Titre : L'Avenir du Tarn : journal de l'Union républicaine ["puis" journal de la République réformatrice]...
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Auteur : République réformatrice. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Castres)
Date d'édition : 1898-03-23
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32708776z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 23 mars 1898 23 mars 1898
Description : 1898/03/23 (A19,FASC5653). 1898/03/23 (A19,FASC5653).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG81 Collection numérique : BIPFPIG81
Description : Collection numérique : BIPFPIG81 Collection numérique : BIPFPIG81
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53520023b
Source : Archives départementales du Tarn, PER 203
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/08/2023
Oix-Xenvi«*m* année. — s* 50^5
Le l\° 5 eent.
Ilercredi 23 Mars 1898
JOURNAL DE LA RÉPUBLIQUE RÉFORMATRICE
paraissant tous les jours le lundi excepté
\ ! ■! S V i' ; : ri »m '[ »rs
Tarn et départ, liraitro'p t fr.
: os autres départements. 6 —
Les abonnements partent du 1er et du 15 de chaque mois.
stx \tots
i fr.
I . —
UN AN
1G fr.
22 —
Rédaction et Administration
BUREAUX: PLACE PÉLISSON 12, A CASTRES
Imprimerie V?a VERDSIL.
/ Annonces légales. . la ligne. 20 cent.
INSERTIONS Réclames .... » 50 «
f Annonces .... » 40 «
A Paris, les annonces sont reçues dans toutes les Agences de
publicité, — à Castres, au bureau du journal.
Les insertions et les abonnements sont payables davance.
~2ssas«as«sfi
<',iwirtïw le 23 Mars S"-»9 3
k Pain dans Fêlai social
Lh télégraphe vous a annoncé que le
parquet de la cour d'Amiens vient de
faire appel du jugement rendu par le
tribunal de Château Thierry, dans
l'affaire désormais célèbre du « pain
volé par une mère indigente »
Il ne m'appartient pas de revenir
sur ce jugement, si vigoureusement
soutenu par l'opinion publique. Mais je
profiterai de l'occasion pour renseigner
vos lecteurs sur le rôle du Pain dans
l'état social. 11 n'es! pas de question
plus importante, et il faut espérer que,
au concours de tous les honnêtes
'émis, de lous les hommes de coeur, Je
tous les véritables républicains, la ques-
tioo se résoudra par la gratuité absolue
du pain en faveur des masses popu
laires.
!,« pain dans l'antiquité
Ou ait que le pain, celte denrée
primordiale, la plus nécessaire de
toutes à l'existence de l'homme,
remonte à la plus haute antiquité. Des
érudits prétendent même que la fabri¬
cation au pain aurait élé inventée par
les Chinois, vers l'an 1998 avant notre
ère, sous le règne de l'empereur Ching-
.Noung, successeur de Foin.
L'agriculture chinoise, l'une des
plus riches du monde, a toujours été
grande productrice de froment. De la
Chine, l'usage du pain passa dans
l'Inde, puis en Egypte. Quoique les
Grecs aient excellé dans l'art de la
boulangerie, ainsi qu'on peut le voir eu
lisant Aristophane, les Romains sem¬
blent les avoir dépassés. Dès l'an 170
avant notre ère, les boulangers de
Home formaient une puissante corpo¬
ration. Les Satires et les Epitres
d'Horace abondent en détails culinai
res, qui ne laissent aucun douje sur
=—
PEU1LLETON DE L'AVENIR DU TARN
- 28 —
LES DRAMES DE MOSCOU
STEPANN
LE NIHILISTE
PAR
Paul VERNIER
—»o3o«—
XlV
Pris au piège
Boris reprit lentement, voyant qu il se re¬
fermait dans un mutisme obilioé.
— Pour que vous ne croyez pas à une nou¬
velle surprise, regardez I
E', poussant le- deux battants de 'a porte
de sa chambre, il s'effaça démasquant l'inté¬
rieur tie la pièce voisiDe.
Livide, décomposé, Stepanu vit sa maîtres¬
se étendue sur une chaise longue, ses pauvres
l'immense rôle joué par le pain chez
les Romains, Un bas-relief antique,
représentant le « tombeau d'un bou¬
langer » indique que, depuis, les pro¬
cédés de fabrication n'ont pas varié.
Enfin, détail typique, le pain à Rome
était gratuit pour la plèbe.
Lé pain gratuit
Le doute, à ce point de vue, n'est
pas permis un =eui instant. Il n'y a
qu'à consulter les historiens latins :
Tacite, Tite Live et Suétone, entre
autres, pour se convaincre que l'anti¬
quité avait consacré la gratuité du
pain. Les nombreuses distributions de
froment faites, deux fois par an, par
les consuls et les empereurs ne sont
par autre chose que l'application du
principe de la gratuité. Néron lui même
n'osa se dérober à cet usage.
11 va sans dire que la « gratuité » du
froment n'existait pas pour les riches.
Quant â la fortune des boulangers, elle
! était le résultat de deux éléments : la
fabrication du pain de luxe pour les
classes riches, la fabrication du pain
de la plèbe. Cette dernière ne coûtait
aux plébéiens qu'une somme insigni¬
fiante.
En outre des deux distributions
régulières de blé faites chaque année,
le peuple romain jouissait parfois de_
distributions supplémentaires. C'est
ainsi que César, en posant ses candida¬
tures à l'édilité. puis au consulat, les
fit précéder de distributions de blé. Le
jour des funérailles de César en vertu
d'une clause de sou testament, Mare-
Antoine ordonna aussi une autre dis
tributiou.
Notez qu'à Athènes, le principe de
la gratuité du blé existait aussi. Com¬
ment donc, à la fin du dix neuvième
siècle, hésiterait-on à ressusciter une
aussi philanthropique tradition !
Les pe iscui'i el ï:
paisi
L'an dernier, un certain nombre de
bon esprits, d'hommes de pensée et de
philosophie, lancèrent l'idée du pain
c.-nîuswr.-ï.u:
gratuit. Deux poètes, MM. Victor
Rarrucaud et Clovis Hugues, se firent
les ardents propagateurs de cette
généreuse idée.
Victor Hugo a imposé la question à
l'attention de tous les esprits. Le pain
volé par Jenan Valjean, dans les
Misérables, le pain volé par Claude
Gueux indiquaient à la société quel
devoir sacré elle a à accomplir. Le
jugement de Château-Thierry nous
rappelle, hélas ! que la société n'a pas
encore rempli sa tâche.
poigQ9is blvUiS par des cordes, sa bouche
Comprimât) par uu inoucho r do soie.
La porte se referma.
Doux gros es larmes coulèrent le loug des
joues du malheureux.
Euliu il balbutia d'une voix sourde :
— Que voulez-vous de moi ?
Albert s'était levé at était allé jusqu'à l'aoti-
chambre.
Quaud il revint, il dit simplement.
— Je viens de donner ordre de desserrer
les liens de cette pauvre femme.
Slepao lui adressa uu regard rempli de gra¬
titude et murmura :
— Merci, parlez je vous écoule.
Bons tira a lui une petite table où il déposa
an eoorier, du papier et une plume, s'assit et
débuta aiasi.
— De la Sincérité des aveux dépend sa li¬
berté, à ellle, ne t'oubliez I,.. Quand à vous,
il n'y a pas, malheureusement, d'illusion â
vous faire. Votre déclinée c'est pas dans nos
mains ; vous appartenez à la justice... Vous
voyez que nous ne cherchons aucun dé- ;
tours.
— Vous avez raison, dit le nihiliste, maître i
de lai. Je sais ce qui m'attend, la Sibérie, la
po'ence ou La fusillade. Je fais bon marché de
ma vie.
— C'est la dégration, l'infamie qui vous
font peur ? interrompit Albert, plus pâle que
StepanD.
— Faire peur n'est pas le mot, reprit oelui-
ci...
Chambre des députés
Séance du 49 Mars 1898
La séance est ouverte â 2 heures
sous la présidence de M. Brisson.
Le procès verbal de la dernière séan¬
ce est lu el adopté.
M. René Goblet combat les conclu¬
sions de la commission qui déclare qui
n'y a pas lieu de passer à la discussion
des articles de sa proposition. Il est
nécessaire que chacun prenne sa res¬
ponsabilité . « Très bien ! à gauche».
Le scrutin de liste a toujours été con¬
sidéré par les républicains comme le
scrutin politique par excellence. Il a
fait l'Assemblée de 1896, celle de 1871
-AT. Thiere^Jib^Jules Ferry qui plus tard
devait être l'adversaire ïïr snTri»^
[-liste, avaient volé pour ce mode de
scrutin avec tous les républicains. Gam
beita le faisait voter en 1881, et le Sé
nat le repoussait à une majorité de 43
voix , en 1882 une nouvelle tentative
échouait; en 1883, le scrutin de liste
fut rétabli après une longue discussion
par 402 voix contre 90 à la Chambre et
et celle fois le vota de la Chambre était
ratifié par le Sénat. Si M. Waldeck-
Rousseau, le rapporteur d'alors, appar
tenait encore à la Chambre, l'orateur
espère qu'il l'aurait en ce moment
comme auxiliaire. « Très bien l Très
bien ! à gauche. »
Dans son rapport, M. Charles Ferry
dit que rien ne justifie un nouveau
— Qui vous répugnent, alors ?
— Oui.
— Eû I bien je prends sur moi de vous les
éviter.
Et, répondant à la muette question de ses
interlocuteurs.
= Ce soin me regarde, répondit-il fer¬
mement
Nikniue fit un signe qui pouvait passer
pour uu mouvement d'indifférence et d'éton-
nement à la fois et continua :
— Ce n'est ni le lieu qî l'heure de discuter
vus opiuions ; ce qu'il nous faut, ce sont des
faits positifs. A quel titre est le conseiller
Rouanne dans votre association.
Stupéfait de cette question à brûle-pour-
poiut, Slepano demeura uu instant interloqué,
bouche béaute, et se décida pourtant à balbu¬
tier :
— Je ne sais ce que vous voulez dire.
Boris haussa les épaules, se leva et dit
d'uu fou cassant : . —
— Je vois qu'il est inutile d'insister davan¬
tage. Anna va être remise à la palice, qui
s'en ara6Ugera... C'est vous qui l'aurez
voulu.
— Attendez I s'écria le misérable épou¬
vanté, attendez I... Je... je vais tout vous
dire.
Il était vaincu.
L voyait que ses ennemis seraient sans
pitié.
Il ne leur en voulait pas ; il eût fait pis lui-
mêmé.
Il voyait cette femme, en qui il avait mis
changement du système actuel, l'ora
teur estime qne l'état actuel des esprits
rend au contraire indispensable le
rétablissement du scrutin de liste. Les
vices du scrutin d'arrondissement sont
connus, ils permettent la candidature
officielle, cette candidature officielle
dont on ne parlait plus depuis le 16
mai. Dans certains départements, les
préfets ont convoqué les instituteurs,
les institutrices et même les facteurs et
les cantonniers. Pourquoi, si ce n'est
pour leur donner des instructions élec¬
torales? « Applaudissements sur divers
bancs à ganche »
Quant à la corruption. Cambetta l'a
flétrie en l'appelant la gangrène de Tar_
gent . Et cependant on n'a vu se pro¬
duire tant de candidatures dans les.
quelles l'argent joue le rôle principal.
« Très bien ! Très bien ! sur les mêmes
bancs» Le suffrage universel résistera à
ces manœuvres . La première expérien¬
ce du scrutin de liste dit on a été |mal-
heureuse, elle a amené 200 monarchis¬
tes en 1895, mais tout le monde sait
que si le pays a envoyé à la Chambre
200 monarchistes, ça n'a pas été certes
pour rétablir la monarchie mais pour
prolester contre l'expédition du Tonkin
qui avait été mal conduite et perfide¬
ment exploitée.
M. le président du conseil prétend
scrutin d'arrondissement esr
ue le
toïïraTreFrfÉrttoMJhlaX la manifestation
des grands courants diapinion ; c'est
une erreur: il y a un besoin ,imperieux
de modifier la situation actuelle. M.
le rapporteur, lui, craint les courants
dangereux.
Or, il vaut encore mieux avoir à.lut -
ter contre un courant dangereux que
de constater l'absence de tout courant.
Tout est à faire dans la République, il
faut modifier la Constitution orléaniste
qui nous régit, modifier noire organi¬
sation fiscale, administrative et judiciai¬
re, il faut la décentralisation.
Comment tenter un essai de
décentralisation avec une Chambre
issue du scrutin d'arrondissement ? —
toute sa vie, tout sou espoir, tout soo bonheur,
bousculée, rudoyee, insultée, par une horde
brutale de cosaques, de geôliers.
Il lui voyait jeter uue maigre et sale pitan¬
ce dans un ooin de prison nue et sombre.
Il se la représentaitexposée nuit et jour aux
regards curieux et lascifs d'espions de bas
étage.
Puis, c'étaient des interrogatoires sans fin
qui la torturaient.
Pais, on la jetait dans un vulgaire chariot,
mal abritée contre le froid par une maigre
couverture déchirée ; el elle allait doucement
par les roules, brisée, meurtrie à chaque ca¬
hot, aveuglée par la neige, raidie par la bise
glacée.
De là, on la poussait dans un wagon à bes¬
tiaux, mêlée à uns foule hideuse, grouillante,
vociférante, â moitié morte de fatigue et de
dégoût.
Eosuile, pendant de longs jours et d'inter¬
minables nuits, elle se retrouvait juchée sur
sur un mauvais traineau, emportée, toujours
tout droit, dans une plaiue blanche, noie sans
fin, n'ayant autour d'elle que le uéaut de nei¬
ge, ignorant ce qu'on allait faire d'elle, car
mines, fabriques et enceintes fortifiées sont
autant d'établissements, personne ne l'ignore,
qni n'existent que sur le papier et dans l'ima¬
gination.
Et il lui laisserait subir un pareil supplice
quand il pouvait le lui éviter !.
Ah ! il faisait bon marché de ses serments,
de ses complices, et de toutes ses convic¬
tions.
Le l\° 5 eent.
Ilercredi 23 Mars 1898
JOURNAL DE LA RÉPUBLIQUE RÉFORMATRICE
paraissant tous les jours le lundi excepté
\ ! ■! S V i' ; : ri »m '[ »rs
Tarn et départ, liraitro'p t fr.
: os autres départements. 6 —
Les abonnements partent du 1er et du 15 de chaque mois.
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I . —
UN AN
1G fr.
22 —
Rédaction et Administration
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<',iwirtïw le 23 Mars S"-»9 3
k Pain dans Fêlai social
Lh télégraphe vous a annoncé que le
parquet de la cour d'Amiens vient de
faire appel du jugement rendu par le
tribunal de Château Thierry, dans
l'affaire désormais célèbre du « pain
volé par une mère indigente »
Il ne m'appartient pas de revenir
sur ce jugement, si vigoureusement
soutenu par l'opinion publique. Mais je
profiterai de l'occasion pour renseigner
vos lecteurs sur le rôle du Pain dans
l'état social. 11 n'es! pas de question
plus importante, et il faut espérer que,
au concours de tous les honnêtes
'émis, de lous les hommes de coeur, Je
tous les véritables républicains, la ques-
tioo se résoudra par la gratuité absolue
du pain en faveur des masses popu
laires.
!,« pain dans l'antiquité
Ou ait que le pain, celte denrée
primordiale, la plus nécessaire de
toutes à l'existence de l'homme,
remonte à la plus haute antiquité. Des
érudits prétendent même que la fabri¬
cation au pain aurait élé inventée par
les Chinois, vers l'an 1998 avant notre
ère, sous le règne de l'empereur Ching-
.Noung, successeur de Foin.
L'agriculture chinoise, l'une des
plus riches du monde, a toujours été
grande productrice de froment. De la
Chine, l'usage du pain passa dans
l'Inde, puis en Egypte. Quoique les
Grecs aient excellé dans l'art de la
boulangerie, ainsi qu'on peut le voir eu
lisant Aristophane, les Romains sem¬
blent les avoir dépassés. Dès l'an 170
avant notre ère, les boulangers de
Home formaient une puissante corpo¬
ration. Les Satires et les Epitres
d'Horace abondent en détails culinai
res, qui ne laissent aucun douje sur
=—
PEU1LLETON DE L'AVENIR DU TARN
- 28 —
LES DRAMES DE MOSCOU
STEPANN
LE NIHILISTE
PAR
Paul VERNIER
—»o3o«—
XlV
Pris au piège
Boris reprit lentement, voyant qu il se re¬
fermait dans un mutisme obilioé.
— Pour que vous ne croyez pas à une nou¬
velle surprise, regardez I
E', poussant le- deux battants de 'a porte
de sa chambre, il s'effaça démasquant l'inté¬
rieur tie la pièce voisiDe.
Livide, décomposé, Stepanu vit sa maîtres¬
se étendue sur une chaise longue, ses pauvres
l'immense rôle joué par le pain chez
les Romains, Un bas-relief antique,
représentant le « tombeau d'un bou¬
langer » indique que, depuis, les pro¬
cédés de fabrication n'ont pas varié.
Enfin, détail typique, le pain à Rome
était gratuit pour la plèbe.
Lé pain gratuit
Le doute, à ce point de vue, n'est
pas permis un =eui instant. Il n'y a
qu'à consulter les historiens latins :
Tacite, Tite Live et Suétone, entre
autres, pour se convaincre que l'anti¬
quité avait consacré la gratuité du
pain. Les nombreuses distributions de
froment faites, deux fois par an, par
les consuls et les empereurs ne sont
par autre chose que l'application du
principe de la gratuité. Néron lui même
n'osa se dérober à cet usage.
11 va sans dire que la « gratuité » du
froment n'existait pas pour les riches.
Quant â la fortune des boulangers, elle
! était le résultat de deux éléments : la
fabrication du pain de luxe pour les
classes riches, la fabrication du pain
de la plèbe. Cette dernière ne coûtait
aux plébéiens qu'une somme insigni¬
fiante.
En outre des deux distributions
régulières de blé faites chaque année,
le peuple romain jouissait parfois de_
distributions supplémentaires. C'est
ainsi que César, en posant ses candida¬
tures à l'édilité. puis au consulat, les
fit précéder de distributions de blé. Le
jour des funérailles de César en vertu
d'une clause de sou testament, Mare-
Antoine ordonna aussi une autre dis
tributiou.
Notez qu'à Athènes, le principe de
la gratuité du blé existait aussi. Com¬
ment donc, à la fin du dix neuvième
siècle, hésiterait-on à ressusciter une
aussi philanthropique tradition !
Les pe iscui'i el ï:
paisi
L'an dernier, un certain nombre de
bon esprits, d'hommes de pensée et de
philosophie, lancèrent l'idée du pain
c.-nîuswr.-ï.u:
gratuit. Deux poètes, MM. Victor
Rarrucaud et Clovis Hugues, se firent
les ardents propagateurs de cette
généreuse idée.
Victor Hugo a imposé la question à
l'attention de tous les esprits. Le pain
volé par Jenan Valjean, dans les
Misérables, le pain volé par Claude
Gueux indiquaient à la société quel
devoir sacré elle a à accomplir. Le
jugement de Château-Thierry nous
rappelle, hélas ! que la société n'a pas
encore rempli sa tâche.
poigQ9is blvUiS par des cordes, sa bouche
Comprimât) par uu inoucho r do soie.
La porte se referma.
Doux gros es larmes coulèrent le loug des
joues du malheureux.
Euliu il balbutia d'une voix sourde :
— Que voulez-vous de moi ?
Albert s'était levé at était allé jusqu'à l'aoti-
chambre.
Quaud il revint, il dit simplement.
— Je viens de donner ordre de desserrer
les liens de cette pauvre femme.
Slepao lui adressa uu regard rempli de gra¬
titude et murmura :
— Merci, parlez je vous écoule.
Bons tira a lui une petite table où il déposa
an eoorier, du papier et une plume, s'assit et
débuta aiasi.
— De la Sincérité des aveux dépend sa li¬
berté, à ellle, ne t'oubliez I,.. Quand à vous,
il n'y a pas, malheureusement, d'illusion â
vous faire. Votre déclinée c'est pas dans nos
mains ; vous appartenez à la justice... Vous
voyez que nous ne cherchons aucun dé- ;
tours.
— Vous avez raison, dit le nihiliste, maître i
de lai. Je sais ce qui m'attend, la Sibérie, la
po'ence ou La fusillade. Je fais bon marché de
ma vie.
— C'est la dégration, l'infamie qui vous
font peur ? interrompit Albert, plus pâle que
StepanD.
— Faire peur n'est pas le mot, reprit oelui-
ci...
Chambre des députés
Séance du 49 Mars 1898
La séance est ouverte â 2 heures
sous la présidence de M. Brisson.
Le procès verbal de la dernière séan¬
ce est lu el adopté.
M. René Goblet combat les conclu¬
sions de la commission qui déclare qui
n'y a pas lieu de passer à la discussion
des articles de sa proposition. Il est
nécessaire que chacun prenne sa res¬
ponsabilité . « Très bien ! à gauche».
Le scrutin de liste a toujours été con¬
sidéré par les républicains comme le
scrutin politique par excellence. Il a
fait l'Assemblée de 1896, celle de 1871
-AT. Thiere^Jib^Jules Ferry qui plus tard
devait être l'adversaire ïïr snTri»^
[-liste, avaient volé pour ce mode de
scrutin avec tous les républicains. Gam
beita le faisait voter en 1881, et le Sé
nat le repoussait à une majorité de 43
voix , en 1882 une nouvelle tentative
échouait; en 1883, le scrutin de liste
fut rétabli après une longue discussion
par 402 voix contre 90 à la Chambre et
et celle fois le vota de la Chambre était
ratifié par le Sénat. Si M. Waldeck-
Rousseau, le rapporteur d'alors, appar
tenait encore à la Chambre, l'orateur
espère qu'il l'aurait en ce moment
comme auxiliaire. « Très bien l Très
bien ! à gauche. »
Dans son rapport, M. Charles Ferry
dit que rien ne justifie un nouveau
— Qui vous répugnent, alors ?
— Oui.
— Eû I bien je prends sur moi de vous les
éviter.
Et, répondant à la muette question de ses
interlocuteurs.
= Ce soin me regarde, répondit-il fer¬
mement
Nikniue fit un signe qui pouvait passer
pour uu mouvement d'indifférence et d'éton-
nement à la fois et continua :
— Ce n'est ni le lieu qî l'heure de discuter
vus opiuions ; ce qu'il nous faut, ce sont des
faits positifs. A quel titre est le conseiller
Rouanne dans votre association.
Stupéfait de cette question à brûle-pour-
poiut, Slepano demeura uu instant interloqué,
bouche béaute, et se décida pourtant à balbu¬
tier :
— Je ne sais ce que vous voulez dire.
Boris haussa les épaules, se leva et dit
d'uu fou cassant : . —
— Je vois qu'il est inutile d'insister davan¬
tage. Anna va être remise à la palice, qui
s'en ara6Ugera... C'est vous qui l'aurez
voulu.
— Attendez I s'écria le misérable épou¬
vanté, attendez I... Je... je vais tout vous
dire.
Il était vaincu.
L voyait que ses ennemis seraient sans
pitié.
Il ne leur en voulait pas ; il eût fait pis lui-
mêmé.
Il voyait cette femme, en qui il avait mis
changement du système actuel, l'ora
teur estime qne l'état actuel des esprits
rend au contraire indispensable le
rétablissement du scrutin de liste. Les
vices du scrutin d'arrondissement sont
connus, ils permettent la candidature
officielle, cette candidature officielle
dont on ne parlait plus depuis le 16
mai. Dans certains départements, les
préfets ont convoqué les instituteurs,
les institutrices et même les facteurs et
les cantonniers. Pourquoi, si ce n'est
pour leur donner des instructions élec¬
torales? « Applaudissements sur divers
bancs à ganche »
Quant à la corruption. Cambetta l'a
flétrie en l'appelant la gangrène de Tar_
gent . Et cependant on n'a vu se pro¬
duire tant de candidatures dans les.
quelles l'argent joue le rôle principal.
« Très bien ! Très bien ! sur les mêmes
bancs» Le suffrage universel résistera à
ces manœuvres . La première expérien¬
ce du scrutin de liste dit on a été |mal-
heureuse, elle a amené 200 monarchis¬
tes en 1895, mais tout le monde sait
que si le pays a envoyé à la Chambre
200 monarchistes, ça n'a pas été certes
pour rétablir la monarchie mais pour
prolester contre l'expédition du Tonkin
qui avait été mal conduite et perfide¬
ment exploitée.
M. le président du conseil prétend
scrutin d'arrondissement esr
ue le
toïïraTreFrfÉrttoMJhlaX la manifestation
des grands courants diapinion ; c'est
une erreur: il y a un besoin ,imperieux
de modifier la situation actuelle. M.
le rapporteur, lui, craint les courants
dangereux.
Or, il vaut encore mieux avoir à.lut -
ter contre un courant dangereux que
de constater l'absence de tout courant.
Tout est à faire dans la République, il
faut modifier la Constitution orléaniste
qui nous régit, modifier noire organi¬
sation fiscale, administrative et judiciai¬
re, il faut la décentralisation.
Comment tenter un essai de
décentralisation avec une Chambre
issue du scrutin d'arrondissement ? —
toute sa vie, tout sou espoir, tout soo bonheur,
bousculée, rudoyee, insultée, par une horde
brutale de cosaques, de geôliers.
Il lui voyait jeter uue maigre et sale pitan¬
ce dans un ooin de prison nue et sombre.
Il se la représentaitexposée nuit et jour aux
regards curieux et lascifs d'espions de bas
étage.
Puis, c'étaient des interrogatoires sans fin
qui la torturaient.
Pais, on la jetait dans un vulgaire chariot,
mal abritée contre le froid par une maigre
couverture déchirée ; el elle allait doucement
par les roules, brisée, meurtrie à chaque ca¬
hot, aveuglée par la neige, raidie par la bise
glacée.
De là, on la poussait dans un wagon à bes¬
tiaux, mêlée à uns foule hideuse, grouillante,
vociférante, â moitié morte de fatigue et de
dégoût.
Eosuile, pendant de longs jours et d'inter¬
minables nuits, elle se retrouvait juchée sur
sur un mauvais traineau, emportée, toujours
tout droit, dans une plaiue blanche, noie sans
fin, n'ayant autour d'elle que le uéaut de nei¬
ge, ignorant ce qu'on allait faire d'elle, car
mines, fabriques et enceintes fortifiées sont
autant d'établissements, personne ne l'ignore,
qni n'existent que sur le papier et dans l'ima¬
gination.
Et il lui laisserait subir un pareil supplice
quand il pouvait le lui éviter !.
Ah ! il faisait bon marché de ses serments,
de ses complices, et de toutes ses convic¬
tions.
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