Titre : L'Avenir du Tarn : journal de l'Union républicaine ["puis" journal de la République réformatrice]...
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Auteur : République réformatrice. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Castres)
Date d'édition : 1898-02-19
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32708776z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 19 février 1898 19 février 1898
Description : 1898/02/19 (A19,FASC5620). 1898/02/19 (A19,FASC5620).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG81 Collection numérique : BIPFPIG81
Description : Collection numérique : BIPFPIG81 Collection numérique : BIPFPIG81
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53519468t
Source : Archives départementales du Tarn, PER 203
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/08/2023
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Le ' 5"
(TUTTI ff
« «' OIS
mail III Février î Hï H
■'■n&'&r-
JOURNAL DE LA RÉPUBLIQUE RÉFORMATRICE
PARAISSAIT TOUS LES AOCJKS LE LUA'Dl EXCEPTE
i\ors vf.>rs
Tarn et départ, limitrop 4 fr. 3 fr. 16 fr.
I es autres départements. 6 — 1. — 22 —•
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Rédaction et Administration
BUREAUX: PLACE PÉLISSON 12, A CASTRES
Imprimerie Vv0 VERDBIL.
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I
Annonces légales. . la ligne. 20 cent.
Réclames .... » 50 «
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Castre»
le I S Février ISO®
tas Japonaises
Les Etats européens ne sont pas les
seuls qui connaissent les embarras fi¬
nanciers, la lourdeur des impôts et
l'aggravation des charges budgélaires
causée par l'excessif développement
des travaux publics et les dépenses mi¬
litaires.
Le Japon est en train, à l'heure ac¬
tuelle de marcher sur les traces de
l'Europe, et, en fait de déficits, s'il n'y
prend garde, comme en fait de rêves
de mégalomanie, il n'aura bientôt plus
rien à faire, s'il ne s'arrête sur cette
voie, pour rendre des points à l'Italie
elle- même
Les charges de l'Etat, jusqu'en 1895
n'ont guère d'passé 80 ou 90 millions
de yen.
Le yen a une valeur nominale de
5fr. 30 et ur.e valeur réelle deâfr. 72.
Depuis la guerre, il s'est produit,
dans cet empire, le même phénomène
que nous avons vu se produire en Al¬
lemagne en 1870. Malgré les indemni¬
tés consenties parle vaincu, Ica budgets
se sont élevés aussitôt à des hauteurs
lout à fait disproportionnées avec le
passé ; à 200 millions de yen pour
1896, et à près de 2S0 millions de yen
pour 1897
S'arrêtera-1 on maintenant en si bon
chemin, ou plutôt le temps est il pro
che, au contraire, où le budget japo¬
nais n'aura plus grand chose à envier
ux formidables comptes par lequel se
' olde le régime de la paix armée dans
^sa vieille Europe-
■ •
Le peuple japonais commence à se
poser celte question sérieusement, et
l'on constate déjà dans l'opinion publi
que un mouvement de recul très pro¬
noncé contre les projets grandioses des
FEUILLETON DE L'AVENIR DU TARN
- 3 —
LES DRAMES DE MOSCOU
SÏEPANN
LE NIHILISTE
PAR
Paul VBRNIBR
—
II
Albert s'occupe «Se c5»«scs qui ne le
regardent pas
— Je ne soupçonne pas ; j'affirme. Jugez-
en.
Lorsqu'Aibert eut terminé le récit de l'épi¬
sode dont il avait été le témoin inconscient la
nui; précédenle, il ajouta :
— Admettrez-vous maiolenaut qua mon
alliance que mon concours he sout pas à dé¬
daigner.
gouvernants et les conséquences fisca
les qui s'en suivent.
Les contribuables , il faut en conve
nir, n'ont pas tout à l'ail tort de se
plaindre et de maudire quelque peu
ces raffinements de civilisation dont on
prétend les gratifier depuis la guerre,
et qui se traduisent surtout par eux par
de nouvelles et lourdes charges fisca¬
les.
Certes, il est glorieux quand on a
vaincu la Chine de pouvoir penser que
l'on est la première puissance militaire
de l'Extrême Orient, el que l'on a le
droit maintenant de parler de pair à
pair aux nations d'Europe.
Mais la réalisation de ces visées am¬
bitieuses ne va pas toute seule. Elle
demande, entre autres choses, beau
coup de temps el beaucou p d'argent.
De ce dernier notamment , le peuple
japonais trouve décidément qu'on lui
demande trop.
Il voit d'un très mauvais œil cette
évolution vers la civilisation occidenta¬
le dont le résultat pour lui le plus tan
gible a été jusqu'ici un renchérissement
sensible de la vie.
s •
Et cependant comment faire, si l'on
no veut poo îoluutaoi aux vieille» iirt»-
ditions d'isolement.
Le Japon, prétendant désormais au
litre de grande puissance , a résolument
rompu avec son rôle modeste du
passé.
Il s'attaque à tout à la fois ; il veut
tout faire ce qui doit accroître son
prestige et augmenter sa force.
Ce sont les chemins de fer qu'il s'a
gil d'achever au plus lôt, à cause de
leur importance stratégique et économi¬
que ; ce sont les compagnies de navi-
vigalion qu'il convient de subvention¬
ner pour les engager à établir des
services réguliers avec l'Europe, l'Amé¬
rique et l'Auslralie ; c'est l'agriculture
c'est l'industrie , c'éstle commerce qui
eux aussi, demandent à être énergique-
— Noo, certes, j'accepte au coolraire de
grand cœur.
— Certains de ne pas être soupçonnée, elle
ne se tiendra pas en garde contre moi, encore
moins que contre vous. J'ai le pressentiment
que nous rencoutrerous ; ce sera à moi de
jouer serré.
— t C'est égal, j'ai c iinme un frisson ré¬
trospectif en songeant à son air sinistre et dé¬
cidé, et surtout au joli petit poignard qui
avait de si gracieux miroitements. Si vous
avez été mystifié, j'ai failli être tué...
Moi aussi je me souviendrai. Votre main,
Bons.
— La voici.
— Bravo ! Le traité est signé. Il ne nous
reste plus qu'A arrêter les bases de notre plan
de campagne, avant de commencer la chasse
aux nihilistes. Quittez votre air renfroené, et
fumez un de ces cigares qui, ma foi, sont ex¬
cellents.
A sa sortie du débarcadère, Anna, qui n'a¬
vait aucune mail» ni valise à réclamer, s'était
immédiatement précipitée vers le perron ex¬
térieur.
Un homme, paraissant âgé de trente-trois
à trentercinq ans, vê'u avec une certaine élé¬
gance, qui, depuis de longues heures, arpen¬
tait fiévreusement la salle d'attenie, en mâ¬
chonnant un cigare, s'avança vivement à sa
renconire, lui offrit le bras, et l'entraîna j
vers un traioeau de maître, sans lui dire -
un mot,
ment soutenus ; ce sont surtout, enfin,
les armements qu'il faut étendre.
Et cependant, le prix des objets de
première nécessité augmente avec le
poids des impôts; le développement
industriel accroît les besoins; les salai
res ouvriers s'élèvent , mais ce dernier
point n'est pas à dédaigner pour nous.
Car d'autant est diminué le danger
delà concurrence dont nous menaçait
le bas prix de la main d'œuvre, et de
cette conquête .économique de l'Occi¬
dent par l'Extrême Orient que l'on
considérait comme l'une des îormes du
péril jaune.
[Petit Méridional.) G. COLLINE.
Le Procès Zola
Hier, le colonel Picquart
entendu dans l'affaire Zoia.
Picquart arrive
a été
à la
— Avez-vous
in extenso des
lu le
débats
Le colonel
barre.
M. Labori.
compte rendu
d'hier?
R. — Parfaitement.
D. — Voulez-vous dire ce que vous
P-"-q/j1/ rtp la nrrayifA rl.i rl,, nn r..i
signalé dans le bordereau ?
R. — Je ne parlerais pas de cela si
le général de Pellieux n'en avait pas
parlé avant moi ; mais, puisque nous
sommes ici devant la justice, je vais
parler dans l'intérêt de la justice. Je
supplie instamment qu'o.n n'interprète
pas mal ce que je vais dire.
Sur cette question du bordereau je
crois être suffisamment qualifié pour
vous donner mon opinion. Sur l'im¬
portance des faits qui s'y trouvent
mentionnés, je crois pouvoir dire tout
de suite qu'on a exagéré l'importance
des faits qui y sont relatés.
Le témoin, analysant à son tour le
document, se demendesi le comman
dant Eslérhazy a pu avoir les rensei¬
gnements qu'il contient.
Le cheval partit rapide comme une flè¬
che.
— Eh bien ? demaDda-t-il seulement
alors...
— C'est fait.
— Bravo ! la note ?
— Je j'ai.. Je te racooterai tout plus tard.
Vite chez Rouminé I
— Mais tu dois être fatiguée I
— Je tombe de lassitude et d'inanition.
C'est égal courons au plus pressé.
ViDgt minutes n'étaient pas écoulées que
tous deux se trouvaient dans un salon riche¬
ment roeub'é, au rez-de-chaussée de la mai¬
son ArseDtieff dans la Voznesenky (en Russie
on désigne les maisons par le Qom de leur
propriétaire).
Assis derrière une table surchargée de bro¬
chures, de volumes, de journaux, un vieillard
a longue blanche, sec, maigre, nerveux, en¬
veloppé d'une longue robe de chambre en fla¬
nelle bleue, lisait attentivement, à l'aide de
son monocle, une sorte de billet froissé,
arraché, que Boris eût bien facilement re¬
connu.
An bout de quelques secondes d'examen,
releva la tête, fixa attentivement la jeune fem
me d»ns les yeux et demanda d'une voix
sourde, cù perçait un iretfibtemeDt de co¬
lère :
— Il De s'est speiçu de rien ?
— Da rieD.
— Tu en es sûre 1
— J'en répobds.
Le vieillard écrivit à la hâte quelques mots
Le président. — C'est précisément!
la question.
Le colonel Picquart. — Je dis : oui.
M. Estérhazy est allé deux fois à l'école
à feu et une troisième fois il s'est rendu
au camp de Chàlons à ses frais. J'ai
pris des renseignements sur le comman¬
dant Estérhazy, auprès d'un officier,
qui m'a dit : « 11 m'a demandé un jour
si je connaissais quelque chose sur la
mobilisation de l'artillerie ». Que
voulait-il faire de ce renseignement ?
Je ne dis pas que M. Eslérhazy ait
écrit le bordereau. Mais je dis seule¬
ment qu'il a pu le faire, étant suffisam¬
ment renseigné sur les notes qui s'y
trouvent.
Le colonel Picquart se dit prêt à
fournir des explications sur les troupes
de couverture, mais alors il demandera
à la cour, le buis clos pendant quelques
minutes.
M . Labori. — Qu'en pense la cour ?
Le président. — Nous verrons lout à
l'heure.
Le colonel Picquart. — Une personne
que j'ai interrogée m'a dit : « Estérhazy
a toujours fait copier les documents
chez lui. De plus, il était major el il
avait un secrétaire avec lui. J'ai eu, un
moment. l'nsnnir Hpi trnn
borde resu qu éïq u e en osé c
qui me prouve
qu'Estérha/y n'est pas l'auleur du
bordereau. J'ai eu cet espoir, quand
j'ai vu celte note où il devait partir en
manœuvre. Je me demandai comment
il pouvait se faire qu'un major partît
en manœuvre, à cette époque du
printemps. On sait qu'il n'y a que' les
chefs de bataillon, et non pas les majors
qui vont aux manœuvres. Je me suis
procuré le rapport du 74° régiment de
ligne de 1894. A cette époque, il y était
inscrit : « Estérhazy prendra part aux
manœuvres. »
Le colonel Picquart analyse le
bordereau, il maintient qu'Estérhazy
était un homme, par ses démarches, à
connaître les faits signalés dans le
bordereau.
qu'il mit sous enveloppe -, il sonna ; un valet
eulra, auquel il parla à l'oreille. Le domesti¬
que disparut.
Roumine, puisque nous savons son nom, re¬
prit d'un ton uo peu moins dur :
— Soit ! mais il ne va pas tarder à remar¬
quer cette soustraction insolite. Ce damné Ba-
rinotf, que l'enfer engloutisse, ne s'est peut-
être pas contenté de lui confier cet écrit ; il
est à craindre qu'il ne lui en ait expliqué
le contenu de vive voix... Vous devinez la
suite.
— Tout est perdu, alors ? s'écria le cavalier
d'Anna en blêmissant.
— Non StepaDii, non ; cous pourrions être
compromis tout au plus ; aussi s'agit-t-il de
gaguer seulement de vitesse cet ésourneau de
Boris qui a le tort de se charger de messages
dangereux, et à qui son zèle pourrait bien
jouer un mauvais tour.
— Vous avez raison, et je Vais...
— Reste traoquille ; c'est fait : j'ai envoyé
prévenir le comité qui siège justement en ce
moment. A lui de faire disparaître au plus tôt
les documents compromettants.
« Pour notre piojet. le voilà impossible, il
n'y faut plus penser. L'éveil est donné, ou ne
tardera pas à l'être ici. Ce qui me surprend,
c'est qu» Barinoff ait été si bien mis au cou¬
rant à Paris. N importa ! nous saurons inévi¬
tablement la vOrué tôt où lard, que ce soit
négligence ou trahison d'un de nos frères de
là bas. Le principal était de parer le coup ter-
I ribie, bien terrible, écoutez ce que ce mandjt
écrivait ;
Le ' 5"
(TUTTI ff
« «' OIS
mail III Février î Hï H
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JOURNAL DE LA RÉPUBLIQUE RÉFORMATRICE
PARAISSAIT TOUS LES AOCJKS LE LUA'Dl EXCEPTE
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Castre»
le I S Février ISO®
tas Japonaises
Les Etats européens ne sont pas les
seuls qui connaissent les embarras fi¬
nanciers, la lourdeur des impôts et
l'aggravation des charges budgélaires
causée par l'excessif développement
des travaux publics et les dépenses mi¬
litaires.
Le Japon est en train, à l'heure ac¬
tuelle de marcher sur les traces de
l'Europe, et, en fait de déficits, s'il n'y
prend garde, comme en fait de rêves
de mégalomanie, il n'aura bientôt plus
rien à faire, s'il ne s'arrête sur cette
voie, pour rendre des points à l'Italie
elle- même
Les charges de l'Etat, jusqu'en 1895
n'ont guère d'passé 80 ou 90 millions
de yen.
Le yen a une valeur nominale de
5fr. 30 et ur.e valeur réelle deâfr. 72.
Depuis la guerre, il s'est produit,
dans cet empire, le même phénomène
que nous avons vu se produire en Al¬
lemagne en 1870. Malgré les indemni¬
tés consenties parle vaincu, Ica budgets
se sont élevés aussitôt à des hauteurs
lout à fait disproportionnées avec le
passé ; à 200 millions de yen pour
1896, et à près de 2S0 millions de yen
pour 1897
S'arrêtera-1 on maintenant en si bon
chemin, ou plutôt le temps est il pro
che, au contraire, où le budget japo¬
nais n'aura plus grand chose à envier
ux formidables comptes par lequel se
' olde le régime de la paix armée dans
^sa vieille Europe-
■ •
Le peuple japonais commence à se
poser celte question sérieusement, et
l'on constate déjà dans l'opinion publi
que un mouvement de recul très pro¬
noncé contre les projets grandioses des
FEUILLETON DE L'AVENIR DU TARN
- 3 —
LES DRAMES DE MOSCOU
SÏEPANN
LE NIHILISTE
PAR
Paul VBRNIBR
—
II
Albert s'occupe «Se c5»«scs qui ne le
regardent pas
— Je ne soupçonne pas ; j'affirme. Jugez-
en.
Lorsqu'Aibert eut terminé le récit de l'épi¬
sode dont il avait été le témoin inconscient la
nui; précédenle, il ajouta :
— Admettrez-vous maiolenaut qua mon
alliance que mon concours he sout pas à dé¬
daigner.
gouvernants et les conséquences fisca
les qui s'en suivent.
Les contribuables , il faut en conve
nir, n'ont pas tout à l'ail tort de se
plaindre et de maudire quelque peu
ces raffinements de civilisation dont on
prétend les gratifier depuis la guerre,
et qui se traduisent surtout par eux par
de nouvelles et lourdes charges fisca¬
les.
Certes, il est glorieux quand on a
vaincu la Chine de pouvoir penser que
l'on est la première puissance militaire
de l'Extrême Orient, el que l'on a le
droit maintenant de parler de pair à
pair aux nations d'Europe.
Mais la réalisation de ces visées am¬
bitieuses ne va pas toute seule. Elle
demande, entre autres choses, beau
coup de temps el beaucou p d'argent.
De ce dernier notamment , le peuple
japonais trouve décidément qu'on lui
demande trop.
Il voit d'un très mauvais œil cette
évolution vers la civilisation occidenta¬
le dont le résultat pour lui le plus tan
gible a été jusqu'ici un renchérissement
sensible de la vie.
s •
Et cependant comment faire, si l'on
no veut poo îoluutaoi aux vieille» iirt»-
ditions d'isolement.
Le Japon, prétendant désormais au
litre de grande puissance , a résolument
rompu avec son rôle modeste du
passé.
Il s'attaque à tout à la fois ; il veut
tout faire ce qui doit accroître son
prestige et augmenter sa force.
Ce sont les chemins de fer qu'il s'a
gil d'achever au plus lôt, à cause de
leur importance stratégique et économi¬
que ; ce sont les compagnies de navi-
vigalion qu'il convient de subvention¬
ner pour les engager à établir des
services réguliers avec l'Europe, l'Amé¬
rique et l'Auslralie ; c'est l'agriculture
c'est l'industrie , c'éstle commerce qui
eux aussi, demandent à être énergique-
— Noo, certes, j'accepte au coolraire de
grand cœur.
— Certains de ne pas être soupçonnée, elle
ne se tiendra pas en garde contre moi, encore
moins que contre vous. J'ai le pressentiment
que nous rencoutrerous ; ce sera à moi de
jouer serré.
— t C'est égal, j'ai c iinme un frisson ré¬
trospectif en songeant à son air sinistre et dé¬
cidé, et surtout au joli petit poignard qui
avait de si gracieux miroitements. Si vous
avez été mystifié, j'ai failli être tué...
Moi aussi je me souviendrai. Votre main,
Bons.
— La voici.
— Bravo ! Le traité est signé. Il ne nous
reste plus qu'A arrêter les bases de notre plan
de campagne, avant de commencer la chasse
aux nihilistes. Quittez votre air renfroené, et
fumez un de ces cigares qui, ma foi, sont ex¬
cellents.
A sa sortie du débarcadère, Anna, qui n'a¬
vait aucune mail» ni valise à réclamer, s'était
immédiatement précipitée vers le perron ex¬
térieur.
Un homme, paraissant âgé de trente-trois
à trentercinq ans, vê'u avec une certaine élé¬
gance, qui, depuis de longues heures, arpen¬
tait fiévreusement la salle d'attenie, en mâ¬
chonnant un cigare, s'avança vivement à sa
renconire, lui offrit le bras, et l'entraîna j
vers un traioeau de maître, sans lui dire -
un mot,
ment soutenus ; ce sont surtout, enfin,
les armements qu'il faut étendre.
Et cependant, le prix des objets de
première nécessité augmente avec le
poids des impôts; le développement
industriel accroît les besoins; les salai
res ouvriers s'élèvent , mais ce dernier
point n'est pas à dédaigner pour nous.
Car d'autant est diminué le danger
delà concurrence dont nous menaçait
le bas prix de la main d'œuvre, et de
cette conquête .économique de l'Occi¬
dent par l'Extrême Orient que l'on
considérait comme l'une des îormes du
péril jaune.
[Petit Méridional.) G. COLLINE.
Le Procès Zola
Hier, le colonel Picquart
entendu dans l'affaire Zoia.
Picquart arrive
a été
à la
— Avez-vous
in extenso des
lu le
débats
Le colonel
barre.
M. Labori.
compte rendu
d'hier?
R. — Parfaitement.
D. — Voulez-vous dire ce que vous
P-"-q/j1/ rtp la nrrayifA rl.i rl,, nn r..i
signalé dans le bordereau ?
R. — Je ne parlerais pas de cela si
le général de Pellieux n'en avait pas
parlé avant moi ; mais, puisque nous
sommes ici devant la justice, je vais
parler dans l'intérêt de la justice. Je
supplie instamment qu'o.n n'interprète
pas mal ce que je vais dire.
Sur cette question du bordereau je
crois être suffisamment qualifié pour
vous donner mon opinion. Sur l'im¬
portance des faits qui s'y trouvent
mentionnés, je crois pouvoir dire tout
de suite qu'on a exagéré l'importance
des faits qui y sont relatés.
Le témoin, analysant à son tour le
document, se demendesi le comman
dant Eslérhazy a pu avoir les rensei¬
gnements qu'il contient.
Le cheval partit rapide comme une flè¬
che.
— Eh bien ? demaDda-t-il seulement
alors...
— C'est fait.
— Bravo ! la note ?
— Je j'ai.. Je te racooterai tout plus tard.
Vite chez Rouminé I
— Mais tu dois être fatiguée I
— Je tombe de lassitude et d'inanition.
C'est égal courons au plus pressé.
ViDgt minutes n'étaient pas écoulées que
tous deux se trouvaient dans un salon riche¬
ment roeub'é, au rez-de-chaussée de la mai¬
son ArseDtieff dans la Voznesenky (en Russie
on désigne les maisons par le Qom de leur
propriétaire).
Assis derrière une table surchargée de bro¬
chures, de volumes, de journaux, un vieillard
a longue blanche, sec, maigre, nerveux, en¬
veloppé d'une longue robe de chambre en fla¬
nelle bleue, lisait attentivement, à l'aide de
son monocle, une sorte de billet froissé,
arraché, que Boris eût bien facilement re¬
connu.
An bout de quelques secondes d'examen,
releva la tête, fixa attentivement la jeune fem
me d»ns les yeux et demanda d'une voix
sourde, cù perçait un iretfibtemeDt de co¬
lère :
— Il De s'est speiçu de rien ?
— Da rieD.
— Tu en es sûre 1
— J'en répobds.
Le vieillard écrivit à la hâte quelques mots
Le président. — C'est précisément!
la question.
Le colonel Picquart. — Je dis : oui.
M. Estérhazy est allé deux fois à l'école
à feu et une troisième fois il s'est rendu
au camp de Chàlons à ses frais. J'ai
pris des renseignements sur le comman¬
dant Estérhazy, auprès d'un officier,
qui m'a dit : « 11 m'a demandé un jour
si je connaissais quelque chose sur la
mobilisation de l'artillerie ». Que
voulait-il faire de ce renseignement ?
Je ne dis pas que M. Eslérhazy ait
écrit le bordereau. Mais je dis seule¬
ment qu'il a pu le faire, étant suffisam¬
ment renseigné sur les notes qui s'y
trouvent.
Le colonel Picquart se dit prêt à
fournir des explications sur les troupes
de couverture, mais alors il demandera
à la cour, le buis clos pendant quelques
minutes.
M . Labori. — Qu'en pense la cour ?
Le président. — Nous verrons lout à
l'heure.
Le colonel Picquart. — Une personne
que j'ai interrogée m'a dit : « Estérhazy
a toujours fait copier les documents
chez lui. De plus, il était major el il
avait un secrétaire avec lui. J'ai eu, un
moment. l'nsnnir Hpi trnn
borde resu qu éïq u e en osé c
qui me prouve
qu'Estérha/y n'est pas l'auleur du
bordereau. J'ai eu cet espoir, quand
j'ai vu celte note où il devait partir en
manœuvre. Je me demandai comment
il pouvait se faire qu'un major partît
en manœuvre, à cette époque du
printemps. On sait qu'il n'y a que' les
chefs de bataillon, et non pas les majors
qui vont aux manœuvres. Je me suis
procuré le rapport du 74° régiment de
ligne de 1894. A cette époque, il y était
inscrit : « Estérhazy prendra part aux
manœuvres. »
Le colonel Picquart analyse le
bordereau, il maintient qu'Estérhazy
était un homme, par ses démarches, à
connaître les faits signalés dans le
bordereau.
qu'il mit sous enveloppe -, il sonna ; un valet
eulra, auquel il parla à l'oreille. Le domesti¬
que disparut.
Roumine, puisque nous savons son nom, re¬
prit d'un ton uo peu moins dur :
— Soit ! mais il ne va pas tarder à remar¬
quer cette soustraction insolite. Ce damné Ba-
rinotf, que l'enfer engloutisse, ne s'est peut-
être pas contenté de lui confier cet écrit ; il
est à craindre qu'il ne lui en ait expliqué
le contenu de vive voix... Vous devinez la
suite.
— Tout est perdu, alors ? s'écria le cavalier
d'Anna en blêmissant.
— Non StepaDii, non ; cous pourrions être
compromis tout au plus ; aussi s'agit-t-il de
gaguer seulement de vitesse cet ésourneau de
Boris qui a le tort de se charger de messages
dangereux, et à qui son zèle pourrait bien
jouer un mauvais tour.
— Vous avez raison, et je Vais...
— Reste traoquille ; c'est fait : j'ai envoyé
prévenir le comité qui siège justement en ce
moment. A lui de faire disparaître au plus tôt
les documents compromettants.
« Pour notre piojet. le voilà impossible, il
n'y faut plus penser. L'éveil est donné, ou ne
tardera pas à l'être ici. Ce qui me surprend,
c'est qu» Barinoff ait été si bien mis au cou¬
rant à Paris. N importa ! nous saurons inévi¬
tablement la vOrué tôt où lard, que ce soit
négligence ou trahison d'un de nos frères de
là bas. Le principal était de parer le coup ter-
I ribie, bien terrible, écoutez ce que ce mandjt
écrivait ;
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