Titre : Le Journal
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-12-02
Contributeur : Xau, Fernand (1852-1899). Directeur de publication
Contributeur : Letellier, Henri (1867-1960). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34473289x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 décembre 1906 02 décembre 1906
Description : 1906/12/02 (A15,N5176). 1906/12/02 (A15,N5176).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7627276d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-220
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/11/2014
2 - tz- im,
CD JOUKIVATi
5
Chronique des Tribunaux
La rentrée de la conférence
L'Ordre liés avocats s'est réuni, hier, en
Assemblée générale, pour tenir la séance
eolennene de rentrée de la Conférence.
La gréât attraction de cette fête annuelle
du barreau est le discours du bâtonnier. On
peut dire, cette année-ci surtout, que l'au-
ditoire d'élite qui se pressait flans la grande
salle de la bibliothèque de l'Ordre a eu un
vrai régal en écoutant la vigoureuse, spiri-
tuelle et éloquente harangue de M. le bâ-
tonnier Chenu.
Après avoir, suivant l'usage, pendu un
suprême hommage, aux membres du bar-
reau décédés pendant l'année judiciaire et
prononcé un magistral éloge de Me Rousse.
le bâtonnier a tenu à répondre une bonne
fois pour toutes à tous ces projets de sup-
pression ou de réforme qui visent depuis
quelque temps l'Ordre des avocats.
Sa réponse, nette et incisive, a été ac-
cueillie par. les applaudissements frénéti-
ques de tous ses confrères.
Le voici, du reste, dans toute sa teneur :
— Il faut réformer, disent les ces. Il faut suppri-
mer, disent les autres. L'institution a fait son
temps. Il lui faut la pleine liberté, dût-elle en
mourir : remède héroïque contre les incommodités
de la vieillesse. >
De quel intérêt s'inspire le zèle des novateurs?
Aucun ne répondra qu'il demande' la suppres-
sion de-l'Ordre, en haine des avocats. Cette réponse
sommaire aurait, de la part d'un champion de la
liberté, le tort de paraître emprunte à un hom-
me qui passait pour avoir lé sentiment de l'auto-
rité, même un peu despotique : Napoléon 1er, dont
On connaît la célèbre boutade à notre adresse.
Il n'est que deux intérêts qu'on puisse invoquer :
celui des avocats, et celui des Plaideurs qui se eon-
tout avec celui de H Justice.
Si, pour défendre notre Institution, U n'y avait
& faire valoir que notre intérêt, je m'iniérdirai»
de pousser plus loiù. On parlé volontiers de noi
privilèges. Où sont-ils? Notre profession est où-
rerte à tons, saTis distinction de ranz, de nais*
fiance ou de fortune. Son accès n'exige que quel-
ques garanties de savoir, de dlirnité et d'indépen-
dance. Mais s'il est vrai que ces privilèges existent
et ne profitent qu'à nous. il n'y a aucune raison
de lejs maintenir. Nous en devons le sacrifice à l'é-
Krilité qu'une démocratie imposa à tous les ci-
toyens..
L'intérêt des plaideurs est donc seul à domine*
la question : et si c'est à lui que tout doit être
rapporté, la discussion ne peut se prolonger avec
les partisans de la suppression de l'Ordre des
avocats.
Beau présent à faire à la justice que cette appa-
rente et illusoire liberté !
La liberté pour mil T "Pour les ignorants erprir
NE indigne*. La liberté de riuoi ? f"U° du pibire
Si âe l'embûche. La liberté dA surprendre l'adver-
sàîré tfâr tin crtilp imprévu et dp tromper le iule
il on ne peut le convaincre. Liberté de la Botté
secrète et triomphe du croc-en-jambes.
L'épreuve en a été faite. Il v a plus d'un siècle.
Elle a été courte. Désordres, abus et scandales eu-
rent tôt fait d'amener-te rétablissement de l'insti-
tution mJmrrimée.
fît le plaideur indigent ? Quel serait son sort T
Comment serait-il pourvu à l'Assistance judiciaire ?
Les législateurs, qui en étendent de plein droit le
bénéfice à certaines catégories de plaideurs et de
procès, savent-ils bien au prix de quelle organisa-
tion nous supportons sans plier ni nous plaindre
le fardeau 1 Que je voudrais tenir un de ceux qui
réclament notre mort ! Je l'inviterais à découvrir
en ma .c^V^isrme le lonar et sombre couloir qui
flottne aciKi-^ux bureaux d'Assistance judiciaire. Je
lui demanderais de saluer bas ces hom-nes, ces avo-
cats, penchés ?ur ces dossiers de misère et qui,
par pur dévouement, sans même que leur renom
en profite toujours assez, s'aprilquént à distinguer
la pauvreté de l'imposture. Je r. convierais à notre
secrétariat, à l'heure quotidienne des commissions
9'office. Il verrait arriver, s'«ntas er, s'amonceler
par centaines, les demandes venues des études
t'avoués ou des cabinets d'instruction. Il assis-
terait à leur classement. Je lui montrerais chaque
tour un membre du Conseil en assurant la répar-
lition immédiate. Je le mènerais au bureau des
consultations gratuites : je le conduirais au Comité
de défense des enfants traduits en justice. Et quand
Il aurait assisté au travail fécond, silencieux, igno-
ré, de la-ruche, je lui laisserais le soin de décider
s'il a vu des frelons ou des abeilles. Il lui faudrait
bien reconnaître que si aucune infortune, aucune
douleur, âttCttne liante mente ne vient à nous sang
recevoir un soulagement, c'est à l'Ordre des avo-
cats qu'on le doit.
Périsse l'Ordre, l'Assistance judiciaire disparaît
avec lui. Je ne veux pas dire les avocats exer-
ceraient des représailles aux dépens du pauvre. Le
jeune et vaillant régiment des volontaires de la
gratuité pesterait à son poste. Nl4fS il n'aurait pas
à exercer sa charitable activée, Entre. l'indigent et
lui, une armée se dresserait, celle des tarés et des
déclasses. ûes racoleurs et des rabatteurs que nous
avons déjà tant de peine à ^«ritenir, mais qui, déc-
sormais, manœuvrerait à ciel ouvert, guettant au
sormais, l'échafaudage ou à la porte de l'atelier la
bas de
victime possible de l'accident, courant au blessé
comme 1a bête de proie suit l'oiseau meurtri, trai-
tant avec lui, entreprenant sa défense à forfait,
g'assurant tout ou partie de l'indemnité éventuelle.
voilà ce que deviendrait l'Assistance judiciaire.
Je niais à tort que nous cassions des *rivilégrée.
En voici un : celui d'assister les malheureux, on
peut bien nous le laisser : personne ne le réclame.
Me Chenu poursuit son beau discours en
examinant certaines réformes, .préconisées
par M. Alphonse Chautemps, député d'Indre-
et-Loire; dans son projet de résolution con-
cernant l'Ordre des avocats.
En parlant des incompatibilités, M" Chenu
ne peut s'empêcher de railler spirituelle-
ment celui qui voudrait les Supprimer :
-.. Vous- voulez qu'un militaire paisse êtré âvô-
est. Comment fera-t-Il quand, à la même heure,
Il sera commandé dé servicé e t CÍù '11 n président re-
guerra sa présence à la barre ? Et si, entre deux
satrouilles, il a lé temps dé passer la robe sur
l'uniforme, sera-t-il Ubre (Je discuter à la barre
l'ordre qu'il, aura exécuté la Vëillô pâr obéissance
a ses chefs 1
Le prêtre-avocat î EecôueTa-Ml, pour parier 11-
brament, l'autorité de son eVêqiiô ? -
Le médecin-avocat ? Qui sacriflérâ-t-il, du mou-
rant qui rappelle ou du plaideur qui le réclame ?
Où courra-t-il t au Palais ou à l'hôpital ?
Et quand on propose qu'un chef de bureau, ou
an employé de ministère puisse être avocat, a-t-on
BTIS l'avis des ministres ? Nous en savons pourtant
qui élèvent la prétention que leurs employés vien-
nent au ministère et y restent. Je serais cùriéux de
Voir ce ministre (jtiànd, à sa démande ; « Envoyez-
moi M. X. », il Serait répondu : « Me X. plaide
à la'huitième pour lés manifestants que vous avez
fait arrétêt hier. »
En terminant, le bâtonnier conclut à l'uti-
lité de lOfCré dés avocats, qui porte Vail-
lamment lè poids des années, et qui ne ré-
vèle pat cés traces de fatigué qu'on essaie
de sighàler, aujourd'hui au Parlement,
La séance a continué par le brillant éloge
4{nla prônoincé Me Charles Bonnet de Simo Il
Marfft, avocat au Parlement de Paria, et
par l'étiidê fort spirituelle de Me Marcel
Pournfti, sur le procès des Saint-Sima-
niëns. Après quoi on a distribué les prix aux
plus méritants des secrétaires de la Confé-
renée de l'année actuelle et de l'année der-
nière, à M- Pierre Masse, Philippe de Las
Cases, Léon Abrami, Jean Porée et René
Lafarge.
Nouvelles jodiciairei
Le souterrain du Palais de Justice,
Le rève de M. le sénateur premier prési-
dent Emile Fonction — celui aussi de tout
le barreau — va enrm se réaliser !
CeLLe fois,, c'est cnuse décidée.
Au mois de février prochain commence-
ront les travaux du souterra.n qui doit re-
lier le Palais de Justice au Tribunal de com-
merce. L'accès de ce souterrain, qui coûtera
50,000 francs, se trouvera dans la salle
basse, située au-dessous de la grande salle
des Pas-Perdus.
Les 50,000 francs sont couverts entière-
ment par le conseil de l'Ordre et un certain
nombre d'avocats, heureux sans doute de
ne pius avoir à traverser en robe le boule-
vard du Palais, et espérant peut-être piaiuer
plus souvent devant la juridiction consu-
laire.
Le repos hebdomadaire.
Encore un jugement ! Il en pleut de tous
les côtés. L'autre jour, c'était le conseil
des prud'hommes qui statuait sur le salaire
du jour de repos ; avant-hier, c'était le Con-
seil d'Etat qui' annulait les arrêtés du préfet
de police ; hier, c'était le tribunal de Simple
police qui se prononçait sur l'applicatiori de
la loi nouvelle.
En l'espèce, il s'agissait d'un marchand
de chaussures de la rue de Rivoli qui s'éta.t
vu dresser une contravention pour avoir, le
dimanche* occupé trois employés.
Il soutenait avoir ce droit parce que les
règlements publics concernant le repos heb-
domadaire n'ayant pas été, promulgués, il
n'était tenu que d'observer le principe du
repos et non de donner le repos du dimanche
à son personnel.
Il ajoutait qu'il avait formé devant le Con-
seil d'Etat un recours contre l'arrêté du pré-
fet de police, qui avait renoussé sa demande
de dérogation, et que ce recours était sus-
pei~f.
De plus, le préfet de police était, selon lui,
sans qualité nour prendre des arrêtés con-
cernant le repos hebdomadaire, ce soin in-
combant au préfet de la Seine.
Ce commerçant, poursuivi devant le tri-
bunal de simple police, présidé par M. Ha-
melin. a été condamné à une amende de
1 franc par contravention, relevée.
Le jugement dit que la loi est dès main-
tenait exécutoire ; que le recours au Conseil
d'Etat est suspensif seulement de l'arrêté
préfectoral et non de la lui ; que le préfet de
police est compétent pour prendre des arrê-
tés concernant le repos hebdomadaire.
Enfin, le contrevenant ne. saurait faire va-
loir pour obtenir son relaxe que les arrêtés
préfectoraux ont été annuités par le Conseil
d'Etat. Le princip-e.rte la loi est le repos col-
lectif du dimanche et nul ne peut y déroger
sans autorisation.
Un vol au fort de Vincennes. <
On se souvient qu'au lendemain du 1er mai
dernier, on arrêtait au fort de Vincennes le
canonnier VVaro, du 12e régiment d'artille-
rie, sous l'inculpation de vol de balles nou-
veau modèle au préjudice de l'Etat.
Waro, tout en reconnaissant les faits, dé-
clara qu'il ne se livrait jamais à l'espion-
nage et que, s'il avait dérobé les balles en
question, c'était pour les vendre à un bro-
canteur de Vincennes.
Le canonnier a comparu hier devant le
deuxième conseil de gu-erre de Paris, pré-
sidé par M. le colonel Lemaitre, du 22e régi-
ment d'artillerie.
Il a réitéré ses aveux et demandé l'indql-
gence de ses juges, qui malgré la plaidoirie
de son habile défenseur, Me Henry Fabry,
l'ont condamné à la peine de trois années
_d'emprisonnement
Le maillot académique au café-concert.
Les amateurs 4e~cafés-concerts viennent
de réchapper belle. Il s'en est fallu de bien
peu que le maillot dit « académique », grâce
auquel ùéà demoiselles sont présentées dans
le plus simple appareil - ne soit définitive-
ment supprimé-
Voici en quels termes la question se po-
sait et en .quel sens le tribunal de commerce
vient de résoudre :
Mlle de Valppurt, dite de Valfort, no-
.blesse de robe si l'on peut dire, avait été
engagée par les directeurs de l'Alcazar et
des Ambassadeurs, aux appointements de
600 francs par mois, avec la demi-vedette,
pour jouer la revue annuelle d'été. Or, les
trois rôles qui lui furent distribués, ceux
de la Seine, de la Corsetière et de la Muse,
lui permettaient de faire apprécier au publie
Un talent déjà consacré sur les scènes dites
d'avant-garde. Mais ne voilà-t-il pas qu'au
o(*irs des répétitions, il apparut aux auteurs
queN le rôle de la Muse devait être réduit à
une simple figuration. Mlle de Valeourt pro-
testa aussitôt, exposant à ses directeurs que
ses antécédents professionnels l'autorisaient
à refuser l'emploi de la Muse.
Ses directeurs lui demandèrent de prendre
patience. C'était l'affaire des deux ou trois
premières représentations, et puis on la
remplacerait.
Elle consentit ; mais, comme elle dut at..
tendre en vain son remplacement, elle a fini
par sé fâcher et assigner, devant le tribunal
dé commerce, ses directeurs èri résiliation
de contrat, avec le paiement du dédit de
6,000 francs.
Par l'organe dé Me Sâyét, elle faisait Sou-
tenir que son rôle de figurante avait été nui-
sible à sa santé.
— Pour figurer la Muse, ,Mlle de Valfort,
plaidait son agréé, dut revêtir le maillot
académique. Or, ce maillot l'a rendue ma-
lade et il ne pouvait d'ailleurs en être autre-
ment. C'est ce qu'affirment, en effet, deux
médecins, dont voici le certificat : « Ce mail-
lot, aux mailles extrêmement fines, est pré-
judiciable à la santé. Il provoque un amai-
grissement général et un dépérissement
dont les conséquences pouvaient être gra-
ves. » -
Et la chanteuse de s'appuyer sur la Fa-
culté pour établir que, si elle a été souf-
frante, c'est la faute au maillot qu'on l'a
contrainte à porter, alors qu'elle était en-
gagée pour jouer et non pour figurer.
Admettre la prétention de Mlle de Valfort
était une révolution au concert, où l'on va
surtout pour le plaisir des yeux. Aussi, sur
plaidoirie de Me Paul Hersant, pour les di-
recteurs des deux music-halls, le tribunal
de commerce vient-il de débouter la pauvre
Muse de sa demande. Et comme elle avait
lâché ses directeurs en plein enigagement,
c'est elle qui, au contraire, devra leur payer
son dédit de 6,000 francs. — MARRÉ AUX DELA-
VIGNE.
CHOCOLAT LUCERNA
Le plus Sa des Chocolats Suisse
LE MONDE ENTIER S'EN DÉLECTE
24 h. par R H I N O L 0176
lÈEtol-rH RHINOU"
l'ouate T-Pà-
fi cuve fies Diverses
"■ y Les instructions *
La mare du cc Dénicheur ». — Théophile
Le Bôntet dit n Théo du Montparno » est in-
culpé, on le sait, d'avoir tué, le 7 octobre
dernier, au bar Manon, Poly dit Il le Déni-
cheur h. Hter, M. Leydet, juge d'instruction,
l'a interrogé. Il a nié énergiquement. De
nombreux témoins, au cours de l'enquête
de la police, avaient accusé Le Bontet.- De-
vant le juge, tous, par peur de s'exposer
aux vengeances des amis de Théo, se sont
rétractés. Il n'est donc pas impossible que,
faute de preuves, l'instruction aboutisse à
un non-lieu.'
Les drames du feu. — M. Roty, juge d ins-
truction, s'est transporté, hier, 10, rue de
Plepus" à la maison de santé du docteur
Pottier, où M. Vilgnier a péri dans les con-
ditions que nous avons dites. Des constata-
tions faites par le magistrat, il résulte que
M. Vilgnier avait allumé volontairement
l'incendie au cours duquel il a trouvé la
mort. Comme sa folie était paisible, on ne
le surveillait pas.
Une affaire, exagérée. — L'instruction ou-
verte au sujet des détournements reprochés
aux époux Dulac, marchands à Houilles, a
établi que ceux-ci n'avaient pas commis les
faits dont on les avait soupçonnés et que
leur voisin. M. Chauvin, marchand de vins,
arrêté en même temps qu'eux, était, lui aus-
si, resté étranger à l'affaire, dont l'impor-
tance. d'ailleurs, avait été grossie.
Le crime de Sauvage. — Il semble bien
que l'un au moins des cinq individus arrê-
tés. le nommé Joffrin. ait trempé dans l'as-
sassinat de Jeanne Loret. Un témoin, M.
Puvé, l'a vu laver sa veste couverte de sang.
Sa blanchisseuse a remarqué qu'il lui avait
remis une chemise ensanglantée. Enfin, à
un troisième témoin, M. Renard, Joffrin a
déclaré qu'il avait frappé Jeanne Loret, ajou-
tant qu'elle devait maintenant être morte.
Chute mortelle au Grand Palais
Un ouvrier électricien, Louis Couvet,
trente-huit ans, 11 bis, rue du Colisée, est
tombé, hier, d'une hauteur de 15 mètres,
dans le Grand Palais, où il travaillait.
La mort a suivi peu après.
D. Meyer, joaillier, 56, boulevard Haussmann
achète le plus cher bijoux, diamants, perles.
G randes occasion^ jle eoûjers de j*erles, -, „}
En sortant de Fresoss
Après avoir purgé plusieurs mois de con-
damnation pour vol, Joachim Tricaud, vingt-
huit ans, apprit qu'un de ses amis, Auguste
Graver vingt-deux ans, ouvrier serrurier,
cité de la Moskowa, 5, lui avait ravi sa
maîtresse.
Il aperçut, hier soir vers onze heures, son
rival qui sériait d'un débit de vins de la rue
du Ruisseau. Il se jeta sur lui et le poi-
gnarda.
Gravel, dont l'état est inquiétant, a été
transporté à l'hôpital. Bichat. Tricaud a été
envoyé au Dépôt en attendant son retour à
Fresnes.
2UCCO QUINA-ZUCCO QUINA, d8 t8 cafés.
Acte de probité
M. Adolphe Lebègue, employé de bazar,
qui avait ramassé dans là rue un porte-
feuille en maroquin noir contenant qua-
rante-sept obligations de 500 francs,plus une
somme de 150 francs en billets de banque, a
déposé sa trouvaille entre les mains de M
Picot, commissaire de police du quartier
Saint-Merri, qui l'a félicité.
Dusausoy, expert, 4, boulevard des Italiens
achète le plus cher : bijoux, diamants, perles.
Epicerie pillée
Des malfaiteurs sè sont introduits là nuit
dernière dans l'épicerie de M. Eugène Le-
bois, 180, avenue de Choisy, et ont dérobé
quantité de marchandises diverses d'une va-
leur de 1,800 francs.
Pénétrant ensuite dans ta cave de Mme
Moreau, qui habite là même maison, les apa-
ches ont emporté des bouteilles de vins èt dé
liqueurs ; mais, ayant sans doute été déran-
gés dans leur besogne, ils ont pris la fuite
précipitamment, oubliant un couteau à cran
d'arrêt, des pinces-monseigneur, une scie et
des bougeoirs.
Les auteurs de ces vols ont pu prendre la
fuite sans être inquiétés. Toutefois, une en-
quête vient d'être ouverte par M. Rocher,
commissaire de police du quartier.
En une nuit, Sirop Britannia guérit la toux.
Morts foudroyantes
Mme Maria Bouvet; âgée de soixante-cinq
ans, a été trouvée morte, hier matin, devant
son logement, rue Darwin, 22. Deux minutes
auparavant, on l'avait vue chez son épi-
cière. Rupture d'anévrisme.
wt M. Joseph Guillot, commis-voyageur,
rue de Ménilmontant, 113, est mort subite-
ment, hier à neuf.heures du matin, en pre-
rant un café dans un bar de la rue des Ab-
besses. Congestion.
Est-ce un crime ?
Poursuivant son enquête, M. Palliet, com-
missaire de police à Argenteuil. a retrouvé
les trois individus avec lesquels Auguste
Dailly avait passé une partie de la soirée
lu 18 novembre. Ils ne sont pour rien dans
'ette affaire ; leurs dires, contrôlés avec
soin, ont été reconnus exaots. L'hypothèse
de l'assassinat reste plausible. L'enquête
continue.
ZUCCO QUINA-ZUCÇO QUINA, dl tl cafés.
Allô ! Allô!
A Santônv-Sérvon et à Athis-Mons, les li-
gnes téléphoniques ont été coupées sur une
longueur de 1,500 mètres. Mais, à Atijus-
Mons. les gendarmée ont arrêté trois des
auteurs du méfait, Auguste Bernard, Emile
Lecoq et Jules Bataille.
Lait Calypso, le meilleur pour la toilette.
t Vol à Saint-Gertnain-l'Auxerrois - *
Après avoir brisé un vitrail, des malfai-
teurs ont pénétré la nuit dernière dans l'é-
glise Saint-Germaih-rAu,xertôis et ont frac-
turé le tronc de Saint-Antoine de Padoue,
ils se sont emparés en outre d'une somme de
300 francs. Une enquête est ouverte. l
Klna-Lillet, Grand-Prix -."-
à l'Exposition coloniale de Marseille. C'est
te, plus quinquina des quinquinas.
Les meres coupables
M. Picot, commissaire de policé du q îaf
tie? SçiintrMerri, a envoyé a la Morgue le
cirps d'un enfant nouveau-né, du sexj fé-
minin, trouvé, hier vers midi, place de 1 riô-
tel-de-Ville.
Le « Singe Vert »
Tout brille, tout reluit par les produits du
Singe Vert. Demander partout la marque
Singe Vert pour entretien el nettoyage des
meubles, chaussures, cuisinés et tous be-
soins du ménage ; 72 produits nouveaux :
Usine du Singe Vert, 19, rue des Ormeaux,
Paris. .,
- L'armée du crime ;
Déux garçons coiffeurs, Jules Lehoreux.
vingt-deux ans, et Pierre Remuer, vingt-neuf
ans, demeurant tous deux à Courbevoie, rue
Pierre-Levée, regagnaient leur domicile
hier soir vers onze heures
En traversant l'avenue de la Défense, ils
furent attaqués par une dizaine de rôd'îi'rs,
qui les rouèrent de coups, les blessèrent
grièvement et les dépassèrent.
Des agents arrêtèrent peu après ces
odieux agresseurs, que M. Lompré, com-
missaire de police de Courbevoie, a envoyés
au Dépôt.
Pour être jolie.
Toutes nos élégantes sont ravies d'avoir
enfin trouvé la poudre de riz vraiment idéa-
le. C'est que la coudre Velamine à la vio--
lette de la parfumerie E. Coudray, 13, rue
d'Enghien, Paris, joint au parfum délicat
de la violette des qualités remarquâmes.
Demander la boîte échantillon avec houppe
adressée franco contre cinquante centimes,
ou la grande boite, dont lé prix est de 2 fr. 50
franco..
L'exiger dans toutes les bonnet maisons.
AUX VICTIMES
DES ACCIDENTS
Les blessés, victimes des accidents du tra*
vail ou de la voie publique ont le droit absolu
de choisir leur médecin.
La Polyclinique Internationale, 2, boule.
vard Rochechouart, a ouvert, à cet effet et
dans un but humanitaire, un cabinet médical
qui donne aux blessés les soins médicaux
ainsi que les certinçats dont ils peuvent avoir
besoin, leur indique la marche à suivre, en
cas de litige, et leur donne à titre gracieux
l'évaluation de l'indemnité à percevoir.
Les blessés-n'ont rien à verser aux méde-
cins, les honoraires sont dus et payés paf
les assurances responsables.
B~ «fc aj 8fT E Z ni MONTRES, ni BIJOUX,
':;' Am a ■ 'M V» n rirez ni ORFEVRERIE
l sans consulter les Tarifs,, envoyés Franco, de*
L FABRIQUES TRIBAUDï A U. de BESANÇON
ZSir t"' PKl?( Concours Observitolie de BeaarICbn 1905 itl906.
"Les PI A nu ES "Çhj" ■lll'inf au BROMURE et
';" 01:tra.te sont
et PAP LIRS &B :? aupéi-leure
,11 |B|| I *f -' A '- * - * -* T aJ -
MALADIES OC L'ES"OMAC;.
ftoiriKkw i> Stomachique SerreUe.ilrUikUei'bnïiri*
¡¡". ;.
6" II*" D'ACCOUCHEMENT ss
Femme de llf cl. Elire de la Maternité. Vilia moderne, grand jardin
fe la campagne pour recevoir pensionnaires, toute époque. Prise
UUMeenJort. Cure d air. luits ehjcuiu. uâx spricht baulics.
Théâtres et Concerts
A « L'CEUVRE »
Pan, la pièce de M.Charles van Lerbetr-giie, qui
vient d être représente a 1 « Œuvre », n a point
la SLgnincaliou Il anticléricale » qu on lui a auri-
buée. Yraisemblablo-mènt sorti des méditations
personnelles du poète beige de la Lnanson d Eve
qui est, ouose ignorée, uoeteur en puilusopnie
de l'Université de Bruxe!ks), sur la philosophie
de iNielzche, Pan, salirique ei lyrique, a une por-
tée à la fois antisociale et antireligieuse.
En apparaissant soudain dans notre société
moderne, régie par un appareil de lois, de COl)-
ventions, de traditions, Pan est le dieu de la joie
€t de 1 amour libres. Il prêche, par sa seule pré-
senoe, le culte de la Nataie, qu ,n'a rien de com-
mun avec les préoccupations des ascètes ou des
législateurs.
Soyons des surhommes par le manifesiauon
légitime de nos sentiments et de nos passions,
Llle est la doctrine qui se dégage de la pièce
étrange fij., profonde de van Lerberghe. ,
Il est nécessaire de remarquer i»u el]j fut écrite
il y a quelques années. Après les Fiaircurs, petit
drau.ê^Stwnhre et plein de caucliernaxs, Pan,
avec ses caricatures substantielles- eL cl'ueUes
des types sociaux, avec sun exaltation païenne
des ivresses de la chair, marque une évolution
qui mérite d'être signalée aux amateurs enaees.
Ce sont, d'iÜHeurs, ces thèmes sur le bonheur
humain, naturel, Min, indépendant en présence
de la rature frûtornelie, qu'on a retrouvés dans
la belle partition de M. Robert Haas. Les émois,
les veftiges, les frissons qu'inspirent T amour et
la beïuté' furéfct noblement eclébrês dans les
préludes des deux premiers acies et dans la
trime- or-e eslralè app ©priée à la partie poéti-
que de Pan, la « comédie divine » de Van Ler*
bergiie, qui confia naguère à M. Lugné-Poè le
soin de livrer au public son rêve et sa pensée.
Aujourd'hui en matinée :
Comédie-Française, 1 h. 1/2, Il ne tant iurar de
rien, le Voyage de M. Pemchon.
Opéra-Comique, 1 h., CavaUerta rusticanat le
Bonhomm* Jadis, les Armaillis.
Odéon, 1 h. 1/2. l'Honneur.
Théâtre Antoine, 1 h. 3/4, Biribi, Chez les Zoo-
ques.
Vaudeville, Variétés, Gymnase, Athénée, Nou-
veautés, Palais-Royal, Gaité, Bouffes-Parisiens,
Porîfe^ailft-Xlârtin, Ambigu, Folies-Dramatiques,
Trianon-Lyrique, Cluny.. Déjazet ; théâtres des
Mathurins, desi Fantaisies-Parisienne, Grévjn,
Moderne, Comédie-Mondaine, de Montrouge, Po-
pu'aire de Belleville, etc., même spécule que
le soir.
Folies-Bergère, Jlvmpia, Moulin-Rouge, Casino
de Paris. Parisiana, Ci^alf. Euronéen. Scala. E-
dorado, Ba- Ta-Cran, Alhàmbrq, Pépinière, Hip-
podrome, Cirque Métropole, Nouveau-Cirque, Cir.
que d'Hiver, Boîte à Fursy, Cirque Moedrano.
Bal Tabarin, Moulin de la Galettè, etc.«, spec-
tacles divers.
Les grands concerts d'aujourd'hui :
ChsteLet, 2 h. 1/2. — Septième concert Colonne,
sous la direction de M. Ed. Colonne.
Programme : 4e symphonie (Schumann). —
Fantaisie pour violon (Schumann), par Jacques
Thibaud. — Manfred (Schumann), adaptation de
M. Emile Moreau, avec le concours de MM. Mou-
net-Sully, Paul Monnet, Mlle i-enée du Minil.
M,Emile, chantants : Nin-tes despinoy, Boyer
Personnages chantants : M'mes dEspinoy, Boyar
de Lafory, MM. Mailet, Sigwalt, ttorde, Eyraud,
Mary.
— THéâtre Sarah Bemhardt, 3 heures. -
tième concert Lamoureux, souis la direction de
M C. Chevillard.
Programme : Ouverture de Fidelio (Beethoven).
- Symphonie en mi mineur (no 5) : le nouveau
Monde (Dvorak). — La Halte divine ITrémisot), ln
audition. — sérénade (Mozart) pour quintette a
cordes. — Ouverture des Maures Chanteurs Wa-
gner). — Chant du soir (Schumann), orchestre
par Saint-Saêns. — Invitation à la valse (WeDer),
orchestrée par Félix Weingartner. — Le coneert
sera dirigé par M. Camille Chevillard.
— A Iwariginy (3 heures). Nouveaux ooncerts
Populaires Symphonie éc ssaise cM-rîdelasohn) ;
Africa Saint-Saensi, piano M. Touknouche ; Dé-
sillusion Gervais DurandJ; Joseph (Mehul; Mme
Bai eau-B : thelot, etc.
— Co œrts Rouge, rue de Tournon. — Matinée
à 3 heures.
— Concerts Touche, 25, boulevard de Stras-
bourg. — Matinée à 3 heures.
Ce soir :
Aux Capucines : le Petit Kosson (Louise Bal-
thy, Miss Lampton, J. Meryem Loquet, Berthez).
La Poire (Henriette Dickson, Coquet, H. Hawry).
-Aux Folies-Bergère : le Timbre ,d'Ur, bal-
Jet. Le Championnat du Monde dé Lutte ; Pa-
dôubny, champion 1905, contre tous.
.1â Olympia : Vira les Etottes, radiet-féertê, de
MM. kaul FErtiér et bertol-wraivil, musique de
M. Hirchmfcftn. Lé Petit Chaperon rouge.
Au Casinp de Paris : la Plut ÓeUe, opérette :
attractions. Le Frein humain.
— AParisiana : \iens4u, c/iérl? rev.de M'VI.H.
Moreau et Ch. Quinel ; Lina Ruby Vasftr,VilbeK,
Giriar, Darius, Fleuron,. Valdor, Perret, oIohnson.
- A la Cigale : On! oui! va. revue. MM. Sui-
bac, Reschal. Uabin, W.Burtey.Max-MLucy Joxisset,E. Franville, P.Morly,Miss Lawiêr,
— Théâtre Moderne, a 3 n. 1/2 et à 9 h. 1/4, la
célèbre tragédienne japonaise Bamako.
- A la bcala, & & h., Bonjour. J'ai!. revue
en deux actes et quatorze tableaux, de MM. E.-P.
Lafa.rgue et F. yerdeilet.
— A l'Européeln (pi. Cliche*, : La Justice on Va-
drouille, grande bouffonnerie satirique, avec la
désopilante Bloch .dans la Vierge de l lietuts, l«
tribunal de Gastelpailiard ; jane Doë, Denance.
- A l'Hippodrome : attractions ''diverses. india,
pantomime à grand spectacle, en trois tableaux.
Les spectacles de la semaine :
A l'Opéra, lundi et samedi, Ariane; mercredi,
Sigurd; vendredi. FlJusl.
A ta Comédie-Française, lundi, à 8 h. 1/8, Po
lyeuete, ki Prétexte; nwrdi et jeudi, à 8 h: lA
le, Plaisir de rompre, les Mouettes ; mercredi, 4
S'h. 1/2, J'rancillon, Lue 1 isitc de Aoces; ven-
dredi, Francilon; samedi, il 8 h. 1/2, la Po"
laine de Jouvence, les Mouettes ; jeudi, en mail
née, 1 h. i/2, trs Femm.s savait les. V P ''-'I!.
A
A l'Opera-Coifiique, lundi, à 8 h. 1/4,. represao
talion populaî.e à prix réduits gver, 'iVua." ,.2'
Mignon (Mmes MarIe Thiéry ét A. Pornol, MM
de Poumayrac, Vieuille et Cazenéuve) ; mardi,
à 8 h., Carmen (MLLes Theveoet et VaUarxtri
Nef Audouin et Dutranne) ; mercredi, à 8 11. '1/4
PeRâàs jïl Mélisande (Mme Mary Garden, MM.
Jean Pêricr, Dulianne et 'Vieuil.é! ; jeudi, H S ta
troisième représentai ion de l'abonnemeint du
jeudi, série A; -..Werther (Mlles B. Larnaro et L4
Palme, MM. Léon Beyle, Allure et VieuitW. K»
dymion et Phœbê {Mimes Cléo de Mérode et At
gina Badet); vendredi, à 8 h.. la Vie de Bbkitm
Mmes Marie Thiéry et Tiphaine, N« Devrièt,
Delvoye, A!lard et Huberdeau), et le Bonhommt
Delvoy(Mlle NfaUiieu-Lutz, MM. Fugère et Prift
cell) ; samcdjL^fi 8 h. (troisième représentation 4t
labonnemënt du samedi, série A) : ApltitoCtM
(Mnîes Mary Garden, G aire Friche, ÛesrAêUieiv
Régina BadeL; M. Léon Beyle).
A rodéôri, lundi soir et jeudi im œaUnBi^
Andromaque et les Précieuses Ridicules ; tous lei
Autres soirs die la semaine : Jules César.
Au théâtt e Antoine, tous les soirs de la sema*
ne et jeudi, en matinée, Biribi et Chez Ise ïo+
ques.
Au Gymnase, tout 15 soirs et jeudi, en malt
uée, AJodemoiHllc IOGet"; samedi, Samedi 4t
Madantê; à 5 tw, Un Monsieur et une StotMl
conféienoe de M. Léo ClareLie. -
Les_premières de la semaine :
tranui, aux Mathuiins, -première du nouveau
spectacle.
Mardi, à FOd^on, Jules César; répétition gn
nérale, lundi après-midi.
Mercredi, au Châtelet, Pi/ P4j Pouf!; répft
tition générale mardi soir.
Jeudi, à la Renaissance, le Voleur; répétitioor
générale mera edi suii'.
barnodi. au théâtre Réjane, la HaveUi Fépéti
.tion gé. érale vendredi soir.
SainSdi après-midi, a la Comédie-Française,
répétition générale de Potiche, dont la pftuu&rf
aura lieu le lundi 10 CWcembra.
A l'Opéra :
M. Carbeily, premier prix d'opéra aux 4sr%iirt
concours du Conservatoire, fera son premier dA.
but mercredi dans le rôle de Guniher de Sigvrï.
— Les dix piemières représentations ûArwm
ont produit 2u4,563 francs, et la recette de la
onzième, avant-hier soir, a été de 20,700 ùi%uca
A l'Opéra-Comique :
•MM. Cuinif e t^rlanger, Pierre Louys et Louis
de Gramont, auteurs d'Aphrodite, viennent de
faire tion d'une somme de cinq ceau lianes *
la Caisse des ret.tu.es des art s es, de l'o eheg-
tre, des chœurs et du petit personnel de l'Opéra
Comique, à -l'occasion de la cinquantième de
ieur œuvré.
— T ès pros sucoès pour Mlle Geneviève Vos,
qui chantait, hier soir, à 1 Opéra-Oomiq Ma
non.
C'est, après Louise, une nouvelle vietotue è
compter à l'actif de cette car tutrice, qui est et
même temps une si adroite comédienne.
Le Gymnase, pour répondre à un très jfcarwj
nombre d" demandes. donnera, les jeudis 6,13 e|
20 décembre, trois matihées supplémentaires du
Mademoiselle Josette, ma {àmme.
Un assez grand nombre de lettres parviennm
journellement à la direction de la Gaité pour sa-
UN TÉMOIGNAGE ÉCLATANTT
Vos ganta et Cuir National mont
des morvottlBS de soupÊosao, dm
solidité et IIlélilgane.
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FEUILLETON DU DECEMBRE
— 8 —'
L'ARMOIRE
INFERNALE
VII
LA JUSTICE INFORME
(Suite)
Ayant reçu deux épreuves de la photogra-
phie anthropométrique, M. Hattache en côn-
fla une à Leduc, l'autre à Triboque, et les
chargea de se rendre, le premier, avenue
ôOrléans, le second à l'Ecole deà mines.
En rentrant à la Sûreté, Triboque déclara
que le gàtdièu dont il avait- reçu les pre-
miers (1 tuyaux » reconnaissait formellemènt
l'ingénieur; de son côté, Leduc transmit à
son chef l'affirmation de la concierge de
l'immeuble Voutrau, qui, sans la moindre
hésitation, avait nommé Manivel. ',..
Ces témoignages devaient donc faciliter
l'instruction. Manivel, ne pouvant plus don-
ner le change, voyant son identité archiéta-
blie, ne tarderait pas à capituler.
Un homme âgé, non entraîné à simuler,
hv. saurait, du reste, jouer longtemps une
habile comédie.
M. Haltache avait la crainte — partagée
par M. Larose — que l'affaire s'ébruitât.
Quels tracas, quelles fatigues pour eux,
ai IèA journaux s'emparaient dé l'aventuré !
Et leà mesuire» à pendre Au beau milieu
d'une panique folle !
Ils ■ maudissaient MàtiiveL.. Mais ils
avaient passé la main à la justice, et il leur
fallait attendre, dans l'inaction, la fin de
l'instruction.
Dans le cas où Manivel ne se rendrait pas,
et alors seulement, toutes les responsabili-
tés leur incomberaient.
Et ils avaient l'expérience des soucis èn-
gendres par l'affolement de Paris.
Dan# 1 espèce la justice' était représentée
par - M. Bourvin, juge d'instruction du pliiô
»■ 1hl -. - - m
XraductioQ et reproduction interdites.
grand mérite, que de récents succès avaient
désigné à l'attention du chef du Parquet.
Un met est nécessaire sur ce magistrat.
Pas un portrait •*- qu'on se rassure. Re-
belle à l'interview, M. Bourvin se dérobait
Ú la curiosité des reporters. Cette considé-
ration seule eût suffi pour le désigner dana
l'affairé Manivel.
Auteur de nombreux ouvrages techniques,
M. Bourvin s'était mis en relief par un livré
..- travail d'érudit et de philosophe — sur
l'Instruction criminelle à travers les siècles.
La conclusion de ce chef-d'œuvre de haute
morale judiciaire était nette, dégagée de
toute phraséologie : « Tant qu'il n'est pas
condamné irrévocablement, le prévenu a
droit à tous les égards.
» Pour la conscience du magistrat ins-
tructeur, tout aveu résultant d'une pression
ou d'une ruse quelconque ne doit pas
compter.
Il Si sacrés que soient les droits de la So-
ciété, ils ne peuvènt jamais primer ceux de
l'individu, au point de les etouffer. »
Ces théories demeuraient dans le pur do-
maine de la spéculation. peut-être à cause
do l'avancement. mais cela n'est pas notre
affaire. M. Bourvin seul nous intéresse en
tant que juge d'instruction octroyé à Mani-
vel.
Quand il eut pris connaissance du dossier,
le magistrat se fit amener l'accusé. Celui-ci
n'ayant pas encore choisi d'avocat, la loi
autorisait seulement un interrogatoire d'i-
dentité.
Or, M. Bourvin, informé de l'attitude de
l'ingénieur devant la préfet de police, crut
devoir, au préalable, lui adresser quelques
observations :
— Si vous êtes ici, monsieur, dit-il, ne
vous en prenez qu'à vous-même. Malgré
l'acte répréhensible que l'on vous reproche,
il vous était possible d'échapper à la con-
damnation qui vous frappera lorsque fious"
vous aurons convaincu du crime dans un dé-
bat contradictoire, où je vous laisserai toute
liberté pour Vous défendre. A ce sujet, je
vous engage à faire choix d'un défenseur,
ou bien nous y. pourvoirons d'office.
» Mais avant de procéder à l'instruction
dent je suis chargé, je veux joindre ma
prière à celle de M. le préfet de police :
» MeAivel, consentez à ouvrir l'armoire,
ét nous signeras un hÓlvolieti !
— L'ormoire 1 encore Vormoirê ? larmoya
le prévenu, mais, mon bon juge, je ne chais
pas !
— Bien, répliqua M. Bourvin d'un ton sé-
vère, vous persistez dans votre système..
avec l'espoir de gagner du temps. Nous
verrons dans quel but. Pour le moment,
je dois borner mes questions. Répondez :
Vos nom et prénoms ?
- Bafouillas, Onésime.
C'ést faux ! vous êtes Manivel !
..0:.. Non : Bafouillas, né natif de Chaint-
Flour, où ma mère me mit au monde en
dix-huit cent. huit cent?. j'ai cinquante-
huit ans. quoi !
M. Bourvin toisa d'un regard sévère l'hom-
me qui, après- s'être moqué de la police, pa-
raissait vouloir tourner en ridicule la jus-
tice.
— Encore une fois, je vous requiers de ré-
pondre sérieusement, et je vous préviens
que vous aggravez votre cas, monsieur
Manivel !
— Puisque je vous dis que che suis Ba-
fouillas ! bon Dieu!. Je peux-t-y parler à
la fin ?
— Quand votre avocat sera là.
— Un « babillard », pour quoi faire? Si
ces méchieurs ne m'avaient pas abruti avec
l'armoire du crime. on chaurait tout, vu
qu'à Paris je peux tout dire sans perdre
les dix mille « balles » promises par votre
ingeigneur. Ah ! cb'il m.'a trompé, le co-
quin
— Enfin, vous persistez à soutenir que
vous n'êtes pas Manivel ?
— Cha, j'en réponds !
— A quoi vous servira 'cette fable ? Votre
photographie a été montrée. les témoins
vous ont reconnu. vous serez confronté
avec eux. Après tout, nous verrons cela
demain. d'ici là, voua réfléchirez.
— Garde, reconduisez le prévenu.
- Non ! non ! che veux tout dire pour
qu'on me lâche. c'est mon droit chûrement.
L'avocat, je m'en f.fiene. j'en ai assez
d'être entprifon pour l'autre.
- Quel autre ?
- Votre Manivel, té !
Ce qu'allait faire M. Bourvin n'était pAs
régulier : il se le pardonna d'avancé. Cette
affaire bizarre était de nature à supporter
queues dérogations à la réglé:
— Sdït je vous écoute, Manivel.
- Bafouillas !
- Bon. contez votre roman* -
wr- -
Accoudé à son Bureau, dans une attitude
en apparence détachée, M. Bourvin obser-
vait attentivement le personnage singulier
qu'il avait devant lui.
Le visage distingué contrastait étrange-
ment avec la vulgarité de la voix ; la- tenue
était bien celle d'un homme accoutumé à la
méditation, penché sur les livres ; elle était
pourtant en désaccord avec certains gestes
d'homme du peuple.
Et plus il le regardait, plus M. Bourvin
ctvait l'impression que le prévenu jouait un
rôle arrêté d'avance. Le but lui en échap-
pait toutefois.
— Comme je vous l'ai dit, je suis Bafouil-
las.
— Allons donc ! Et lés papiers qu'on a
trouvés sur vous.
— Paâ les miens. je vous les ferais
« zieuter » les miens si l'autre ne les avait
pas sur lui !
- Et le papier que vouS avez avalé ?
— Rien. je vous expliquerai ça.
- Soit, continuez.
- J'étais établi à Chaint-Chulpiche.
Le juge sursauta.
- Vous prétendez être commerçant ?
— Etabli.!, sur les marches. mendiant,
mon juge.
Cela dépassait les limites de la fantaisie.
En dépit du câline qu'il eût voulu garder,
M. Bourvin s'écria :
— Vous avez de l'imagination, monsieur
Manivel !. Trop d'imagination.
Et comme l'autre voulait poursuivre, le
magistrat se leva, furieux.
— Assez 1
Puis, il ordonna d'une voix sèche :
— Garde, reconduisez le prévenu.
Et malgré sés protestations, le prisonnier
dut suivre lê garde municipal.
Après le départ dé l'inculpé, le juge d'ins-
truction congédia son greffier. Nerveux,
agacé, il voulait être seul pour réfléchir.
Rien ne répugne plus aux magistrats qu'un
simulateur ; or, Manivel on paraissait un
de première force. -
Mais pourquoi simulait-il 1 Pourquoi, oui,
pourquoi ?
Alors qu'il était si simple d'ouvrir l'ar-
moire, dans quel but Manivel s'exposait-il à
un châtiment sévère en s'entêtant à jouer
ridlôt ? , ,
Bafottillas !
Rien que ce nom visiblement inventé et
grotesque le trahissait ! Du rEtste, Identité
du prévenu n'était pas douteuse. Des témoi-
gnages précis le confondaient dans son
mensonge. ,
Une chose intriguait pourtant le juge :
dans la mâlle de Manivel, marquée À. M.,
on n'avait trouvé que cinq billets de mille
francs. Le portefeuille Sâisu sur le prévenu,
en outre des papiers : carte d'électeur, di-
plômes et cartes de visite, ne contenait que
deux billets dé cinq cents francs.
Or, la lettre adressée par Manivel à
Voutrau faisait allusion à une fortune em-
portée « pour vivre longtemps dans la libre
Amérique ». -
De plus, Triboque, chargé fie compléter
sa première enquête, avàit découvert que
Manivel avait pris, avant son départ, un
carnet dé thèques à la banque LecharmaA
et Cie, rue Drouot, et qu'il pouvait dispo-
ser à Nêw-York, par transfert, de quelques
centaines de mire francs.
Qu'était devenu ce carnet ? On n'en avait
point trouvé trace.
, Ce léger trou dans l'enquête était de peu
d'importance aux yeux de M. Bourvin.
Le prévenu était' pour lui bel et bien Mani-
vel.
Il tenait donc à mener rapidement son
instruction, et, dès le lendemain il désignait
à l'inculpé un avocat d'office.
On était alors au 1er décembre.
VIII
UN COMMERÇANT
Il est temps de révéler certains détails.
Soulevons le voile que ne pouvaient déchirer
ni la police, ni la justice, égarées par les ap-
parences et tous les, éléménts d'une enquête
serrer où rien n'était négligé pour établir
la vérité.
Le locatAira de Voulfau àWMt niêrveilleu-
sèment échafaudé sa vengeance.
C'était bien Bafouillas, exerçant récem-
ment encore là profession (?) de mendiant,
que la justice tenait sous ea griffe.
Ce que le bonhomme racontait à M. BiJur-
vin était réel.
Le 9 novembré, à Saint-Sulpioe, où 11 pas-
sait ses journées, accroupi sur les marches,
méditant sur la el'édwite humaine WU"- en
empochant lés sous des âfnês gerîsibléê,
émues par son air souffreteux qu'ex âgé*
raient .encore une majestueuse barbe blan-
che et un bandeau noir sur l'œil OJ.}lJU'M la
9 novembre, disons-nous, un monsieur d Ag*' ■
respectable qui, depuis quelque temps, lui
donnait quotidiennement une piécette bian*
che, — en nickel - avait dit au meoâianâ
Bafouillas :
—<• C'est Contrariant que t11 sots borgs^î
sans cette infirmité, je te ferais gagner beàùà
coup d'àrgént.
Bafouillas avait connu ce bizarre otienl
dans une circonstance particulière :
Une dârhe, en faisant l'aumône, avait iàW
- choir, de sa bourse, un louis qui avait
roulé sur le parvis dé l'église. La pièce 9'4.
tait arrêtée près de Bafouillas qui l'avait
prestement ramassée ; mats si rapide qu'eût
été le geSte du fikiu, il avait été vu phâîdi'
deviné — par sès collègues jaloux, ils l'a-
valent dénonoê, et pendant que Batouill",
grand renfort de cria et quelque peu. rëné
par lé louis qu'il avait caché dans sa bôu*
che, affirmait aon innocnece, un spectatertf
de la scène s'était baissé comme pour ohef.
chef pair terre et s'était relevé tenant atl
bout des doigta une pièce d'or.
— Vous vous êtes trompée, madarna. Cil
pauvre homme est innocent.
.,¡ Merci, Monsieur.
L'incident était clos à la stupéfactioa d*
tout le monde et surtout de Bafouillas qui
pensa en avaler le louis qu'il avait encort
dans la bouche. Prétextant une indisposition ,
subite à la suite de la plus odieuse des am
lomnies, il avait suiti l'original qui l'avait
tiré d'un aussi mauvais pas. Dès qu'il sé Vit
hors d'atteinte des regards indiscrets, il
aborda son homme.
— Mochieu, dit-il, je veux voua rendra
votre bien. J'ai pu avoir un inchstani d'ou-
bli, mais je chuis un honnête homme ow
core.,. dôIC cmit, ilit fut-îl idpôi)49
- Gafdêî: donc cela, lui fut-il répond
d'un ton bourru ; fiéhez-rnot la paii. et que
ça vous serve de leçon t
C'était ce personnage qui, depuis lors, ra.
mettait journellement à Bafouillas une. piè-
ce de vingt-cinq centimes. El le « mer. di-
eot », pas .mauvais gars au fond, le eonsiëé*
rail un pfù comme un dieu.
Donc. re, Il client ». aurfts avoit jeté' 14
trouble dans l'âme de I Auvergnat, en fui
parlant d'argent A gagner, était parti san;
donner d'autres explications.
Bafouillai l'avait rattrapé. ♦
LOUIâ VAUCAft.
CA sulvrej '==-- ':"
CD JOUKIVATi
5
Chronique des Tribunaux
La rentrée de la conférence
L'Ordre liés avocats s'est réuni, hier, en
Assemblée générale, pour tenir la séance
eolennene de rentrée de la Conférence.
La gréât attraction de cette fête annuelle
du barreau est le discours du bâtonnier. On
peut dire, cette année-ci surtout, que l'au-
ditoire d'élite qui se pressait flans la grande
salle de la bibliothèque de l'Ordre a eu un
vrai régal en écoutant la vigoureuse, spiri-
tuelle et éloquente harangue de M. le bâ-
tonnier Chenu.
Après avoir, suivant l'usage, pendu un
suprême hommage, aux membres du bar-
reau décédés pendant l'année judiciaire et
prononcé un magistral éloge de Me Rousse.
le bâtonnier a tenu à répondre une bonne
fois pour toutes à tous ces projets de sup-
pression ou de réforme qui visent depuis
quelque temps l'Ordre des avocats.
Sa réponse, nette et incisive, a été ac-
cueillie par. les applaudissements frénéti-
ques de tous ses confrères.
Le voici, du reste, dans toute sa teneur :
— Il faut réformer, disent les ces. Il faut suppri-
mer, disent les autres. L'institution a fait son
temps. Il lui faut la pleine liberté, dût-elle en
mourir : remède héroïque contre les incommodités
de la vieillesse. >
De quel intérêt s'inspire le zèle des novateurs?
Aucun ne répondra qu'il demande' la suppres-
sion de-l'Ordre, en haine des avocats. Cette réponse
sommaire aurait, de la part d'un champion de la
liberté, le tort de paraître emprunte à un hom-
me qui passait pour avoir lé sentiment de l'auto-
rité, même un peu despotique : Napoléon 1er, dont
On connaît la célèbre boutade à notre adresse.
Il n'est que deux intérêts qu'on puisse invoquer :
celui des avocats, et celui des Plaideurs qui se eon-
tout avec celui de H Justice.
Si, pour défendre notre Institution, U n'y avait
& faire valoir que notre intérêt, je m'iniérdirai»
de pousser plus loiù. On parlé volontiers de noi
privilèges. Où sont-ils? Notre profession est où-
rerte à tons, saTis distinction de ranz, de nais*
fiance ou de fortune. Son accès n'exige que quel-
ques garanties de savoir, de dlirnité et d'indépen-
dance. Mais s'il est vrai que ces privilèges existent
et ne profitent qu'à nous. il n'y a aucune raison
de lejs maintenir. Nous en devons le sacrifice à l'é-
Krilité qu'une démocratie imposa à tous les ci-
toyens..
L'intérêt des plaideurs est donc seul à domine*
la question : et si c'est à lui que tout doit être
rapporté, la discussion ne peut se prolonger avec
les partisans de la suppression de l'Ordre des
avocats.
Beau présent à faire à la justice que cette appa-
rente et illusoire liberté !
La liberté pour mil T "Pour les ignorants erprir
NE indigne*. La liberté de riuoi ? f"U° du pibire
Si âe l'embûche. La liberté dA surprendre l'adver-
sàîré tfâr tin crtilp imprévu et dp tromper le iule
il on ne peut le convaincre. Liberté de la Botté
secrète et triomphe du croc-en-jambes.
L'épreuve en a été faite. Il v a plus d'un siècle.
Elle a été courte. Désordres, abus et scandales eu-
rent tôt fait d'amener-te rétablissement de l'insti-
tution mJmrrimée.
fît le plaideur indigent ? Quel serait son sort T
Comment serait-il pourvu à l'Assistance judiciaire ?
Les législateurs, qui en étendent de plein droit le
bénéfice à certaines catégories de plaideurs et de
procès, savent-ils bien au prix de quelle organisa-
tion nous supportons sans plier ni nous plaindre
le fardeau 1 Que je voudrais tenir un de ceux qui
réclament notre mort ! Je l'inviterais à découvrir
en ma .c^V^isrme le lonar et sombre couloir qui
flottne aciKi-^ux bureaux d'Assistance judiciaire. Je
lui demanderais de saluer bas ces hom-nes, ces avo-
cats, penchés ?ur ces dossiers de misère et qui,
par pur dévouement, sans même que leur renom
en profite toujours assez, s'aprilquént à distinguer
la pauvreté de l'imposture. Je r. convierais à notre
secrétariat, à l'heure quotidienne des commissions
9'office. Il verrait arriver, s'«ntas er, s'amonceler
par centaines, les demandes venues des études
t'avoués ou des cabinets d'instruction. Il assis-
terait à leur classement. Je lui montrerais chaque
tour un membre du Conseil en assurant la répar-
lition immédiate. Je le mènerais au bureau des
consultations gratuites : je le conduirais au Comité
de défense des enfants traduits en justice. Et quand
Il aurait assisté au travail fécond, silencieux, igno-
ré, de la-ruche, je lui laisserais le soin de décider
s'il a vu des frelons ou des abeilles. Il lui faudrait
bien reconnaître que si aucune infortune, aucune
douleur, âttCttne liante mente ne vient à nous sang
recevoir un soulagement, c'est à l'Ordre des avo-
cats qu'on le doit.
Périsse l'Ordre, l'Assistance judiciaire disparaît
avec lui. Je ne veux pas dire les avocats exer-
ceraient des représailles aux dépens du pauvre. Le
jeune et vaillant régiment des volontaires de la
gratuité pesterait à son poste. Nl4fS il n'aurait pas
à exercer sa charitable activée, Entre. l'indigent et
lui, une armée se dresserait, celle des tarés et des
déclasses. ûes racoleurs et des rabatteurs que nous
avons déjà tant de peine à ^«ritenir, mais qui, déc-
sormais, manœuvrerait à ciel ouvert, guettant au
sormais, l'échafaudage ou à la porte de l'atelier la
bas de
victime possible de l'accident, courant au blessé
comme 1a bête de proie suit l'oiseau meurtri, trai-
tant avec lui, entreprenant sa défense à forfait,
g'assurant tout ou partie de l'indemnité éventuelle.
voilà ce que deviendrait l'Assistance judiciaire.
Je niais à tort que nous cassions des *rivilégrée.
En voici un : celui d'assister les malheureux, on
peut bien nous le laisser : personne ne le réclame.
Me Chenu poursuit son beau discours en
examinant certaines réformes, .préconisées
par M. Alphonse Chautemps, député d'Indre-
et-Loire; dans son projet de résolution con-
cernant l'Ordre des avocats.
En parlant des incompatibilités, M" Chenu
ne peut s'empêcher de railler spirituelle-
ment celui qui voudrait les Supprimer :
-.. Vous- voulez qu'un militaire paisse êtré âvô-
est. Comment fera-t-Il quand, à la même heure,
Il sera commandé dé servicé e t CÍù '11 n président re-
guerra sa présence à la barre ? Et si, entre deux
satrouilles, il a lé temps dé passer la robe sur
l'uniforme, sera-t-il Ubre (Je discuter à la barre
l'ordre qu'il, aura exécuté la Vëillô pâr obéissance
a ses chefs 1
Le prêtre-avocat î EecôueTa-Ml, pour parier 11-
brament, l'autorité de son eVêqiiô ? -
Le médecin-avocat ? Qui sacriflérâ-t-il, du mou-
rant qui rappelle ou du plaideur qui le réclame ?
Où courra-t-il t au Palais ou à l'hôpital ?
Et quand on propose qu'un chef de bureau, ou
an employé de ministère puisse être avocat, a-t-on
BTIS l'avis des ministres ? Nous en savons pourtant
qui élèvent la prétention que leurs employés vien-
nent au ministère et y restent. Je serais cùriéux de
Voir ce ministre (jtiànd, à sa démande ; « Envoyez-
moi M. X. », il Serait répondu : « Me X. plaide
à la'huitième pour lés manifestants que vous avez
fait arrétêt hier. »
En terminant, le bâtonnier conclut à l'uti-
lité de lOfCré dés avocats, qui porte Vail-
lamment lè poids des années, et qui ne ré-
vèle pat cés traces de fatigué qu'on essaie
de sighàler, aujourd'hui au Parlement,
La séance a continué par le brillant éloge
4{nla prônoincé Me Charles Bonnet de Simo Il
Marfft, avocat au Parlement de Paria, et
par l'étiidê fort spirituelle de Me Marcel
Pournfti, sur le procès des Saint-Sima-
niëns. Après quoi on a distribué les prix aux
plus méritants des secrétaires de la Confé-
renée de l'année actuelle et de l'année der-
nière, à M- Pierre Masse, Philippe de Las
Cases, Léon Abrami, Jean Porée et René
Lafarge.
Nouvelles jodiciairei
Le souterrain du Palais de Justice,
Le rève de M. le sénateur premier prési-
dent Emile Fonction — celui aussi de tout
le barreau — va enrm se réaliser !
CeLLe fois,, c'est cnuse décidée.
Au mois de février prochain commence-
ront les travaux du souterra.n qui doit re-
lier le Palais de Justice au Tribunal de com-
merce. L'accès de ce souterrain, qui coûtera
50,000 francs, se trouvera dans la salle
basse, située au-dessous de la grande salle
des Pas-Perdus.
Les 50,000 francs sont couverts entière-
ment par le conseil de l'Ordre et un certain
nombre d'avocats, heureux sans doute de
ne pius avoir à traverser en robe le boule-
vard du Palais, et espérant peut-être piaiuer
plus souvent devant la juridiction consu-
laire.
Le repos hebdomadaire.
Encore un jugement ! Il en pleut de tous
les côtés. L'autre jour, c'était le conseil
des prud'hommes qui statuait sur le salaire
du jour de repos ; avant-hier, c'était le Con-
seil d'Etat qui' annulait les arrêtés du préfet
de police ; hier, c'était le tribunal de Simple
police qui se prononçait sur l'applicatiori de
la loi nouvelle.
En l'espèce, il s'agissait d'un marchand
de chaussures de la rue de Rivoli qui s'éta.t
vu dresser une contravention pour avoir, le
dimanche* occupé trois employés.
Il soutenait avoir ce droit parce que les
règlements publics concernant le repos heb-
domadaire n'ayant pas été, promulgués, il
n'était tenu que d'observer le principe du
repos et non de donner le repos du dimanche
à son personnel.
Il ajoutait qu'il avait formé devant le Con-
seil d'Etat un recours contre l'arrêté du pré-
fet de police, qui avait renoussé sa demande
de dérogation, et que ce recours était sus-
pei~f.
De plus, le préfet de police était, selon lui,
sans qualité nour prendre des arrêtés con-
cernant le repos hebdomadaire, ce soin in-
combant au préfet de la Seine.
Ce commerçant, poursuivi devant le tri-
bunal de simple police, présidé par M. Ha-
melin. a été condamné à une amende de
1 franc par contravention, relevée.
Le jugement dit que la loi est dès main-
tenait exécutoire ; que le recours au Conseil
d'Etat est suspensif seulement de l'arrêté
préfectoral et non de la lui ; que le préfet de
police est compétent pour prendre des arrê-
tés concernant le repos hebdomadaire.
Enfin, le contrevenant ne. saurait faire va-
loir pour obtenir son relaxe que les arrêtés
préfectoraux ont été annuités par le Conseil
d'Etat. Le princip-e.rte la loi est le repos col-
lectif du dimanche et nul ne peut y déroger
sans autorisation.
Un vol au fort de Vincennes. <
On se souvient qu'au lendemain du 1er mai
dernier, on arrêtait au fort de Vincennes le
canonnier VVaro, du 12e régiment d'artille-
rie, sous l'inculpation de vol de balles nou-
veau modèle au préjudice de l'Etat.
Waro, tout en reconnaissant les faits, dé-
clara qu'il ne se livrait jamais à l'espion-
nage et que, s'il avait dérobé les balles en
question, c'était pour les vendre à un bro-
canteur de Vincennes.
Le canonnier a comparu hier devant le
deuxième conseil de gu-erre de Paris, pré-
sidé par M. le colonel Lemaitre, du 22e régi-
ment d'artillerie.
Il a réitéré ses aveux et demandé l'indql-
gence de ses juges, qui malgré la plaidoirie
de son habile défenseur, Me Henry Fabry,
l'ont condamné à la peine de trois années
_d'emprisonnement
Le maillot académique au café-concert.
Les amateurs 4e~cafés-concerts viennent
de réchapper belle. Il s'en est fallu de bien
peu que le maillot dit « académique », grâce
auquel ùéà demoiselles sont présentées dans
le plus simple appareil - ne soit définitive-
ment supprimé-
Voici en quels termes la question se po-
sait et en .quel sens le tribunal de commerce
vient de résoudre :
Mlle de Valppurt, dite de Valfort, no-
.blesse de robe si l'on peut dire, avait été
engagée par les directeurs de l'Alcazar et
des Ambassadeurs, aux appointements de
600 francs par mois, avec la demi-vedette,
pour jouer la revue annuelle d'été. Or, les
trois rôles qui lui furent distribués, ceux
de la Seine, de la Corsetière et de la Muse,
lui permettaient de faire apprécier au publie
Un talent déjà consacré sur les scènes dites
d'avant-garde. Mais ne voilà-t-il pas qu'au
o(*irs des répétitions, il apparut aux auteurs
queN le rôle de la Muse devait être réduit à
une simple figuration. Mlle de Valeourt pro-
testa aussitôt, exposant à ses directeurs que
ses antécédents professionnels l'autorisaient
à refuser l'emploi de la Muse.
Ses directeurs lui demandèrent de prendre
patience. C'était l'affaire des deux ou trois
premières représentations, et puis on la
remplacerait.
Elle consentit ; mais, comme elle dut at..
tendre en vain son remplacement, elle a fini
par sé fâcher et assigner, devant le tribunal
dé commerce, ses directeurs èri résiliation
de contrat, avec le paiement du dédit de
6,000 francs.
Par l'organe dé Me Sâyét, elle faisait Sou-
tenir que son rôle de figurante avait été nui-
sible à sa santé.
— Pour figurer la Muse, ,Mlle de Valfort,
plaidait son agréé, dut revêtir le maillot
académique. Or, ce maillot l'a rendue ma-
lade et il ne pouvait d'ailleurs en être autre-
ment. C'est ce qu'affirment, en effet, deux
médecins, dont voici le certificat : « Ce mail-
lot, aux mailles extrêmement fines, est pré-
judiciable à la santé. Il provoque un amai-
grissement général et un dépérissement
dont les conséquences pouvaient être gra-
ves. » -
Et la chanteuse de s'appuyer sur la Fa-
culté pour établir que, si elle a été souf-
frante, c'est la faute au maillot qu'on l'a
contrainte à porter, alors qu'elle était en-
gagée pour jouer et non pour figurer.
Admettre la prétention de Mlle de Valfort
était une révolution au concert, où l'on va
surtout pour le plaisir des yeux. Aussi, sur
plaidoirie de Me Paul Hersant, pour les di-
recteurs des deux music-halls, le tribunal
de commerce vient-il de débouter la pauvre
Muse de sa demande. Et comme elle avait
lâché ses directeurs en plein enigagement,
c'est elle qui, au contraire, devra leur payer
son dédit de 6,000 francs. — MARRÉ AUX DELA-
VIGNE.
CHOCOLAT LUCERNA
Le plus Sa des Chocolats Suisse
LE MONDE ENTIER S'EN DÉLECTE
24 h. par R H I N O L 0176
lÈEtol-rH RHINOU"
l'ouate T-Pà-
fi cuve fies Diverses
"■ y Les instructions *
La mare du cc Dénicheur ». — Théophile
Le Bôntet dit n Théo du Montparno » est in-
culpé, on le sait, d'avoir tué, le 7 octobre
dernier, au bar Manon, Poly dit Il le Déni-
cheur h. Hter, M. Leydet, juge d'instruction,
l'a interrogé. Il a nié énergiquement. De
nombreux témoins, au cours de l'enquête
de la police, avaient accusé Le Bontet.- De-
vant le juge, tous, par peur de s'exposer
aux vengeances des amis de Théo, se sont
rétractés. Il n'est donc pas impossible que,
faute de preuves, l'instruction aboutisse à
un non-lieu.'
Les drames du feu. — M. Roty, juge d ins-
truction, s'est transporté, hier, 10, rue de
Plepus" à la maison de santé du docteur
Pottier, où M. Vilgnier a péri dans les con-
ditions que nous avons dites. Des constata-
tions faites par le magistrat, il résulte que
M. Vilgnier avait allumé volontairement
l'incendie au cours duquel il a trouvé la
mort. Comme sa folie était paisible, on ne
le surveillait pas.
Une affaire, exagérée. — L'instruction ou-
verte au sujet des détournements reprochés
aux époux Dulac, marchands à Houilles, a
établi que ceux-ci n'avaient pas commis les
faits dont on les avait soupçonnés et que
leur voisin. M. Chauvin, marchand de vins,
arrêté en même temps qu'eux, était, lui aus-
si, resté étranger à l'affaire, dont l'impor-
tance. d'ailleurs, avait été grossie.
Le crime de Sauvage. — Il semble bien
que l'un au moins des cinq individus arrê-
tés. le nommé Joffrin. ait trempé dans l'as-
sassinat de Jeanne Loret. Un témoin, M.
Puvé, l'a vu laver sa veste couverte de sang.
Sa blanchisseuse a remarqué qu'il lui avait
remis une chemise ensanglantée. Enfin, à
un troisième témoin, M. Renard, Joffrin a
déclaré qu'il avait frappé Jeanne Loret, ajou-
tant qu'elle devait maintenant être morte.
Chute mortelle au Grand Palais
Un ouvrier électricien, Louis Couvet,
trente-huit ans, 11 bis, rue du Colisée, est
tombé, hier, d'une hauteur de 15 mètres,
dans le Grand Palais, où il travaillait.
La mort a suivi peu après.
D. Meyer, joaillier, 56, boulevard Haussmann
achète le plus cher bijoux, diamants, perles.
G randes occasion^ jle eoûjers de j*erles, -, „}
En sortant de Fresoss
Après avoir purgé plusieurs mois de con-
damnation pour vol, Joachim Tricaud, vingt-
huit ans, apprit qu'un de ses amis, Auguste
Graver vingt-deux ans, ouvrier serrurier,
cité de la Moskowa, 5, lui avait ravi sa
maîtresse.
Il aperçut, hier soir vers onze heures, son
rival qui sériait d'un débit de vins de la rue
du Ruisseau. Il se jeta sur lui et le poi-
gnarda.
Gravel, dont l'état est inquiétant, a été
transporté à l'hôpital. Bichat. Tricaud a été
envoyé au Dépôt en attendant son retour à
Fresnes.
2UCCO QUINA-ZUCCO QUINA, d8 t8 cafés.
Acte de probité
M. Adolphe Lebègue, employé de bazar,
qui avait ramassé dans là rue un porte-
feuille en maroquin noir contenant qua-
rante-sept obligations de 500 francs,plus une
somme de 150 francs en billets de banque, a
déposé sa trouvaille entre les mains de M
Picot, commissaire de police du quartier
Saint-Merri, qui l'a félicité.
Dusausoy, expert, 4, boulevard des Italiens
achète le plus cher : bijoux, diamants, perles.
Epicerie pillée
Des malfaiteurs sè sont introduits là nuit
dernière dans l'épicerie de M. Eugène Le-
bois, 180, avenue de Choisy, et ont dérobé
quantité de marchandises diverses d'une va-
leur de 1,800 francs.
Pénétrant ensuite dans ta cave de Mme
Moreau, qui habite là même maison, les apa-
ches ont emporté des bouteilles de vins èt dé
liqueurs ; mais, ayant sans doute été déran-
gés dans leur besogne, ils ont pris la fuite
précipitamment, oubliant un couteau à cran
d'arrêt, des pinces-monseigneur, une scie et
des bougeoirs.
Les auteurs de ces vols ont pu prendre la
fuite sans être inquiétés. Toutefois, une en-
quête vient d'être ouverte par M. Rocher,
commissaire de police du quartier.
En une nuit, Sirop Britannia guérit la toux.
Morts foudroyantes
Mme Maria Bouvet; âgée de soixante-cinq
ans, a été trouvée morte, hier matin, devant
son logement, rue Darwin, 22. Deux minutes
auparavant, on l'avait vue chez son épi-
cière. Rupture d'anévrisme.
wt M. Joseph Guillot, commis-voyageur,
rue de Ménilmontant, 113, est mort subite-
ment, hier à neuf.heures du matin, en pre-
rant un café dans un bar de la rue des Ab-
besses. Congestion.
Est-ce un crime ?
Poursuivant son enquête, M. Palliet, com-
missaire de police à Argenteuil. a retrouvé
les trois individus avec lesquels Auguste
Dailly avait passé une partie de la soirée
lu 18 novembre. Ils ne sont pour rien dans
'ette affaire ; leurs dires, contrôlés avec
soin, ont été reconnus exaots. L'hypothèse
de l'assassinat reste plausible. L'enquête
continue.
ZUCCO QUINA-ZUCÇO QUINA, dl tl cafés.
Allô ! Allô!
A Santônv-Sérvon et à Athis-Mons, les li-
gnes téléphoniques ont été coupées sur une
longueur de 1,500 mètres. Mais, à Atijus-
Mons. les gendarmée ont arrêté trois des
auteurs du méfait, Auguste Bernard, Emile
Lecoq et Jules Bataille.
Lait Calypso, le meilleur pour la toilette.
t Vol à Saint-Gertnain-l'Auxerrois - *
Après avoir brisé un vitrail, des malfai-
teurs ont pénétré la nuit dernière dans l'é-
glise Saint-Germaih-rAu,xertôis et ont frac-
turé le tronc de Saint-Antoine de Padoue,
ils se sont emparés en outre d'une somme de
300 francs. Une enquête est ouverte. l
Klna-Lillet, Grand-Prix -."-
à l'Exposition coloniale de Marseille. C'est
te, plus quinquina des quinquinas.
Les meres coupables
M. Picot, commissaire de policé du q îaf
tie? SçiintrMerri, a envoyé a la Morgue le
cirps d'un enfant nouveau-né, du sexj fé-
minin, trouvé, hier vers midi, place de 1 riô-
tel-de-Ville.
Le « Singe Vert »
Tout brille, tout reluit par les produits du
Singe Vert. Demander partout la marque
Singe Vert pour entretien el nettoyage des
meubles, chaussures, cuisinés et tous be-
soins du ménage ; 72 produits nouveaux :
Usine du Singe Vert, 19, rue des Ormeaux,
Paris. .,
- L'armée du crime ;
Déux garçons coiffeurs, Jules Lehoreux.
vingt-deux ans, et Pierre Remuer, vingt-neuf
ans, demeurant tous deux à Courbevoie, rue
Pierre-Levée, regagnaient leur domicile
hier soir vers onze heures
En traversant l'avenue de la Défense, ils
furent attaqués par une dizaine de rôd'îi'rs,
qui les rouèrent de coups, les blessèrent
grièvement et les dépassèrent.
Des agents arrêtèrent peu après ces
odieux agresseurs, que M. Lompré, com-
missaire de police de Courbevoie, a envoyés
au Dépôt.
Pour être jolie.
Toutes nos élégantes sont ravies d'avoir
enfin trouvé la poudre de riz vraiment idéa-
le. C'est que la coudre Velamine à la vio--
lette de la parfumerie E. Coudray, 13, rue
d'Enghien, Paris, joint au parfum délicat
de la violette des qualités remarquâmes.
Demander la boîte échantillon avec houppe
adressée franco contre cinquante centimes,
ou la grande boite, dont lé prix est de 2 fr. 50
franco..
L'exiger dans toutes les bonnet maisons.
AUX VICTIMES
DES ACCIDENTS
Les blessés, victimes des accidents du tra*
vail ou de la voie publique ont le droit absolu
de choisir leur médecin.
La Polyclinique Internationale, 2, boule.
vard Rochechouart, a ouvert, à cet effet et
dans un but humanitaire, un cabinet médical
qui donne aux blessés les soins médicaux
ainsi que les certinçats dont ils peuvent avoir
besoin, leur indique la marche à suivre, en
cas de litige, et leur donne à titre gracieux
l'évaluation de l'indemnité à percevoir.
Les blessés-n'ont rien à verser aux méde-
cins, les honoraires sont dus et payés paf
les assurances responsables.
B~ «fc aj 8fT E Z ni MONTRES, ni BIJOUX,
':;' Am a ■ 'M V» n rirez ni ORFEVRERIE
l sans consulter les Tarifs,, envoyés Franco, de*
L FABRIQUES TRIBAUDï A U. de BESANÇON
ZSir t"' PKl?( Concours Observitolie de BeaarICbn 1905 itl906.
"Les PI A nu ES "Çhj" ■lll'inf au BROMURE et
';" 01:tra.te sont
et PAP LIRS &B :? aupéi-leure
,11 |B|| I *f -' A '- * - * -* T aJ -
MALADIES OC L'ES"OMAC;.
ftoiriKkw i> Stomachique SerreUe.ilrUikUei'bnïiri*
¡¡". ;.
6" II*" D'ACCOUCHEMENT ss
Femme de llf cl. Elire de la Maternité. Vilia moderne, grand jardin
fe la campagne pour recevoir pensionnaires, toute époque. Prise
UUMeenJort. Cure d air. luits ehjcuiu. uâx spricht baulics.
Théâtres et Concerts
A « L'CEUVRE »
Pan, la pièce de M.Charles van Lerbetr-giie, qui
vient d être représente a 1 « Œuvre », n a point
la SLgnincaliou Il anticléricale » qu on lui a auri-
buée. Yraisemblablo-mènt sorti des méditations
personnelles du poète beige de la Lnanson d Eve
qui est, ouose ignorée, uoeteur en puilusopnie
de l'Université de Bruxe!ks), sur la philosophie
de iNielzche, Pan, salirique ei lyrique, a une por-
tée à la fois antisociale et antireligieuse.
En apparaissant soudain dans notre société
moderne, régie par un appareil de lois, de COl)-
ventions, de traditions, Pan est le dieu de la joie
€t de 1 amour libres. Il prêche, par sa seule pré-
senoe, le culte de la Nataie, qu ,n'a rien de com-
mun avec les préoccupations des ascètes ou des
législateurs.
Soyons des surhommes par le manifesiauon
légitime de nos sentiments et de nos passions,
Llle est la doctrine qui se dégage de la pièce
étrange fij., profonde de van Lerberghe. ,
Il est nécessaire de remarquer i»u el]j fut écrite
il y a quelques années. Après les Fiaircurs, petit
drau.ê^Stwnhre et plein de caucliernaxs, Pan,
avec ses caricatures substantielles- eL cl'ueUes
des types sociaux, avec sun exaltation païenne
des ivresses de la chair, marque une évolution
qui mérite d'être signalée aux amateurs enaees.
Ce sont, d'iÜHeurs, ces thèmes sur le bonheur
humain, naturel, Min, indépendant en présence
de la rature frûtornelie, qu'on a retrouvés dans
la belle partition de M. Robert Haas. Les émois,
les veftiges, les frissons qu'inspirent T amour et
la beïuté' furéfct noblement eclébrês dans les
préludes des deux premiers acies et dans la
trime- or-e eslralè app ©priée à la partie poéti-
que de Pan, la « comédie divine » de Van Ler*
bergiie, qui confia naguère à M. Lugné-Poè le
soin de livrer au public son rêve et sa pensée.
Aujourd'hui en matinée :
Comédie-Française, 1 h. 1/2, Il ne tant iurar de
rien, le Voyage de M. Pemchon.
Opéra-Comique, 1 h., CavaUerta rusticanat le
Bonhomm* Jadis, les Armaillis.
Odéon, 1 h. 1/2. l'Honneur.
Théâtre Antoine, 1 h. 3/4, Biribi, Chez les Zoo-
ques.
Vaudeville, Variétés, Gymnase, Athénée, Nou-
veautés, Palais-Royal, Gaité, Bouffes-Parisiens,
Porîfe^ailft-Xlârtin, Ambigu, Folies-Dramatiques,
Trianon-Lyrique, Cluny.. Déjazet ; théâtres des
Mathurins, desi Fantaisies-Parisienne, Grévjn,
Moderne, Comédie-Mondaine, de Montrouge, Po-
pu'aire de Belleville, etc., même spécule que
le soir.
Folies-Bergère, Jlvmpia, Moulin-Rouge, Casino
de Paris. Parisiana, Ci^alf. Euronéen. Scala. E-
dorado, Ba- Ta-Cran, Alhàmbrq, Pépinière, Hip-
podrome, Cirque Métropole, Nouveau-Cirque, Cir.
que d'Hiver, Boîte à Fursy, Cirque Moedrano.
Bal Tabarin, Moulin de la Galettè, etc.«, spec-
tacles divers.
Les grands concerts d'aujourd'hui :
ChsteLet, 2 h. 1/2. — Septième concert Colonne,
sous la direction de M. Ed. Colonne.
Programme : 4e symphonie (Schumann). —
Fantaisie pour violon (Schumann), par Jacques
Thibaud. — Manfred (Schumann), adaptation de
M. Emile Moreau, avec le concours de MM. Mou-
net-Sully, Paul Monnet, Mlle i-enée du Minil.
M,Emile, chantants : Nin-tes despinoy, Boyer
Personnages chantants : M'mes dEspinoy, Boyar
de Lafory, MM. Mailet, Sigwalt, ttorde, Eyraud,
Mary.
— THéâtre Sarah Bemhardt, 3 heures. -
tième concert Lamoureux, souis la direction de
M C. Chevillard.
Programme : Ouverture de Fidelio (Beethoven).
- Symphonie en mi mineur (no 5) : le nouveau
Monde (Dvorak). — La Halte divine ITrémisot), ln
audition. — sérénade (Mozart) pour quintette a
cordes. — Ouverture des Maures Chanteurs Wa-
gner). — Chant du soir (Schumann), orchestre
par Saint-Saêns. — Invitation à la valse (WeDer),
orchestrée par Félix Weingartner. — Le coneert
sera dirigé par M. Camille Chevillard.
— A Iwariginy (3 heures). Nouveaux ooncerts
Populaires Symphonie éc ssaise cM-rîdelasohn) ;
Africa Saint-Saensi, piano M. Touknouche ; Dé-
sillusion Gervais DurandJ; Joseph (Mehul; Mme
Bai eau-B : thelot, etc.
— Co œrts Rouge, rue de Tournon. — Matinée
à 3 heures.
— Concerts Touche, 25, boulevard de Stras-
bourg. — Matinée à 3 heures.
Ce soir :
Aux Capucines : le Petit Kosson (Louise Bal-
thy, Miss Lampton, J. Meryem Loquet, Berthez).
La Poire (Henriette Dickson, Coquet, H. Hawry).
-Aux Folies-Bergère : le Timbre ,d'Ur, bal-
Jet. Le Championnat du Monde dé Lutte ; Pa-
dôubny, champion 1905, contre tous.
.1â Olympia : Vira les Etottes, radiet-féertê, de
MM. kaul FErtiér et bertol-wraivil, musique de
M. Hirchmfcftn. Lé Petit Chaperon rouge.
Au Casinp de Paris : la Plut ÓeUe, opérette :
attractions. Le Frein humain.
— AParisiana : \iens4u, c/iérl? rev.de M'VI.H.
Moreau et Ch. Quinel ; Lina Ruby Vasftr,VilbeK,
Giriar, Darius, Fleuron,. Valdor, Perret, oIohnson.
- A la Cigale : On! oui! va. revue. MM. Sui-
bac, Reschal. Uabin, W.Burtey.Max-M
— Théâtre Moderne, a 3 n. 1/2 et à 9 h. 1/4, la
célèbre tragédienne japonaise Bamako.
- A la bcala, & & h., Bonjour. J'ai!. revue
en deux actes et quatorze tableaux, de MM. E.-P.
Lafa.rgue et F. yerdeilet.
— A l'Européeln (pi. Cliche*, : La Justice on Va-
drouille, grande bouffonnerie satirique, avec la
désopilante Bloch .dans la Vierge de l lietuts, l«
tribunal de Gastelpailiard ; jane Doë, Denance.
- A l'Hippodrome : attractions ''diverses. india,
pantomime à grand spectacle, en trois tableaux.
Les spectacles de la semaine :
A l'Opéra, lundi et samedi, Ariane; mercredi,
Sigurd; vendredi. FlJusl.
A ta Comédie-Française, lundi, à 8 h. 1/8, Po
lyeuete, ki Prétexte; nwrdi et jeudi, à 8 h: lA
le, Plaisir de rompre, les Mouettes ; mercredi, 4
S'h. 1/2, J'rancillon, Lue 1 isitc de Aoces; ven-
dredi, Francilon; samedi, il 8 h. 1/2, la Po"
laine de Jouvence, les Mouettes ; jeudi, en mail
née, 1 h. i/2, trs Femm.s savait les. V P ''-'I!.
A
A l'Opera-Coifiique, lundi, à 8 h. 1/4,. represao
talion populaî.e à prix réduits gver, 'iVua." ,.2'
Mignon (Mmes MarIe Thiéry ét A. Pornol, MM
de Poumayrac, Vieuille et Cazenéuve) ; mardi,
à 8 h., Carmen (MLLes Theveoet et VaUarxtri
Nef Audouin et Dutranne) ; mercredi, à 8 11. '1/4
PeRâàs jïl Mélisande (Mme Mary Garden, MM.
Jean Pêricr, Dulianne et 'Vieuil.é! ; jeudi, H S ta
troisième représentai ion de l'abonnemeint du
jeudi, série A; -..Werther (Mlles B. Larnaro et L4
Palme, MM. Léon Beyle, Allure et VieuitW. K»
dymion et Phœbê {Mimes Cléo de Mérode et At
gina Badet); vendredi, à 8 h.. la Vie de Bbkitm
Mmes Marie Thiéry et Tiphaine, N« Devrièt,
Delvoye, A!lard et Huberdeau), et le Bonhommt
Delvoy(Mlle NfaUiieu-Lutz, MM. Fugère et Prift
cell) ; samcdjL^fi 8 h. (troisième représentation 4t
labonnemënt du samedi, série A) : ApltitoCtM
(Mnîes Mary Garden, G aire Friche, ÛesrAêUieiv
Régina BadeL; M. Léon Beyle).
A rodéôri, lundi soir et jeudi im œaUnBi^
Andromaque et les Précieuses Ridicules ; tous lei
Autres soirs die la semaine : Jules César.
Au théâtt e Antoine, tous les soirs de la sema*
ne et jeudi, en matinée, Biribi et Chez Ise ïo+
ques.
Au Gymnase, tout 15 soirs et jeudi, en malt
uée, AJodemoiHllc IOGet"; samedi, Samedi 4t
Madantê; à 5 tw, Un Monsieur et une StotMl
conféienoe de M. Léo ClareLie. -
Les_premières de la semaine :
tranui, aux Mathuiins, -première du nouveau
spectacle.
Mardi, à FOd^on, Jules César; répétition gn
nérale, lundi après-midi.
Mercredi, au Châtelet, Pi/ P4j Pouf!; répft
tition générale mardi soir.
Jeudi, à la Renaissance, le Voleur; répétitioor
générale mera edi suii'.
barnodi. au théâtre Réjane, la HaveUi Fépéti
.tion gé. érale vendredi soir.
SainSdi après-midi, a la Comédie-Française,
répétition générale de Potiche, dont la pftuu&rf
aura lieu le lundi 10 CWcembra.
A l'Opéra :
M. Carbeily, premier prix d'opéra aux 4sr%iirt
concours du Conservatoire, fera son premier dA.
but mercredi dans le rôle de Guniher de Sigvrï.
— Les dix piemières représentations ûArwm
ont produit 2u4,563 francs, et la recette de la
onzième, avant-hier soir, a été de 20,700 ùi%uca
A l'Opéra-Comique :
•MM. Cuinif e t^rlanger, Pierre Louys et Louis
de Gramont, auteurs d'Aphrodite, viennent de
faire tion d'une somme de cinq ceau lianes *
la Caisse des ret.tu.es des art s es, de l'o eheg-
tre, des chœurs et du petit personnel de l'Opéra
Comique, à -l'occasion de la cinquantième de
ieur œuvré.
— T ès pros sucoès pour Mlle Geneviève Vos,
qui chantait, hier soir, à 1 Opéra-Oomiq Ma
non.
C'est, après Louise, une nouvelle vietotue è
compter à l'actif de cette car tutrice, qui est et
même temps une si adroite comédienne.
Le Gymnase, pour répondre à un très jfcarwj
nombre d" demandes. donnera, les jeudis 6,13 e|
20 décembre, trois matihées supplémentaires du
Mademoiselle Josette, ma {àmme.
Un assez grand nombre de lettres parviennm
journellement à la direction de la Gaité pour sa-
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des morvottlBS de soupÊosao, dm
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FEUILLETON DU DECEMBRE
— 8 —'
L'ARMOIRE
INFERNALE
VII
LA JUSTICE INFORME
(Suite)
Ayant reçu deux épreuves de la photogra-
phie anthropométrique, M. Hattache en côn-
fla une à Leduc, l'autre à Triboque, et les
chargea de se rendre, le premier, avenue
ôOrléans, le second à l'Ecole deà mines.
En rentrant à la Sûreté, Triboque déclara
que le gàtdièu dont il avait- reçu les pre-
miers (1 tuyaux » reconnaissait formellemènt
l'ingénieur; de son côté, Leduc transmit à
son chef l'affirmation de la concierge de
l'immeuble Voutrau, qui, sans la moindre
hésitation, avait nommé Manivel. ',..
Ces témoignages devaient donc faciliter
l'instruction. Manivel, ne pouvant plus don-
ner le change, voyant son identité archiéta-
blie, ne tarderait pas à capituler.
Un homme âgé, non entraîné à simuler,
hv. saurait, du reste, jouer longtemps une
habile comédie.
M. Haltache avait la crainte — partagée
par M. Larose — que l'affaire s'ébruitât.
Quels tracas, quelles fatigues pour eux,
ai IèA journaux s'emparaient dé l'aventuré !
Et leà mesuire» à pendre Au beau milieu
d'une panique folle !
Ils ■ maudissaient MàtiiveL.. Mais ils
avaient passé la main à la justice, et il leur
fallait attendre, dans l'inaction, la fin de
l'instruction.
Dans le cas où Manivel ne se rendrait pas,
et alors seulement, toutes les responsabili-
tés leur incomberaient.
Et ils avaient l'expérience des soucis èn-
gendres par l'affolement de Paris.
Dan# 1 espèce la justice' était représentée
par - M. Bourvin, juge d'instruction du pliiô
»■ 1hl -. - - m
XraductioQ et reproduction interdites.
grand mérite, que de récents succès avaient
désigné à l'attention du chef du Parquet.
Un met est nécessaire sur ce magistrat.
Pas un portrait •*- qu'on se rassure. Re-
belle à l'interview, M. Bourvin se dérobait
Ú la curiosité des reporters. Cette considé-
ration seule eût suffi pour le désigner dana
l'affairé Manivel.
Auteur de nombreux ouvrages techniques,
M. Bourvin s'était mis en relief par un livré
..- travail d'érudit et de philosophe — sur
l'Instruction criminelle à travers les siècles.
La conclusion de ce chef-d'œuvre de haute
morale judiciaire était nette, dégagée de
toute phraséologie : « Tant qu'il n'est pas
condamné irrévocablement, le prévenu a
droit à tous les égards.
» Pour la conscience du magistrat ins-
tructeur, tout aveu résultant d'une pression
ou d'une ruse quelconque ne doit pas
compter.
Il Si sacrés que soient les droits de la So-
ciété, ils ne peuvènt jamais primer ceux de
l'individu, au point de les etouffer. »
Ces théories demeuraient dans le pur do-
maine de la spéculation. peut-être à cause
do l'avancement. mais cela n'est pas notre
affaire. M. Bourvin seul nous intéresse en
tant que juge d'instruction octroyé à Mani-
vel.
Quand il eut pris connaissance du dossier,
le magistrat se fit amener l'accusé. Celui-ci
n'ayant pas encore choisi d'avocat, la loi
autorisait seulement un interrogatoire d'i-
dentité.
Or, M. Bourvin, informé de l'attitude de
l'ingénieur devant la préfet de police, crut
devoir, au préalable, lui adresser quelques
observations :
— Si vous êtes ici, monsieur, dit-il, ne
vous en prenez qu'à vous-même. Malgré
l'acte répréhensible que l'on vous reproche,
il vous était possible d'échapper à la con-
damnation qui vous frappera lorsque fious"
vous aurons convaincu du crime dans un dé-
bat contradictoire, où je vous laisserai toute
liberté pour Vous défendre. A ce sujet, je
vous engage à faire choix d'un défenseur,
ou bien nous y. pourvoirons d'office.
» Mais avant de procéder à l'instruction
dent je suis chargé, je veux joindre ma
prière à celle de M. le préfet de police :
» MeAivel, consentez à ouvrir l'armoire,
ét nous signeras un hÓlvolieti !
— L'ormoire 1 encore Vormoirê ? larmoya
le prévenu, mais, mon bon juge, je ne chais
pas !
— Bien, répliqua M. Bourvin d'un ton sé-
vère, vous persistez dans votre système..
avec l'espoir de gagner du temps. Nous
verrons dans quel but. Pour le moment,
je dois borner mes questions. Répondez :
Vos nom et prénoms ?
- Bafouillas, Onésime.
C'ést faux ! vous êtes Manivel !
..0:.. Non : Bafouillas, né natif de Chaint-
Flour, où ma mère me mit au monde en
dix-huit cent. huit cent?. j'ai cinquante-
huit ans. quoi !
M. Bourvin toisa d'un regard sévère l'hom-
me qui, après- s'être moqué de la police, pa-
raissait vouloir tourner en ridicule la jus-
tice.
— Encore une fois, je vous requiers de ré-
pondre sérieusement, et je vous préviens
que vous aggravez votre cas, monsieur
Manivel !
— Puisque je vous dis que che suis Ba-
fouillas ! bon Dieu!. Je peux-t-y parler à
la fin ?
— Quand votre avocat sera là.
— Un « babillard », pour quoi faire? Si
ces méchieurs ne m'avaient pas abruti avec
l'armoire du crime. on chaurait tout, vu
qu'à Paris je peux tout dire sans perdre
les dix mille « balles » promises par votre
ingeigneur. Ah ! cb'il m.'a trompé, le co-
quin
— Enfin, vous persistez à soutenir que
vous n'êtes pas Manivel ?
— Cha, j'en réponds !
— A quoi vous servira 'cette fable ? Votre
photographie a été montrée. les témoins
vous ont reconnu. vous serez confronté
avec eux. Après tout, nous verrons cela
demain. d'ici là, voua réfléchirez.
— Garde, reconduisez le prévenu.
- Non ! non ! che veux tout dire pour
qu'on me lâche. c'est mon droit chûrement.
L'avocat, je m'en f.fiene. j'en ai assez
d'être entprifon pour l'autre.
- Quel autre ?
- Votre Manivel, té !
Ce qu'allait faire M. Bourvin n'était pAs
régulier : il se le pardonna d'avancé. Cette
affaire bizarre était de nature à supporter
queues dérogations à la réglé:
— Sdït je vous écoute, Manivel.
- Bafouillas !
- Bon. contez votre roman* -
wr- -
Accoudé à son Bureau, dans une attitude
en apparence détachée, M. Bourvin obser-
vait attentivement le personnage singulier
qu'il avait devant lui.
Le visage distingué contrastait étrange-
ment avec la vulgarité de la voix ; la- tenue
était bien celle d'un homme accoutumé à la
méditation, penché sur les livres ; elle était
pourtant en désaccord avec certains gestes
d'homme du peuple.
Et plus il le regardait, plus M. Bourvin
ctvait l'impression que le prévenu jouait un
rôle arrêté d'avance. Le but lui en échap-
pait toutefois.
— Comme je vous l'ai dit, je suis Bafouil-
las.
— Allons donc ! Et lés papiers qu'on a
trouvés sur vous.
— Paâ les miens. je vous les ferais
« zieuter » les miens si l'autre ne les avait
pas sur lui !
- Et le papier que vouS avez avalé ?
— Rien. je vous expliquerai ça.
- Soit, continuez.
- J'étais établi à Chaint-Chulpiche.
Le juge sursauta.
- Vous prétendez être commerçant ?
— Etabli.!, sur les marches. mendiant,
mon juge.
Cela dépassait les limites de la fantaisie.
En dépit du câline qu'il eût voulu garder,
M. Bourvin s'écria :
— Vous avez de l'imagination, monsieur
Manivel !. Trop d'imagination.
Et comme l'autre voulait poursuivre, le
magistrat se leva, furieux.
— Assez 1
Puis, il ordonna d'une voix sèche :
— Garde, reconduisez le prévenu.
Et malgré sés protestations, le prisonnier
dut suivre lê garde municipal.
Après le départ dé l'inculpé, le juge d'ins-
truction congédia son greffier. Nerveux,
agacé, il voulait être seul pour réfléchir.
Rien ne répugne plus aux magistrats qu'un
simulateur ; or, Manivel on paraissait un
de première force. -
Mais pourquoi simulait-il 1 Pourquoi, oui,
pourquoi ?
Alors qu'il était si simple d'ouvrir l'ar-
moire, dans quel but Manivel s'exposait-il à
un châtiment sévère en s'entêtant à jouer
ridlôt ? , ,
Bafottillas !
Rien que ce nom visiblement inventé et
grotesque le trahissait ! Du rEtste, Identité
du prévenu n'était pas douteuse. Des témoi-
gnages précis le confondaient dans son
mensonge. ,
Une chose intriguait pourtant le juge :
dans la mâlle de Manivel, marquée À. M.,
on n'avait trouvé que cinq billets de mille
francs. Le portefeuille Sâisu sur le prévenu,
en outre des papiers : carte d'électeur, di-
plômes et cartes de visite, ne contenait que
deux billets dé cinq cents francs.
Or, la lettre adressée par Manivel à
Voutrau faisait allusion à une fortune em-
portée « pour vivre longtemps dans la libre
Amérique ». -
De plus, Triboque, chargé fie compléter
sa première enquête, avàit découvert que
Manivel avait pris, avant son départ, un
carnet dé thèques à la banque LecharmaA
et Cie, rue Drouot, et qu'il pouvait dispo-
ser à Nêw-York, par transfert, de quelques
centaines de mire francs.
Qu'était devenu ce carnet ? On n'en avait
point trouvé trace.
, Ce léger trou dans l'enquête était de peu
d'importance aux yeux de M. Bourvin.
Le prévenu était' pour lui bel et bien Mani-
vel.
Il tenait donc à mener rapidement son
instruction, et, dès le lendemain il désignait
à l'inculpé un avocat d'office.
On était alors au 1er décembre.
VIII
UN COMMERÇANT
Il est temps de révéler certains détails.
Soulevons le voile que ne pouvaient déchirer
ni la police, ni la justice, égarées par les ap-
parences et tous les, éléménts d'une enquête
serrer où rien n'était négligé pour établir
la vérité.
Le locatAira de Voulfau àWMt niêrveilleu-
sèment échafaudé sa vengeance.
C'était bien Bafouillas, exerçant récem-
ment encore là profession (?) de mendiant,
que la justice tenait sous ea griffe.
Ce que le bonhomme racontait à M. BiJur-
vin était réel.
Le 9 novembré, à Saint-Sulpioe, où 11 pas-
sait ses journées, accroupi sur les marches,
méditant sur la el'édwite humaine WU"- en
empochant lés sous des âfnês gerîsibléê,
émues par son air souffreteux qu'ex âgé*
raient .encore une majestueuse barbe blan-
che et un bandeau noir sur l'œil OJ.}lJU'M la
9 novembre, disons-nous, un monsieur d Ag*' ■
respectable qui, depuis quelque temps, lui
donnait quotidiennement une piécette bian*
che, — en nickel - avait dit au meoâianâ
Bafouillas :
—<• C'est Contrariant que t11 sots borgs^î
sans cette infirmité, je te ferais gagner beàùà
coup d'àrgént.
Bafouillas avait connu ce bizarre otienl
dans une circonstance particulière :
Une dârhe, en faisant l'aumône, avait iàW
- choir, de sa bourse, un louis qui avait
roulé sur le parvis dé l'église. La pièce 9'4.
tait arrêtée près de Bafouillas qui l'avait
prestement ramassée ; mats si rapide qu'eût
été le geSte du fikiu, il avait été vu phâîdi'
deviné — par sès collègues jaloux, ils l'a-
valent dénonoê, et pendant que Batouill",
grand renfort de cria et quelque peu. rëné
par lé louis qu'il avait caché dans sa bôu*
che, affirmait aon innocnece, un spectatertf
de la scène s'était baissé comme pour ohef.
chef pair terre et s'était relevé tenant atl
bout des doigta une pièce d'or.
— Vous vous êtes trompée, madarna. Cil
pauvre homme est innocent.
.,¡ Merci, Monsieur.
L'incident était clos à la stupéfactioa d*
tout le monde et surtout de Bafouillas qui
pensa en avaler le louis qu'il avait encort
dans la bouche. Prétextant une indisposition ,
subite à la suite de la plus odieuse des am
lomnies, il avait suiti l'original qui l'avait
tiré d'un aussi mauvais pas. Dès qu'il sé Vit
hors d'atteinte des regards indiscrets, il
aborda son homme.
— Mochieu, dit-il, je veux voua rendra
votre bien. J'ai pu avoir un inchstani d'ou-
bli, mais je chuis un honnête homme ow
core.,. dôIC cmit, ilit fut-îl idpôi)49
- Gafdêî: donc cela, lui fut-il répond
d'un ton bourru ; fiéhez-rnot la paii. et que
ça vous serve de leçon t
C'était ce personnage qui, depuis lors, ra.
mettait journellement à Bafouillas une. piè-
ce de vingt-cinq centimes. El le « mer. di-
eot », pas .mauvais gars au fond, le eonsiëé*
rail un pfù comme un dieu.
Donc. re, Il client ». aurfts avoit jeté' 14
trouble dans l'âme de I Auvergnat, en fui
parlant d'argent A gagner, était parti san;
donner d'autres explications.
Bafouillai l'avait rattrapé. ♦
LOUIâ VAUCAft.
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