports économiques entre les deux pays.
L'absence de communications officielles
de la part du cabinet italien à ce sujet pa-
rait avoir enlevé à cet acte aux yeux de
l'opinion italienne une grande partie de soni
importance, bien que les récents commen-
taires des journaux français lui aient donné
un regain d'actualité.
Aujounrd-hui, plusieurs journaux romains
profitent du conseil des ministres qui s'est
tenu hier pour revenir sur la question est
pour affirmer que désormais toutes relations
économiques avec l'Allemagne sont complè-
tement rompues et que les décrets men-
tionnés ce matin par le « Messaggero »
achèvent d'éclaircir la situation.
A part la question militaire, les relations
entre Roane et Berlin sont donc actuellement
ce qu'elles seraient si l'état de guerre exis-
tait réellement entre les deux pays, comme
le fait remarquer l' « Idea Nazionale».
Toutefois, il y a entre les deux hypothè-
ses une différence formelle, considérable :
c'est que, par la déclaration de guerre, le
traité de commerce était automatiquement
dénoncé, tandis que par la dénonciation
pure et simple de ce traité l'état de guerre
n'existe ipas encore et que la situation des
sujets allemands en Italie n'est pas sensi-
blement modifiée.
On peut donc conclure de cette dénoncia-
tion du traité de commerce que le gouver-
nement italien, contrairement à ce qu'an-
noncèrent divers journaux, n'entend pas
procéder pour le moment à la rupture défi-
nitive du lien formel et dernier qui unit en-
core les deux pays. D'ailleurs pour l'opi-
nion italienne cette question n'a peut-être
pas l'actualité brûlante qu'on a voulu lui
donner à l'étranger.
.————————— >-*»♦•—< »
La poussée russë
Nos alliés fortifient leurs positions
Londres, 5 août. -- M. Washburn, corres-
pondant du Il Times H, télégraphie du front
du Sbokhod :
Aucun dliangement important ne s'est produit
pendant les derniers jours, bien que les Alle-
mands aient fait des contre-attaques sur diffé-
ronts points.
Après une avance de huit milles à l'ouest
du Stokhod, le mouvement contre Kasbovka est
pour le moment arrêté ; les troupes fortifient
leurs positions, comme elles l'ont fait générale-
ment après les progressions de la semaine der-
nière.
Les pertes de l'ennemi ont été extrêmement
élevées, surtout celles des Autrichiens ; la 41"
division de honved a été réduite à 4.00) hom-
mes et la 4" division autrichienne à 3.000.
Il est impossible d'itenlifier les formations en-
nemies, car les nouvelles divisions semblent
être formées de nombreux éléments pris dans
des groupes et dans des garnisons variés ; cer-
taines unités appartiennent à des formations
récentes. Il parait probable que trois nouvelles
divisions sont arrivées au cours de la semaine
dernière.
Accalmie passagère
Berne, 4 août. — On apprend de Vienne
que les combats sur le front russe sont de-
puis quelques jours beaucoup moins fu-
rieux, les Russes devant amener de nou-
veaux renforts. Toutefois, cette accalmie
n'est que passagère, et sous peu de nouvel-
les attaques ennemies recommenceront avec
toute leur force et leur violence. C'est du
reste à cette circonstance qu'est due la no-
mination du maréchal Hindenburg au poste
de commandant supérieur sur tout le front
oriental : il fallait bien en outre, opposer
à l'offensive générale russe, l'unité des opé-
rations des troupes alliées et il était maté-
riellement impossible de laisser GiUX Russes
cet avantage, c'est-à-dire l'unité de ses ar-
mées.
m .11 llll. <■■1111. ! ■ | ! I.ll I. —I. Il ■ ■ ■—m
Le Président de la République aux armées
Le Président de la République et le Pré-
sident du Sénat se sont rendus ensemble
hier aux armées. Ils ont été accompagnés
dans leur tournée par le général Roques,
ministre de la guerre et par le général en
chef.
Dans la matinée, le Président de ia Répu-
blique a remis un étendard à un régiment
de formation nouvelle, apparenant à la 2*
division de cavalerie.
- A cette occasion, il a adressé aux troupes
une allocution patriotique.
Le Président de la République, le Prési-
dent du Sénat, le ministre et le général en
chef se sont ensuite rendus sur la Somme,
où ils ont été reçus par le général Foch. Là
ont été remises des croix de la Légion
d'honneur, des médailles militaires et des
croix de guerre aux officiers et aux hom-
mes qui se sont particulièrement signalés
dans les derniers combats..
Après cette émouvante cérémonie, le Pré-
sident de la République et le Président du
Sénat sont allés voir le générai Fayolle. et,
après avoir visité un hôpital d'évacuation,
ils se sont rendus à plusieurs postes de
commandement.
Ils sont rentrés à Paris dans la soirée.
) « + (
Un raid d'avions alliés sur Gand
Amsterdam, 5 août. —Le « Telegraaf « re-
çoit de la frontière quelques renseignements
sur le raid aérien que les Alliés ont exécuté
mercredi dernier sur Gand.
Dis-sept avions divisés en trois groupes
attaquèrent simultanément l'aérodrome de
Saint-Denis, la gare des marchandises de
Mierelbeke et l'arsenal de Geld-Brugge.
On entendit les fortes détonations des
bombes qui faisaient explosion et on aper-
çut un grand incendie à Saint-Denis. Mais
les camps étant isolés par des fils de fer
barbelés, on ignore les dégâts qui ont été
causés.
Comme de nombreux autos de la Croix-
Rouge arrivèrent rapidement, on a tout
lieu, de croire que de nombreux soldats ont
été blessés.
A Mierelbeke des bombes ont éclaté sur,
la voie du chemin de fer. j
r LA SITUATION MILITAIRE
Nous sommes maîtres
de l'ouvrage de Thiaumont
-' )
Au cours d'une lutte acharnée, nous perdons et reprenons F/eury,
et nous emparons à deux reprises de l'ourrage de
.-, -. Thiaumont. — Le maréchal-fétiche.
Un échec tant soit peu marqué devant,
Verdun porterait le dernier coup au presti-
ge allemand, et serait susceptible d'avoir
de graves répercussions sur l'opinion pu-
blique d'outre-Rhin. Aussi l'ennemi a-t-il
concentré un formidable effort pour repren-
dre Fleury, avant d'être forcé d'avouer sa
perte. Grâce à la violence du bombarde-
ment, il put d'abord pénétrer dans la partie
sud du village, tandis que nous conser-
vions la partie nord, puis nous forcer à
abandonner hier dans la matinée la totali-
té du village. Mais, au cours de l'après-mi-
di, un brillant assaut à la baïonnette nous
en rendait la plus grande partie.,
Avec le même acharnement, la lutle s'est
poursuivie sur tout le front entre Fleury et
Thiaumont. L'ennemi a lancé de furieuses
attaques contre les tranchées conquises jeu-
di dernier en cet endroit. ainsi que sur les
positions aux abords de l'ouvrage de Thiau-
mont.Tous ses efforts furent brisés el même
en un magnifique élan, nos soldats enlevè-
rent l'ouvrage. Suivant une méthode déjà
pratiquée, les Allemands concentrèrent sur
la position si ardemment disputée. d'inten-
ses feux d'artillerie, qui la rendirent inte-
nable. Nos troupes durent alors l'abandon-
ner, en emmenant avec eux une centaine
de prisonniers. Mais, s'il était parvenu de
la sorte à rentrer dans l'ouvrage, rassaillant
ne put en déboucher, et toutes les tentati-
ves qu'il fit, au nord-ouest et au sud-est,
furent vaines. et ne lui valurent que d'énor-
mes perles. Bien plus, un énergique retour
offensif nous rendit maîtres, pour la se-
conde fois en douze heures, de l'ouvrage
de Thiaumonl. Au cours de ces dernières
opérations, nous avons fait 400 prisonniers,
c'e qui, étant donné les conditions et l'a-
charnement de la lutte, do,it être considéré
comme un chiffre élevé et significatif.
Des attaques lancées au cours de l'avant-
dernière nuit, contre nos nouvelles posi-
ons à l'est de Vachereauville, n'obtinrent
aucun résultat, el furent extrêmement coû-
teuses pour l'assaillant.
C'est ainsi que Verdun reste le pivot de
la bataille mondiale. C'est là le point où les
Allemands ont concentré leur principal ef-
fortt où ils ont prétendu remporter le suc-
cès décisif ; et les coups qui les atteignent
en cet endroit leur sont particulièrement
sensibles, et ont de profondes répercussions
sur toutes les parties du front et sur tous
les fronts. Aussi faut-il attacher une impor-
tance considérable à la bataille en ce mo-
Jnent engagée, dans ilaquelle, après 167
jours d'efforts inouïs, l'ennemi, dont l'of-
fensive est arrêtée, se trouve réduit à la dé-
fensive, tandis que nos admirables soldats
le refoulent, et recommencent la conquête
du terrain perdu.
La situation reste stalionnaire sur les
fronts de Picardie,
Avec leur coutu-
mière el inlassable persévérance, nos Alliés
britanniques, à l'aide de petites opéraNons,
progressent peu à peu dans les tranchéc.
au nord-ouest du bois Delville.
Les journaux allemands triomphent bru-
yamment à propos de la situation sur le
front russe, non pas que leurs troupes aient
obtenu le moindre avantage. car nos Alliés
au contraire, ont remporté de nouveaux
succès sur la rive gauche du Sio/chod,
qu'ils occupent peu à peu, mais à cause de
la désignation de Hiadenburg comme chef
suprême sur l'ensemble du front russe.
Cest un succès allemand, il est vrai. mais
remporté sur l'Autriche, dont celte désigna-
tion souligne la déchéance. Le vieux ma-
réchal reste le fétiche de l'Allemagne, mais
on sait que les fétiches ne gardent leur
prestige que tant que l'on ne s'en sert pas,
et perdent tout crédit dès qu'on les met à
l'épreuve.
Les résultats d'un mois d'offensive sur la Somme
732e. JOUR DE LA GUERRE
COMMUNIQUE FRANÇAIS
- ..H. —' 5
5 août, quinze heures.
Sur le front de la Somme, nuit relativement calme
Entre l'Avre et l'Aisne. nous avons dispersé plusieurs patrouilles et fait quelques
prisonniers.
Sur la rive droite de la Meuse, la canonnade a été violente dans tout le secteur
Thiaumont-Fieury. Les Allemands ont tenté, par de furieuses contre-attaques, de nous
chasser de l'ouvrage de Thiaumont, que nous occupons solidement. La lutte a duré
depuis hier soir 21 heures, jusqu'au matin, causant de lourdes pertes à l'ennemi, qui
a été repoussé à chacune de ses tentatives sans réussir à obtenir le moindre avan-
tage. Le combat s'est poursuivi, également vif, dans le village de Fleury et n'a amené
aucun changement appréciable.
Lutte d'artillerie intermittente dans les. autres secteurs de la rive droite.
A l'est de Pont-à-Mousson, après une préparation d'artillerie, les Allemands ont
lancé, sur nos positions de la forêt de Facq, une attaque qui a échoué sous nos feux
de mitrailleuses.
Sur le front de la Somme, notre aviation de chasse a livré dix-sept combats, au
cours desquels deux appareils ennemis, sérieusement touchés, ont piqué brusquement
dans leurs lignes. -
Deux autres avions allemands ont été abattus dans la région de Verdun ; l'un tom-
bé près d'Abaucourt, l'autre aux environs de Moranville,
COMMUNIQUE ANGLAIS
Londres, 12 h. 15.
La nuit dernière, au nord de PozièreS, une attaque, locale à laquelle ont participé.,
les troupes australiennes et celles de la nouvelle armée, a complètement réussi. La
position principale de deuxième ligne allemande a été capturée sur un front de plus
de deux mille mètres et plusieurs centaines de prisonniers sont restés entre nos mains.
Les contre-attaques répétées de l'ennemi, dirigées Contre leurs positions enlevées par
nous, ont toutes été repoussées. avec de grosses pertes pour lui.
A part quelque activité de mines près de Souchez et de Loos, il n'est rien sur-
venu d'important sur le reste du front britannique .-. *
LA RUMEUR INFAME
> »
contre l'Eoseipimt ng
) -+- ( -
Campagne odieuse des cléricaux. - Leur respect de l' "Union
Sacrée". - Ils veulent disputer l'enfant à l'Etat.
L'adversaire", c'est le Républicain I
Il existe une revue catholique, Dieu, Pa-
trie, Liberté, — fidèle admiratrice des bal-
butiements coupables du pape « neutre s
Benoît XV - qui, avec l'approbation bien-
veillante de la Censure républicaine, a ré-
cemment publié un article de M. J. Gui-
raud où, en violation flagrante de l'Union
Sacrée, le gouvernement, des citoyens dé-
voués et la Démocratie tout entière sont
haineusement pris à partie.
Les tristes élucubrations de M. Guiraud
ont été pieusement reproduites par la
Croix. Ce journal, après avoir fait connaî-
tre les « théories monstrueuses s du cha-
noine Collin, au sujet des catholiques bo-
ches, se devait à lui-même d'offrir l'hospi-
talité à la prose d'un fanatique. Tout ce
qui peut être sujet à division dans ce pays,
dont une partie est sous la botte de l'enne-
mi, n'est-il pas bien accueilli par les As-
somptionnistes ?
On pourra juger plus tard la coupable at-
titude des cléricaux ; nous saurons la leur
rappeler au besoin. Aussi est-ce seulement
pour mémoire que nous la soulignons au-
jourd'hui.
La hantise de la Maçonnerie
C'est à propos du Congrès international
d'entente éducative que la Ligue de l'Ensei-
gnement a tenu à Paris, du 18 au 21 mai
dernier, et à l'issue duquel M. Painlevé,
ministre de l'Instruction publique, a pris la
parole que M. J. Guiraud veut voir une pré-
paration de la « campagne ï laïque de l'a-
près-guerre.
Appartenant sans doiute à quelque tiers-
ordre, qui reçoit son mot d'ordre du Vati-
can germanophile ou d'ailleurs, l'écrivain
catholique indique que 4
Les résolutions de ce Congrès sont a retenir, -
car elles nous indiquent sur quels points por-
tera après la guerre l'assaut de la maçonnerie
contre les croyances religieuses de l'enfance et
de la jeunesse.
Et il ajoute :
Plus que jamais l'école laïque sera l'arche
sainte du régime ; et pour amener les esprits
au monopole qui se prépare à son profit, on la
présentera comme l'école nationale. Cette tacti-
que se dessine d'une manière nette : depuis
qu'il est ministre, M. Painlevé a maintes fois
glorifié l'école laïque et toujours de la même
manière ; il la représente comme le principal
artisan de la victoire et la garantie nécessaire
des progrès ultérieurs du pays ; l'idéal ensei-
gné par l'école laïque, voilà ce qui a donné le
courage à nos soldats sur le front et a assuré
l'union sacrée à l'arrière. On se prépare donc
à accaparer la victoirl en faveur de l'école laï-
que, tandis que la rumeur infâme continuera à
jeter la suspicion et le discrédit sur le clergé
et sur l'Eglise ; la victoire doit être la justifica-
tion, la glorification de l'école laïque et de l'ins-
tituteur, et assurer son triomphe définitif sur
le curé !
Le triomphe sur le curé ?
Le tridmphe définitif sur le curé ne sera
pas difficile. On n'ignore plus en France
que 12.580 d'entre eux ont, au lieu de com-
battre les Barbares, préféré la sécurité re-
lative des formations sanitaires ou l'emploi
de, tout repos, exempt de tous risques, des
hôpitaux de l'intérieur.
Les soldats qui reviendront sauront ce
que vaut le courage guerrier de quantité
de prêtres.. Ils ne se gênent d'ailleurs pas,
déjà, pour le qualifier sévèrement.
Mais là n'est pas la question qui agite
l'âme inquiète de M. Gudraud et de la Croix.
Suivons-lez donc sur le terrain qu'ils ont
eux-même choisi, et où leur verbosité ma-
~lacloite se donne libre cours grâce à l'o-
blitération des idées.
Le monopole de l'enseignement est l'éven-
tualité redoutable qui fait se drosser nos
adversaires rageurs et menaçants. Cepen-
dant. cette idée n'est pas née d'hier. Les
républicains, les amis de l'école, qui veu-
lent que celle-ci soit véritablement natio-
nale, ont. depuis longtemps mis cette ques-
tion à l'étude, et nous espérons fermement
qu'elle aboutira, grâce à l'énergie de tous,
de même que l'enseignement. post-scolaire,
pour les jeunes filles comme pour les jeu-
nes gens.
En ce faisant, nous n'avons l'intention de
peser Stlr aucune conscience. Les enfanta
de la Nation doivent être armés par elle,
pour lutter dans la vie. C'est pourquoi loi
monopole est désirable. Il atteindra tous
les enfants, leur assurera l'instruction à
laquelle ils ont droit, et par l'obligation
post-scolaire, favorisera leur apprentissa-
ge intellectuel ou manuel, les conduisant
ainsi jusqu'aux portes de la caserne jus.
qu'aui seuil de la vie ! ,
L'éducation, on le sait, n'est pas négligée
dans nos écoles. Quant à la religion, J'Etatl
ne saurait devoir s'en occuper et favoriser
l'une au détriment de l'autre. C'est là affai-
re à la famille. Le prosélytisme outrancieri
n'a rien à espérer contre la volonté ou l'in-
différence des parents.
La mission divine du prêtre est une piètre
question de boutique que la République
peut tolérer, mais n'a pas le droit de servir.
Le bout de l'oreille
Et c'est bien parce que nous nous refu-
sons à servir les intérêts de l'Eglise de Ro -
me que les calotins, sentant que le terrain
se dérobe sous leurs pas, fulminent.
Ils ne peuvent concevoir que le pays ne
leur accorde pas son précieux concours, sa
collaboration effective. L'indifférence, qui'
n'est pas du mépris, les blesse.
Ce cynisme - ingénu ou audacieux, com-
me l'on voudra - leur fait avouer que leur
œuvre -- dont l'utilité est pour le moins
contestable - sera mortellement atteinte si
les vœux des bons français deviennent la
réalité de demain.
Aussi M. Guiraud s'écrie :
Notez que si l'obligation post-scolaire n'était
pas antireligieuse, elle constituerait déjà un obs-
tacle considérable à l'action de l'Eglise et du
prêtre. Demandez aux curés les entraves sou-
vent inextricables que l'obligation scolaire crée
à leur ministère ; déjà les instituteurs leur dis-
putent avec acharnement les enfants, même le
jeudi, sous prétexte de certificat d'études, même
le dimanche, sous prétexte d'œvres scolaires.
Que sera-ce lorsque l'enseignement post-scolaire,
donné les jours fériés et les autres jours en de-
hors des heures de travail, prendra jeunes gens
et jeunes filles ouvriers et ouvrières. le soir de
tous les jours et le dimanche ? Quand le prêtre
pourra-t-il les voir ?.
Alors, pour permettre aux curés d'asser.
vir les consciences, il faudrait que la Na -
tion sacrifie l'instruction de ses enfants ? Il
faudrait qu'elle renonce à la plus belle de
ses prérogatives, au plus impérieux de ses
devoirs ?
Ah ! non, jamais !
Nous ne luttons pas en cela contre la re-
ligion, contre une religion : la France no
reconnaît pas de dogme. La famille, les en*
fants, peuvent et pourront, en toute liber-
té, pratiquer celui de leur choix. Mais ce
n'est pas une raison pour que cela soit
spécifié, même toJéré, au détriment de l'ins-
truction obligatoire.
Ne craignez rien, d'ailleurs, les cures
trouveront toujours le temps !.
L'adversaire i
L'adversaire, polur M. Guiraud, l'adver.
saire, pour Dieu, Patrie, Liberté, l'adver-
saire pour la Croix, ce n'est pas Je boche.,
c'est le républicain, c'est le défenseur de
l'écolo laïque !
Ce criminel attentat à l'Union Sacrée, M.
Guiraud le consomme en—regrettant qu'il
n'ait pas été créé une puissante organisa-
tion des chefs do famille chrétiens, et en
écrivant :
Quelle force ! et comme il ferait bon lutter
alors ! Si cette Association existait, on n'hésite-
rait pas a lancer et 4 entretenir des mouve-
ments d'opinion contre ceux de l'adversaire
et contre ses coups de foroe parlementaires.
Mais hélas !. Où en sommes-nous !.
Nous n'insisterons pas. Nous avons dé -
nonce la rumeur infâme ; nous abandonne-
rons ces mauvais francais à leurs manœu-
vres anti nationales" de division, de désu-
nion et de trahison.
Paul Massoulier
LEURS PERTES
Les résultats de l'Offensive
générale des Alliés
Londres, 4 août. - Un radiotélégramme
me allemand du 2 août prétendant donner
le chiffre des pertes anglo-françaises dans
les combats de la Somme se livre à de fan-
taisistes exagérations.
Les AMemands taisent naturellement leurs
pertes.
Depuis le début de l'offensive russe du
4 juin, les Austro-Allemands n'ont pas dû
perdre sur les fronts est et ouest moins des
trois quarts d'un million d'hommes, dont
380.000 ont été faits prisonniers et environ
370.000 ont été tués ou blessés.
Sur ce nombre. üOO.()(¡(J représentent une
perte permanente.
Les armées britannique, française et
russe se sont emparées de plus de 600 ca-
nons et 1.500 mitrailleuses.
Ces chiffres ne comprennent pas les per-
tes subies sur le front italien. - •
—-———————
La réponse du Président
au message du roi George
M. le Président de la République en ré-
ponse au message qu'à l'occasion du se-
cond anniversaire de l'ouverture des hosti-
lités S. M. le roi d'Angleterre lui avait fait
parvenir, lui a adressé le télégramme sui-
vant : ■
A Sa Majesté le roi George V. - Londres-
J'ai trouvé cette nuit le télégramme de Votre
Majesté en revenant des champs de bataille où
~Falcwiîsenl les troupes britanniques et frun-
çaises. Il est impossible de les-voir à l'œuvré
sans avoir une confiance absolue dans.le succès
de la grande cause qu'elles défendent en com-
mun. .Jeseflyorcie Votre Majesté do.ses nouvelles
déclarations et je lui donne, avec la même fer-
meté, l'assurance que, malgré ses deuils et ses
saorifices, la France est, comme l'Angleterre et
comme nos fidèles alliés, résolue a continuer ja
guerre jusqu'à ta Victoire du droit.
Raymond Poincaré,
LEURS CRIMES
? sous. marin autrichien
tire sur des chaloupes
Rome, 4 août. — Les journaux donnent
quelques précisions sur le torfûJki £ « par
un sous-marin autrichien du vapeur italien
« Lilimbro », de 2.200 tonnes, qu portait 120
passagers et 58 hommes d'équipage.
On s'ait que le sous-marin eprès avoir
torpillé le vapeur, tira sur les chaloupes
où avaient pris place les passagers et l'équi-
page ; une des embarcations fut atteinte en
plein ; elle contenait une trentaine de pas-
sagers. Ceux d'entre eux qui ne se noyèrent
pas tentèrent de s'accrocher à une embar-
cation qui chavira à son tour.
Les quatre autres chaloupes purent s'éloi-
gncr et échapper au tir du sous-marin.
Après trois jours pendant lesquels ils
souffrirent de la faim et de la soif, les oc-
cupants d'une chaloupe furent recueillis par
le vapeur Il Guerrazzi JI, qui les amena à
Syracuse où ils ont débarqué hier.
Jusqu'à présent, disent les journaux. 24
personnes seulement sont sauvées ; on
craint que les autres embarcations ne se
soient perdues en mer.
LES GREVES AUX - ÉTATS-UNIS
Londres, 5 août. — De Washington aux
Daily News :
La menace de grève est devenue si sérieu-
se à New-York que le président. Wilson a
conféré hier avec le juge Chambers qui est
le commissaire du Conseil de médiation et
de conciliation des États-Unis.
Si elle éclate, la grève sera une des plus
sérieuses qu'on ait jamais connue en Amé-
rique - elle affectera 500 000 employés de
chemins dé fer et dé tramways.
Le président a suggéré l'idée que M.
Chambers offre les services du Board pou?
éviter UlICI si grave interruption des affai-
res. On apprend que M. Ghambers a f à il
part de son espoir d'amener un règlement
amiable du conflit.
S**"1 Le Numéro
-
RÉDACTION et ADMINISTRATION
24. eouiey&.tt Poissonnière, Paris ~(9)
ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE: LANTERNE-PARIS
TÉLÉPHONE : GUTENBERG
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24, Boulevard Poiseonnière
EDITION DU SOIR
Directeur-Rédacteur ea Chef : FÉLIX HAUTFORT,
DIMANCHE 0 AOUT ~191IL
9
5"* Le Numéro
ABONNEMENTS
- trait dans ton les bureaux de ~potfe
; t 1 AN 6MOIS 3MOIS llfOit
Paris -7
et Départements
18fr. 9 fr. 4 50 1 50
Etranger
Union Postale
36fr. 18 fe à a * m »
Journée lû quuadu nmmauee
Le deuxième anniversaire de la guer-
~l'ea été marqué par de nombreuses
manifestations oratoires ou écrites. Le
Kaiser et son ibrillant second ont été les
premiers à exprimer à leurs peuples les
sentiments qu'ils éprouvaient. Naturelle-
ment, ils continuent à mentir. Ils y sont
bien obligés pour maintenir le moral de
leurs sujets et pour ne pas se condam-
ner eux-mêmes par l'av-eu de leur félo-
nie. Mais il importait qu'une réponse
fût faite à ces autocrates sanguinaires,
qui prétendent encore qu'ils ont déclaré
la guerre pour défendre l'honneur et
l'exi'stence de leurs empires. Cette ré-
ponse, les Anglais l'ont donnée hier, à
Londres, en commémorant le geste sym-
bolique de M. de Bethmann-Holweg, le
A août 1914. Nos Alliés ont célébré l.a
« Journée du c-hiffon de papier », c'est-à-
dire la journée de la violation de la neu-
tralité de la Belgique, la. journée qui
marquera éternellement dans l'Histoire
la honte de l'Allemagne déchirant lei
traité de 1839 signé par Bulow au nom
des Hohenzollern.
C'est cet acte qui mit fin à toutes les
hésitations de l'Angleterre. La journée
du 4 août est donc la fête de l'honneur
britannique, et c'est à ce point de vue
qu'elle restera la grande date des temps
modernes.
* II. n'y a pas de chances que les Alle-
mands saisissent la signification des dis-
cours prononcés hier à Londres, parce
qu'on aura grand soin de les leur laisser
ignorer ou de ne leur en servir que des
commentaires appropriés à l'état d'âme
dans lequel on les a placés. Lorsqu'ils
sauront tout, après la guerre, peut-être
?a honte montera-t-eile à leurs fronts,
pourvu toutefois que les événements
aient modifié leur mentalité. Mais com-
prendront-ils jamais la vérité triomphan-
te et la beauté philosophique du .mot par
lequel M. Pain.levé a terminé hier swi
discours à Mansion-House : « Le droit
prime la force » ? - -
L'important, pour les ADiés, est que
les neutres réfléchissent à tout cela, et
qu'ils se rendent compte que les An-
glais, les Russes, les: Italjens, les Ser-
bes, les Monténégrins, les Japonais et
les Français ne versent pas seulement
leur sans- pour la défense de leurs pro-
pres pairies, mais aussi pour les sauver
aux - mêmes de l'esclavage. Que devien-
draient leurs traités avec l'Allemagne,
5i celle-ci était victorieuse ? La journée
du 4 août 1914 leur permet de le de-
~Tiner. clii nioiid,e et l' i ~n-
C'est donc le salut du monde et l'in-
dépendance de toutes les nations qui est
en jeu. Ce que les Alliés veulent faire
riompher pour eux comme pour les
~•loutres, c'est le respect dû aux miséra-
bles chiffons de papier.
Dans Lohengrin, lorsque le cilievalier
1u Cygne, auquel Guillaume aimait
se comparer, a vaincu le traître Frédé-
ric de Te-lramuiMli, i-1 dit à Eisa : « Garde
toujours la foi jurée ! ». La meilleure
preuve que le mysticisme wagnérien n'a
jamais exercé sur la pensée Mlemande
l'influence q'u'on supposait, c'est que
les teutons ont trouvé tout naurel le
^este de M. de Rel-hmann-Hol.weg.
- NUllS combattons pour cette noble idée
que les Allemands n'ont jamais com-
prise.
Le 14 Juillet fête religieuse
Mine Marcelle Capy, qui raconte' si joli-
ment, écrivait ces jours derniers, dans un
des nombreux journaux où elle collabore,
que les troupes russes qui,. le 14 juillet der-
nier, avaient pds part à la revue de l'es-
planade des Invalides et au défilé triom-
phal sur les grands boulevards, étaient per-
suadées avoir assisté à une fête religieuse.
On eût beau essayer de vouloir faire en-
tendre le contraire à nos bons amis slaves,
ceux-ci n'en démordirent pas, et -pour eux
~licilre 14 Juillet est une fête religieuse, tout
comme M. Pomcaré est le Il tzar Poincaré »
- malgré le peu de prestige de ses vête-
ments civils.
Il ne faut cependant pas s'étonner que les
étrangers voient une manifestation myslti-
<\x\<2 en la commémoration de la prise die la
Bastille, et prennent le président, pour une
sorte de pape !.Nos représentants à l'étran-
ger font, tout ce qu'ils peuvent pour le faire
croire.
Voici d'ailleurs ce que nous avons pu lire
fJ.ons Il l'Opinion », journal quotidien de Sa-
l'.-ncque du 12 juillet :
Le consul de France a l'honneur d'informer la
Colonie Française qu'une messe et un Te Deum
seront, suivant l'usage célébrés à la paroisse
catholique, le vendredi 14 juillet prochain, jour
do la Fêle Nationale, à 9 heures du matin et
qu'il sera heureux de reevoir les membres de
la Colonie à 10 heures 30.
Alors, suivant l'usage, on célèbre là-bas
la fête nationale par une :messe et un « te
deum », et, officiellement, le représentant
de la République y invite ses compatriotes ?
Parbleu, les Russes avaient raison 1
On nous permettra seulement de .faire re-
marquer que les arbres de la Liberté, bénis
par le clergé en 1848, en. crevèrent. Pre-
nons garde que les ealotins ne prient pas
trop pour la troisième République.
— (
Les Bulgares et les insurgés musulmans
Salonique, 4 août. — Des combats quoti-
diens ont lieu entre les troupes bulgares et
des insurgés musulmans, dans le départe-
ment d'Ochrida. Aux Musulmans se joi-
gnent des déserteurs bulgares macédoniens.
L arencontre la plus sanglante a eu feu
entre les insurgés et l'armée bulgare dans
ta forêt Gapeche et Rouichevo.
Les insurgés se sont ouverts un chemin
à coups de grenades pour fuir les Bulgares.
On compte de nombreux morts et blessés.
ITALIE ET ALLEMAGNE
La rupture des relations
économiques
-
Un lien formel et dernier unit encore
les deux pays
Rome, 4 août. - La dénonciation du
traité de commerce italo-allemand fui con-
nue en Italie par le communiqué die In-
gence Wolff du 28 juillet auquel répondit' la
note polémique du gouvernement italien.
Mais, au moment où parut cette note, aa:b-
cun journal italien ne releva l'intérêt d'une
décision qui consommait la rupture des rap-
ports économiques entre les deux pays.
L'absence de communications officielles
de la part du cabinet italien à ce sujet pa-
rait avoir enlevé à cet acte aux yeux de
l'opinion italienne une grande partie de soni
importance, bien que les récents commen-
taires des journaux français lui aient donné
un regain d'actualité.
Aujounrd-hui, plusieurs journaux romains
profitent du conseil des ministres qui s'est
tenu hier pour revenir sur la question est
pour affirmer que désormais toutes relations
économiques avec l'Allemagne sont complè-
tement rompues et que les décrets men-
tionnés ce matin par le « Messaggero »
achèvent d'éclaircir la situation.
A part la question militaire, les relations
entre Roane et Berlin sont donc actuellement
ce qu'elles seraient si l'état de guerre exis-
tait réellement entre les deux pays, comme
le fait remarquer l' « Idea Nazionale».
Toutefois, il y a entre les deux hypothè-
ses une différence formelle, considérable :
c'est que, par la déclaration de guerre, le
traité de commerce était automatiquement
dénoncé, tandis que par la dénonciation
pure et simple de ce traité l'état de guerre
n'existe ipas encore et que la situation des
sujets allemands en Italie n'est pas sensi-
blement modifiée.
On peut donc conclure de cette dénoncia-
tion du traité de commerce que le gouver-
nement italien, contrairement à ce qu'an-
noncèrent divers journaux, n'entend pas
procéder pour le moment à la rupture défi-
nitive du lien formel et dernier qui unit en-
core les deux pays. D'ailleurs pour l'opi-
nion italienne cette question n'a peut-être
pas l'actualité brûlante qu'on a voulu lui
donner à l'étranger.
.————————— >-*»♦•—< »
La poussée russë
Nos alliés fortifient leurs positions
Londres, 5 août. -- M. Washburn, corres-
pondant du Il Times H, télégraphie du front
du Sbokhod :
Aucun dliangement important ne s'est produit
pendant les derniers jours, bien que les Alle-
mands aient fait des contre-attaques sur diffé-
ronts points.
Après une avance de huit milles à l'ouest
du Stokhod, le mouvement contre Kasbovka est
pour le moment arrêté ; les troupes fortifient
leurs positions, comme elles l'ont fait générale-
ment après les progressions de la semaine der-
nière.
Les pertes de l'ennemi ont été extrêmement
élevées, surtout celles des Autrichiens ; la 41"
division de honved a été réduite à 4.00) hom-
mes et la 4" division autrichienne à 3.000.
Il est impossible d'itenlifier les formations en-
nemies, car les nouvelles divisions semblent
être formées de nombreux éléments pris dans
des groupes et dans des garnisons variés ; cer-
taines unités appartiennent à des formations
récentes. Il parait probable que trois nouvelles
divisions sont arrivées au cours de la semaine
dernière.
Accalmie passagère
Berne, 4 août. — On apprend de Vienne
que les combats sur le front russe sont de-
puis quelques jours beaucoup moins fu-
rieux, les Russes devant amener de nou-
veaux renforts. Toutefois, cette accalmie
n'est que passagère, et sous peu de nouvel-
les attaques ennemies recommenceront avec
toute leur force et leur violence. C'est du
reste à cette circonstance qu'est due la no-
mination du maréchal Hindenburg au poste
de commandant supérieur sur tout le front
oriental : il fallait bien en outre, opposer
à l'offensive générale russe, l'unité des opé-
rations des troupes alliées et il était maté-
riellement impossible de laisser GiUX Russes
cet avantage, c'est-à-dire l'unité de ses ar-
mées.
m .11 llll. <■■1111. ! ■ | ! I.ll I. —I. Il ■ ■ ■—m
Le Président de la République aux armées
Le Président de la République et le Pré-
sident du Sénat se sont rendus ensemble
hier aux armées. Ils ont été accompagnés
dans leur tournée par le général Roques,
ministre de la guerre et par le général en
chef.
Dans la matinée, le Président de ia Répu-
blique a remis un étendard à un régiment
de formation nouvelle, apparenant à la 2*
division de cavalerie.
- A cette occasion, il a adressé aux troupes
une allocution patriotique.
Le Président de la République, le Prési-
dent du Sénat, le ministre et le général en
chef se sont ensuite rendus sur la Somme,
où ils ont été reçus par le général Foch. Là
ont été remises des croix de la Légion
d'honneur, des médailles militaires et des
croix de guerre aux officiers et aux hom-
mes qui se sont particulièrement signalés
dans les derniers combats..
Après cette émouvante cérémonie, le Pré-
sident de la République et le Président du
Sénat sont allés voir le générai Fayolle. et,
après avoir visité un hôpital d'évacuation,
ils se sont rendus à plusieurs postes de
commandement.
Ils sont rentrés à Paris dans la soirée.
) « + (
Un raid d'avions alliés sur Gand
Amsterdam, 5 août. —Le « Telegraaf « re-
çoit de la frontière quelques renseignements
sur le raid aérien que les Alliés ont exécuté
mercredi dernier sur Gand.
Dis-sept avions divisés en trois groupes
attaquèrent simultanément l'aérodrome de
Saint-Denis, la gare des marchandises de
Mierelbeke et l'arsenal de Geld-Brugge.
On entendit les fortes détonations des
bombes qui faisaient explosion et on aper-
çut un grand incendie à Saint-Denis. Mais
les camps étant isolés par des fils de fer
barbelés, on ignore les dégâts qui ont été
causés.
Comme de nombreux autos de la Croix-
Rouge arrivèrent rapidement, on a tout
lieu, de croire que de nombreux soldats ont
été blessés.
A Mierelbeke des bombes ont éclaté sur,
la voie du chemin de fer. j
r LA SITUATION MILITAIRE
Nous sommes maîtres
de l'ouvrage de Thiaumont
-' )
Au cours d'une lutte acharnée, nous perdons et reprenons F/eury,
et nous emparons à deux reprises de l'ourrage de
.-, -. Thiaumont. — Le maréchal-fétiche.
Un échec tant soit peu marqué devant,
Verdun porterait le dernier coup au presti-
ge allemand, et serait susceptible d'avoir
de graves répercussions sur l'opinion pu-
blique d'outre-Rhin. Aussi l'ennemi a-t-il
concentré un formidable effort pour repren-
dre Fleury, avant d'être forcé d'avouer sa
perte. Grâce à la violence du bombarde-
ment, il put d'abord pénétrer dans la partie
sud du village, tandis que nous conser-
vions la partie nord, puis nous forcer à
abandonner hier dans la matinée la totali-
té du village. Mais, au cours de l'après-mi-
di, un brillant assaut à la baïonnette nous
en rendait la plus grande partie.,
Avec le même acharnement, la lutle s'est
poursuivie sur tout le front entre Fleury et
Thiaumont. L'ennemi a lancé de furieuses
attaques contre les tranchées conquises jeu-
di dernier en cet endroit. ainsi que sur les
positions aux abords de l'ouvrage de Thiau-
mont.Tous ses efforts furent brisés el même
en un magnifique élan, nos soldats enlevè-
rent l'ouvrage. Suivant une méthode déjà
pratiquée, les Allemands concentrèrent sur
la position si ardemment disputée. d'inten-
ses feux d'artillerie, qui la rendirent inte-
nable. Nos troupes durent alors l'abandon-
ner, en emmenant avec eux une centaine
de prisonniers. Mais, s'il était parvenu de
la sorte à rentrer dans l'ouvrage, rassaillant
ne put en déboucher, et toutes les tentati-
ves qu'il fit, au nord-ouest et au sud-est,
furent vaines. et ne lui valurent que d'énor-
mes perles. Bien plus, un énergique retour
offensif nous rendit maîtres, pour la se-
conde fois en douze heures, de l'ouvrage
de Thiaumonl. Au cours de ces dernières
opérations, nous avons fait 400 prisonniers,
c'e qui, étant donné les conditions et l'a-
charnement de la lutte, do,it être considéré
comme un chiffre élevé et significatif.
Des attaques lancées au cours de l'avant-
dernière nuit, contre nos nouvelles posi-
ons à l'est de Vachereauville, n'obtinrent
aucun résultat, el furent extrêmement coû-
teuses pour l'assaillant.
C'est ainsi que Verdun reste le pivot de
la bataille mondiale. C'est là le point où les
Allemands ont concentré leur principal ef-
fortt où ils ont prétendu remporter le suc-
cès décisif ; et les coups qui les atteignent
en cet endroit leur sont particulièrement
sensibles, et ont de profondes répercussions
sur toutes les parties du front et sur tous
les fronts. Aussi faut-il attacher une impor-
tance considérable à la bataille en ce mo-
Jnent engagée, dans ilaquelle, après 167
jours d'efforts inouïs, l'ennemi, dont l'of-
fensive est arrêtée, se trouve réduit à la dé-
fensive, tandis que nos admirables soldats
le refoulent, et recommencent la conquête
du terrain perdu.
La situation reste stalionnaire sur les
fronts de Picardie,
Avec leur coutu-
mière el inlassable persévérance, nos Alliés
britanniques, à l'aide de petites opéraNons,
progressent peu à peu dans les tranchéc.
au nord-ouest du bois Delville.
Les journaux allemands triomphent bru-
yamment à propos de la situation sur le
front russe, non pas que leurs troupes aient
obtenu le moindre avantage. car nos Alliés
au contraire, ont remporté de nouveaux
succès sur la rive gauche du Sio/chod,
qu'ils occupent peu à peu, mais à cause de
la désignation de Hiadenburg comme chef
suprême sur l'ensemble du front russe.
Cest un succès allemand, il est vrai. mais
remporté sur l'Autriche, dont celte désigna-
tion souligne la déchéance. Le vieux ma-
réchal reste le fétiche de l'Allemagne, mais
on sait que les fétiches ne gardent leur
prestige que tant que l'on ne s'en sert pas,
et perdent tout crédit dès qu'on les met à
l'épreuve.
Les résultats d'un mois d'offensive sur la Somme
732e. JOUR DE LA GUERRE
COMMUNIQUE FRANÇAIS
- ..H. —' 5
5 août, quinze heures.
Sur le front de la Somme, nuit relativement calme
Entre l'Avre et l'Aisne. nous avons dispersé plusieurs patrouilles et fait quelques
prisonniers.
Sur la rive droite de la Meuse, la canonnade a été violente dans tout le secteur
Thiaumont-Fieury. Les Allemands ont tenté, par de furieuses contre-attaques, de nous
chasser de l'ouvrage de Thiaumont, que nous occupons solidement. La lutte a duré
depuis hier soir 21 heures, jusqu'au matin, causant de lourdes pertes à l'ennemi, qui
a été repoussé à chacune de ses tentatives sans réussir à obtenir le moindre avan-
tage. Le combat s'est poursuivi, également vif, dans le village de Fleury et n'a amené
aucun changement appréciable.
Lutte d'artillerie intermittente dans les. autres secteurs de la rive droite.
A l'est de Pont-à-Mousson, après une préparation d'artillerie, les Allemands ont
lancé, sur nos positions de la forêt de Facq, une attaque qui a échoué sous nos feux
de mitrailleuses.
Sur le front de la Somme, notre aviation de chasse a livré dix-sept combats, au
cours desquels deux appareils ennemis, sérieusement touchés, ont piqué brusquement
dans leurs lignes. -
Deux autres avions allemands ont été abattus dans la région de Verdun ; l'un tom-
bé près d'Abaucourt, l'autre aux environs de Moranville,
COMMUNIQUE ANGLAIS
Londres, 12 h. 15.
La nuit dernière, au nord de PozièreS, une attaque, locale à laquelle ont participé.,
les troupes australiennes et celles de la nouvelle armée, a complètement réussi. La
position principale de deuxième ligne allemande a été capturée sur un front de plus
de deux mille mètres et plusieurs centaines de prisonniers sont restés entre nos mains.
Les contre-attaques répétées de l'ennemi, dirigées Contre leurs positions enlevées par
nous, ont toutes été repoussées. avec de grosses pertes pour lui.
A part quelque activité de mines près de Souchez et de Loos, il n'est rien sur-
venu d'important sur le reste du front britannique .-. *
LA RUMEUR INFAME
> »
contre l'Eoseipimt ng
) -+- ( -
Campagne odieuse des cléricaux. - Leur respect de l' "Union
Sacrée". - Ils veulent disputer l'enfant à l'Etat.
L'adversaire", c'est le Républicain I
Il existe une revue catholique, Dieu, Pa-
trie, Liberté, — fidèle admiratrice des bal-
butiements coupables du pape « neutre s
Benoît XV - qui, avec l'approbation bien-
veillante de la Censure républicaine, a ré-
cemment publié un article de M. J. Gui-
raud où, en violation flagrante de l'Union
Sacrée, le gouvernement, des citoyens dé-
voués et la Démocratie tout entière sont
haineusement pris à partie.
Les tristes élucubrations de M. Guiraud
ont été pieusement reproduites par la
Croix. Ce journal, après avoir fait connaî-
tre les « théories monstrueuses s du cha-
noine Collin, au sujet des catholiques bo-
ches, se devait à lui-même d'offrir l'hospi-
talité à la prose d'un fanatique. Tout ce
qui peut être sujet à division dans ce pays,
dont une partie est sous la botte de l'enne-
mi, n'est-il pas bien accueilli par les As-
somptionnistes ?
On pourra juger plus tard la coupable at-
titude des cléricaux ; nous saurons la leur
rappeler au besoin. Aussi est-ce seulement
pour mémoire que nous la soulignons au-
jourd'hui.
La hantise de la Maçonnerie
C'est à propos du Congrès international
d'entente éducative que la Ligue de l'Ensei-
gnement a tenu à Paris, du 18 au 21 mai
dernier, et à l'issue duquel M. Painlevé,
ministre de l'Instruction publique, a pris la
parole que M. J. Guiraud veut voir une pré-
paration de la « campagne ï laïque de l'a-
près-guerre.
Appartenant sans doiute à quelque tiers-
ordre, qui reçoit son mot d'ordre du Vati-
can germanophile ou d'ailleurs, l'écrivain
catholique indique que 4
Les résolutions de ce Congrès sont a retenir, -
car elles nous indiquent sur quels points por-
tera après la guerre l'assaut de la maçonnerie
contre les croyances religieuses de l'enfance et
de la jeunesse.
Et il ajoute :
Plus que jamais l'école laïque sera l'arche
sainte du régime ; et pour amener les esprits
au monopole qui se prépare à son profit, on la
présentera comme l'école nationale. Cette tacti-
que se dessine d'une manière nette : depuis
qu'il est ministre, M. Painlevé a maintes fois
glorifié l'école laïque et toujours de la même
manière ; il la représente comme le principal
artisan de la victoire et la garantie nécessaire
des progrès ultérieurs du pays ; l'idéal ensei-
gné par l'école laïque, voilà ce qui a donné le
courage à nos soldats sur le front et a assuré
l'union sacrée à l'arrière. On se prépare donc
à accaparer la victoirl en faveur de l'école laï-
que, tandis que la rumeur infâme continuera à
jeter la suspicion et le discrédit sur le clergé
et sur l'Eglise ; la victoire doit être la justifica-
tion, la glorification de l'école laïque et de l'ins-
tituteur, et assurer son triomphe définitif sur
le curé !
Le triomphe sur le curé ?
Le tridmphe définitif sur le curé ne sera
pas difficile. On n'ignore plus en France
que 12.580 d'entre eux ont, au lieu de com-
battre les Barbares, préféré la sécurité re-
lative des formations sanitaires ou l'emploi
de, tout repos, exempt de tous risques, des
hôpitaux de l'intérieur.
Les soldats qui reviendront sauront ce
que vaut le courage guerrier de quantité
de prêtres.. Ils ne se gênent d'ailleurs pas,
déjà, pour le qualifier sévèrement.
Mais là n'est pas la question qui agite
l'âme inquiète de M. Gudraud et de la Croix.
Suivons-lez donc sur le terrain qu'ils ont
eux-même choisi, et où leur verbosité ma-
~lacloite se donne libre cours grâce à l'o-
blitération des idées.
Le monopole de l'enseignement est l'éven-
tualité redoutable qui fait se drosser nos
adversaires rageurs et menaçants. Cepen-
dant. cette idée n'est pas née d'hier. Les
républicains, les amis de l'école, qui veu-
lent que celle-ci soit véritablement natio-
nale, ont. depuis longtemps mis cette ques-
tion à l'étude, et nous espérons fermement
qu'elle aboutira, grâce à l'énergie de tous,
de même que l'enseignement. post-scolaire,
pour les jeunes filles comme pour les jeu-
nes gens.
En ce faisant, nous n'avons l'intention de
peser Stlr aucune conscience. Les enfanta
de la Nation doivent être armés par elle,
pour lutter dans la vie. C'est pourquoi loi
monopole est désirable. Il atteindra tous
les enfants, leur assurera l'instruction à
laquelle ils ont droit, et par l'obligation
post-scolaire, favorisera leur apprentissa-
ge intellectuel ou manuel, les conduisant
ainsi jusqu'aux portes de la caserne jus.
qu'aui seuil de la vie ! ,
L'éducation, on le sait, n'est pas négligée
dans nos écoles. Quant à la religion, J'Etatl
ne saurait devoir s'en occuper et favoriser
l'une au détriment de l'autre. C'est là affai-
re à la famille. Le prosélytisme outrancieri
n'a rien à espérer contre la volonté ou l'in-
différence des parents.
La mission divine du prêtre est une piètre
question de boutique que la République
peut tolérer, mais n'a pas le droit de servir.
Le bout de l'oreille
Et c'est bien parce que nous nous refu-
sons à servir les intérêts de l'Eglise de Ro -
me que les calotins, sentant que le terrain
se dérobe sous leurs pas, fulminent.
Ils ne peuvent concevoir que le pays ne
leur accorde pas son précieux concours, sa
collaboration effective. L'indifférence, qui'
n'est pas du mépris, les blesse.
Ce cynisme - ingénu ou audacieux, com-
me l'on voudra - leur fait avouer que leur
œuvre -- dont l'utilité est pour le moins
contestable - sera mortellement atteinte si
les vœux des bons français deviennent la
réalité de demain.
Aussi M. Guiraud s'écrie :
Notez que si l'obligation post-scolaire n'était
pas antireligieuse, elle constituerait déjà un obs-
tacle considérable à l'action de l'Eglise et du
prêtre. Demandez aux curés les entraves sou-
vent inextricables que l'obligation scolaire crée
à leur ministère ; déjà les instituteurs leur dis-
putent avec acharnement les enfants, même le
jeudi, sous prétexte de certificat d'études, même
le dimanche, sous prétexte d'œvres scolaires.
Que sera-ce lorsque l'enseignement post-scolaire,
donné les jours fériés et les autres jours en de-
hors des heures de travail, prendra jeunes gens
et jeunes filles ouvriers et ouvrières. le soir de
tous les jours et le dimanche ? Quand le prêtre
pourra-t-il les voir ?.
Alors, pour permettre aux curés d'asser.
vir les consciences, il faudrait que la Na -
tion sacrifie l'instruction de ses enfants ? Il
faudrait qu'elle renonce à la plus belle de
ses prérogatives, au plus impérieux de ses
devoirs ?
Ah ! non, jamais !
Nous ne luttons pas en cela contre la re-
ligion, contre une religion : la France no
reconnaît pas de dogme. La famille, les en*
fants, peuvent et pourront, en toute liber-
té, pratiquer celui de leur choix. Mais ce
n'est pas une raison pour que cela soit
spécifié, même toJéré, au détriment de l'ins-
truction obligatoire.
Ne craignez rien, d'ailleurs, les cures
trouveront toujours le temps !.
L'adversaire i
L'adversaire, polur M. Guiraud, l'adver.
saire, pour Dieu, Patrie, Liberté, l'adver-
saire pour la Croix, ce n'est pas Je boche.,
c'est le républicain, c'est le défenseur de
l'écolo laïque !
Ce criminel attentat à l'Union Sacrée, M.
Guiraud le consomme en—regrettant qu'il
n'ait pas été créé une puissante organisa-
tion des chefs do famille chrétiens, et en
écrivant :
Quelle force ! et comme il ferait bon lutter
alors ! Si cette Association existait, on n'hésite-
rait pas a lancer et 4 entretenir des mouve-
ments d'opinion contre ceux de l'adversaire
et contre ses coups de foroe parlementaires.
Mais hélas !. Où en sommes-nous !.
Nous n'insisterons pas. Nous avons dé -
nonce la rumeur infâme ; nous abandonne-
rons ces mauvais francais à leurs manœu-
vres anti nationales" de division, de désu-
nion et de trahison.
Paul Massoulier
LEURS PERTES
Les résultats de l'Offensive
générale des Alliés
Londres, 4 août. - Un radiotélégramme
me allemand du 2 août prétendant donner
le chiffre des pertes anglo-françaises dans
les combats de la Somme se livre à de fan-
taisistes exagérations.
Les AMemands taisent naturellement leurs
pertes.
Depuis le début de l'offensive russe du
4 juin, les Austro-Allemands n'ont pas dû
perdre sur les fronts est et ouest moins des
trois quarts d'un million d'hommes, dont
380.000 ont été faits prisonniers et environ
370.000 ont été tués ou blessés.
Sur ce nombre. üOO.()(¡(J représentent une
perte permanente.
Les armées britannique, française et
russe se sont emparées de plus de 600 ca-
nons et 1.500 mitrailleuses.
Ces chiffres ne comprennent pas les per-
tes subies sur le front italien. - •
—-———————
La réponse du Président
au message du roi George
M. le Président de la République en ré-
ponse au message qu'à l'occasion du se-
cond anniversaire de l'ouverture des hosti-
lités S. M. le roi d'Angleterre lui avait fait
parvenir, lui a adressé le télégramme sui-
vant : ■
A Sa Majesté le roi George V. - Londres-
J'ai trouvé cette nuit le télégramme de Votre
Majesté en revenant des champs de bataille où
~Falcwiîsenl les troupes britanniques et frun-
çaises. Il est impossible de les-voir à l'œuvré
sans avoir une confiance absolue dans.le succès
de la grande cause qu'elles défendent en com-
mun. .Jeseflyorcie Votre Majesté do.ses nouvelles
déclarations et je lui donne, avec la même fer-
meté, l'assurance que, malgré ses deuils et ses
saorifices, la France est, comme l'Angleterre et
comme nos fidèles alliés, résolue a continuer ja
guerre jusqu'à ta Victoire du droit.
Raymond Poincaré,
LEURS CRIMES
? sous. marin autrichien
tire sur des chaloupes
Rome, 4 août. — Les journaux donnent
quelques précisions sur le torfûJki £ « par
un sous-marin autrichien du vapeur italien
« Lilimbro », de 2.200 tonnes, qu portait 120
passagers et 58 hommes d'équipage.
On s'ait que le sous-marin eprès avoir
torpillé le vapeur, tira sur les chaloupes
où avaient pris place les passagers et l'équi-
page ; une des embarcations fut atteinte en
plein ; elle contenait une trentaine de pas-
sagers. Ceux d'entre eux qui ne se noyèrent
pas tentèrent de s'accrocher à une embar-
cation qui chavira à son tour.
Les quatre autres chaloupes purent s'éloi-
gncr et échapper au tir du sous-marin.
Après trois jours pendant lesquels ils
souffrirent de la faim et de la soif, les oc-
cupants d'une chaloupe furent recueillis par
le vapeur Il Guerrazzi JI, qui les amena à
Syracuse où ils ont débarqué hier.
Jusqu'à présent, disent les journaux. 24
personnes seulement sont sauvées ; on
craint que les autres embarcations ne se
soient perdues en mer.
LES GREVES AUX - ÉTATS-UNIS
Londres, 5 août. — De Washington aux
Daily News :
La menace de grève est devenue si sérieu-
se à New-York que le président. Wilson a
conféré hier avec le juge Chambers qui est
le commissaire du Conseil de médiation et
de conciliation des États-Unis.
Si elle éclate, la grève sera une des plus
sérieuses qu'on ait jamais connue en Amé-
rique - elle affectera 500 000 employés de
chemins dé fer et dé tramways.
Le président a suggéré l'idée que M.
Chambers offre les services du Board pou?
éviter UlICI si grave interruption des affai-
res. On apprend que M. Ghambers a f à il
part de son espoir d'amener un règlement
amiable du conflit.
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