La Lorraine artiste / directeur E. Goutière-Vernolle

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18 pages

Bibliothèques de Nancy (Nouvelle fenêtre)

Titre : La Lorraine artiste / directeur E. Goutière-Vernolle

Éditeur : [s.n.] (Nancy)

Date d'édition : 1900-12-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34428270p

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

Description : 01 décembre 1900 01 décembre 1900

Description : 1900/12/01 (A18,N10). 1900/12/01 (A18,N10).

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k8236433j

Source : Bibliothèques de Nancy, 755 814

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/07/2022

LA LORRAINE

plateaux délicieusement ornés de
fines et moelleuses sculptures. Il
s'est complu à imprimer à la ma-
ière et le charme exquis de sa pein-
ture et la poésie de son âme
rêveuse.

Voici (Fig. 8) un petit plateau
qui affecte la forme d'une lentille
d'eau. Sur un des côtés sont dé-
chiquetées à jour des feuilles de
sagittaire dont les retroussis sont
finement indiqués ; sur une mare
des fleurs de nénuphar en bronze
ciselé et incrusté dans le bois,
émergent de l'eau faite d'une
plaque de verre. Les ondes et les
roseaux y sont indiqués par des
morsures d'acide. Sur la berge,

Fig. 9. — Hestaux.— Plateau.

Fig. 8. — Hestaux. — Plateau.

une grenouille en cuivre repoussé semble
contempler une libellule qui prend son
vol.

Ici le tronc d'un pin, forme l'un des
bords d'un autreplateau(Fig. 9). Lesbran-
chagesde l'arbre s'étalent en dessi nant une
silhouette gracieuse. A ses côtés monte
une tige fleurie de la fléchière qui se pare
de ses curieuses feuilles hastées.

Là, un aigle (Fig. 10), les ailes déployées,
en une attitude de convoitise, s'apprête à
dévorer un serpent qui se déroule. On ne
peut mieux adapter une scène de la vie des
animaux à la décoration d'un objet.

Un autre plateau (Fig. Il) rappelant la
forme d'une barque répond à la pensée
contenue dans ces vers de Victor Hugo :

Là se penchent rêveurs les vieux pins, les vieux ormes,
Dont les rameaux tordus lont cent coudes difformes,
Et dans ce groupe sombre agité par le vent
Rien n'est tout à fait mort ni tout à fait vivant.

Un pin que la rafale courbe à terre,
tord son tronc nerveux et recouvre de
sa ramure échevelée une partie de la vieille
barque. A côté, sur les bords d'uné onde
tranquille, des saules se penchent en des
poses méditatives, tandis que la lune pro-
mène impassiblement sa faucille d'or,
poursuivant sa course éternelle dans le
ciel infini.

Ces gentilles créations de M. Hestaux
sont nombreuses. Chacune d'elles revêt
un caractère particulier rappelant, soit

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