Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1916-05-18
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328051026
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 mai 1916 18 mai 1916
Description : 1916/05/18 (N14178,A39). 1916/05/18 (N14178,A39).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75205583
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/07/2012
pRT ïlNNEE. — N° 14.1794
5cent. Le Numéro
REDACTION et ADMINlSTRATI0N
; 24, Bouievard Poissonnière, Paris. ~(9q -
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rUlKo 24, Boulevard Poissonnière
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La Lanterne
Directeur-Rédacteur en Chef • FÉLIX HAUT FORT.
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5cent. Le Numéro
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Le Blocus
et le S.S.S.
■s»
Lorsque if es Allemands parlenl des ef-
fets du blocus des Alliés, dans leurs
notes aux neutres, ils ne manquent pas
de dire que la barbarie britannique af-
fame des populations innocentes et con-
tribue à créer dans l'Empire une situa-
lion fort pénible, Mais le point de vue
change: comme par enchantement lors-
que les ministres du kaiser exposent la
Situation économique du peuple teuton
pendant la guerre : alors, c'est à peine
si l'on avoue quelques petites difficultés
nécessitant des cartes de pain, de beur-
re et de viande ; on s'accorde pour dire
que Delbruck est cause de tout le mal
let que s'il eût été habile il n'existerait
in'UC'Jwne disette, sur tout le territoire
teuton.
Cette contradiction des minisires Bo-
fcliië selon qu'ils s'adressent au de-
hors ou à l'intérieur de leurs frontiè-
res, a été trop souvent remarquée pour
jque nous insistions sur un tel argu-
ment Le vérité est sans doute entre les
deux tableaux l'un horrible, l'autre ré-
confortant, tracfés par les autorités de
Berlin. Toutefois, il a été suraibondam-
'.m:eifit (prouvé par les statistiques de
l'importation des neutres que les empi-
res centraux furent largement ravi-
taillés par les différents états sur les-
quels nous n'avons exercé qu'une sur-
veillance illusoire.
': Sans la fissure crée dans le Blocus
par les non-belligérants, il y a long-
temps déjà qute les Allemands n'au-
raient .plus de quoi se nourrir, à peine
de quoi soutenir leur production inten-
sive de matériel de guerre. Un nouvel
incident des plus inquiétants fixe de
nouveau ,l'attention de l'Entente vers
iés (réexportations "dont bénéficient nos
ennemis : c'est le scandale des chocola-
teries suisses.
Selon le Bund, journal non suspect de
partialité fnancopihile, dix-sept fabri-
cants de Chocolat appartenant au com-
merce de la Confédération, auraient été
convaincus d'avoir fait des exportatioins
bn Allemagne contrairement aux pres-
critptions formelles de la S. S. S. (Socié-
té de surveillance suisse).
Cette affaire est d'une exceptionnelle
gravité, tant par l'importance du trafic
frauduleux que par le nombre de délin-
quants. Si nous consentons à laisser pé-
nétrer en Suisse les quantités de cacao
nécessaires aux usines de nos voisins,
kest sous la réserve expresse qu il ne
doit pas servir au ravitaillement des
peuples optes avec lesquels nous sommes en
guerre. La riposte peut être énergique
et d'une extrême efficacité. Il suffirait
d'un accord entre l'Angleterre, la Fian-
te et l'Italie pour que la matière pre-
mière fasse promptement défaut aux
fournisseurs boches de la Confédéra-
ux helvétique et notamment aux éta-
blissements Suchard, dont l'un des
principaux dirigeants est un allemand
qui dédaigna jusqu'ici de se faire natu-
raliser citoyen de la République Helvé-
tique.
Nous avons une confiance absolue
dans la vigilance de la S. S. S., son re-
présentant est à Paris, le colonel Lo
Reynier qui nous donna maintes preuves
'de son absolue loyauté. Mais si le trust
d'importation ne peut mettre en cause
Xjué la responsabilité du syndicat des
chocolatiers, la responsabilité de ce cler-
nier est nettement engagée, et nous ne
doutons pas que les sanctions nécessai-
res seront prises, immédiatement après
les conclusions de l'enquête.
- Le peuple suisse en dépit de certains
faits regrettables s'efforce manifeste-
ment de maintenir un caractère bien-
veillant et humain à sa neutralité, mais
;,nlOU3 devons nous garder contre cer-
tains appétits de lucre qu'aucune consi-
dération ne saurait réfréner. Il v a quel-
bues mois, une commune de la Suisse
alémanique remettait à un fondeur alle-
mand les cloches de son église, magni-
tiques ouvrages anciens des XIIe et XIIIe
siècle ! L'Allemagne est disposée à tout
adheter : c'est ri nous d'empêcher les
neutres de profiter dé notre amitié pour
leur vendre ce qu'ils ne peuvent se pro-
curer que igTâce à nos bons offices.
t II nous importe peu que des chocola-
tiers suisses gagnent de l'argent, mais
nous ne pouvons pas sans regret les
irak- prolonger la résistance des loups
Me l'Europe. Notre devoir est de les em-
Ipêc^^er disais toute la mesure de nos
ÏOPCC9. ■
»!■ ■ > Ï -
La rentrée des Chambres
:—
AU SENAT
» Au Sénat, l'ordre du jour de la séance
comporte d'abord la reprise du débat sur
la proposition de loi concernant les œu-
ta/res- qui,.font a^èl; à la générosité publi-
que et du projet de loi sur les pupilles de
la nation. ,
Il est probable que ie même jour le gou-,
vernement déposera sur le bureau du ^>6-
nat le projet de loi sur les loyers voté par
la Chambre.
On prête en outre, à M. Clemenceau, l'in-
tention de porter à la tribune la question du
jhaut commandement et des opérations mili-
taires sous Verdun. Dans ce cas, on envi-
sagerait s'il y a lieu de décider une séance
secrète.
LA SITUATION MILITAIRE
Les Allemands hésitent
L'Accalmie continue devant Verdun. ¡¡;-¡.
Vaine attaque allemande sur le front
russe. — L'offensive autrichienne
sur le front italien. — Avance
fusse vers Mossoul.
Le calme persiste sur le front de Verdun.
Il n'y a pas, en effet, à attacher d'impor-
tance aux deux petites attaques que l'en-
nemi a dirigées, à droite de la Meuser au
nord-ouest de là ferme de Thiaumont, et,
sur l'autre rive à l'ouest de la cote 304,
qui furent toutes les deux arrêtées par no-
tre feu et que, suivant une méthode déjà
ancienne, ses communiqués transforment
en deux petites attaques françaises repous-
sées par lui. Cependant, il continue à bom-
barder avec une intensité moyenne les
secteurs du. bois d'Avocourt, la cote 304 et
le Mort-Homme.
Sans 'doute prépare-t-il le cinquième
acte de son offensive, auquel de notre côté,
nous nous préparons nous-mêmes à faire
l'accueil qui convient.
En Champagne, les petites manifesta-
tions qu'il avait risquées ces jours der-
niers, tendent à se calmer et les communi-
qués ne signalent qu'une tentative repous-
sée à coups de grenades près de la butte
du Mesnil.
Sur le front anglais, l'activité reste In-
cessante mais n'est cependant constituée
que par des combats d'artillerie, des lut-
tes de mines et des escarmouches, dont les
résultats demeurent dans l'ensemble favo-
rables à nos alliés.
Sur le front russe, l'offensive, de l'enne-
mi conserve un caractère hésitant. Il ne
bouge plus dans les secteurs de Riga et de
Dwinslc. En revanche, il a tenté, sur le
front central, dans la région du lac de
Dolge, une offensive comportant d'assez
gros effectifs et qui fut rejetée par une
vive contre-attaque.
Sur le front italien. les opérations pa-
raissent s'intensifier, tandis que, sur l'en-
semble des lignes, les Autrichiens se li-
vraient à un bombardement intense, ils dé-
clanchaient vers différents points des atta-
ques plus ou moins vives partout repous-
sées, et qui ne présentaient qu'un carac-
tère de diversion.
A la faveur de cette manœuvre, el après
une intense préparation d'artillerie, sur la
frontière du Trentin, entre la vallée de
l'Adige et le Haut-Astico, ils lancèrent de
fortes masses d'infanterie, qui, accueillies
par une vigoureuse résistance, éprouvèrent
des pertes considérables, mais purent ce-
pendant occuper de petits postes avancés,
que fort sagement les Italiens abandonnè-
rent i pour se replier sur leurs lignes prin-
cipales.
Sur le front de Salonique, la boue et les
orages empêchent les opérations. Cepen-
dant la lutte d'artillerie continue, ainsi que
les exploits des aviateurs alliés, qui vien-
nent de bombarder le port. et la ville de.
Porto-Lagos.
En Mésopotamie, la colonne russe ve-
nant de la région du lac d'Ourmiah, et qui,
ainsi que nous l'annoncions hier, a franchi
la frontière turque et victorieusement oc-
cupé la ville de Révanduza, située sur un
affluent du Tigre, le Grand Zab, à 130 ki-
lomètres de Mossoul, continue sa marche
vers cette dernière ville, en suivant les
routes de caravanes. Lorsque ce corps qui
établit la liaison entre l'armée d'Arménie
et celle qui marche sur Bagdad, aura at-
teint son objectif, il coupera une partie des
communications turqucs.
En dehors de l'offensive russe en Asie-
Mineure qui, avec quelques arrêts, pro-
gresse normalement et brillamment, la si-
tuation est donc une situation d'attente. Ce
qui la caractérise, ce sont les hésitations
des Allemands, qui, à un moment où ils
doivent chercher. non à gagner du temps,
mais à ne pas en perdre, risquent un peu
partout des manifestations offensives, aux-
quelles ils ne donnent pas de suites. Visi-
blement déconcertés par l'échec de leur en-
treprise contre Verdun, sur laquelle ils
avaient basé leurs suprêmes espérances,
ne pouuant, ni recourir au système de l'é-
crasement successif, ni attaquer sur plu-
sieurs points, redoutant les offensives com-
binées des alliés. désireux de les prévenir
et n'osant le faire ils hésitent, commen.
cent. s'arrêlent et ne savent de quel côté
chercher en vain une chance de salut.
) -+- ( V-
La propagande Noire
dans les hôpitaux
Ï.
Nous signalions il y a quelques jours,
au sous-secrétaire d'Etat du service de
Santé une nouvelle méthode de la Propa-
gande Noire dans les formations sanitai-
res et dans les hôpitaux. Il s'agissait du
« feuillet-testament Ii dont la signature est
le plus souvent arrachée par de zélés calo-
tins des deux sexes, à des blessés, des ma-
lades. hurlant de douleur, et qui ne deman-
dent que des soins et de la tranquiiité.
Il paraît que nous avons porté le fer
rouge sur un des points les plus sensibles
de la lèpre envahissante du cléricalisme,
puisque la Croix de ce matin gémit déses-
pérément et, à son tour, demande justice
à M. Godart.
Justicé, pour notre sacrée consœur, ce a
veut dire : permissiotn de continuer à em-
bêter mailades et blessés qui n'ont pas en-
core signé le « feuillet-testament ». grâce
auqnel on leur délivrera une place de
choix au paradis !
La Croix invoque la ec liberté de cons-
cience ». C'est aussi sur elle que nous nous
appuyons pour demander que l'on mette
un terme à cette odieuse propagande.
Un soldat rentre à l'hôpital, réclame le
« feuillet-testament » et le signe ; à cela,
nous ne voyons aucun inconvénient ; mais
que des infirmières, des infirmiers, le feuil-
let en mains, aillent auprès de chacun des
nouveaux arrivants solliciter la signature,
en montrer « les avantages » (spirituels,
mais surtout matériels et immédiats !)
faire en un mot l'article, non ! nous ne le
tolérerons pas. Et c'est bien ide cela que
la Croix a peur car si on ne force pas les
soldats à signer, tes aùtog.ràfil^ seront
plutôt rwe*»
653e JOUR DE LA GUERRE
e ■>♦<■ t ■
Dernières Dépêches
COMMUNIQUÉ
OFFICIEL
DU MERCREDI 17 MAI 1916
QUINZE HEURES.
Duels d'artillerie sur divers points du
front, notamment en Champagne dans la
région de la Butte du Mesnil.
En Argonne. à la Fille-Morte, lutte de mi-
nes à notre avantage.
Sur la rive gauche de la Meuse, bombar-
dement de nos premières lignes. Une ten-
tative de l'ennemi pour progresser à la
grenade aux abords du Mort-Homme, a
complètement échoué.
Sur la rive droite, grande activité des
deux artilleries dans la région comprise en-
tre les bois d'Haudramont et de l'Etang de
Vaux. Au nord-ouest de la ferme Thiau-
mont, une attaque à la grenade sur un de
nos postes d'écoute a été repoussée.
Dans la nuit du 16 au 17 mai, treize de
nos avions de bombardement ont lancé :
vingt-quatre obus sur des bivouacs dans
la région Damvilliers- Ville-devant-Chau-
mont, onze sur la gare. de Brieullès et sur
Cléry, quatorze sur des cantonnements à
Nantillois et à Romagne, vingt-et-un sur la
gare d'Apremont et * sur Grand-Pré ; plu-
sieurs incendies ont été constatés.
Un de nos pilotes a abattu un avion alle-
mand au nord de Vic-sur-Aisne : les deux
ailes de l'appareil ennemi se sont détachées
dans la chute.
Dans la même nuit une autre de nos
escadrilles a lancé vingt abus sur les gares
d'Ars et de Metz, quarante obus sur les
hangars de Frescaty, quarante obus sur la
gare d'Arnaville et trente sur la voie ferrée
et les gares entre Metz et Thionville.
LA BATAILLE DE VERDUN
Un critique militaire hongrois écrit qu'elle
est terminée, et par la victoire des
Français
Bucarest, 17 mai. — Dans le journal
« Pesti Napto », l'éminent critique militaire
hongrois Tibor Bakos écrit que la bataille
de Verdun est pratiquement terminée et que
la conclusion de la presse de l'Entente sur
ce sujet, ainsi que l'opinion exprimée dans
certains milieux compétents hongrois, que
la bataille est finie par La victoire des Fran-
çais sont justifiées.
; ——— >--.- ( *
Remaniement dans le Cabinet anglais
Un nouveau sous-secrétaire d'Etat aux
affaires étrangères
Londres, 17 mai. — Le « Times » apprend
que sir Arthur Nicotson qui, pour des rai-
sons d'c santé, doit se retirer, sera remplacé
au sous-secrétariat des affaires étrangères
par lord Hardinge, qui reprend ainsi le pos-
te qu'il occupait avant sa nomination de
vice-roi des Indes.
LE VOYAGE DE M. ASQUITH
EN IRLANDE
Londres, 17 mai. — Le correspondant du
« Times » à Duiblin n'a pu obtenir encore
aucune confirmation au sujet des informa-
tions si aisément mises en circulation jus-
qu'ici au sujet du plan de large envergure
que l'on prête à M, Asquith.. en vue d'éta-
blir en Irlande une nouvelle forme de gou-
vernement.
Londres, 17 mai. — (M. Asquitb, dont on
annonçait le retour à Londres, pour le com-
mencement de la semaine, restera encore
quelques jours en Irlande.
:—: .> -o~<~-~ »
L'Angleterre sous les armes
Commentaires du « Times »
Londres, 17 mai. — Le « Times » consa-
cre son éditorial au vote du bill militaire.
« Ne manquons pas de reconnaître, écrit-
il, que le vote de cette loi, qui peu.t être con-
sidéré comme un fait accompli, est parmi les
choses les plus remarquables et les plus
mémorables qui aient jamais été faites par
la nation anglaise. Le système comportant
le service obligatoire général, en temps de
guerre a été institué non seulement par le
consentement passif, mais par la volonté
délibérée du peuple, qui a manifesté cette
volonté par l'entremise de ceux qui sont
chargés d'assurer sa sécurité et de défendre
son honneur H,
—:
L'exportation du charbon anglais
Londres, 17 mai. - Le u Daily Tele-
graph » apprend de Cardiff qu'une grande
réunion hâtivement convoquée ipar les ex-
portateurs de charbon, a été tenue hier soir
sous la présidence de M. Watson. Cette réu-
nion avait pour pbjet d'examiner la propo-
sition faite par M. Runciman relativement
à l'exportation du charbon, Après discus-
sion l'assemblée a décidé de nommer un
Comité de huit membres qui doivent ae réu-
nir à Londres ce matin à 11 heures, à l'Hô-
tel Victoria, pour désigner des délégués.
Ceux-ci se joindront aux représentants dies
autres régions houillères et rendront après-
midi visite à M. Runciman.
- ) -.. ( —————————.
Anvers sous la domination allemande
Rotterdam, 16 mai. — Une famille hollan-
daise arrivée d'Anvers à La Haye, dit que,
pour obtenir leur permis, il leur fallut cinq
mois et que cela leur coûta beaucoup d'ar-
gent. Les rues d'Anvers sont pour ainsi
dire désertes
Voici les différents prix d, es denrées en
cette ville : beurre, 7 shellings 4 la livre ;
graisse de cuisine, 8 sh. 10 ; viande, 6 sli.
10 ; œufs, 2 d. et demi pièce ; pain, 10 d.
une livre ; café, 8 sh. 8 la livre ; huile pour
là salade, 12 sli. 6 le litre. La rente est très
h[ Dimanche dernier, une musique militaire
allemande donna un concert dans un jardin
public ; mais la population s'enfuit dès que
la musique commença..
EN SUÈDE
'- Le commerce est menacé par les pirates
Stockholm, 17 mai. — La presse suédoise
se montre très irritée par les mesures ex-
traordinaires que les Allemands ont cru. de-
voir adopter pour empêcher les sous-marins
anglais de pénétrer dans la Baltique.
Les grandes routes, donnant accès à cette
mer, se trouvent pratiquement au pouvoir
des Allemands, qui ont créé un service de
surveillance des plus minutieux.
Nombre de vaisseaux danois- ont été sai-
sis, d'autres se sont réfugiés dans les ports
danois afin d'éviter la capture et le résultat
des mesures allemandes est que de commer-
ce suédois est sérieusement menacé dans
ses intérêts les plus vitaux. — Le dernier
exploit de quelques torpilleurs allemands,
qui ont détruit les, filets de nombreux pê-
cheurs suédois dans le Sund. tend à aug-
menter le mécontentement dies Suédois.
Les inondations
Copenhague. 17 mai. — Les inondations
en Suède progressent d'une façon inquié-
tante, causant partout de multiplies et sé-
rieux accidents.
L'étendue des désastres délltRSIOO tout ae
qu'on a vu depuis des siècles et l'eau se
répand rapidement vers le sud, où la région
de Falun a été atteinte. Les inondations
dans les rues de cette ville ont en ce mo-
ment une hauteur de six pieds. -
Une même situation est signalée à Karls-
tadt, où toutes les routes et toutes les li-
gnes de chemin de fer sont sans l'epu.
Les usines d'électricité et de gaz ont ar-
rêté leurs travaux. Un grand nombre d'usi-
nes industrielles en ont fait autant, et l'eau
monte partout rapidement.
; -.- (
TA GUERRE SOUS-MARINE
Une note allemande aux neutres'
t-
Washington, 17 mai. — Le comte Berns-
torff a remis au secrétaire d'Etat une com-
munication dans laquelle l'Allemagne pré-
vient les navires marchands des pays neu-
tres du danger qu'il y a pour eux, lors-
qu'ils ont arraisonnés par un sous-marin,
de se diriger vers ce sous-marin, comme
ce fut le cas. dit la note, pour Ile vapeur
hollandais Baondoeng qui, d'après la dé-
claration même d'un des officiers, s'appro-
cha du sous-marin pour abroger les forma-
lités de la visite, ce qui donna à penser
au commandant du sous-marin que le
Baondoeng avait des intentions hostiiles.
.—————————— ) -.- < ——————————.
Les Etats-Unis et le Mexique
f—
Un accord entre les généraux Scott et
Obregon
Washington, 17 mai. — Le général Car-
ranza a déclaré qu'un accord était interve-
nu entre les généraux Scott et Obregon, en
vertu duquel il est entendu que l'occasion
sera fournie aux troupes du général Car-
ranza de prouver qu'elles sont à même de
rétablir la paix dans- le nord du Mexiquie.
Entre temps, les troupes américaines con-
tinueront d'occuper le territoire mexicain.
i )
Les pirates dans le Cattégat
"--r--
Stockholm, 16 mai. - Les journaux d'ici
déclarant qu'une flotille allemfande a bloqué
littéralement Gothenburg, au sud-ouest de
la Suède, dans le Cattégat, toute la journée
de samedi, se tenant dans l'attente d'un va-
peur britaninique, probablement le « Brie-
riey-Hill », de 1.168 tonnes, qui devait quit-
ter le port dans cette même journée, mais
qui n'est parti qu'aujourd'hui à quatre heu-
res du matin. Cinq vapeurs suédois, uni da-
nois, un norvégien et un hollandais furent
tous arrêtés pair les Allemands et reçurent
l'ordre de jeter l'ancre au large de Lasso,
dans le Cattégat, dans la crainte que le
navire anglais pût être prévenu.
Le vapeur suédois « Thorsten », en route
pour Neweastle, fut capturé. Le sort du
« Brierley-Hill » n'est pas connu. On le croit
ancré dans le Rite Fjord, non loin de Go-
de Go -
thenburg.
) -.- < *
La fourragère et les chevrons
Plusieurs journaux ont récem-
ment des informations au sujet du pott
de la fourragère et des chevrons.
Le ministre qui a songé à la création
de ces insignes et en a décidé en principe
ICI port, n'a pas encore à l'heure actuelle,
donné d'ordres au sujet de l'application de
cette mesure.
Il reste, en effet à déterminer quels sont
les; militaires qui auront le droit de por-
ter les chevrons et Ba fourragère et à faire
établir la description de ces insignes.
Le port des chevrons et de la fourragère'
n'est donc pas encore réglementaire.
Une circulaire qui paraîtra prochaine-
ment va régler toutes ces questions.
- - -.- (
AU LIVRE P OR
Le Gouvernement porte à la connaissance
du pays la belle conduite du personnel ensei-
gnant resté à Reims et plus spécialement
celui qui a exercé dans les écoles souterrai-
nes :
« A fait preuve du plus grand dévouement
en assurant, dans des conditions souvent
dangereuses, le service scolaire dans cette
ville sans cesse bombardée donnant ainsi
à tous un bel exemple de courage civique. Il
mettait ainsi à l'abri des dangers de la rue
plus de 1.300 enfants en leur offrant la
possibilité de continuer leurs études Il.
- - —■
UN DRAME A LA CHAPELLE ;
Ce matin dans la chambre d'un hôtel, 2,
rue Fleury, le soldat réformé Emile Terron,
a tiré un coup de revolver sur sa maîtresse,
Laure Bourgeois, demeurant 114, boulevard
die la Chapelle.
Le meurtrier a ensuite tentéd'e se suici-
der en se logeant une balle dans la tête.
Les amants, dont l'état é.st désespéré, sont.
& l'hôpital Lariboisière.
DANS L'INTERNATIONALE
à%
Le rôle du Parti Socialiste suisse
dans la guerre
.4.
UNE PROPAGANDE CRIMINELLE
) mi m (
Ce serait une erreur grave, impardonna-
ble, de considérer comme un fait anodin et
comme semblable à un envoi de farine lac-
tée ou de chocolat fondant, la propagande
que le parti socialiste suisse exerce actuel-
lement en faveur de la paix, c'est-à-dire du
kaiser.
Le rêve criminel des zimmerwaldistes,
comme un chancre matin, s'étend. Vouloir
négliger ou prétendre l'ignorer nous mé-
nagerait tôt ou tard un terrible réveil. Le
mieux est d'envisager résolument la plaie,
de la mettre à nu, de l'exposer, de la dé-
brider largement -et d'y porter, sans pitié,
le fer rouge..
m *
Au cours des premiers mois de la guer-
re, M. Charles Naine, conseiller national
suisse, chef incontesté du parti socialiste
romand, m'écrivait :
« Les socialistes suisses resteront neu-
tres. »
Ce n'était certainement pas là une attitude
bien énergique et bien courageuse, de la
part de prolétaires militants et éclairés, sa-
chant aussi quelles sont les causes et quel
et l'auteur de la boucherie actuelle. Mais
enfin nous nous attendions à une neutralité
sinon amie, du moins sympathique.
Et je ne dis pas que telle n'ait pas été
d'abord l'intention - loyale de Naine et de
ses vrais camarades. Je mets en effet tout
de suite hors de doute leur loyauté.
Malheureusement il v a eu évolution.
Il y a eu l'action patiente du kamerad
Greuliet, l'acheteur manqué du parti so-
cialiste italien, 1 Allemand naturalisé suis-
se, mais suisse resté allemand. Nous no-
tons avec surprise qu'on ait gardé dans
une organisation ouvrière qui se pique de
purisme, ce corrupteur avorté.
Il y a eu l'influence des agents allemands
qui travaillent la classe ouvrière hélvéti-
que sans se lasser. C'est sur la proposition
d'un Allemand qu'au début, des hostilités,
une grande réunion du parti à Lausanne
donna mandat à ses élus de voter contre
les crédits militaires. Et voilà pourquoi,
cher Naine, esclaves de la discipline, vous
avez voté contre la mobilisation — ris-
quant ainsi de transformer votre patrie en
nouvelle Belgique bottée et « sabottée » par
les Teutons.
Il y a eu l'influence des églises protes-
tantes avec qui les socialistes suisses se
sont acoquinés, depuis quelques mois. Inu-
tile (13 rappeler que la Rome du protes-
tantisme est à Berlin. Les quotidiens du
parti ont prostitué la virginité de leurs
feuilles à la « stérile fécondité » des pas-
teurs les plus suspects — sous prétexte
même parfois de francophilie, ceux-ci n'en
répandent pas moins des phrases d'un
mysticisme mêlé de tolstoisrne avarié qui,
sur les Ames crédules des ouvriers, exer-
cent la plus perfide influence.
Il y a eu la maladie pacifiste de Grimm,
rédacteur du « Berner Tagwaeht », le no-
ble organisateur de la conférence parle-
mentaire franco-allemande qui jeta Jaurès
dans les bras de H'aase. C'était très bien.
Mais Ilaase a-t-il tenu parole ?. Grimm
ne voit qu'une chose : la Paix ; la Paix
conclue à Zimmerwald ; — quitte à recom-
mencer dans dix ans la même hisloire,
pourvu qu'on lui permette de souffler. En
cela il ressemble à Naine, à Paul Graber et
à tant de braves types aberrés de l'Helvé-
tie.. Vite la Paix ! Deux ans, c'est trop
d'émotion ; nos nerfs sont ébranlés : vil,e
une trêve : camardes, enbrassons-nous,
puis vous recommencerez plus- tard lors-
qu'on aura repris des forces.,
«- if
C'était donc à cette comédie que devait
aboutir, messieurs, la campagne de ~taine,
de « belle » haine que vous avez menée
avant la guerre contre le kaiser ?. contre
Krupp ?. Oubliez-vous ce que vous avez
écrit, ce que vous avez dit ?. Combien de
fois n'avez-vous pas souhaité qu'on les
pende ? Pourquoi se fait-il que je ne
trouvée pas un mot de flétrissure contre le
kaiser, contre Krupp son associé, dans le
manifeste de votre seconde réunion de Zim-
merwald ?. Oubli ou lâcheté ?.
J'y suis. Il est de « façon » allemande.
Le manifeste dit ; « Luttez pour imposer
immédiatement la paix sans annexions ».
Je reconnais là la main de A. Hoffmann,
député à la diète de Prusse, de H. 'Fleiss-
ner, débuté à la diète de Saxe.
Ainsi, lorsque le kaiser se sera retapé,
il pourra reprendre la. partie dans des con-
ditions cette fois décisives.
Comment ! Nous avons l'occasion ines-
pérée aujourd'hui de réduire à merci l'âme
du militarisme, le bourreau du monde, de
le prendre à la gorge, de l'étouffer, — et
vous dites aux soldats libérateurs : « Lais-
sez vivre cet homme ! Lâchez-le ! Révoltez-
vous contre l'Idéal de liberté qui vous anir
me ! Résignez-vous à l'esclavage unique-
ment pour avoir la paix !. »
Mais, messieurs, c'est une paix d'infà-
mie que vous nous proposez là. Nous avons
des enfants que nous élevons en France,
dans la haine de pareille paix : si la guer-
re se prolonge, nous les donnerons quand
il faudra, —car nous préférons tous mou-
rir, jeunes ou vieux, que de vivre à la
merci, comme avant, des sanguinaires ca-
prices des Hohenzollern. Nous savons que
cette fois, c'est la bonne. Il faut que l'un
ou l'autre des deux Idiéals s'écroule : mi-
litarisme ou liberté. Le militarisme mourra.
Un de mes jeunes élèves de la classe 18,
engagé volontaire depuis un an. récemment
blessé et guéri, est venu me voir avant de
repartir pour le front. Je lui ai demandé :
— Entre nous, cher ami. en avez-vous
assez ?.
— Oh ! non, monsieur, si c'était à re-
faire, je recommencerais. Il faut allez jus-
qu'au bout, sans ça, ce serait idiot (tex.
tuel).
if
* *
Laissez donc, messieurs, les défenseurs
de la civilisation achever leur œuvre et rev
noncez à l'aberration criminelle qui vous
pousse à leur prêcher la révolte.
Oui, l'internationale peut avoir un beau
rôle. - celui de dresser contre le kaiser
coupable, contre l'empereur d'Autriche aus-
si. contre le sultan, leurs sujets. Hors de-
là, elle ferait mauvaise besogne, la beso-
gne des Hohenzollern dont les agents mè-
nent par le nez le parti socialiste suisse.
Il y a lieu de réagir : certains l'ont fait
déjà. Ainsi M. Gailland, conseiller com-
munal socialiste de Lausanne, dégoûté de
la propagande germanique, a fondé un
nouveau journal « La Démocratie » et pris
la tête d'un mouvement ouvrier nettement
francophile. L'activité des agents teutons
le désarme cependant pas. Nous veillerons
à la démasquer et nous prouverons que
s accouchements de Zimmerwald ne mé-
ritent que le nom de « fausses-couches al-
emandes ».
Louis Roya.
LA CHANSON DU CANON !
Un duel d'artillerie
Londres, 17 mai. — On télégraphie au
« Daily Mail » :
Du quartier général britannique en Fran-
ce, 14 mai. - Ce furent les Allemands qui
commencèrent. Par une délicieuse matinée
de dimanche, vers l'heure de l'église, ils
firent tomber les premiers obus sur notre
front de tranchées et ne s'arrêtèrent qu'a-
près avoir dépensé 2.500 projectiles. Pas
plus d'un pour cent ne causèrent des dé-
gâts, aux êtres ou aux choses, malgré l'ha-
bileté des pointeurs allemands et la grande
justesse des canons. Mais les canons, des
deux côtés, sont aussi concordants que les
deux parties d'un chœur. Lorsque V'ulri
chante, l'autre répond, même s'il; retarde
-sa réponse, comme dans ce cas-ci, de ciiiq
ou six jours.
J'ai entendu le défi de dimanche, d'une
dsitance de tirente mille, et la cloche de l'é-
glise donnait encore le son le plus domi-
nant des deux. J'ai écouté la réponse, —
quoique avec les oreilles bouchées et la bou-
che ouverte, — de la lisière même de l'en-
droit d'où les pièces lourdes crachaient. Le
chœur donnait à pleins poumons. lAs mor-
tiers de tranchées ouvrirent le concert, puis
suivirent les premiers dessus, les ténors,
les basses, pour conclure par la note du
contralto profond de Il lady Elisa », ou la
grand'mère, jetée de sa gorge de 15 paUrœ$
de large --
Cette musique étonnante dura, d'après le
programme exaet du chef d'orchestres de
10 heures 30 du matin à G heures de l'a-
près-midi, et, deci-delà seulement, le mu-
gissement sur nos côtés, était interrompu
par la note perçante d'un obus de riposte
venu de l'ennemi. Les mortiers, les canons
de campagne, les gros CO, les howitzers de
6, de 8, de 12 et die 15 pouces, tout cela
tonnait d'ensemble ; mais c'était avant tout
un concert de howitzcrs, soutenant les soli
des canons lourds.
: < ■ -
Une expédition
au secours de Shackieton
Melbourne, 17 mai. — Le gouvernement
du Commonwealth a déclaré être disposé à
donner un appui efficace à l'organisation
d'une expédition polaire pour aller secourir
la mission Shackleton. Cette expédition de
secours devra comprendre cinq officiers,
vingt hommes et des vivres oour dix-huit
mois.!
CHEZ LES BARBARES ,
Les prisonniers russes
EN AUTRICHE
Ce que les dames de la Croix-Rouge russe
- ont vu. — Les supplices infligés aux
malheureux prisonniers.
Mai 1916.
Les dames de la Croix-Rouge russe _:
Mmes Maslévikov, Romanov, et princesse
Sachvil déléguées pour visiter les camps
des prisonniers russes en Autriche-Hon-
grie, sont rentrées à Petrograd et ont re..
mis un long rapport à la Croix-Rouge russe.
Un rapport écrasant
De ce rapport. document irréfutable de
faits consignés par des témoins dignes de
foi, il résulte, d'une façon générale, que la
situation des prisonniers russes en Autri-
che-Hongrie est pénible à l'extrême. Faute
de logement, la plupart des prisonniers ont
vécus les premiers mois de leur captivité,
dans des champs entourés de fils de en
barbelés où ils devaient se creuser Otea
trous pour s'abriter du froid et de la pluie.
Obligés de coucher sur la terre nue, beau-
coup d'entre eux n'avaient même ni man-
teaux ni clÜÍSSUfCs\. la plupart .d)(> pri-
sonniers en ayant ét-é dépouillés aussitôt
après leur capture, ainsi que de l'argent, des
décorations, des médailles de piété, etc.,
qu'ils pouvaient posséder.
Au refus de remettre volontairement ce
qu'on exigeait d'eux, les prisonniers étaient
menacés du poteau d'exécution, et plusieurs
ayant refusé de donner leurs chaussures
furent tués à coups de batonnette.
En général, la nourriture des prisonniers
est rationnée de telle façon qu'elle main-
tient juste la vie, mais conduit à l'épuise-
ment lent et complet de l'organisme ; si
la mortalité n'est pas présentement trop
élevée, sauf dans les cas d'épidémie, ce-
pendant les malheureux prisonniers sou-
mis au régime des camps austro-hongrois
sont menacés pour l'avenir de l'incapacité
de travail et d'une mort prématurée par tu-
berculose. Les dames de la Croix-Rouge
mentionnent du reste dans leur rapport que
les prisonniers, atteints de tuberculose, ne
sont pas soignés, et qu'en général les soins
médicaux font défaut. C'est ainsi qu'à Es-
te rhorn. en septembre 1914, éclata une vio-
lent épidémie de choléra et que trois-cin-
5cent. Le Numéro
REDACTION et ADMINlSTRATI0N
; 24, Bouievard Poissonnière, Paris. ~(9q -
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La Lanterne
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Le Blocus
et le S.S.S.
■s»
Lorsque if es Allemands parlenl des ef-
fets du blocus des Alliés, dans leurs
notes aux neutres, ils ne manquent pas
de dire que la barbarie britannique af-
fame des populations innocentes et con-
tribue à créer dans l'Empire une situa-
lion fort pénible, Mais le point de vue
change: comme par enchantement lors-
que les ministres du kaiser exposent la
Situation économique du peuple teuton
pendant la guerre : alors, c'est à peine
si l'on avoue quelques petites difficultés
nécessitant des cartes de pain, de beur-
re et de viande ; on s'accorde pour dire
que Delbruck est cause de tout le mal
let que s'il eût été habile il n'existerait
in'UC'Jwne disette, sur tout le territoire
teuton.
Cette contradiction des minisires Bo-
fcliië selon qu'ils s'adressent au de-
hors ou à l'intérieur de leurs frontiè-
res, a été trop souvent remarquée pour
jque nous insistions sur un tel argu-
ment Le vérité est sans doute entre les
deux tableaux l'un horrible, l'autre ré-
confortant, tracfés par les autorités de
Berlin. Toutefois, il a été suraibondam-
'.m:eifit (prouvé par les statistiques de
l'importation des neutres que les empi-
res centraux furent largement ravi-
taillés par les différents états sur les-
quels nous n'avons exercé qu'une sur-
veillance illusoire.
': Sans la fissure crée dans le Blocus
par les non-belligérants, il y a long-
temps déjà qute les Allemands n'au-
raient .plus de quoi se nourrir, à peine
de quoi soutenir leur production inten-
sive de matériel de guerre. Un nouvel
incident des plus inquiétants fixe de
nouveau ,l'attention de l'Entente vers
iés (réexportations "dont bénéficient nos
ennemis : c'est le scandale des chocola-
teries suisses.
Selon le Bund, journal non suspect de
partialité fnancopihile, dix-sept fabri-
cants de Chocolat appartenant au com-
merce de la Confédération, auraient été
convaincus d'avoir fait des exportatioins
bn Allemagne contrairement aux pres-
critptions formelles de la S. S. S. (Socié-
té de surveillance suisse).
Cette affaire est d'une exceptionnelle
gravité, tant par l'importance du trafic
frauduleux que par le nombre de délin-
quants. Si nous consentons à laisser pé-
nétrer en Suisse les quantités de cacao
nécessaires aux usines de nos voisins,
kest sous la réserve expresse qu il ne
doit pas servir au ravitaillement des
peuples optes avec lesquels nous sommes en
guerre. La riposte peut être énergique
et d'une extrême efficacité. Il suffirait
d'un accord entre l'Angleterre, la Fian-
te et l'Italie pour que la matière pre-
mière fasse promptement défaut aux
fournisseurs boches de la Confédéra-
ux helvétique et notamment aux éta-
blissements Suchard, dont l'un des
principaux dirigeants est un allemand
qui dédaigna jusqu'ici de se faire natu-
raliser citoyen de la République Helvé-
tique.
Nous avons une confiance absolue
dans la vigilance de la S. S. S., son re-
présentant est à Paris, le colonel Lo
Reynier qui nous donna maintes preuves
'de son absolue loyauté. Mais si le trust
d'importation ne peut mettre en cause
Xjué la responsabilité du syndicat des
chocolatiers, la responsabilité de ce cler-
nier est nettement engagée, et nous ne
doutons pas que les sanctions nécessai-
res seront prises, immédiatement après
les conclusions de l'enquête.
- Le peuple suisse en dépit de certains
faits regrettables s'efforce manifeste-
ment de maintenir un caractère bien-
veillant et humain à sa neutralité, mais
;,nlOU3 devons nous garder contre cer-
tains appétits de lucre qu'aucune consi-
dération ne saurait réfréner. Il v a quel-
bues mois, une commune de la Suisse
alémanique remettait à un fondeur alle-
mand les cloches de son église, magni-
tiques ouvrages anciens des XIIe et XIIIe
siècle ! L'Allemagne est disposée à tout
adheter : c'est ri nous d'empêcher les
neutres de profiter dé notre amitié pour
leur vendre ce qu'ils ne peuvent se pro-
curer que igTâce à nos bons offices.
t II nous importe peu que des chocola-
tiers suisses gagnent de l'argent, mais
nous ne pouvons pas sans regret les
irak- prolonger la résistance des loups
Me l'Europe. Notre devoir est de les em-
Ipêc^^er disais toute la mesure de nos
ÏOPCC9. ■
»!■ ■ > Ï -
La rentrée des Chambres
:—
AU SENAT
» Au Sénat, l'ordre du jour de la séance
comporte d'abord la reprise du débat sur
la proposition de loi concernant les œu-
ta/res- qui,.font a^èl; à la générosité publi-
que et du projet de loi sur les pupilles de
la nation. ,
Il est probable que ie même jour le gou-,
vernement déposera sur le bureau du ^>6-
nat le projet de loi sur les loyers voté par
la Chambre.
On prête en outre, à M. Clemenceau, l'in-
tention de porter à la tribune la question du
jhaut commandement et des opérations mili-
taires sous Verdun. Dans ce cas, on envi-
sagerait s'il y a lieu de décider une séance
secrète.
LA SITUATION MILITAIRE
Les Allemands hésitent
L'Accalmie continue devant Verdun. ¡¡;-¡.
Vaine attaque allemande sur le front
russe. — L'offensive autrichienne
sur le front italien. — Avance
fusse vers Mossoul.
Le calme persiste sur le front de Verdun.
Il n'y a pas, en effet, à attacher d'impor-
tance aux deux petites attaques que l'en-
nemi a dirigées, à droite de la Meuser au
nord-ouest de là ferme de Thiaumont, et,
sur l'autre rive à l'ouest de la cote 304,
qui furent toutes les deux arrêtées par no-
tre feu et que, suivant une méthode déjà
ancienne, ses communiqués transforment
en deux petites attaques françaises repous-
sées par lui. Cependant, il continue à bom-
barder avec une intensité moyenne les
secteurs du. bois d'Avocourt, la cote 304 et
le Mort-Homme.
Sans 'doute prépare-t-il le cinquième
acte de son offensive, auquel de notre côté,
nous nous préparons nous-mêmes à faire
l'accueil qui convient.
En Champagne, les petites manifesta-
tions qu'il avait risquées ces jours der-
niers, tendent à se calmer et les communi-
qués ne signalent qu'une tentative repous-
sée à coups de grenades près de la butte
du Mesnil.
Sur le front anglais, l'activité reste In-
cessante mais n'est cependant constituée
que par des combats d'artillerie, des lut-
tes de mines et des escarmouches, dont les
résultats demeurent dans l'ensemble favo-
rables à nos alliés.
Sur le front russe, l'offensive, de l'enne-
mi conserve un caractère hésitant. Il ne
bouge plus dans les secteurs de Riga et de
Dwinslc. En revanche, il a tenté, sur le
front central, dans la région du lac de
Dolge, une offensive comportant d'assez
gros effectifs et qui fut rejetée par une
vive contre-attaque.
Sur le front italien. les opérations pa-
raissent s'intensifier, tandis que, sur l'en-
semble des lignes, les Autrichiens se li-
vraient à un bombardement intense, ils dé-
clanchaient vers différents points des atta-
ques plus ou moins vives partout repous-
sées, et qui ne présentaient qu'un carac-
tère de diversion.
A la faveur de cette manœuvre, el après
une intense préparation d'artillerie, sur la
frontière du Trentin, entre la vallée de
l'Adige et le Haut-Astico, ils lancèrent de
fortes masses d'infanterie, qui, accueillies
par une vigoureuse résistance, éprouvèrent
des pertes considérables, mais purent ce-
pendant occuper de petits postes avancés,
que fort sagement les Italiens abandonnè-
rent i pour se replier sur leurs lignes prin-
cipales.
Sur le front de Salonique, la boue et les
orages empêchent les opérations. Cepen-
dant la lutte d'artillerie continue, ainsi que
les exploits des aviateurs alliés, qui vien-
nent de bombarder le port. et la ville de.
Porto-Lagos.
En Mésopotamie, la colonne russe ve-
nant de la région du lac d'Ourmiah, et qui,
ainsi que nous l'annoncions hier, a franchi
la frontière turque et victorieusement oc-
cupé la ville de Révanduza, située sur un
affluent du Tigre, le Grand Zab, à 130 ki-
lomètres de Mossoul, continue sa marche
vers cette dernière ville, en suivant les
routes de caravanes. Lorsque ce corps qui
établit la liaison entre l'armée d'Arménie
et celle qui marche sur Bagdad, aura at-
teint son objectif, il coupera une partie des
communications turqucs.
En dehors de l'offensive russe en Asie-
Mineure qui, avec quelques arrêts, pro-
gresse normalement et brillamment, la si-
tuation est donc une situation d'attente. Ce
qui la caractérise, ce sont les hésitations
des Allemands, qui, à un moment où ils
doivent chercher. non à gagner du temps,
mais à ne pas en perdre, risquent un peu
partout des manifestations offensives, aux-
quelles ils ne donnent pas de suites. Visi-
blement déconcertés par l'échec de leur en-
treprise contre Verdun, sur laquelle ils
avaient basé leurs suprêmes espérances,
ne pouuant, ni recourir au système de l'é-
crasement successif, ni attaquer sur plu-
sieurs points, redoutant les offensives com-
binées des alliés. désireux de les prévenir
et n'osant le faire ils hésitent, commen.
cent. s'arrêlent et ne savent de quel côté
chercher en vain une chance de salut.
) -+- ( V-
La propagande Noire
dans les hôpitaux
Ï.
Nous signalions il y a quelques jours,
au sous-secrétaire d'Etat du service de
Santé une nouvelle méthode de la Propa-
gande Noire dans les formations sanitai-
res et dans les hôpitaux. Il s'agissait du
« feuillet-testament Ii dont la signature est
le plus souvent arrachée par de zélés calo-
tins des deux sexes, à des blessés, des ma-
lades. hurlant de douleur, et qui ne deman-
dent que des soins et de la tranquiiité.
Il paraît que nous avons porté le fer
rouge sur un des points les plus sensibles
de la lèpre envahissante du cléricalisme,
puisque la Croix de ce matin gémit déses-
pérément et, à son tour, demande justice
à M. Godart.
Justicé, pour notre sacrée consœur, ce a
veut dire : permissiotn de continuer à em-
bêter mailades et blessés qui n'ont pas en-
core signé le « feuillet-testament ». grâce
auqnel on leur délivrera une place de
choix au paradis !
La Croix invoque la ec liberté de cons-
cience ». C'est aussi sur elle que nous nous
appuyons pour demander que l'on mette
un terme à cette odieuse propagande.
Un soldat rentre à l'hôpital, réclame le
« feuillet-testament » et le signe ; à cela,
nous ne voyons aucun inconvénient ; mais
que des infirmières, des infirmiers, le feuil-
let en mains, aillent auprès de chacun des
nouveaux arrivants solliciter la signature,
en montrer « les avantages » (spirituels,
mais surtout matériels et immédiats !)
faire en un mot l'article, non ! nous ne le
tolérerons pas. Et c'est bien ide cela que
la Croix a peur car si on ne force pas les
soldats à signer, tes aùtog.ràfil^ seront
plutôt rwe*»
653e JOUR DE LA GUERRE
e ■>♦<■ t ■
Dernières Dépêches
COMMUNIQUÉ
OFFICIEL
DU MERCREDI 17 MAI 1916
QUINZE HEURES.
Duels d'artillerie sur divers points du
front, notamment en Champagne dans la
région de la Butte du Mesnil.
En Argonne. à la Fille-Morte, lutte de mi-
nes à notre avantage.
Sur la rive gauche de la Meuse, bombar-
dement de nos premières lignes. Une ten-
tative de l'ennemi pour progresser à la
grenade aux abords du Mort-Homme, a
complètement échoué.
Sur la rive droite, grande activité des
deux artilleries dans la région comprise en-
tre les bois d'Haudramont et de l'Etang de
Vaux. Au nord-ouest de la ferme Thiau-
mont, une attaque à la grenade sur un de
nos postes d'écoute a été repoussée.
Dans la nuit du 16 au 17 mai, treize de
nos avions de bombardement ont lancé :
vingt-quatre obus sur des bivouacs dans
la région Damvilliers- Ville-devant-Chau-
mont, onze sur la gare. de Brieullès et sur
Cléry, quatorze sur des cantonnements à
Nantillois et à Romagne, vingt-et-un sur la
gare d'Apremont et * sur Grand-Pré ; plu-
sieurs incendies ont été constatés.
Un de nos pilotes a abattu un avion alle-
mand au nord de Vic-sur-Aisne : les deux
ailes de l'appareil ennemi se sont détachées
dans la chute.
Dans la même nuit une autre de nos
escadrilles a lancé vingt abus sur les gares
d'Ars et de Metz, quarante obus sur les
hangars de Frescaty, quarante obus sur la
gare d'Arnaville et trente sur la voie ferrée
et les gares entre Metz et Thionville.
LA BATAILLE DE VERDUN
Un critique militaire hongrois écrit qu'elle
est terminée, et par la victoire des
Français
Bucarest, 17 mai. — Dans le journal
« Pesti Napto », l'éminent critique militaire
hongrois Tibor Bakos écrit que la bataille
de Verdun est pratiquement terminée et que
la conclusion de la presse de l'Entente sur
ce sujet, ainsi que l'opinion exprimée dans
certains milieux compétents hongrois, que
la bataille est finie par La victoire des Fran-
çais sont justifiées.
; ——— >--.- ( *
Remaniement dans le Cabinet anglais
Un nouveau sous-secrétaire d'Etat aux
affaires étrangères
Londres, 17 mai. — Le « Times » apprend
que sir Arthur Nicotson qui, pour des rai-
sons d'c santé, doit se retirer, sera remplacé
au sous-secrétariat des affaires étrangères
par lord Hardinge, qui reprend ainsi le pos-
te qu'il occupait avant sa nomination de
vice-roi des Indes.
LE VOYAGE DE M. ASQUITH
EN IRLANDE
Londres, 17 mai. — Le correspondant du
« Times » à Duiblin n'a pu obtenir encore
aucune confirmation au sujet des informa-
tions si aisément mises en circulation jus-
qu'ici au sujet du plan de large envergure
que l'on prête à M, Asquith.. en vue d'éta-
blir en Irlande une nouvelle forme de gou-
vernement.
Londres, 17 mai. — (M. Asquitb, dont on
annonçait le retour à Londres, pour le com-
mencement de la semaine, restera encore
quelques jours en Irlande.
:—: .> -o~<~-~ »
L'Angleterre sous les armes
Commentaires du « Times »
Londres, 17 mai. — Le « Times » consa-
cre son éditorial au vote du bill militaire.
« Ne manquons pas de reconnaître, écrit-
il, que le vote de cette loi, qui peu.t être con-
sidéré comme un fait accompli, est parmi les
choses les plus remarquables et les plus
mémorables qui aient jamais été faites par
la nation anglaise. Le système comportant
le service obligatoire général, en temps de
guerre a été institué non seulement par le
consentement passif, mais par la volonté
délibérée du peuple, qui a manifesté cette
volonté par l'entremise de ceux qui sont
chargés d'assurer sa sécurité et de défendre
son honneur H,
—:
L'exportation du charbon anglais
Londres, 17 mai. - Le u Daily Tele-
graph » apprend de Cardiff qu'une grande
réunion hâtivement convoquée ipar les ex-
portateurs de charbon, a été tenue hier soir
sous la présidence de M. Watson. Cette réu-
nion avait pour pbjet d'examiner la propo-
sition faite par M. Runciman relativement
à l'exportation du charbon, Après discus-
sion l'assemblée a décidé de nommer un
Comité de huit membres qui doivent ae réu-
nir à Londres ce matin à 11 heures, à l'Hô-
tel Victoria, pour désigner des délégués.
Ceux-ci se joindront aux représentants dies
autres régions houillères et rendront après-
midi visite à M. Runciman.
- ) -.. ( —————————.
Anvers sous la domination allemande
Rotterdam, 16 mai. — Une famille hollan-
daise arrivée d'Anvers à La Haye, dit que,
pour obtenir leur permis, il leur fallut cinq
mois et que cela leur coûta beaucoup d'ar-
gent. Les rues d'Anvers sont pour ainsi
dire désertes
Voici les différents prix d, es denrées en
cette ville : beurre, 7 shellings 4 la livre ;
graisse de cuisine, 8 sh. 10 ; viande, 6 sli.
10 ; œufs, 2 d. et demi pièce ; pain, 10 d.
une livre ; café, 8 sh. 8 la livre ; huile pour
là salade, 12 sli. 6 le litre. La rente est très
h[ Dimanche dernier, une musique militaire
allemande donna un concert dans un jardin
public ; mais la population s'enfuit dès que
la musique commença..
EN SUÈDE
'- Le commerce est menacé par les pirates
Stockholm, 17 mai. — La presse suédoise
se montre très irritée par les mesures ex-
traordinaires que les Allemands ont cru. de-
voir adopter pour empêcher les sous-marins
anglais de pénétrer dans la Baltique.
Les grandes routes, donnant accès à cette
mer, se trouvent pratiquement au pouvoir
des Allemands, qui ont créé un service de
surveillance des plus minutieux.
Nombre de vaisseaux danois- ont été sai-
sis, d'autres se sont réfugiés dans les ports
danois afin d'éviter la capture et le résultat
des mesures allemandes est que de commer-
ce suédois est sérieusement menacé dans
ses intérêts les plus vitaux. — Le dernier
exploit de quelques torpilleurs allemands,
qui ont détruit les, filets de nombreux pê-
cheurs suédois dans le Sund. tend à aug-
menter le mécontentement dies Suédois.
Les inondations
Copenhague. 17 mai. — Les inondations
en Suède progressent d'une façon inquié-
tante, causant partout de multiplies et sé-
rieux accidents.
L'étendue des désastres délltRSIOO tout ae
qu'on a vu depuis des siècles et l'eau se
répand rapidement vers le sud, où la région
de Falun a été atteinte. Les inondations
dans les rues de cette ville ont en ce mo-
ment une hauteur de six pieds. -
Une même situation est signalée à Karls-
tadt, où toutes les routes et toutes les li-
gnes de chemin de fer sont sans l'epu.
Les usines d'électricité et de gaz ont ar-
rêté leurs travaux. Un grand nombre d'usi-
nes industrielles en ont fait autant, et l'eau
monte partout rapidement.
; -.- (
TA GUERRE SOUS-MARINE
Une note allemande aux neutres'
t-
Washington, 17 mai. — Le comte Berns-
torff a remis au secrétaire d'Etat une com-
munication dans laquelle l'Allemagne pré-
vient les navires marchands des pays neu-
tres du danger qu'il y a pour eux, lors-
qu'ils ont arraisonnés par un sous-marin,
de se diriger vers ce sous-marin, comme
ce fut le cas. dit la note, pour Ile vapeur
hollandais Baondoeng qui, d'après la dé-
claration même d'un des officiers, s'appro-
cha du sous-marin pour abroger les forma-
lités de la visite, ce qui donna à penser
au commandant du sous-marin que le
Baondoeng avait des intentions hostiiles.
.—————————— ) -.- < ——————————.
Les Etats-Unis et le Mexique
f—
Un accord entre les généraux Scott et
Obregon
Washington, 17 mai. — Le général Car-
ranza a déclaré qu'un accord était interve-
nu entre les généraux Scott et Obregon, en
vertu duquel il est entendu que l'occasion
sera fournie aux troupes du général Car-
ranza de prouver qu'elles sont à même de
rétablir la paix dans- le nord du Mexiquie.
Entre temps, les troupes américaines con-
tinueront d'occuper le territoire mexicain.
i )
Les pirates dans le Cattégat
"--r--
Stockholm, 16 mai. - Les journaux d'ici
déclarant qu'une flotille allemfande a bloqué
littéralement Gothenburg, au sud-ouest de
la Suède, dans le Cattégat, toute la journée
de samedi, se tenant dans l'attente d'un va-
peur britaninique, probablement le « Brie-
riey-Hill », de 1.168 tonnes, qui devait quit-
ter le port dans cette même journée, mais
qui n'est parti qu'aujourd'hui à quatre heu-
res du matin. Cinq vapeurs suédois, uni da-
nois, un norvégien et un hollandais furent
tous arrêtés pair les Allemands et reçurent
l'ordre de jeter l'ancre au large de Lasso,
dans le Cattégat, dans la crainte que le
navire anglais pût être prévenu.
Le vapeur suédois « Thorsten », en route
pour Neweastle, fut capturé. Le sort du
« Brierley-Hill » n'est pas connu. On le croit
ancré dans le Rite Fjord, non loin de Go-
de Go -
thenburg.
) -.- < *
La fourragère et les chevrons
Plusieurs journaux ont récem-
ment des informations au sujet du pott
de la fourragère et des chevrons.
Le ministre qui a songé à la création
de ces insignes et en a décidé en principe
ICI port, n'a pas encore à l'heure actuelle,
donné d'ordres au sujet de l'application de
cette mesure.
Il reste, en effet à déterminer quels sont
les; militaires qui auront le droit de por-
ter les chevrons et Ba fourragère et à faire
établir la description de ces insignes.
Le port des chevrons et de la fourragère'
n'est donc pas encore réglementaire.
Une circulaire qui paraîtra prochaine-
ment va régler toutes ces questions.
- - -.- (
AU LIVRE P OR
Le Gouvernement porte à la connaissance
du pays la belle conduite du personnel ensei-
gnant resté à Reims et plus spécialement
celui qui a exercé dans les écoles souterrai-
nes :
« A fait preuve du plus grand dévouement
en assurant, dans des conditions souvent
dangereuses, le service scolaire dans cette
ville sans cesse bombardée donnant ainsi
à tous un bel exemple de courage civique. Il
mettait ainsi à l'abri des dangers de la rue
plus de 1.300 enfants en leur offrant la
possibilité de continuer leurs études Il.
- - —■
UN DRAME A LA CHAPELLE ;
Ce matin dans la chambre d'un hôtel, 2,
rue Fleury, le soldat réformé Emile Terron,
a tiré un coup de revolver sur sa maîtresse,
Laure Bourgeois, demeurant 114, boulevard
die la Chapelle.
Le meurtrier a ensuite tentéd'e se suici-
der en se logeant une balle dans la tête.
Les amants, dont l'état é.st désespéré, sont.
& l'hôpital Lariboisière.
DANS L'INTERNATIONALE
à%
Le rôle du Parti Socialiste suisse
dans la guerre
.4.
UNE PROPAGANDE CRIMINELLE
) mi m (
Ce serait une erreur grave, impardonna-
ble, de considérer comme un fait anodin et
comme semblable à un envoi de farine lac-
tée ou de chocolat fondant, la propagande
que le parti socialiste suisse exerce actuel-
lement en faveur de la paix, c'est-à-dire du
kaiser.
Le rêve criminel des zimmerwaldistes,
comme un chancre matin, s'étend. Vouloir
négliger ou prétendre l'ignorer nous mé-
nagerait tôt ou tard un terrible réveil. Le
mieux est d'envisager résolument la plaie,
de la mettre à nu, de l'exposer, de la dé-
brider largement -et d'y porter, sans pitié,
le fer rouge..
m *
Au cours des premiers mois de la guer-
re, M. Charles Naine, conseiller national
suisse, chef incontesté du parti socialiste
romand, m'écrivait :
« Les socialistes suisses resteront neu-
tres. »
Ce n'était certainement pas là une attitude
bien énergique et bien courageuse, de la
part de prolétaires militants et éclairés, sa-
chant aussi quelles sont les causes et quel
et l'auteur de la boucherie actuelle. Mais
enfin nous nous attendions à une neutralité
sinon amie, du moins sympathique.
Et je ne dis pas que telle n'ait pas été
d'abord l'intention - loyale de Naine et de
ses vrais camarades. Je mets en effet tout
de suite hors de doute leur loyauté.
Malheureusement il v a eu évolution.
Il y a eu l'action patiente du kamerad
Greuliet, l'acheteur manqué du parti so-
cialiste italien, 1 Allemand naturalisé suis-
se, mais suisse resté allemand. Nous no-
tons avec surprise qu'on ait gardé dans
une organisation ouvrière qui se pique de
purisme, ce corrupteur avorté.
Il y a eu l'influence des agents allemands
qui travaillent la classe ouvrière hélvéti-
que sans se lasser. C'est sur la proposition
d'un Allemand qu'au début, des hostilités,
une grande réunion du parti à Lausanne
donna mandat à ses élus de voter contre
les crédits militaires. Et voilà pourquoi,
cher Naine, esclaves de la discipline, vous
avez voté contre la mobilisation — ris-
quant ainsi de transformer votre patrie en
nouvelle Belgique bottée et « sabottée » par
les Teutons.
Il y a eu l'influence des églises protes-
tantes avec qui les socialistes suisses se
sont acoquinés, depuis quelques mois. Inu-
tile (13 rappeler que la Rome du protes-
tantisme est à Berlin. Les quotidiens du
parti ont prostitué la virginité de leurs
feuilles à la « stérile fécondité » des pas-
teurs les plus suspects — sous prétexte
même parfois de francophilie, ceux-ci n'en
répandent pas moins des phrases d'un
mysticisme mêlé de tolstoisrne avarié qui,
sur les Ames crédules des ouvriers, exer-
cent la plus perfide influence.
Il y a eu la maladie pacifiste de Grimm,
rédacteur du « Berner Tagwaeht », le no-
ble organisateur de la conférence parle-
mentaire franco-allemande qui jeta Jaurès
dans les bras de H'aase. C'était très bien.
Mais Ilaase a-t-il tenu parole ?. Grimm
ne voit qu'une chose : la Paix ; la Paix
conclue à Zimmerwald ; — quitte à recom-
mencer dans dix ans la même hisloire,
pourvu qu'on lui permette de souffler. En
cela il ressemble à Naine, à Paul Graber et
à tant de braves types aberrés de l'Helvé-
tie.. Vite la Paix ! Deux ans, c'est trop
d'émotion ; nos nerfs sont ébranlés : vil,e
une trêve : camardes, enbrassons-nous,
puis vous recommencerez plus- tard lors-
qu'on aura repris des forces.,
«- if
C'était donc à cette comédie que devait
aboutir, messieurs, la campagne de ~taine,
de « belle » haine que vous avez menée
avant la guerre contre le kaiser ?. contre
Krupp ?. Oubliez-vous ce que vous avez
écrit, ce que vous avez dit ?. Combien de
fois n'avez-vous pas souhaité qu'on les
pende ? Pourquoi se fait-il que je ne
trouvée pas un mot de flétrissure contre le
kaiser, contre Krupp son associé, dans le
manifeste de votre seconde réunion de Zim-
merwald ?. Oubli ou lâcheté ?.
J'y suis. Il est de « façon » allemande.
Le manifeste dit ; « Luttez pour imposer
immédiatement la paix sans annexions ».
Je reconnais là la main de A. Hoffmann,
député à la diète de Prusse, de H. 'Fleiss-
ner, débuté à la diète de Saxe.
Ainsi, lorsque le kaiser se sera retapé,
il pourra reprendre la. partie dans des con-
ditions cette fois décisives.
Comment ! Nous avons l'occasion ines-
pérée aujourd'hui de réduire à merci l'âme
du militarisme, le bourreau du monde, de
le prendre à la gorge, de l'étouffer, — et
vous dites aux soldats libérateurs : « Lais-
sez vivre cet homme ! Lâchez-le ! Révoltez-
vous contre l'Idéal de liberté qui vous anir
me ! Résignez-vous à l'esclavage unique-
ment pour avoir la paix !. »
Mais, messieurs, c'est une paix d'infà-
mie que vous nous proposez là. Nous avons
des enfants que nous élevons en France,
dans la haine de pareille paix : si la guer-
re se prolonge, nous les donnerons quand
il faudra, —car nous préférons tous mou-
rir, jeunes ou vieux, que de vivre à la
merci, comme avant, des sanguinaires ca-
prices des Hohenzollern. Nous savons que
cette fois, c'est la bonne. Il faut que l'un
ou l'autre des deux Idiéals s'écroule : mi-
litarisme ou liberté. Le militarisme mourra.
Un de mes jeunes élèves de la classe 18,
engagé volontaire depuis un an. récemment
blessé et guéri, est venu me voir avant de
repartir pour le front. Je lui ai demandé :
— Entre nous, cher ami. en avez-vous
assez ?.
— Oh ! non, monsieur, si c'était à re-
faire, je recommencerais. Il faut allez jus-
qu'au bout, sans ça, ce serait idiot (tex.
tuel).
if
* *
Laissez donc, messieurs, les défenseurs
de la civilisation achever leur œuvre et rev
noncez à l'aberration criminelle qui vous
pousse à leur prêcher la révolte.
Oui, l'internationale peut avoir un beau
rôle. - celui de dresser contre le kaiser
coupable, contre l'empereur d'Autriche aus-
si. contre le sultan, leurs sujets. Hors de-
là, elle ferait mauvaise besogne, la beso-
gne des Hohenzollern dont les agents mè-
nent par le nez le parti socialiste suisse.
Il y a lieu de réagir : certains l'ont fait
déjà. Ainsi M. Gailland, conseiller com-
munal socialiste de Lausanne, dégoûté de
la propagande germanique, a fondé un
nouveau journal « La Démocratie » et pris
la tête d'un mouvement ouvrier nettement
francophile. L'activité des agents teutons
le désarme cependant pas. Nous veillerons
à la démasquer et nous prouverons que
s accouchements de Zimmerwald ne mé-
ritent que le nom de « fausses-couches al-
emandes ».
Louis Roya.
LA CHANSON DU CANON !
Un duel d'artillerie
Londres, 17 mai. — On télégraphie au
« Daily Mail » :
Du quartier général britannique en Fran-
ce, 14 mai. - Ce furent les Allemands qui
commencèrent. Par une délicieuse matinée
de dimanche, vers l'heure de l'église, ils
firent tomber les premiers obus sur notre
front de tranchées et ne s'arrêtèrent qu'a-
près avoir dépensé 2.500 projectiles. Pas
plus d'un pour cent ne causèrent des dé-
gâts, aux êtres ou aux choses, malgré l'ha-
bileté des pointeurs allemands et la grande
justesse des canons. Mais les canons, des
deux côtés, sont aussi concordants que les
deux parties d'un chœur. Lorsque V'ulri
chante, l'autre répond, même s'il; retarde
-sa réponse, comme dans ce cas-ci, de ciiiq
ou six jours.
J'ai entendu le défi de dimanche, d'une
dsitance de tirente mille, et la cloche de l'é-
glise donnait encore le son le plus domi-
nant des deux. J'ai écouté la réponse, —
quoique avec les oreilles bouchées et la bou-
che ouverte, — de la lisière même de l'en-
droit d'où les pièces lourdes crachaient. Le
chœur donnait à pleins poumons. lAs mor-
tiers de tranchées ouvrirent le concert, puis
suivirent les premiers dessus, les ténors,
les basses, pour conclure par la note du
contralto profond de Il lady Elisa », ou la
grand'mère, jetée de sa gorge de 15 paUrœ$
de large --
Cette musique étonnante dura, d'après le
programme exaet du chef d'orchestres de
10 heures 30 du matin à G heures de l'a-
près-midi, et, deci-delà seulement, le mu-
gissement sur nos côtés, était interrompu
par la note perçante d'un obus de riposte
venu de l'ennemi. Les mortiers, les canons
de campagne, les gros CO, les howitzers de
6, de 8, de 12 et die 15 pouces, tout cela
tonnait d'ensemble ; mais c'était avant tout
un concert de howitzcrs, soutenant les soli
des canons lourds.
: < ■ -
Une expédition
au secours de Shackieton
Melbourne, 17 mai. — Le gouvernement
du Commonwealth a déclaré être disposé à
donner un appui efficace à l'organisation
d'une expédition polaire pour aller secourir
la mission Shackleton. Cette expédition de
secours devra comprendre cinq officiers,
vingt hommes et des vivres oour dix-huit
mois.!
CHEZ LES BARBARES ,
Les prisonniers russes
EN AUTRICHE
Ce que les dames de la Croix-Rouge russe
- ont vu. — Les supplices infligés aux
malheureux prisonniers.
Mai 1916.
Les dames de la Croix-Rouge russe _:
Mmes Maslévikov, Romanov, et princesse
Sachvil déléguées pour visiter les camps
des prisonniers russes en Autriche-Hon-
grie, sont rentrées à Petrograd et ont re..
mis un long rapport à la Croix-Rouge russe.
Un rapport écrasant
De ce rapport. document irréfutable de
faits consignés par des témoins dignes de
foi, il résulte, d'une façon générale, que la
situation des prisonniers russes en Autri-
che-Hongrie est pénible à l'extrême. Faute
de logement, la plupart des prisonniers ont
vécus les premiers mois de leur captivité,
dans des champs entourés de fils de en
barbelés où ils devaient se creuser Otea
trous pour s'abriter du froid et de la pluie.
Obligés de coucher sur la terre nue, beau-
coup d'entre eux n'avaient même ni man-
teaux ni clÜÍSSUfCs\. la plupart .d)(> pri-
sonniers en ayant ét-é dépouillés aussitôt
après leur capture, ainsi que de l'argent, des
décorations, des médailles de piété, etc.,
qu'ils pouvaient posséder.
Au refus de remettre volontairement ce
qu'on exigeait d'eux, les prisonniers étaient
menacés du poteau d'exécution, et plusieurs
ayant refusé de donner leurs chaussures
furent tués à coups de batonnette.
En général, la nourriture des prisonniers
est rationnée de telle façon qu'elle main-
tient juste la vie, mais conduit à l'épuise-
ment lent et complet de l'organisme ; si
la mortalité n'est pas présentement trop
élevée, sauf dans les cas d'épidémie, ce-
pendant les malheureux prisonniers sou-
mis au régime des camps austro-hongrois
sont menacés pour l'avenir de l'incapacité
de travail et d'une mort prématurée par tu-
berculose. Les dames de la Croix-Rouge
mentionnent du reste dans leur rapport que
les prisonniers, atteints de tuberculose, ne
sont pas soignés, et qu'en général les soins
médicaux font défaut. C'est ainsi qu'à Es-
te rhorn. en septembre 1914, éclata une vio-
lent épidémie de choléra et que trois-cin-
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