Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1916-03-27
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 mars 1916 27 mars 1916
Description : 1916/03/27 (N14126,A39). 1916/03/27 (N14126,A39).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7520506c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/07/2012
89* ANNEE. — #!• 14.1516
f8* Le Numéro
RÉDACTION et ADMINISTRATION
24, Boulevard Poissonnière, Paris (9e)
PRESSE TÉLÉGRAPHIQUE : LANTERNE-PARIS
TÉLÉPHONE : GUTENBERG
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43-93 (VlklliHtt
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La Lanterne
DlrccteuvRêda&fisr ta Chût- FÉLIX ~HAUTFO^T§
LUNDI 27 MARS 19le
S"* Le Numéro
ABONNEMENTS
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1 AN 6 MOIS 2 MOIS 1 MOIS
Paris
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38 fr. 18 ~b, 8 » 9 *
— Plaie d'argent
mortelle
".0 — »♦« —- :., .-
1 Si habiles qu'ils soient à cacher ce
qu'il n'est pas glorieux de montrer, les
Allemands ne sont plus en mesure de
dissimuler le trou béant de leur déficit ;
rien ne saurait plus le combler.
Le seul fait que M. Hellferich ait en-
gagé une discussion sur des taxes nou-
velles dans un moment où il eût été si
désirable de maintenir intact l'espéran-
ce et l'union du peuple allemand, prou-
vait assez que les temps des expédients
étaient révolus. Le ministre des finances
"du kaiser s'est vu contraint d'appren-
dre à son pays que les conséquences
immédiates de la guerre {'¡\¡ag'Iles.S',iJc.Hl.
préméditée par l'Empire, étaient non
seulement la mort d'un million d'hom-
mes, niais encore la nécessité d'une aug-
mentation considérable des taxes fis-
cales.
Il est clair que si l'on avait pu comp-
ter sur l'emprunt on eût évité des dis-
eussions pénibles, des controvereses ai-
gre-douces su'r des contributions que
personne ne payera volontiers, mais on
savait d'avance, à Berlin, que la qua-
trième émission de papier marquerait
d'une manière éclatante le déclin (du
crédit ~teuton.
- « L'argent pour l'Allemagne disaient
les augures n'est qu'une affaire de cir-
culation intérieure, C'est le même pa-
pier qui sort des caisses de l'Etat re-
tourne aux contribuables, sous diverses
formes, et revient de nouveau dans les
caisses impériales, au premier appel. n
Cette explication ingénieuse de la ré-
sistance financière de nos ennemis n'est
que partiellement justifiée. Le public ré-
pond à la demande de l'Etat avec un
empressement patriotique tant qu'd
croit à la solidité des garanties de son
créancier, mais le jour où l'idée de la
banqueroute apparaît, l'argent ou les
dignes représentatifs de toute valeur
réelle se raréfient, malgré les trompet-
tes du chauvinisme.
L'Allemagne est dans le cas d'un
loueur qui double sa mise et fait parole
deux ou trois fois pour « suivre » Ten-
jeu qui fuit. Le moment vient où la
raison reprenant le dessus sur la folie
qui l'entratne dans « la spéculation sur
la victoire », le (peuple boche fera le
compte de sa masse et s'arrêtera dans
le vertige de la perte.
La discussion du budget au Reichs-
lag amena le Gouvernement à un ter-
rible aveu : le trésor à 14 milliards 300
millions de paiments à court terme
dont l'échéance est prochaine or, l'em-
prunt ne lui donne que dix milliards,
l'équilibre est donc terriblement rom-
pu dans des conditions où les seuls re-
mèdes paraissent être 'impôt et le pré-
lèvement forcé sur la fortune des ci-
toyens.
Ni d'enth-ousiasme factice des feuilles
allemandes, ni les réjouissances ordon-
nées dans les écoles, ru la multiplica-
tion fantastique des prisonniers fran-
çais, ne saurrait modifier la situation ex-
trêmement critique d'un Etat dont les
ressources sont en voie d'épuisement ra-
pide. J'usqu'ici on a eu quelques diffi-
cultés pou-r éviter ces terribles paniques
dont la conséquence serait la débâcle du
crédit allemand, mais il est peu proba-
ble qu'après le résultat de l'emprunt la
ruine n'apparaisse pas à tous les hom-
mes clairvoyants de l'Empire.
Que l'on songe maintenant à ceux qui
Vivent des largesses de l'Allemagne !
Que vont dire les Turcs et les Bulgares
idont les mains sont tendues sans cesse
du côté de Berlin. Avec quoi Enver Pa-
cha paiera-t-il l'armée sans laquelle son
irègne de terreur s'effondrerait ? avec
quoi Perdinand-le-Traître maintiendra-
til sur pied des effectifs déstinés, non
pas à secourir son complice Guillaume,
maiis garder la Macédoine et à garan-
tir ses propres Etats ?
Les répercussions économiques de la
guerre se sont fait sentir .lentement
tors leur effet n'en est pas moins ter-
rible. Jusqu'à ce jour les peuples puis-
sants de a Confédération germanique
ont vécu sur leur graisse, ils seront
bientôt à l'était squelettique, devant des
adversaires encore bien nourris et en
pleine forme. Voilà encore une bonne
Raison d'espérer j- t -
LA PUBLICITE NOIRE
Malgré le rapport, très appréciable, du
'commerce des médailles, scapulaires, cha-
pelets et autres fétiches. les messieurs
Prêtres ont jugé bon •— les temps sont
durs — de joindre une nouvelle corde à
leur arc.
, Certains vendent des tisanes plus ou
moins laxatives, des pilules ou de l'orvié-
tan mais aucun n'avait encore songé à
tenir boutique matrimoniale.
C'est aujourd'hui un fait accompli. Voici,
en effet, l'annonce que nous découpons
dans le numéro du 21 janvier du Journal
de Genève :
MARIAGE. Abbé ayant gr. relations en France,
négocie mariages pour, personnes catholiques.
Messieurs sérieux, situation libérale, peuvent
écrire en confiance, non anonyme.. Case Stand,
Genève. X.
Vous pouvez vous y adresser. Rien des
agences ; célérité ; discrétion confession-
nelle ; matrones doivent s'abstenir.,
, Nest-cc pas charmant !
Il est vrai, que la guerre laisse des loi-
sirs à ces célibataires endurcis ; ils peu-
vent ainsi s'occuper avec diligence de
faire lé bonheur de leurs concitoyens et
de travailler — ad majorent dei gloriam —
pour la repopulation. -~~
4.
MlepiKtCGnseil
DE GUERRE
L'opinion italienne estime que de la
décision prise, la victoire commune
sortira.
'Rome, 25 mam, - L'accueil chaleureux
fait au général Cadoma est apprécié hau-
tement par la population italienne, qui y
voit non seulement un hommage mérité
au chef militaire en qui elle a mis tous,
ses espoirs, mais encore une manifestation
tangible de l'union latine qui s'affirme cha-
que jour par des actes nouveaux.
Le départ de MM. Salandra, et Sonnlno.
coincidant avec l'échec allemand devant
Verd'un et la reprise heureuse fdle d'offensi-
ve sur les fronts russe et italien, éveiliie en
Italie de grandes espéranoes.
Les résultats de la conférence sont atten-
t(]lœ avec une confiance parfaite par l'opi-
nion italienne qui fut dies premières à pré-
tendre que la victoire des Alliés ne serait
près de se réaliser que lorsque les gouver-
nements et les chefs militaires des Alliés
auraient compris comme les peuples eux-
mêmes que l'union théoriquie ée&> premiers
jours dovait s'étendre aux actions de dé-
tail.
La première tentative de réalisation qui
s'élaborera prochainement à Paris est IdlOn'C
saluée comme un événement plus heureux
que les plus belles victoires, puisqu'elle en
promet des décisives.
Les peuples et les gouvernements alliés
- relève le « Messaggero » — sont désor-
mais convaincus de la nécessité d'unifier la
ligne de défense, de la Manche à l'Adriati-
que, die 'la Pologne russie à Salonique.
Telle est l'étude à laquelle sont appellés
à participer les deux ministres italiens et
le cammandant des armées italiennes, le gé-
néral Cadorna : cette étude sera sans doute
accomplie en pleine concorde et avec rapi-
dité ét sera traduite en accords militaires
et diplomatiques pour la dispersion finale
des nuages sanglants amassés par l'Alle-
magne et l'Autriche-Hongrie.
L'Italie suit avec, attention et conifiance
le voyage de sas trois iiiustres représen-
tants vers la mémorable conférence de la-
quelle dépend désormais le sort de la guer-
re et peut être 'la destinée de chiaque belli-
gérant. Jamais certainement depuis 1Ie dé-
but du conflit européen l'heure me C'uifc si so-
lenoieUe que celle qu-i s'écoute et dans la-
quele les événements décisifs mûriassent.
Nous sommes certains que la sagesse
des décisions prises sera égale à la virilité
et à la fermeté d'âme avec lesquelles Ma
mandat lui-même aura été confié par les
peuples et les gouvernements.
Londres.. 26 mars. - Se'on le « Reynolds
News Paper », le gouvernement britannique
aurait décidé que M. Bonar Law, secrétaire
d'Etat aux colonies, accompagnerait M.
Runciman, président du Board of Trade, à
la conférence économique de Paris.
Londres, 36 mars. — M. Lloyd George
sera accompagné à Paris ipar M. Davis, son
chef de cabinet et par un délégué techni-
que
— ) -.- <:
Dans les Balkans
EN ROUMANIE
Manifestations pro-alliées
Athènes, 26 mars. - Des manifestations
interventionnistes viennent de se produire
à Constanza.
Des combats aériens fréquents ont lieu
sur la frontière de Macédoine
Les Bulgares et les Allemands fortifient
leurs positions sur le territoire-grec.
La canonnade continue plus violente que
jamais, en avant de Matzicovo.
EN GRECE
Les relations italo-grecques
Athènes, : 25 mars. - Le journal Scrip,
l'un des organes germanophiles d'Athènes,
ayant publié un prétendu télégramme de
Rome où il était disque le ministre d'Ita-
lie à Athènes aurait déclaré au correspon-
dant du « Corriere deêla Sera » n'avoir
remis'à M. Skouloudis aucune note relative
à un' acc()l'tP entre la Grèce et l'Italie au
sujet de l'Epire du Nord, le comte Bosdari
vient d'opposer par un communiqué trans-
mis aux journaux par le Bureau de la
Presse grecque, un démenti formel à cette
information qu'il déclare être inventée de
toutes pièces, aucune interview n'ayant été
accordée par lui au « Corriere della
Serra ».
Le général Mahon à Athènes
Athènes, 25 mars. — Le général Mahon,
commandant en chef des troupes anglaises
en Macédoine est attendu prochainement à
Athènes où il sera reçu en audience par
te Roi
7 EN TURQUIE
Les Jeunes-Turcs se vengent ,'" ",,-
, des victoires russes
Athènes, 25 mars. — On mande de Cons-
tantinople qu'un certain nombre d'o-fficiers
turcs de l'armée du Caucase, accusés
d'être responsables des défaites turques,
ont été amenés enchaînés à Constantinople.
Dans le nombre, figurent un colonel et
deux lieutenants-colonels.
On suppose qu'ils seront condamnés à
mort.
■■ > <
te manque d'hommes
dans les empiras centraux
New-York, 26 mars. — « L'Evening Post Il
étudie la question du manque d'hommes
dans les empires centraux. En ce qui con-
cerne l'Allemagne, on speut opposer aux chif-
fres très approximatifs donnés, ia violence
des attaques allemandes qui ne semblent
(pas diminuer, mais pour l'Autriche on pos-
sède des données plus complètes, comme
pair exemple l'appel du landsturm, hommes
de cinquante ans et au-dessus pour ie ser-
vice actif. Le « Post » observe que cette nou-
velle est qa confirmation d'une situation qui
existe peut-être depuis six mois. D'autre
part, on a signalé de source privée que des.
grands-pères avaient été appelés. En outre
le « Post » attire l'attention sur le fait que
la censure autrichienne est extrêmement ri-
goureuse comiparée à la censure allemande,
•laquelle semble douce. Le Il Post » conclut
« Etant donné l'a,pipei. d'hommes d'un âge:
avanicé et la rigueur de la censure, il est'
clair que la guerre est loin d'être gagnég,
comme v* le prétend.
LES BATAILLES DE VERDUN
-- et. (
L'Offensive reste en suspens
I —— —
Pas d'engagements d'Infanterie, -- La lutte d'artillerie
s'étend vers l'Argenne.
Encore une journée sans attaques d'in-
fanterie ; l'artillerie seule manifeste une
activité, qui cependant ne présente pas
ce caractère - d'effroyable violencet que
nous connûmes naguère. Les communiqués
allemands sont absolument ternes, et se
bornent à annoncer que la situation reste
inchangée. Seuls, les journaux d'Outre-
Rhin s'éverluent à expliquer les retards de
l'offensive. Ils ont pour cause, affirme la
Gazette de Francfort, la préoccupation de
ménaqer la vie des hommes, et de ne lan-
cer l'infanterie en avant, que lorsque les
¡ positions adverses sont écrasées par l'ar-
tillerie lourde.
Ce scrupule ne s'est manifesté, à la vé-
rité qu'un peu tardivement, et alors que
les hécatombes du début l'ont imposé au
grand état-major allemand qui n'a plus
désormais de disponibilités suffisantes,
pour faire face aux frais d'une seconde al-
taque étendue, brusquée et en masse. -
Aussi, celui-ci a-t-il substitué il ce premier
sutème celui des attaques espacées, sé-
riées et qui, lancées sur des points diffe-
rents du front de bataille, peuvent parfois
se traduire par de petits succès locaux,
mais sont impuissantes à fournir le résul-
tat rapide, clair et décisif, que l'ennemi
recherchait devant Verdun. et dont il au-
rait militairement et politiquement un be-
soin urgent.
Ces attaques, du reste, ne laissent pas
que d'être fort couteuses, bien que les
pertes soient divisées ; et les sacrifices,
qu'elles imposent, sont rarement compen-
sés par le gain qu'elles procurent.
L'ennemi vient d'en faire l'expérience,
dans sa dernière attaque dans le secteur
d'Avocourt-Malancourt, puisqu'il n'a pu
tirer aucun avantage de l'occupation du
bois de Malancourt. et que ses troupes dé-
cimées paraissent incapables de risquer un
autre pas en avant.
„ Sans doute, prê[Hire-t iit là ou ailleurs,
un autre effort. Il est douteux, que cet ef-
fort puisse, à l'heure qu'il est, être un ef-
fort d'ensemble, portant sur plusieurs sec-
teurs ; mais, quel que soit celui qu'ils
choisisse, notre commandement, qui, sui-
vant l'expression déjà citée d'un journal
suisse. « lit dans ses plans comme dans un
livre ouvert », le sait, et le temps que les
Allemands auront employé à préparer l'at-
taque nous l'aurons ulilisé pour préparer
la défense.
Sans qu'il soif utile de faire des prévi-
sions à cet égard, il faut noter les actions
d'artillerie, qui s'étendent du côté de l'Ar-
gonne avec une certaine violence. - Le
lcronprinz voudrait-il tenter une attaque
dans cette région, théâtre de tant de rudes
combats, et où ce qui reste encore des
bois ravagés par les obus peut servir à
masquer des concentrations de troupes ?
En attendant et pour distraire l'opinion,
la presse d'Outre-Rhin continue à épilo-
guer à propos de l'attaque du Mort-Hom-
me ; - il est intéressant de citer. parce
qu'il faut y voir une preuve de désarroi,
le singulier expédient imaginé par l'Agence
Wolff, qui a établi des cartes truquées,
dans lesanellcs la hauteur située au Nord-
Ouest, sur les pentes de laquelle les Alle-
mands s'emoarèrent de 200 mètres de tran-
chées presque entièrement reperdues, et
qui a, en réalité 265 mètres, marquée, par
la cote 295 est présentée comme la posi-
tion principale tandis qu'inversement la
cote 295, toujours restée entièrement en
notre possession, n'est plus qllp la cote 265,
c'est-à-dire la position secondaire. - Ce ne
sont pas là seulement des procèdes dé-
loyaux, ce sont des procédés de vaincus.
601e JOUR DE LA GUERRE t
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
25 mars, vingt=trois heures
En Belgique, nous avons bombardé les tranchées ennemies à l'est de Boesinghe et
aux abords d'Het-Sas. ennemies à l'est de .Boesinghe et
En Argonne, actions d'artillerie assez violentes dans les secteurs du Four-de-Paris,
des Courtes-Chausses et de la Haute-Che vauchée.
Activité assez grande de l'artillerie à l'ouest de la Meuse sur nos deuxièmes lignes,
à l'est dans la région de la côte du Poivre et de Douaumont, en Woevre dans les sec-
teurs des Côtes de Meuse.
Aucune action d'infanterie au cours de la journée.
Journée calme sur le reste du front.
26 mars, quinze heures.
A l'ouest de la Meuse, bombardement très violent au cours de la nuit, des secteurs
Malancourt-Esnes-cote 304. sans action d'infanterie.
A l'est de la Meuse, nuit relativement calme.
Quelque activité d'artillerie en Woëvre.
Au bois Le Prêtre, deux coups de mains dirigés par l'ennemi sur nos tranchées de
la « Croix des Carmes » ont été repoussés par notre fusillade. L'ennemi a dû se retirer
laissant quelques morts sur le terrain.
Dans les Vosges, nous avons canonné des convois de ravitaillement à Wattwiller.
Aucun événement important à signaler s ur le reste du front.
Dans la nuit du 25 au 26 mars, deux de nos avions ont lancé seize obus de gros
calibre sur les bivouacs ennemis à Nantillois et à Montfaucon.
Etats=Unis et Mexique
New-York 26 mars. - Le général Obre-
gan, Commandant en chef des troupes du
général Carranza, rapporte que la -
ration entre les chefs américains et mexi -
cains a lieu de la manière la plus satisfai-
sante.
Selon des dépêches arrivées à Washing-
ton, tout est calme sur la frontière.
> (
CONSEIL DES MINISTRES
les ministres se sont réunis ce matin en
Conseil à l'Elysée sous la présidence de
M Raymond Poincaré. ■
La séance a été censacrée à l'examen de
la situation diplomatique, militaire et na-
vale.
—————— ————————
Echec d'un emprunt grec à New-York
Athènes 25 mars. - La a Patris » se dit
en mesure d'affirmer que les démarches.
faites par le gouvernement grec à New-
York en vue d'y contracter un emprunt,
ont abouti à un échec complet.
LA PÉNURIE DU BILLON
Marseille, 26 mars. - La Chambre de
commerce de Marseille va prochainement
mettre en circulation dans la conscription,
des jetons de cuivre destinés à parer à la
pénurie de monnaie de billon dont souffre
beaucoup le petit commerce. Aussitôt. l'au-
torisation ministérielle obtenue, la Cham-
ibre commandera pour 50.000 francs de
jetons de cinq centimes et pour une som-
me égale de jetons de dix centimes. Ces je-
tons serpnt troués ; ils porteront les mots :
« Chambre de Commerce de Marseille »,
et les armes de la ville.
Au revers, l'indication de ta valeur, le
millésime et une tête de Gallia.
'—;■ —î>— —
SECOUSSES SISMIQUES EN AUTRICHE
Amsterdam, 26 mars.-Les dépêches ar-
rivées de Vienne annoncent que tes secous-
ses sismiques dans la région de Fiume ont
été des plus sérieuses. A Grisanne, 110 mai.
sons furent détruites, et 120 bâtiments • en-
dommages. A Bribir, 12 maisons se sont
effondrées. Les dégâts sont évalués à 750.000
couronnes.
Un soldat assassin
Chaumont, 2G mars. - M. Salbout, chauff-
feur à la Compagnie de l'Est à Chaumont,
a été assassiné hier soir, en rentrant chez
lui, rue de la Carrière-Roullot.
Le chauffeur, rentré plus tôt qu'il ne pen-
sait, trouva sa femme en compagnie d'un
soldat du 109e. Gomme Le mari rr),ri.lmenait
sa femme, le soldai, lui planta jusqu'à la
garde, un couteau entre les doux épaules.
Le blessé eut le courage de poursuivre son
adversaire, sans avoir retiré le couteau et
parvint à s'emparer de la baïonnette du sol-
dat ; il en frappa celui-ci qui parvint néan-
moins à s'enfuir.
La victime s'affaissa alors. Un médecin
donna ses soins au blessé, qui expira quel-
que temps après.
Les pocédés de guerre Allemands
Genève, 26 mars. - On s'est lassé en
Suisse et ailleurs de s'indigner des vio-
lations allemandes du droit de la foi ju-
rée, mais on ne se lassera jamais de les
souligner et de les relever au passage. Le
communiqué officiel de l'état-major alle-
mand parlait de l'emploi à Verdun d'obus
incendiaires. Ce n'est certes pas la premiè-
re fois que les Allemands, contrairement
à la Convention de La Haye, se servent
d'obus incendiaires, mais c'est la première
fois que. dans leurs communiqués officiels,
ils le proclament et qu'ils s'en vantent.
On l'a remarqué ici et on s'en souviendra.
On fait de même remarquer que le torpil-
lage en pleine Manche du Sussex qui trans-
portait 380 passagers, dont plusieurs de
pays, neutres, Amérique. Espagne, etc.
montre ce que valent les engagements so-
lennels les plus récents de l'Allemagne. Le
comte Bernstorf a formellement déclaré à
Washington, au nom de son maître et de
son pays, que les navirès transportant des
passagers ne seraient pas torpillés par des
aous-marins allemands sans avertissement.
Or, moins d'un mois après que cet enga-
gement a été souscrit, le premier torpillage
sensationnel auquel se livrent les sous-ma-
rins allemands est celui d'un paquebot ex-
clusivement destiné au service des passa-
gers et du courrier postal.
Les assurances écrites données par l'Al-
lemagne sur la guerre sous-marine dit-on
en conséquence ici. valent -leg. assurances !
écrites données jadis par elle sur la neu-
tralité belge. Ce sont toujours et encore
des chiffons de papier..
Dernière Heure
Le torpillage du Sussex
Comment fut sauvé le bateau
Douvres, 26 mars. - On dit à Douvres
que si le « Sussex » ne sombra pas immé-
diatement, ce fut grâce au sang-froid du ca-
pitaine Mouffet, sinon l'engloutissement eût
été immédiat. La torpille ne frappa que
l'avant. <
:- Un Suisse qui allait rejoindre l'armée
dans son pays fut projeté à l'eau avec neuf
autres personnes, ils y restèrent 3 heures
trois quarts. Trouvamt une chaloupe renver-
sée, ils la redressèrent avec d'énormes diif-
ficultés. Après en avoir écopé l'eau, ils y
prirent place et allèrent à la dérive pendant
environ quatre eures avant de rencontrer
Je contre-torpilleur qui les recueillit.
Les Américains sont furieux du procédé
allemand. V» -
C'est par sa manoeuvre que le « Sussex (II.
fut sauvé d'une perte totale et les cloisons
étanches firent le reste.
A la dernière heure, on apprend qu'un
homme et une femme de nationalité belge
sont morts à l'hôpital, des suites de leurs
blessures.
Que feront les Etats-Unis ?
On se demande ce que va faire le gou-
vernement des Etats-Unis Le torpillage d'u
« Sussex Il rentre dans la catégorie de ces
actions criminelles que le président Wilson
(\ déclaré ne plus vouloir tolérer. Des' Amé-
ricains ont été victimes de cette attaque et,
cortainement, plusieurs d'entre eux sont
morts soit ppr noyade, soit des suites de
l'explosion.
Evidemment, -on va commencer par récla-
mer une enquête et ta chancellerie alle-
mande, suivant son habitude, va invoquer
un des prétextes qu'elle tient toujours en ré-
serve. Il ne serait ipas démontré que le na-.
vire a. été torpillé, il aurait pu toucher une
mine. Peut-être le commandant du sous-
marin a-t-il cru qu'on voulait l'attaquer et
q,uï1. était d'ans le cas de légitime défense ?
l'eut-frtre le- « Sussex » a-t-il voulu s'enfuir?
Il sera difficile d'admettre ces raisons ;
des preuves évidentes sont là pour démon-
trer qu'il n'y a pas eu de prévenance, pas
davantage de fuite, que i:a torpille a été vue
par plusieurs passagers comme le sous-ma-
rin lui-même..
11 faut donc espérer que le gouvernement
des Etats-Unis ne s'attardera pas à ces
échappatoires et agira rapidement.
M. Lansing demande un rapport
Washington, 26 mars. - M. Lansing
vient d'envoyer des instructions aux agents
diplomatiques des Etats-Unis pour qu'ils
lui adressent des rapports détaillés sur le
torpillage des paquebots Sussex et En-
glishman.
80 victimes
Londres, 26 mars. - D'après les der-
nières nouvelles, quatre-vingts personnes
ont péri à bord du Sussex, coulé hier dans
l'après-midi, par une torpille ou une mine,
au milieu de la Manche. On comptait 386
passagers à bord et 50 hommes d'équi-
page..
Deux cent cinquante personnes ont été,
débarquées à Boulogne, et soixante-dix
autres, dont une douzaine de blessés, ont
été débarquées hier à Douvres par un tor-
pilleur. .,-
Deux des Américains qui se trouvaient
à bord ont été blessés, dont l'un griève-
ment.
Le navire fut atteint à l'avant, et l'ex-
plosion de la torpille eut lieu dans le carré
de l'équipage, causant une douzaine de
morts. Un bateau de sauvetage chavirait et
c'est ce qui causa le plus grave accident.
Ce bateau était surchargé de passagers et
d'autres tomtbés à l'eau, le firent couler
en s'accrochant désespérément à la bandie.
Presque tous les passagers du bateau de
sauvetage ont été noyés ; c'étaient pour
la plupart, des femmes et des enfants. Plu-
sieurs personnes qui avaient sauté du haut
du navire à la mer, furent tuées ou bles-
sées.
.■ - > <
Les ministres italiens à Paris
C'est aujourd'hui que MM. Salandra, pré-
sident du Conseil des ministres d'Italie, et
Sonnino, ministre des affaires étrangères,
arriveront à Par.i-s. lis débarqueront à la
gare de Lyon à 5 heures du soir.
Les membres du gouvernement italien,
viennent rendre au gouvernement français
la. visite qu'il leur a faite au mois de février
et prendre part à la Conférence des Alliés,
h laquelle prendra également part le général
Cadorna.
—————————— ) -+- (
Au Landtag saxon .:
Le ministre avoue les désordres
de Leipzig
Berne. 26 mars. - Au Landtag saxon, le
comte Vitz Thum, ministre de l'Intérieur,
répondant à une interpellation des socia-
listes, a reconnu que des désordres s'é-
taient produits à Leipzig. Il a déclaré no-
tamment qu'on avait dû restreindre la li-
berté des réunions populaires, car à Leip-
zig en particulier, les organisateurs n'ont
pas pu maintenir l'ordre ni empêcher les
démonstrations qui eurent lieu à la sortie.
Des cortèges furent organisés, à l'issue de
plusieurs de ces assemblées et ce n'est
que grâce à l'intervention de la police que
de graves incidents ont pu être évités. Le
ministre a ajouté : « Je donnerai à la po-
lice des ordres pour qu'elle prenne des
mesures énergiques pour qu'à l'avenir ces
réunions populaires n'occasionnent plus de
troubles dans le pays. »
) -+- <
Le pape, l'empereur et le cardinal
Berne, 26 mars. — La Gazette Populaire
de Cologne dément que le Pape ait télé-
graphié au cardinal Hartmann pour lui de-
mander d'intervenir auprès du kaiser afin
d'empêcher que des mesures de rigueur ne
soient prises contre le cardinal Mercier.
> <
LA CREATION D UN INSTITUT
DE CREDIT NAVAL
Rome, 26 mars. — La commission parle-
mentaire pour la Marine marchande réunie
à Monte-Citorio, sous La présidence de l'ami-
ral Bettolo, s'est mise d'accord sur deux
questions capitales : la création d'un institut j
national de crédit naval et lia séparation do
la marine marchande d'avec le ministère
de la marine militaire.
LA MISE EN VALEUR
DES- RICHESSES COLONIALES
nr t~ $
Le Bois
Pour relever ics mises entassées, xkm^les
régions envahies, il faudra des énormes de hais de construction ; il faudra
des bois. à ouvrer pour permettre à certai-
nes de nos industries de prendre la place
occupée naguère par la production alle-
mande. - Or, déjà éwam la guerre, la
France ne possédait pas un domaine: fores-
tier suffisant pour assurer son équilibre
économique, et nos obus ont fauché noa
belles forêts de l'Est. Comment dans ces
condations faire face à des besoins accsus T
En présence d'une telle situation, il est
particulièrement intéressant de rappeler <;uo
nous possédons IUlIle importante forêt colo-
niale dont la surface égale à peu près trois
fois la superficie totale de la France et re-
présente 1.390.000 kilomètres carrés. ESa
produit. en dehors des espèces caoutchou-
tiéres et des bois de construction, des es-
sences les plus diverses : arbres du groupe
acajou, baobabs et palétuviers, ébènes bois
de rose. rôniers, palissandres hllipieI'St
~karité. Il n'est .pas inutile d'indiquer brie-
vement la répartition de ce magnifique do- w
maine entre nos diverses colonies.
En Afrique occidentale. les bois abon-
dent- mais une partie des régions boisées
est occupée par des boisements clairsemés,
désignés sous le nom de « Brousse-forêt f.
Il faut noter la forêt de la Côte d'Ivoire quî
s étend sur 120.000 kilomètres carrés. Au
Dahomey, on ne rencontre plus que quel-
ques lambeaux de la grande forêt dont Ja
superficie totale atteignait avant la con-
quête française. 500.000 kilomètres Garrés.
En Afrique équatoriale, il existe une forêt
compacte d'au moins 140.000 kilomètres car-
rés. Elle pourrait, sans diminuer en aucune
manière tes réserves de peuplement, four-
nir un minimum de trois millions de ton.
nes de bois du type acajou die bois demi.
dur et dur, et de bois très fin. Les exporta-
tions atteignaient déjà, en 1911, une valeur
de près de 6 millions de francs.
A Madagascar le domaine forestier re-
présente de 9 à 10 millions d'hectares ap-
partenant presque tous à l'Etat.
Près de la moitié de ia Coshinchine est
couverte de forêts plus ou moins denses.
Parmi les autres colonies, la Guyane est
:3. plus riche en forêts, tant par l'étendue
que par la variété des essences. Sur une su-
perficie totale de 8.824.000 hectares. les fo-
rêts occupent 8.474.000 hectares ; elles com-
mencent dans te voisinage même de la mer,
et se développent dans tout l'intérieur de te
colonie. Les palmiers, .les palétuviers, les
arbres à bois duns sont particulièrement
abondants.
Malheureusement, malgré sa richesse
la forêt guyanaise est encore peu exploitée.
En premier lieu, la main-d'œuvre est rare
dans la colonie ; ensuite, les voies de péné-
tration dans la région boisée font défaut ou
sont mal commodes pour le transport des
troncs d'arbres, billes, etc.
Néanmoins, la période de stagnation, où
la mise en vaieur de la forêt est longtemps
restée, paraît toucher a sa fin. Un peu avant
la guerre, des exploitations assez vastes
avaient été créées ou projetées. L adminis-
tration pénitentiaire exploite, d'autre part,
des bois fort recherchés en France pour
réhénisterie. D'autres industriels se sont
mis à recueillir le babata. Dès que la colo-
nie - -un chemin de fer, nul doute
que l'exploitation de ses forêts ne progresse
rapidement et ne l'enrichisse. Om affirme
que la Guyane pourrait fournir 70 espèces
de bois d'ébénisterie et 160 de bois de cons-
truction.
Nous manquons de données précises pour
indiquer le rendement que serait susceptible
de fournir l'ensemble de œ beau domaine.
Quelques constatations isolées permettent
cependant d'établir à ce sujet des présomp-
tions qui resteront très au-dessous de la
vérité.
A Madagascar, le rendement forestier è
l'hectare parait être de 7 à 8 mètres cubes
de bois de chauffage et de un mètre cube
de bois d'œuvre.
Les renseignements sont beaucoup moins
favorables pour l'Afrique Occidentale. Un
hectare de forêt rationnellement exploité
ne donnerait en un an, qu'un demi-mètre
de bois d'œuvre et pareille quantité de bois
de chauffage ; et un hectare de Brousse-
forêt. qu'un décistère de bois d'oeuvre et
un demi-stère de bois de feu. ?
En ne prenant que ces derniers chiffres,
en établissant une moyenne entre le rende-
ment de la Forêt et celui de la Brousse-
forêt, et en les étendant à l'ensemble du do-
maine forestier, nous en arrivons à con-
clure que la forêt, coloniale pourrait rendre,
à l'année 41.700.000 mètres cubes de bois
d'oeuvre et 65.500.000 mètres cubes de bois
de feu.
Sans doute ces chiffres ne sont même pas
approximatifs ; ils n'ont que la valeur d'une
indication Hypothétique ; mais ils corres-
pondent à un minimum, car nous avons
pris comme base la production de' notre
colonie La moins favorisée. Aussi peuvent.
ils donner une idée de l'importance que
pourrait acquérir cet élément de notre do
maine colonial s'il devenait possible de s*
procurer pratiquement la main-d'oeuvre né-
cessaire et de créer des voies de communi.
cations en nombre suffisant.
La production forestière doit donc ngurc?
en bonne pte.ee parmi les richesses que no
tre Empire d'Outre-Mer met à la disposition
de la France.
Celle-ci a-t-elle fait le nécessaire pour as-
surer cette exploitation ? Sans doute, dans
la plupart des colonies possédant des ter-
rains* boisés tant soit peu importants, der
réglementations minutieuses sont interve-
nues pour en assurer la conservation. ; mais
le plus souvent, les mesures prises n'ont été
ni suffisamment prévoyantes, ni appro-
priées aux circonstances ; et, presque par-
tout, le besoin se fait sentir de les rema-
rier en tenant compte des indications faur-
nies par l'expérience.
Peut-être aussi la mise en pratique du
système des autorisa tions et des conces-
sions n'a-t-elle pas permis à l'Etat ou aux
colonies elles-mêmes de tirer de ce domaine
toute l'utilité qu'il eût pu procurer.
Il convient donc d'émettre le vœu que les
administrations locales et les administra-
tions centrales fassent, le nécessaire
empêcher de se produire ailleurs ce rpri pour
■dvenu à la Martinique, qui se trouve sans
forêts et sans bois, ou bien encore au Da-
f8* Le Numéro
RÉDACTION et ADMINISTRATION
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— Plaie d'argent
mortelle
".0 — »♦« —- :., .-
1 Si habiles qu'ils soient à cacher ce
qu'il n'est pas glorieux de montrer, les
Allemands ne sont plus en mesure de
dissimuler le trou béant de leur déficit ;
rien ne saurait plus le combler.
Le seul fait que M. Hellferich ait en-
gagé une discussion sur des taxes nou-
velles dans un moment où il eût été si
désirable de maintenir intact l'espéran-
ce et l'union du peuple allemand, prou-
vait assez que les temps des expédients
étaient révolus. Le ministre des finances
"du kaiser s'est vu contraint d'appren-
dre à son pays que les conséquences
immédiates de la guerre {'¡\¡ag'Iles.S',iJc.Hl.
préméditée par l'Empire, étaient non
seulement la mort d'un million d'hom-
mes, niais encore la nécessité d'une aug-
mentation considérable des taxes fis-
cales.
Il est clair que si l'on avait pu comp-
ter sur l'emprunt on eût évité des dis-
eussions pénibles, des controvereses ai-
gre-douces su'r des contributions que
personne ne payera volontiers, mais on
savait d'avance, à Berlin, que la qua-
trième émission de papier marquerait
d'une manière éclatante le déclin (du
crédit ~teuton.
- « L'argent pour l'Allemagne disaient
les augures n'est qu'une affaire de cir-
culation intérieure, C'est le même pa-
pier qui sort des caisses de l'Etat re-
tourne aux contribuables, sous diverses
formes, et revient de nouveau dans les
caisses impériales, au premier appel. n
Cette explication ingénieuse de la ré-
sistance financière de nos ennemis n'est
que partiellement justifiée. Le public ré-
pond à la demande de l'Etat avec un
empressement patriotique tant qu'd
croit à la solidité des garanties de son
créancier, mais le jour où l'idée de la
banqueroute apparaît, l'argent ou les
dignes représentatifs de toute valeur
réelle se raréfient, malgré les trompet-
tes du chauvinisme.
L'Allemagne est dans le cas d'un
loueur qui double sa mise et fait parole
deux ou trois fois pour « suivre » Ten-
jeu qui fuit. Le moment vient où la
raison reprenant le dessus sur la folie
qui l'entratne dans « la spéculation sur
la victoire », le (peuple boche fera le
compte de sa masse et s'arrêtera dans
le vertige de la perte.
La discussion du budget au Reichs-
lag amena le Gouvernement à un ter-
rible aveu : le trésor à 14 milliards 300
millions de paiments à court terme
dont l'échéance est prochaine or, l'em-
prunt ne lui donne que dix milliards,
l'équilibre est donc terriblement rom-
pu dans des conditions où les seuls re-
mèdes paraissent être 'impôt et le pré-
lèvement forcé sur la fortune des ci-
toyens.
Ni d'enth-ousiasme factice des feuilles
allemandes, ni les réjouissances ordon-
nées dans les écoles, ru la multiplica-
tion fantastique des prisonniers fran-
çais, ne saurrait modifier la situation ex-
trêmement critique d'un Etat dont les
ressources sont en voie d'épuisement ra-
pide. J'usqu'ici on a eu quelques diffi-
cultés pou-r éviter ces terribles paniques
dont la conséquence serait la débâcle du
crédit allemand, mais il est peu proba-
ble qu'après le résultat de l'emprunt la
ruine n'apparaisse pas à tous les hom-
mes clairvoyants de l'Empire.
Que l'on songe maintenant à ceux qui
Vivent des largesses de l'Allemagne !
Que vont dire les Turcs et les Bulgares
idont les mains sont tendues sans cesse
du côté de Berlin. Avec quoi Enver Pa-
cha paiera-t-il l'armée sans laquelle son
irègne de terreur s'effondrerait ? avec
quoi Perdinand-le-Traître maintiendra-
til sur pied des effectifs déstinés, non
pas à secourir son complice Guillaume,
maiis garder la Macédoine et à garan-
tir ses propres Etats ?
Les répercussions économiques de la
guerre se sont fait sentir .lentement
tors leur effet n'en est pas moins ter-
rible. Jusqu'à ce jour les peuples puis-
sants de a Confédération germanique
ont vécu sur leur graisse, ils seront
bientôt à l'était squelettique, devant des
adversaires encore bien nourris et en
pleine forme. Voilà encore une bonne
Raison d'espérer j- t -
LA PUBLICITE NOIRE
Malgré le rapport, très appréciable, du
'commerce des médailles, scapulaires, cha-
pelets et autres fétiches. les messieurs
Prêtres ont jugé bon •— les temps sont
durs — de joindre une nouvelle corde à
leur arc.
, Certains vendent des tisanes plus ou
moins laxatives, des pilules ou de l'orvié-
tan mais aucun n'avait encore songé à
tenir boutique matrimoniale.
C'est aujourd'hui un fait accompli. Voici,
en effet, l'annonce que nous découpons
dans le numéro du 21 janvier du Journal
de Genève :
MARIAGE. Abbé ayant gr. relations en France,
négocie mariages pour, personnes catholiques.
Messieurs sérieux, situation libérale, peuvent
écrire en confiance, non anonyme.. Case Stand,
Genève. X.
Vous pouvez vous y adresser. Rien des
agences ; célérité ; discrétion confession-
nelle ; matrones doivent s'abstenir.,
, Nest-cc pas charmant !
Il est vrai, que la guerre laisse des loi-
sirs à ces célibataires endurcis ; ils peu-
vent ainsi s'occuper avec diligence de
faire lé bonheur de leurs concitoyens et
de travailler — ad majorent dei gloriam —
pour la repopulation. -~~
4.
MlepiKtCGnseil
DE GUERRE
L'opinion italienne estime que de la
décision prise, la victoire commune
sortira.
'Rome, 25 mam, - L'accueil chaleureux
fait au général Cadoma est apprécié hau-
tement par la population italienne, qui y
voit non seulement un hommage mérité
au chef militaire en qui elle a mis tous,
ses espoirs, mais encore une manifestation
tangible de l'union latine qui s'affirme cha-
que jour par des actes nouveaux.
Le départ de MM. Salandra, et Sonnlno.
coincidant avec l'échec allemand devant
Verd'un et la reprise heureuse fdle d'offensi-
ve sur les fronts russe et italien, éveiliie en
Italie de grandes espéranoes.
Les résultats de la conférence sont atten-
t(]lœ avec une confiance parfaite par l'opi-
nion italienne qui fut dies premières à pré-
tendre que la victoire des Alliés ne serait
près de se réaliser que lorsque les gouver-
nements et les chefs militaires des Alliés
auraient compris comme les peuples eux-
mêmes que l'union théoriquie ée&> premiers
jours dovait s'étendre aux actions de dé-
tail.
La première tentative de réalisation qui
s'élaborera prochainement à Paris est IdlOn'C
saluée comme un événement plus heureux
que les plus belles victoires, puisqu'elle en
promet des décisives.
Les peuples et les gouvernements alliés
- relève le « Messaggero » — sont désor-
mais convaincus de la nécessité d'unifier la
ligne de défense, de la Manche à l'Adriati-
que, die 'la Pologne russie à Salonique.
Telle est l'étude à laquelle sont appellés
à participer les deux ministres italiens et
le cammandant des armées italiennes, le gé-
néral Cadorna : cette étude sera sans doute
accomplie en pleine concorde et avec rapi-
dité ét sera traduite en accords militaires
et diplomatiques pour la dispersion finale
des nuages sanglants amassés par l'Alle-
magne et l'Autriche-Hongrie.
L'Italie suit avec, attention et conifiance
le voyage de sas trois iiiustres représen-
tants vers la mémorable conférence de la-
quelle dépend désormais le sort de la guer-
re et peut être 'la destinée de chiaque belli-
gérant. Jamais certainement depuis 1Ie dé-
but du conflit européen l'heure me C'uifc si so-
lenoieUe que celle qu-i s'écoute et dans la-
quele les événements décisifs mûriassent.
Nous sommes certains que la sagesse
des décisions prises sera égale à la virilité
et à la fermeté d'âme avec lesquelles Ma
mandat lui-même aura été confié par les
peuples et les gouvernements.
Londres.. 26 mars. - Se'on le « Reynolds
News Paper », le gouvernement britannique
aurait décidé que M. Bonar Law, secrétaire
d'Etat aux colonies, accompagnerait M.
Runciman, président du Board of Trade, à
la conférence économique de Paris.
Londres, 36 mars. — M. Lloyd George
sera accompagné à Paris ipar M. Davis, son
chef de cabinet et par un délégué techni-
que
— ) -.- <:
Dans les Balkans
EN ROUMANIE
Manifestations pro-alliées
Athènes, 26 mars. - Des manifestations
interventionnistes viennent de se produire
à Constanza.
Des combats aériens fréquents ont lieu
sur la frontière de Macédoine
Les Bulgares et les Allemands fortifient
leurs positions sur le territoire-grec.
La canonnade continue plus violente que
jamais, en avant de Matzicovo.
EN GRECE
Les relations italo-grecques
Athènes, : 25 mars. - Le journal Scrip,
l'un des organes germanophiles d'Athènes,
ayant publié un prétendu télégramme de
Rome où il était disque le ministre d'Ita-
lie à Athènes aurait déclaré au correspon-
dant du « Corriere deêla Sera » n'avoir
remis'à M. Skouloudis aucune note relative
à un' acc()l'tP entre la Grèce et l'Italie au
sujet de l'Epire du Nord, le comte Bosdari
vient d'opposer par un communiqué trans-
mis aux journaux par le Bureau de la
Presse grecque, un démenti formel à cette
information qu'il déclare être inventée de
toutes pièces, aucune interview n'ayant été
accordée par lui au « Corriere della
Serra ».
Le général Mahon à Athènes
Athènes, 25 mars. — Le général Mahon,
commandant en chef des troupes anglaises
en Macédoine est attendu prochainement à
Athènes où il sera reçu en audience par
te Roi
7 EN TURQUIE
Les Jeunes-Turcs se vengent ,'" ",,-
, des victoires russes
Athènes, 25 mars. — On mande de Cons-
tantinople qu'un certain nombre d'o-fficiers
turcs de l'armée du Caucase, accusés
d'être responsables des défaites turques,
ont été amenés enchaînés à Constantinople.
Dans le nombre, figurent un colonel et
deux lieutenants-colonels.
On suppose qu'ils seront condamnés à
mort.
■■ > <
te manque d'hommes
dans les empiras centraux
New-York, 26 mars. — « L'Evening Post Il
étudie la question du manque d'hommes
dans les empires centraux. En ce qui con-
cerne l'Allemagne, on speut opposer aux chif-
fres très approximatifs donnés, ia violence
des attaques allemandes qui ne semblent
(pas diminuer, mais pour l'Autriche on pos-
sède des données plus complètes, comme
pair exemple l'appel du landsturm, hommes
de cinquante ans et au-dessus pour ie ser-
vice actif. Le « Post » observe que cette nou-
velle est qa confirmation d'une situation qui
existe peut-être depuis six mois. D'autre
part, on a signalé de source privée que des.
grands-pères avaient été appelés. En outre
le « Post » attire l'attention sur le fait que
la censure autrichienne est extrêmement ri-
goureuse comiparée à la censure allemande,
•laquelle semble douce. Le Il Post » conclut
« Etant donné l'a,pipei. d'hommes d'un âge:
avanicé et la rigueur de la censure, il est'
clair que la guerre est loin d'être gagnég,
comme v* le prétend.
LES BATAILLES DE VERDUN
-- et. (
L'Offensive reste en suspens
I —— —
Pas d'engagements d'Infanterie, -- La lutte d'artillerie
s'étend vers l'Argenne.
Encore une journée sans attaques d'in-
fanterie ; l'artillerie seule manifeste une
activité, qui cependant ne présente pas
ce caractère - d'effroyable violencet que
nous connûmes naguère. Les communiqués
allemands sont absolument ternes, et se
bornent à annoncer que la situation reste
inchangée. Seuls, les journaux d'Outre-
Rhin s'éverluent à expliquer les retards de
l'offensive. Ils ont pour cause, affirme la
Gazette de Francfort, la préoccupation de
ménaqer la vie des hommes, et de ne lan-
cer l'infanterie en avant, que lorsque les
¡ positions adverses sont écrasées par l'ar-
tillerie lourde.
Ce scrupule ne s'est manifesté, à la vé-
rité qu'un peu tardivement, et alors que
les hécatombes du début l'ont imposé au
grand état-major allemand qui n'a plus
désormais de disponibilités suffisantes,
pour faire face aux frais d'une seconde al-
taque étendue, brusquée et en masse. -
Aussi, celui-ci a-t-il substitué il ce premier
sutème celui des attaques espacées, sé-
riées et qui, lancées sur des points diffe-
rents du front de bataille, peuvent parfois
se traduire par de petits succès locaux,
mais sont impuissantes à fournir le résul-
tat rapide, clair et décisif, que l'ennemi
recherchait devant Verdun. et dont il au-
rait militairement et politiquement un be-
soin urgent.
Ces attaques, du reste, ne laissent pas
que d'être fort couteuses, bien que les
pertes soient divisées ; et les sacrifices,
qu'elles imposent, sont rarement compen-
sés par le gain qu'elles procurent.
L'ennemi vient d'en faire l'expérience,
dans sa dernière attaque dans le secteur
d'Avocourt-Malancourt, puisqu'il n'a pu
tirer aucun avantage de l'occupation du
bois de Malancourt. et que ses troupes dé-
cimées paraissent incapables de risquer un
autre pas en avant.
„ Sans doute, prê[Hire-t iit là ou ailleurs,
un autre effort. Il est douteux, que cet ef-
fort puisse, à l'heure qu'il est, être un ef-
fort d'ensemble, portant sur plusieurs sec-
teurs ; mais, quel que soit celui qu'ils
choisisse, notre commandement, qui, sui-
vant l'expression déjà citée d'un journal
suisse. « lit dans ses plans comme dans un
livre ouvert », le sait, et le temps que les
Allemands auront employé à préparer l'at-
taque nous l'aurons ulilisé pour préparer
la défense.
Sans qu'il soif utile de faire des prévi-
sions à cet égard, il faut noter les actions
d'artillerie, qui s'étendent du côté de l'Ar-
gonne avec une certaine violence. - Le
lcronprinz voudrait-il tenter une attaque
dans cette région, théâtre de tant de rudes
combats, et où ce qui reste encore des
bois ravagés par les obus peut servir à
masquer des concentrations de troupes ?
En attendant et pour distraire l'opinion,
la presse d'Outre-Rhin continue à épilo-
guer à propos de l'attaque du Mort-Hom-
me ; - il est intéressant de citer. parce
qu'il faut y voir une preuve de désarroi,
le singulier expédient imaginé par l'Agence
Wolff, qui a établi des cartes truquées,
dans lesanellcs la hauteur située au Nord-
Ouest, sur les pentes de laquelle les Alle-
mands s'emoarèrent de 200 mètres de tran-
chées presque entièrement reperdues, et
qui a, en réalité 265 mètres, marquée, par
la cote 295 est présentée comme la posi-
tion principale tandis qu'inversement la
cote 295, toujours restée entièrement en
notre possession, n'est plus qllp la cote 265,
c'est-à-dire la position secondaire. - Ce ne
sont pas là seulement des procèdes dé-
loyaux, ce sont des procédés de vaincus.
601e JOUR DE LA GUERRE t
COMMUNIQUÉS OFFICIELS
25 mars, vingt=trois heures
En Belgique, nous avons bombardé les tranchées ennemies à l'est de Boesinghe et
aux abords d'Het-Sas. ennemies à l'est de .Boesinghe et
En Argonne, actions d'artillerie assez violentes dans les secteurs du Four-de-Paris,
des Courtes-Chausses et de la Haute-Che vauchée.
Activité assez grande de l'artillerie à l'ouest de la Meuse sur nos deuxièmes lignes,
à l'est dans la région de la côte du Poivre et de Douaumont, en Woevre dans les sec-
teurs des Côtes de Meuse.
Aucune action d'infanterie au cours de la journée.
Journée calme sur le reste du front.
26 mars, quinze heures.
A l'ouest de la Meuse, bombardement très violent au cours de la nuit, des secteurs
Malancourt-Esnes-cote 304. sans action d'infanterie.
A l'est de la Meuse, nuit relativement calme.
Quelque activité d'artillerie en Woëvre.
Au bois Le Prêtre, deux coups de mains dirigés par l'ennemi sur nos tranchées de
la « Croix des Carmes » ont été repoussés par notre fusillade. L'ennemi a dû se retirer
laissant quelques morts sur le terrain.
Dans les Vosges, nous avons canonné des convois de ravitaillement à Wattwiller.
Aucun événement important à signaler s ur le reste du front.
Dans la nuit du 25 au 26 mars, deux de nos avions ont lancé seize obus de gros
calibre sur les bivouacs ennemis à Nantillois et à Montfaucon.
Etats=Unis et Mexique
New-York 26 mars. - Le général Obre-
gan, Commandant en chef des troupes du
général Carranza, rapporte que la -
ration entre les chefs américains et mexi -
cains a lieu de la manière la plus satisfai-
sante.
Selon des dépêches arrivées à Washing-
ton, tout est calme sur la frontière.
> (
CONSEIL DES MINISTRES
les ministres se sont réunis ce matin en
Conseil à l'Elysée sous la présidence de
M Raymond Poincaré. ■
La séance a été censacrée à l'examen de
la situation diplomatique, militaire et na-
vale.
—————— ————————
Echec d'un emprunt grec à New-York
Athènes 25 mars. - La a Patris » se dit
en mesure d'affirmer que les démarches.
faites par le gouvernement grec à New-
York en vue d'y contracter un emprunt,
ont abouti à un échec complet.
LA PÉNURIE DU BILLON
Marseille, 26 mars. - La Chambre de
commerce de Marseille va prochainement
mettre en circulation dans la conscription,
des jetons de cuivre destinés à parer à la
pénurie de monnaie de billon dont souffre
beaucoup le petit commerce. Aussitôt. l'au-
torisation ministérielle obtenue, la Cham-
ibre commandera pour 50.000 francs de
jetons de cinq centimes et pour une som-
me égale de jetons de dix centimes. Ces je-
tons serpnt troués ; ils porteront les mots :
« Chambre de Commerce de Marseille »,
et les armes de la ville.
Au revers, l'indication de ta valeur, le
millésime et une tête de Gallia.
'—;■ —î>— —
SECOUSSES SISMIQUES EN AUTRICHE
Amsterdam, 26 mars.-Les dépêches ar-
rivées de Vienne annoncent que tes secous-
ses sismiques dans la région de Fiume ont
été des plus sérieuses. A Grisanne, 110 mai.
sons furent détruites, et 120 bâtiments • en-
dommages. A Bribir, 12 maisons se sont
effondrées. Les dégâts sont évalués à 750.000
couronnes.
Un soldat assassin
Chaumont, 2G mars. - M. Salbout, chauff-
feur à la Compagnie de l'Est à Chaumont,
a été assassiné hier soir, en rentrant chez
lui, rue de la Carrière-Roullot.
Le chauffeur, rentré plus tôt qu'il ne pen-
sait, trouva sa femme en compagnie d'un
soldat du 109e. Gomme Le mari rr),ri.lmenait
sa femme, le soldai, lui planta jusqu'à la
garde, un couteau entre les doux épaules.
Le blessé eut le courage de poursuivre son
adversaire, sans avoir retiré le couteau et
parvint à s'emparer de la baïonnette du sol-
dat ; il en frappa celui-ci qui parvint néan-
moins à s'enfuir.
La victime s'affaissa alors. Un médecin
donna ses soins au blessé, qui expira quel-
que temps après.
Les pocédés de guerre Allemands
Genève, 26 mars. - On s'est lassé en
Suisse et ailleurs de s'indigner des vio-
lations allemandes du droit de la foi ju-
rée, mais on ne se lassera jamais de les
souligner et de les relever au passage. Le
communiqué officiel de l'état-major alle-
mand parlait de l'emploi à Verdun d'obus
incendiaires. Ce n'est certes pas la premiè-
re fois que les Allemands, contrairement
à la Convention de La Haye, se servent
d'obus incendiaires, mais c'est la première
fois que. dans leurs communiqués officiels,
ils le proclament et qu'ils s'en vantent.
On l'a remarqué ici et on s'en souviendra.
On fait de même remarquer que le torpil-
lage en pleine Manche du Sussex qui trans-
portait 380 passagers, dont plusieurs de
pays, neutres, Amérique. Espagne, etc.
montre ce que valent les engagements so-
lennels les plus récents de l'Allemagne. Le
comte Bernstorf a formellement déclaré à
Washington, au nom de son maître et de
son pays, que les navirès transportant des
passagers ne seraient pas torpillés par des
aous-marins allemands sans avertissement.
Or, moins d'un mois après que cet enga-
gement a été souscrit, le premier torpillage
sensationnel auquel se livrent les sous-ma-
rins allemands est celui d'un paquebot ex-
clusivement destiné au service des passa-
gers et du courrier postal.
Les assurances écrites données par l'Al-
lemagne sur la guerre sous-marine dit-on
en conséquence ici. valent -leg. assurances !
écrites données jadis par elle sur la neu-
tralité belge. Ce sont toujours et encore
des chiffons de papier..
Dernière Heure
Le torpillage du Sussex
Comment fut sauvé le bateau
Douvres, 26 mars. - On dit à Douvres
que si le « Sussex » ne sombra pas immé-
diatement, ce fut grâce au sang-froid du ca-
pitaine Mouffet, sinon l'engloutissement eût
été immédiat. La torpille ne frappa que
l'avant. <
:- Un Suisse qui allait rejoindre l'armée
dans son pays fut projeté à l'eau avec neuf
autres personnes, ils y restèrent 3 heures
trois quarts. Trouvamt une chaloupe renver-
sée, ils la redressèrent avec d'énormes diif-
ficultés. Après en avoir écopé l'eau, ils y
prirent place et allèrent à la dérive pendant
environ quatre eures avant de rencontrer
Je contre-torpilleur qui les recueillit.
Les Américains sont furieux du procédé
allemand. V» -
C'est par sa manoeuvre que le « Sussex (II.
fut sauvé d'une perte totale et les cloisons
étanches firent le reste.
A la dernière heure, on apprend qu'un
homme et une femme de nationalité belge
sont morts à l'hôpital, des suites de leurs
blessures.
Que feront les Etats-Unis ?
On se demande ce que va faire le gou-
vernement des Etats-Unis Le torpillage d'u
« Sussex Il rentre dans la catégorie de ces
actions criminelles que le président Wilson
(\ déclaré ne plus vouloir tolérer. Des' Amé-
ricains ont été victimes de cette attaque et,
cortainement, plusieurs d'entre eux sont
morts soit ppr noyade, soit des suites de
l'explosion.
Evidemment, -on va commencer par récla-
mer une enquête et ta chancellerie alle-
mande, suivant son habitude, va invoquer
un des prétextes qu'elle tient toujours en ré-
serve. Il ne serait ipas démontré que le na-.
vire a. été torpillé, il aurait pu toucher une
mine. Peut-être le commandant du sous-
marin a-t-il cru qu'on voulait l'attaquer et
q,uï1. était d'ans le cas de légitime défense ?
l'eut-frtre le- « Sussex » a-t-il voulu s'enfuir?
Il sera difficile d'admettre ces raisons ;
des preuves évidentes sont là pour démon-
trer qu'il n'y a pas eu de prévenance, pas
davantage de fuite, que i:a torpille a été vue
par plusieurs passagers comme le sous-ma-
rin lui-même..
11 faut donc espérer que le gouvernement
des Etats-Unis ne s'attardera pas à ces
échappatoires et agira rapidement.
M. Lansing demande un rapport
Washington, 26 mars. - M. Lansing
vient d'envoyer des instructions aux agents
diplomatiques des Etats-Unis pour qu'ils
lui adressent des rapports détaillés sur le
torpillage des paquebots Sussex et En-
glishman.
80 victimes
Londres, 26 mars. - D'après les der-
nières nouvelles, quatre-vingts personnes
ont péri à bord du Sussex, coulé hier dans
l'après-midi, par une torpille ou une mine,
au milieu de la Manche. On comptait 386
passagers à bord et 50 hommes d'équi-
page..
Deux cent cinquante personnes ont été,
débarquées à Boulogne, et soixante-dix
autres, dont une douzaine de blessés, ont
été débarquées hier à Douvres par un tor-
pilleur. .,-
Deux des Américains qui se trouvaient
à bord ont été blessés, dont l'un griève-
ment.
Le navire fut atteint à l'avant, et l'ex-
plosion de la torpille eut lieu dans le carré
de l'équipage, causant une douzaine de
morts. Un bateau de sauvetage chavirait et
c'est ce qui causa le plus grave accident.
Ce bateau était surchargé de passagers et
d'autres tomtbés à l'eau, le firent couler
en s'accrochant désespérément à la bandie.
Presque tous les passagers du bateau de
sauvetage ont été noyés ; c'étaient pour
la plupart, des femmes et des enfants. Plu-
sieurs personnes qui avaient sauté du haut
du navire à la mer, furent tuées ou bles-
sées.
.■ - > <
Les ministres italiens à Paris
C'est aujourd'hui que MM. Salandra, pré-
sident du Conseil des ministres d'Italie, et
Sonnino, ministre des affaires étrangères,
arriveront à Par.i-s. lis débarqueront à la
gare de Lyon à 5 heures du soir.
Les membres du gouvernement italien,
viennent rendre au gouvernement français
la. visite qu'il leur a faite au mois de février
et prendre part à la Conférence des Alliés,
h laquelle prendra également part le général
Cadorna.
—————————— ) -+- (
Au Landtag saxon .:
Le ministre avoue les désordres
de Leipzig
Berne. 26 mars. - Au Landtag saxon, le
comte Vitz Thum, ministre de l'Intérieur,
répondant à une interpellation des socia-
listes, a reconnu que des désordres s'é-
taient produits à Leipzig. Il a déclaré no-
tamment qu'on avait dû restreindre la li-
berté des réunions populaires, car à Leip-
zig en particulier, les organisateurs n'ont
pas pu maintenir l'ordre ni empêcher les
démonstrations qui eurent lieu à la sortie.
Des cortèges furent organisés, à l'issue de
plusieurs de ces assemblées et ce n'est
que grâce à l'intervention de la police que
de graves incidents ont pu être évités. Le
ministre a ajouté : « Je donnerai à la po-
lice des ordres pour qu'elle prenne des
mesures énergiques pour qu'à l'avenir ces
réunions populaires n'occasionnent plus de
troubles dans le pays. »
) -+- <
Le pape, l'empereur et le cardinal
Berne, 26 mars. — La Gazette Populaire
de Cologne dément que le Pape ait télé-
graphié au cardinal Hartmann pour lui de-
mander d'intervenir auprès du kaiser afin
d'empêcher que des mesures de rigueur ne
soient prises contre le cardinal Mercier.
> <
LA CREATION D UN INSTITUT
DE CREDIT NAVAL
Rome, 26 mars. — La commission parle-
mentaire pour la Marine marchande réunie
à Monte-Citorio, sous La présidence de l'ami-
ral Bettolo, s'est mise d'accord sur deux
questions capitales : la création d'un institut j
national de crédit naval et lia séparation do
la marine marchande d'avec le ministère
de la marine militaire.
LA MISE EN VALEUR
DES- RICHESSES COLONIALES
nr t~ $
Le Bois
Pour relever ics mises entassées, xkm^les
régions envahies, il faudra des
des bois. à ouvrer pour permettre à certai-
nes de nos industries de prendre la place
occupée naguère par la production alle-
mande. - Or, déjà éwam la guerre, la
France ne possédait pas un domaine: fores-
tier suffisant pour assurer son équilibre
économique, et nos obus ont fauché noa
belles forêts de l'Est. Comment dans ces
condations faire face à des besoins accsus T
En présence d'une telle situation, il est
particulièrement intéressant de rappeler <;uo
nous possédons IUlIle importante forêt colo-
niale dont la surface égale à peu près trois
fois la superficie totale de la France et re-
présente 1.390.000 kilomètres carrés. ESa
produit. en dehors des espèces caoutchou-
tiéres et des bois de construction, des es-
sences les plus diverses : arbres du groupe
acajou, baobabs et palétuviers, ébènes bois
de rose. rôniers, palissandres hllipieI'St
~karité. Il n'est .pas inutile d'indiquer brie-
vement la répartition de ce magnifique do- w
maine entre nos diverses colonies.
En Afrique occidentale. les bois abon-
dent- mais une partie des régions boisées
est occupée par des boisements clairsemés,
désignés sous le nom de « Brousse-forêt f.
Il faut noter la forêt de la Côte d'Ivoire quî
s étend sur 120.000 kilomètres carrés. Au
Dahomey, on ne rencontre plus que quel-
ques lambeaux de la grande forêt dont Ja
superficie totale atteignait avant la con-
quête française. 500.000 kilomètres Garrés.
En Afrique équatoriale, il existe une forêt
compacte d'au moins 140.000 kilomètres car-
rés. Elle pourrait, sans diminuer en aucune
manière tes réserves de peuplement, four-
nir un minimum de trois millions de ton.
nes de bois du type acajou die bois demi.
dur et dur, et de bois très fin. Les exporta-
tions atteignaient déjà, en 1911, une valeur
de près de 6 millions de francs.
A Madagascar le domaine forestier re-
présente de 9 à 10 millions d'hectares ap-
partenant presque tous à l'Etat.
Près de la moitié de ia Coshinchine est
couverte de forêts plus ou moins denses.
Parmi les autres colonies, la Guyane est
:3. plus riche en forêts, tant par l'étendue
que par la variété des essences. Sur une su-
perficie totale de 8.824.000 hectares. les fo-
rêts occupent 8.474.000 hectares ; elles com-
mencent dans te voisinage même de la mer,
et se développent dans tout l'intérieur de te
colonie. Les palmiers, .les palétuviers, les
arbres à bois duns sont particulièrement
abondants.
Malheureusement, malgré sa richesse
la forêt guyanaise est encore peu exploitée.
En premier lieu, la main-d'œuvre est rare
dans la colonie ; ensuite, les voies de péné-
tration dans la région boisée font défaut ou
sont mal commodes pour le transport des
troncs d'arbres, billes, etc.
Néanmoins, la période de stagnation, où
la mise en vaieur de la forêt est longtemps
restée, paraît toucher a sa fin. Un peu avant
la guerre, des exploitations assez vastes
avaient été créées ou projetées. L adminis-
tration pénitentiaire exploite, d'autre part,
des bois fort recherchés en France pour
réhénisterie. D'autres industriels se sont
mis à recueillir le babata. Dès que la colo-
nie - -un chemin de fer, nul doute
que l'exploitation de ses forêts ne progresse
rapidement et ne l'enrichisse. Om affirme
que la Guyane pourrait fournir 70 espèces
de bois d'ébénisterie et 160 de bois de cons-
truction.
Nous manquons de données précises pour
indiquer le rendement que serait susceptible
de fournir l'ensemble de œ beau domaine.
Quelques constatations isolées permettent
cependant d'établir à ce sujet des présomp-
tions qui resteront très au-dessous de la
vérité.
A Madagascar, le rendement forestier è
l'hectare parait être de 7 à 8 mètres cubes
de bois de chauffage et de un mètre cube
de bois d'œuvre.
Les renseignements sont beaucoup moins
favorables pour l'Afrique Occidentale. Un
hectare de forêt rationnellement exploité
ne donnerait en un an, qu'un demi-mètre
de bois d'œuvre et pareille quantité de bois
de chauffage ; et un hectare de Brousse-
forêt. qu'un décistère de bois d'oeuvre et
un demi-stère de bois de feu. ?
En ne prenant que ces derniers chiffres,
en établissant une moyenne entre le rende-
ment de la Forêt et celui de la Brousse-
forêt, et en les étendant à l'ensemble du do-
maine forestier, nous en arrivons à con-
clure que la forêt, coloniale pourrait rendre,
à l'année 41.700.000 mètres cubes de bois
d'oeuvre et 65.500.000 mètres cubes de bois
de feu.
Sans doute ces chiffres ne sont même pas
approximatifs ; ils n'ont que la valeur d'une
indication Hypothétique ; mais ils corres-
pondent à un minimum, car nous avons
pris comme base la production de' notre
colonie La moins favorisée. Aussi peuvent.
ils donner une idée de l'importance que
pourrait acquérir cet élément de notre do
maine colonial s'il devenait possible de s*
procurer pratiquement la main-d'oeuvre né-
cessaire et de créer des voies de communi.
cations en nombre suffisant.
La production forestière doit donc ngurc?
en bonne pte.ee parmi les richesses que no
tre Empire d'Outre-Mer met à la disposition
de la France.
Celle-ci a-t-elle fait le nécessaire pour as-
surer cette exploitation ? Sans doute, dans
la plupart des colonies possédant des ter-
rains* boisés tant soit peu importants, der
réglementations minutieuses sont interve-
nues pour en assurer la conservation. ; mais
le plus souvent, les mesures prises n'ont été
ni suffisamment prévoyantes, ni appro-
priées aux circonstances ; et, presque par-
tout, le besoin se fait sentir de les rema-
rier en tenant compte des indications faur-
nies par l'expérience.
Peut-être aussi la mise en pratique du
système des autorisa tions et des conces-
sions n'a-t-elle pas permis à l'Etat ou aux
colonies elles-mêmes de tirer de ce domaine
toute l'utilité qu'il eût pu procurer.
Il convient donc d'émettre le vœu que les
administrations locales et les administra-
tions centrales fassent, le nécessaire
empêcher de se produire ailleurs ce rpri pour
■dvenu à la Martinique, qui se trouve sans
forêts et sans bois, ou bien encore au Da-
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