Titre : L'Avenir du Tarn : journal de l'Union républicaine ["puis" journal de la République réformatrice]...
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Auteur : République réformatrice. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Castres)
Date d'édition : 1898-01-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32708776z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 26 janvier 1898 26 janvier 1898
Description : 1898/01/26 (A19,FASC5608). 1898/01/26 (A19,FASC5608).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG81 Collection numérique : BIPFPIG81
Description : Collection numérique : BIPFPIG81 Collection numérique : BIPFPIG81
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53524897n
Source : Archives départementales du Tarn, PER 203
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/08/2023
Dix-Xeuviùme année. — 5 $08
Le \° ô cent.
Mercredi 26 Janvier i 808
JOURNAL DE LA RÉPUBLIQUE RÉFORMATRICE
PARAISSANT TOUS LES JOURS LE LUNDI EXCEPTÉ
) I I ! .1 3 ^ l' S : trois mois six mois on an
Tarn et départ, limitrop. 4 fr. 3 fr. 16 fr.
l es autres départements. 6— 11 22 —
Les abonnements partent du 1er et du 15 de chaque mois.
Rédaction et Administration
BUREAUX: PLACE PÉLISSON 12, A CASTRES
Imprimerie V*e VERDEIL.
INSERTIONS
Annonces légales.
Réclames .
Annonces .
la ligne. 20 cent.
» 50 »
» 40 «
A Paris, les annonces sont reçues dans toutes les Agences de
publicité, — à Castres, au bureau du journal.
Les insertions et les abonnements sont payables davance.
Castrea le 35 Janvier I8S8
Le Pape innocent
Dans la| discussion du budget des
cultes, un dépote anticlérical, M. Aie
xandre Bérard. a eu l'extrême Jaudace
de dénoncer l'ingérence du Pape dans
la publique intérieure de la France.
11 fallait s'attendre à une réfutation
en règle de la part du ministère. Elle
n'a pas manqué. M. Méline est monlé
sui ses grands chevaux , il a dit son
fait, â l'honorable député de l'Ain, el à
tous ces vieux républicains, réfractai -
res à la mode actuelle, qui ^'imaginent
encore naïvement que le «cléricalisme,
c'est l'ennemi. »
Le cléricalisme 1 est ce qu'il existe
encore sous le régime de la Bépublique
transcendante que nous avons la joie
d'admirer... tt dû subir ?
Et si vous éprouvez quelque doute à
ce sujet, s'il vous semble que le clergé
s'occupe beaucoup trop des affaires
publiques, qu'il fait une propagande
électorale en faveur des candidats du
Pape, que les congrégations s'abstien¬
nent à ne pas payer les droits d'accrois
semenj que les fabriques se refusent,
le plus possible, à montrer leurs comp
tes à qui de droit, que les lois scolaires
sont menacées, rassurez vous, tranqui-
lisez-vous.
C'est une illusion dont M. Méline
vous guérira.
Comment d'ailleurs, résister àjlune
argumentation aussi simple que l'argu
mentation, de M. le Président du
Conseil ?
Ah, ce n'est pas lui qui s'embarrasse
de trouver des preuves et de fournir
des documents. Il affirme, et cela doit
suffire . Qui oserait douter dg la parole
d'un homme qui n'a jamais 'fait partie
de la Commune de Paris, et qui obtient
chaque jour un vpte de confiance de la
Chambre des députés ?
FEUILLETON DE L'A VENIR DU TARN
— 17 —
PAR
Paul Mahalin
—»o3o«—
PREMIERE PARTIE
LA RECHERCHE DE L'INCONNU
VII
Les passe-ports
— Meshuy 1 c'est que vous n'aviez pas la
conscience chargée. Aussi avoz-vous surnagé.
Ua crime sur la oooscieoce, c'est quasiment
une pierre au cou ; il n'y a rien de pareil
pour vous tirer au fond.
En
ce
moment le maréchal des lo-
g's Ffageolet rentra, ia mine assez pe-
C udn.
Et si la parole du protégé des ralliés
el du dispensateur des grâces éleclora-
rales vous parait sujette à caution, il
vous donnera, en outre, celle du
pape.
Comme, en effet, M. Bérard avait
accusé celui ci de se mêler un peu plus
que de raison des affaires de la France
M. Méline a sorti de son portefeuille
une déclaration faile à notre ambassa
deur â Borne par je ne sais quel cardi¬
nal de la curie romaine, parlant au
nom de Léon XIII.
De cette déclaration, il résulte que
tout ce qui a été dit à ce sujet est abso
lument faux, que le Pape se lient dans
une réserve complète, qu'il ne transmet
aux évêques que des instructions sur le
dogme, qu'il se garde, comme du feu
de l'enfer, d'envoyer en France des
missionnaires aussi occultes que politi
ques, et qa'i) faut être inspiré par l'es
prit le plus diabolique pour voir dans
ces encycliques autre chose que des
conseil et des enseignements relatifs à
la religion. Parbleu 1 II ferait beau
voir que la cour de Borne fût assez
naïve pour se dénoncer, elle-même et
quelesrcués diplomates du \atican
fussent assez simples pouravouer qu'ils
complotent contre la Bépublique.
Toute révérence gardée, il n'est pas
d'endroit au monde où l'on connaisse
mieux et où l'on suive plus exactement
la fameuse recommandation d'Avinain:
« N'avouez jamais I»
Et c'est sur cette autorité que le mi¬
nistère et son chef s'appuient pour nier
l'ingérence du clergé dans notre politi¬
que, vanter l'indépendance du gouver
nement et proclamer que jamais le
cléricalisme n'a été moins dangereux,
moins agressif, moias vivant que de
nos jours I
Cet unique témoignage, témoignage
d'un complice, d'un compère, si vous
craignez que le premier terme soit trop
dur, anrait été inacceptable devant
n'importe quel tribunal.
Devant la majorité de la Chambre il
a paru tout naturel et tout à fait pro
— Eh bien ? s'iDfortna le capitaine et cette
femme.
— Hélas ! mon supérieur, disparue éva¬
nouie, évaporée, eu laissant tout son étalage
sur le pavé. Les camarades et moi, nous
avons battu en vain le champ de foire et les
auberges.
— Hé ? ci-devant marquis, fil Beaupoil avec
• ironie, en connais-tu beaucoup de ces négo-
çiaotes en plein vent qui abandounent leur
marchandises pour le plaisir de glisser entra
les doigts de la gendarmerie ?
Valleroy haussa les épaules.
— Est-ce que je suis responsable de la fuite
de cette femme ?
— En attendant insista le capitaine, tu vas
venir l'en expliquer avec moi à la mai¬
rie.
— A la mairie ? est-ce que mon passeport
n'est pas en règle ? Est-ce que je n'ai pas sa¬
tisfait ce qu'exige la loi.
— C'est possible. Mais ça ne sufiit pas
As-tu à Montereau quelqu'un qui réponde de
toi ?
— Je vous répète que je suis né à l'étran¬
ger, que la révolutiou m'y a surpris, et que
j'ai mis pour la première fois le pied dans ce
pays lors de ma radiation de la liste des émi¬
grés, il y un mois.
Je n'y puis donc connaître personne sauf
l'aucien intendant du château de Valleroy, et
le notaire de Sens, qui a examiné mes titres
de propriété..
— qq fera venir le nolaiïe el l'intendant...
banl, et i' «Officiel » nous apprend
qu'il a été accueilli par des salves nour¬
ries d'applaudissements.
Etant donné l'état moral de cette
| majorité, ce n'est nullement étonnant,
i Ce qui est étonnant, c'est que M Méli¬
ne ait cru devoir recourir à ce procédé
Qu'avait-il besoin de faire appel au
Pape pour démontrer que le Pape ne
s'occupe pas plus de nos futures élec¬
tions que de ce qui se passe dans la
lune ?
C'est là une manœuvre bien inutile .
Le président du conseil connaît ce¬
pendant assez ses députés du centre,
ses pseudo républicains, ses déserteurs
du radicalisme, ses ralliés et ses droi
tiers, pour savoir qu'il n'a qu'à vouloir
pour qu'ils le suivent où il plaira d'al¬
ler, et de les mener . Que lui deman-
de-t-on un sourire.
A droite, la suspension des rigueurs
surtout des rigueurs fisancières contre
les excès de langage des curés et les
révoltes fiscales des congrégations.
Au centre de fermes instructions,
des ordres formels donnés aux préfets,
aux sous-préfets; aux juges de paix,
aux percepteurs, aux gardes champê¬
tres, aux instituteurs, et des prières
insinuantes d'intervention adressées
aux évêques et aux curés, pour que
tous ces gens là soutiennent efficace¬
ment les candidatures agréables.
Moyennant quoi l'on cherche à être
agréable sans mesure, sans restriction,
à tout prix, au prix des engagements
les plus précis d'anlan, au prix de
l'honneur et de la conscience politi¬
que.
Et voilà comme quoi le gouverne
ment est bien bon de discuter avec des
députés d'opposition, puisque, quoi
qu'il dise ou qu'il fasse, il est assuré
de sa majorité, de son maintien au»
pouvoir et des clefs des urnes.
Et l'on verra tout ce qui restera de
tout cela, quand la France aura par¬
lé.
[Petit Méridional),
PANGLOSS.
Pour le moiueQt dépêchons. La municipalité
nous réclame.
— Vous m'arrêtez.
— Pas précisément. Je te consigna
jusqu'à ce que je sois certain de ton iden¬
tité. Flageolet, je t'autorise à offrir le bras à
monsieur.
Le maréchal des logis fit un pas. Mais m-de¬
moiselle de Noyau se plaça entre lui et le
gentilhomme. Comme tous les assistants, la
jeune fille avait suivi cette scène avec an in¬
térêt qui se doublait chez elle d'uu sentiment
indéfinissable d'anxiété et d'émotiou. Son
teint s'était animé ; ses yeux brillaient d une
flamme fière.
— N'approchez pas, dit—al le au sous offi¬
cier en protégeant le marquis par un geste de
dignité.
Puis iûterpellaut le capitaine d'un ton sé¬
rieux et décidé.
— Je connais monsieur ajoula-t-elle ei je
réponds de lui.
Il y eut une sorte de brouhaha de surprise
parmi les auditeurs. Vaudrillan c'était pas le
moins étonné de cet incident. Mais dans les
circonstances les plus exorbitantes, l'ancien
! agent savait ga'der le masque du vidame Go-
! be-mouche.
i Chrisiiaoe pouuuivit avec noblesse :
■ — M. de Valleroy a exposé héroïquement
sa vie pour sauver la mienne ; c'est un vrai
gentilhomme. Il ne saurait donc y avor
rien de commun entre lui et le malfaiteur
avec lequel on semble ici prendre à tâche de
le confondre. (
Chambre des Députés
Séance du 24 Janvier J898
La séance est ouverte à 2 heures sous
la présidence de M.Brisson.
Le président annonce la mort et fait
l'éloge funèbre de M. André Beille,
député du Tarn.
M. Jaurès demande la continuation
de l'interpellation interrompue samedi
dernier ; cette continuation est décidée
sans discussion.
Nous devons avant tout la clarté au
pays ; assez de déclarations générales,
je demande des réponses précises sur
trois points : le premier est relatif au
procès intenté à M. Zola, le gouverne
ment eut, à cet égard, l'attitude la plus
ambiguë ; il e dit que ces poursuites
étaient motivées par le souci de faire
respecter l'honneur de l'armée ; or.
samedi M. Méline a dit que l'honneur
des états majors el des généraux est
au dessus de toute attaqué ; eb bien I
alors il n'en est pas de même pour les
conseils de guerre ? Il faut couvrir
l'honneur de certains autres ? (Applau¬
dissements à gauche.)
On nous a dit aussi que l'honneur
des généraux est au-dessus du jury,
c'est à dire de la conscience nationale
organisée ; or, le jury peut, et on l'a
vu déjà, avoir à statuer même sur
l'honneur du président de la Bépubli¬
que. Quel formidable régime d'immu¬
nité rêvez-vous pour ces généraux, que
vous mettez ainsi au-dessus de toutes
les lois? (Applaudissements à gauche.)
On nous dit aussi qu'on compte
interdire de déposer à certains officiers
cités comme témoins dans le procès
Zola. Une telle parole de justice est
impossible : il faut aller franchement
devant le jury pour arriver à la pleine
vérité, à cette pleine vérité qui s'impo¬
se quoi qu'on fasse.
J'arrive au second point : je tiens à
déclarer, avant de l'aborder, que si
j'avais sur le fond du procès actuel une
certitude, quelle qu'elle fût, je la
désigua le marquis à Vaudril-
que! danger
El
au :
— Mon oncle, vous savez à
terrible j'ai failli succomber, il y a deax
jours, au Carrousel, je vous présente mou
sauveur.
Vaudrillau tendit avec effusioa ses deux
raaius à Hector.
— Est il possible ? Monsieur, je vous suis
tout acquis.
— Capitaine, coolinua mademoiselle de
Noyau avec un air de couv.cliou qui ia ren¬
dait plus belle eucoro, capitaine, vous devez
être bon juge eu matière de courage.
— C-rtes, citoyenne, je le crois maugréa
d'uu ton maussade le vieux soldat, tout
déféré de celle intervention inattendue.
— Eh biempeosez-vous qu'uu homme qui
brave la mort pour conserver l'exuienca d'une
créaluaequi lui est complètement étrangère ;
pausez-vous, dis-js, que cet hoinme mérite
d'être en butlu a je ne sais quel soupçon ridi¬
cule et odieux ? J'ai affirme que M. 'le Valle¬
roy est honoêie et vaillant ; je le répète et je
répéterai hautement devaût qui de droit, si
la parole que je vous engage as vous semblait
point, par hasard, une garantie suffi-
saule,
— Tout cela est bel el bon, repiil Beau poil
de plus en plus bourru.,Tu caut onues ce jaa-
D6 cadet, c'est bien ; mais qui te cautionnera,
loi et ton oucle.
— Le premier consul, répondit Vaudril¬
lau ,
Le \° ô cent.
Mercredi 26 Janvier i 808
JOURNAL DE LA RÉPUBLIQUE RÉFORMATRICE
PARAISSANT TOUS LES JOURS LE LUNDI EXCEPTÉ
) I I ! .1 3 ^ l' S : trois mois six mois on an
Tarn et départ, limitrop. 4 fr. 3 fr. 16 fr.
l es autres départements. 6— 11 22 —
Les abonnements partent du 1er et du 15 de chaque mois.
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» 50 »
» 40 «
A Paris, les annonces sont reçues dans toutes les Agences de
publicité, — à Castres, au bureau du journal.
Les insertions et les abonnements sont payables davance.
Castrea le 35 Janvier I8S8
Le Pape innocent
Dans la| discussion du budget des
cultes, un dépote anticlérical, M. Aie
xandre Bérard. a eu l'extrême Jaudace
de dénoncer l'ingérence du Pape dans
la publique intérieure de la France.
11 fallait s'attendre à une réfutation
en règle de la part du ministère. Elle
n'a pas manqué. M. Méline est monlé
sui ses grands chevaux , il a dit son
fait, â l'honorable député de l'Ain, el à
tous ces vieux républicains, réfractai -
res à la mode actuelle, qui ^'imaginent
encore naïvement que le «cléricalisme,
c'est l'ennemi. »
Le cléricalisme 1 est ce qu'il existe
encore sous le régime de la Bépublique
transcendante que nous avons la joie
d'admirer... tt dû subir ?
Et si vous éprouvez quelque doute à
ce sujet, s'il vous semble que le clergé
s'occupe beaucoup trop des affaires
publiques, qu'il fait une propagande
électorale en faveur des candidats du
Pape, que les congrégations s'abstien¬
nent à ne pas payer les droits d'accrois
semenj que les fabriques se refusent,
le plus possible, à montrer leurs comp
tes à qui de droit, que les lois scolaires
sont menacées, rassurez vous, tranqui-
lisez-vous.
C'est une illusion dont M. Méline
vous guérira.
Comment d'ailleurs, résister àjlune
argumentation aussi simple que l'argu
mentation, de M. le Président du
Conseil ?
Ah, ce n'est pas lui qui s'embarrasse
de trouver des preuves et de fournir
des documents. Il affirme, et cela doit
suffire . Qui oserait douter dg la parole
d'un homme qui n'a jamais 'fait partie
de la Commune de Paris, et qui obtient
chaque jour un vpte de confiance de la
Chambre des députés ?
FEUILLETON DE L'A VENIR DU TARN
— 17 —
PAR
Paul Mahalin
—»o3o«—
PREMIERE PARTIE
LA RECHERCHE DE L'INCONNU
VII
Les passe-ports
— Meshuy 1 c'est que vous n'aviez pas la
conscience chargée. Aussi avoz-vous surnagé.
Ua crime sur la oooscieoce, c'est quasiment
une pierre au cou ; il n'y a rien de pareil
pour vous tirer au fond.
En
ce
moment le maréchal des lo-
g's Ffageolet rentra, ia mine assez pe-
C udn.
Et si la parole du protégé des ralliés
el du dispensateur des grâces éleclora-
rales vous parait sujette à caution, il
vous donnera, en outre, celle du
pape.
Comme, en effet, M. Bérard avait
accusé celui ci de se mêler un peu plus
que de raison des affaires de la France
M. Méline a sorti de son portefeuille
une déclaration faile à notre ambassa
deur â Borne par je ne sais quel cardi¬
nal de la curie romaine, parlant au
nom de Léon XIII.
De cette déclaration, il résulte que
tout ce qui a été dit à ce sujet est abso
lument faux, que le Pape se lient dans
une réserve complète, qu'il ne transmet
aux évêques que des instructions sur le
dogme, qu'il se garde, comme du feu
de l'enfer, d'envoyer en France des
missionnaires aussi occultes que politi
ques, et qa'i) faut être inspiré par l'es
prit le plus diabolique pour voir dans
ces encycliques autre chose que des
conseil et des enseignements relatifs à
la religion. Parbleu 1 II ferait beau
voir que la cour de Borne fût assez
naïve pour se dénoncer, elle-même et
quelesrcués diplomates du \atican
fussent assez simples pouravouer qu'ils
complotent contre la Bépublique.
Toute révérence gardée, il n'est pas
d'endroit au monde où l'on connaisse
mieux et où l'on suive plus exactement
la fameuse recommandation d'Avinain:
« N'avouez jamais I»
Et c'est sur cette autorité que le mi¬
nistère et son chef s'appuient pour nier
l'ingérence du clergé dans notre politi¬
que, vanter l'indépendance du gouver
nement et proclamer que jamais le
cléricalisme n'a été moins dangereux,
moins agressif, moias vivant que de
nos jours I
Cet unique témoignage, témoignage
d'un complice, d'un compère, si vous
craignez que le premier terme soit trop
dur, anrait été inacceptable devant
n'importe quel tribunal.
Devant la majorité de la Chambre il
a paru tout naturel et tout à fait pro
— Eh bien ? s'iDfortna le capitaine et cette
femme.
— Hélas ! mon supérieur, disparue éva¬
nouie, évaporée, eu laissant tout son étalage
sur le pavé. Les camarades et moi, nous
avons battu en vain le champ de foire et les
auberges.
— Hé ? ci-devant marquis, fil Beaupoil avec
• ironie, en connais-tu beaucoup de ces négo-
çiaotes en plein vent qui abandounent leur
marchandises pour le plaisir de glisser entra
les doigts de la gendarmerie ?
Valleroy haussa les épaules.
— Est-ce que je suis responsable de la fuite
de cette femme ?
— En attendant insista le capitaine, tu vas
venir l'en expliquer avec moi à la mai¬
rie.
— A la mairie ? est-ce que mon passeport
n'est pas en règle ? Est-ce que je n'ai pas sa¬
tisfait ce qu'exige la loi.
— C'est possible. Mais ça ne sufiit pas
As-tu à Montereau quelqu'un qui réponde de
toi ?
— Je vous répète que je suis né à l'étran¬
ger, que la révolutiou m'y a surpris, et que
j'ai mis pour la première fois le pied dans ce
pays lors de ma radiation de la liste des émi¬
grés, il y un mois.
Je n'y puis donc connaître personne sauf
l'aucien intendant du château de Valleroy, et
le notaire de Sens, qui a examiné mes titres
de propriété..
— qq fera venir le nolaiïe el l'intendant...
banl, et i' «Officiel » nous apprend
qu'il a été accueilli par des salves nour¬
ries d'applaudissements.
Etant donné l'état moral de cette
| majorité, ce n'est nullement étonnant,
i Ce qui est étonnant, c'est que M Méli¬
ne ait cru devoir recourir à ce procédé
Qu'avait-il besoin de faire appel au
Pape pour démontrer que le Pape ne
s'occupe pas plus de nos futures élec¬
tions que de ce qui se passe dans la
lune ?
C'est là une manœuvre bien inutile .
Le président du conseil connaît ce¬
pendant assez ses députés du centre,
ses pseudo républicains, ses déserteurs
du radicalisme, ses ralliés et ses droi
tiers, pour savoir qu'il n'a qu'à vouloir
pour qu'ils le suivent où il plaira d'al¬
ler, et de les mener . Que lui deman-
de-t-on un sourire.
A droite, la suspension des rigueurs
surtout des rigueurs fisancières contre
les excès de langage des curés et les
révoltes fiscales des congrégations.
Au centre de fermes instructions,
des ordres formels donnés aux préfets,
aux sous-préfets; aux juges de paix,
aux percepteurs, aux gardes champê¬
tres, aux instituteurs, et des prières
insinuantes d'intervention adressées
aux évêques et aux curés, pour que
tous ces gens là soutiennent efficace¬
ment les candidatures agréables.
Moyennant quoi l'on cherche à être
agréable sans mesure, sans restriction,
à tout prix, au prix des engagements
les plus précis d'anlan, au prix de
l'honneur et de la conscience politi¬
que.
Et voilà comme quoi le gouverne
ment est bien bon de discuter avec des
députés d'opposition, puisque, quoi
qu'il dise ou qu'il fasse, il est assuré
de sa majorité, de son maintien au»
pouvoir et des clefs des urnes.
Et l'on verra tout ce qui restera de
tout cela, quand la France aura par¬
lé.
[Petit Méridional),
PANGLOSS.
Pour le moiueQt dépêchons. La municipalité
nous réclame.
— Vous m'arrêtez.
— Pas précisément. Je te consigna
jusqu'à ce que je sois certain de ton iden¬
tité. Flageolet, je t'autorise à offrir le bras à
monsieur.
Le maréchal des logis fit un pas. Mais m-de¬
moiselle de Noyau se plaça entre lui et le
gentilhomme. Comme tous les assistants, la
jeune fille avait suivi cette scène avec an in¬
térêt qui se doublait chez elle d'uu sentiment
indéfinissable d'anxiété et d'émotiou. Son
teint s'était animé ; ses yeux brillaient d une
flamme fière.
— N'approchez pas, dit—al le au sous offi¬
cier en protégeant le marquis par un geste de
dignité.
Puis iûterpellaut le capitaine d'un ton sé¬
rieux et décidé.
— Je connais monsieur ajoula-t-elle ei je
réponds de lui.
Il y eut une sorte de brouhaha de surprise
parmi les auditeurs. Vaudrillan c'était pas le
moins étonné de cet incident. Mais dans les
circonstances les plus exorbitantes, l'ancien
! agent savait ga'der le masque du vidame Go-
! be-mouche.
i Chrisiiaoe pouuuivit avec noblesse :
■ — M. de Valleroy a exposé héroïquement
sa vie pour sauver la mienne ; c'est un vrai
gentilhomme. Il ne saurait donc y avor
rien de commun entre lui et le malfaiteur
avec lequel on semble ici prendre à tâche de
le confondre. (
Chambre des Députés
Séance du 24 Janvier J898
La séance est ouverte à 2 heures sous
la présidence de M.Brisson.
Le président annonce la mort et fait
l'éloge funèbre de M. André Beille,
député du Tarn.
M. Jaurès demande la continuation
de l'interpellation interrompue samedi
dernier ; cette continuation est décidée
sans discussion.
Nous devons avant tout la clarté au
pays ; assez de déclarations générales,
je demande des réponses précises sur
trois points : le premier est relatif au
procès intenté à M. Zola, le gouverne
ment eut, à cet égard, l'attitude la plus
ambiguë ; il e dit que ces poursuites
étaient motivées par le souci de faire
respecter l'honneur de l'armée ; or.
samedi M. Méline a dit que l'honneur
des états majors el des généraux est
au dessus de toute attaqué ; eb bien I
alors il n'en est pas de même pour les
conseils de guerre ? Il faut couvrir
l'honneur de certains autres ? (Applau¬
dissements à gauche.)
On nous a dit aussi que l'honneur
des généraux est au-dessus du jury,
c'est à dire de la conscience nationale
organisée ; or, le jury peut, et on l'a
vu déjà, avoir à statuer même sur
l'honneur du président de la Bépubli¬
que. Quel formidable régime d'immu¬
nité rêvez-vous pour ces généraux, que
vous mettez ainsi au-dessus de toutes
les lois? (Applaudissements à gauche.)
On nous dit aussi qu'on compte
interdire de déposer à certains officiers
cités comme témoins dans le procès
Zola. Une telle parole de justice est
impossible : il faut aller franchement
devant le jury pour arriver à la pleine
vérité, à cette pleine vérité qui s'impo¬
se quoi qu'on fasse.
J'arrive au second point : je tiens à
déclarer, avant de l'aborder, que si
j'avais sur le fond du procès actuel une
certitude, quelle qu'elle fût, je la
désigua le marquis à Vaudril-
que! danger
El
au :
— Mon oncle, vous savez à
terrible j'ai failli succomber, il y a deax
jours, au Carrousel, je vous présente mou
sauveur.
Vaudrillau tendit avec effusioa ses deux
raaius à Hector.
— Est il possible ? Monsieur, je vous suis
tout acquis.
— Capitaine, coolinua mademoiselle de
Noyau avec un air de couv.cliou qui ia ren¬
dait plus belle eucoro, capitaine, vous devez
être bon juge eu matière de courage.
— C-rtes, citoyenne, je le crois maugréa
d'uu ton maussade le vieux soldat, tout
déféré de celle intervention inattendue.
— Eh biempeosez-vous qu'uu homme qui
brave la mort pour conserver l'exuienca d'une
créaluaequi lui est complètement étrangère ;
pausez-vous, dis-js, que cet hoinme mérite
d'être en butlu a je ne sais quel soupçon ridi¬
cule et odieux ? J'ai affirme que M. 'le Valle¬
roy est honoêie et vaillant ; je le répète et je
répéterai hautement devaût qui de droit, si
la parole que je vous engage as vous semblait
point, par hasard, une garantie suffi-
saule,
— Tout cela est bel el bon, repiil Beau poil
de plus en plus bourru.,Tu caut onues ce jaa-
D6 cadet, c'est bien ; mais qui te cautionnera,
loi et ton oucle.
— Le premier consul, répondit Vaudril¬
lau ,
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