Presse et revues
300 pages
148
Pour en terminer avec les Duclos-Guyot, pour autant qu’ils aient navigué
dans les pays du rio de la Plata, nous devons reprendre ici le nom de Pierre
Duclos-Guyot, volontaire sur l’« Aigle » lors du premier voyage de Bougainville
aux îles Malouines. Il fut ensuite enseigne de vaisseau sur «La Boudeuse», puis
«L’Étoile» lors du voyage de circumnavigation. Il s’est surtout fait connaître en
tant que co-auteur des journaux de bords de Commerson (38). Le premier et le
deuxième cahier sont de sa main, ainsi qu’une partie du quatrième (39).
C’est donc un témoin important et il est d’autant plus regrettable que ni les
Archives Nationales, ni le Service historique de la Marine, ni les dossiers des
Archives du Port de Brest aient conservé — en l’état actuel de nos connaissances
— une trace de ses activités ultérieures. Nous ignorons également sa filiale exacte :
l’abbé Paris-Jalobert ne l’énumère pas parmi les membres de la famille Duclos-
Guyot (40). S’agirait-il alors d’un fils d’Alexandre Michel, frère cadet de Nicolas-
Pierre et découvreur de l’île Saint-Pierre (voir supra 17)? La plupart des
biographes que nous avons consultés ont déjà attribué cette découverte au frère
aîné, alors pourquoi pas un fils supplémentaire?
Reste le cas de Jean-Baptiste Guyot-Duclos dont on sait uniquement qu’il a
été deuxième lieutenant sur «le Sphinx». Nous n’avons pas pu retrouver sa
filiation ni connaître son destin ultérieur.
Et maintenant nous devons faire un retour en arrière pour parler d’un autre
Malouin, compagnon important de Bougainville et des Duclos-Guyot. Nous en
avions déjà brièvement parlé à propos du trafic interlope avec Montevideo. Il
s’agit de Érançois Chesnard de la Giraudais, né à Saint-Malo en 1727 et qui avait
commencé à naviguer très jeune au commerce et à la pêche avec son père, ce qui a
été très fréquent à l’époque. Lorsque Bougainville prépare sa première expédition
aux îles Malouines, il choisit — nous pensons qu’il faut dire qu’il laisse choisir par
Nicolas-Pierre Duclos-Guyot — une très grande majorité de marins malouins ,
servanais et cancalais, aussi bien pour son état-major que pour les équipages des
deux bateaux. C’est ainsi que Chesnard de la Giraudais se voit confier le comman
dement du « Sphinx » avec le grade de « lieutenant en pied ». Vers la fin de 1764, il
prend le commandement de l’« Étoile ». Il nous a laissé une relation très vivante de
ses rencontres avec les Patagons (41). En 1770 il est titularisé comme capitaine de
brûlot, mais quitte ensuite le service du roi pour repasser au commerce. Sa base
d’opérations semble avoir été l’Ile de France, mais ses transactions commerciales
auraient été à la limite de la légalité, sinon au-delà (42). En 1775, il commande le
« Mascarin » et se rend de l’Ile de France à Montevideo. Son subrecargue est Amat
(37) D’après une attestation du Trésorier des Invalides de la Marine (Saint- Malo, le 5 avril 1819) la
solde de retraite n’a plus été payée depuis le deuxième semestre 1813 et qu’il a même été retiré du
contrôle des Invalides de Saint-Malo pendant l’exercice de 1817 « pour plus de trois ans d’absence »
(Serv. Hist. Marine).
(38) Philippe Commerson a été le naturaliste du voyage de circumnavigation de Bougainville.
(39) Ms 2214 du Muséum d’Histoire Naturelle (Paris).
(40) Nous ne pouvons fournir qu’un renseignement négatif: contrairement aux dires de Martin
Allanic (supra 15), il n’a pu être un des fils de Nicolas-Pierre Duclos-Guyot, car, d’après les pièces
fournies par la veuve de ce dernier lors de sa demande de liquidation de pension de veuve (voirsupra
14), le ménage a eu trois fils: les deux premiers, Alexandre-Jean et Auguste-Jean dont nous avons
abondamment parlé et le cadet: César-René, né à Saint-Malo le 17 août 1762, soit l’annéeavant le
premier voyage de Bougainville et de son père aux îles Malouines. César-René est mort le 10 juillet
1846 après avoir terminé en 1815 une carrière fort honorable dans le Génie, puisqu’il a fini avec le
grade de colonel, la cravate de Commandeur de la Légion d’honneur et la croix de Saint-Louis. Ses
dernières fonctions furent celles de directeur des fortifications de la Rochelle.
(41) Chesnard de la Giraudais; Extrait d’une relation de C... de G..., lieutenant de frégate,
commandant la flûte du Roi, l’« Étoile » dans le détroit de Magellan (les Patagons — du 7 au 30 mai
1766) in « Journal des Scavants», mai 1767.
(42) Cunat, Saint-Malo illustré par ses marins. Rennes, 1957.
Pour en terminer avec les Duclos-Guyot, pour autant qu’ils aient navigué
dans les pays du rio de la Plata, nous devons reprendre ici le nom de Pierre
Duclos-Guyot, volontaire sur l’« Aigle » lors du premier voyage de Bougainville
aux îles Malouines. Il fut ensuite enseigne de vaisseau sur «La Boudeuse», puis
«L’Étoile» lors du voyage de circumnavigation. Il s’est surtout fait connaître en
tant que co-auteur des journaux de bords de Commerson (38). Le premier et le
deuxième cahier sont de sa main, ainsi qu’une partie du quatrième (39).
C’est donc un témoin important et il est d’autant plus regrettable que ni les
Archives Nationales, ni le Service historique de la Marine, ni les dossiers des
Archives du Port de Brest aient conservé — en l’état actuel de nos connaissances
— une trace de ses activités ultérieures. Nous ignorons également sa filiale exacte :
l’abbé Paris-Jalobert ne l’énumère pas parmi les membres de la famille Duclos-
Guyot (40). S’agirait-il alors d’un fils d’Alexandre Michel, frère cadet de Nicolas-
Pierre et découvreur de l’île Saint-Pierre (voir supra 17)? La plupart des
biographes que nous avons consultés ont déjà attribué cette découverte au frère
aîné, alors pourquoi pas un fils supplémentaire?
Reste le cas de Jean-Baptiste Guyot-Duclos dont on sait uniquement qu’il a
été deuxième lieutenant sur «le Sphinx». Nous n’avons pas pu retrouver sa
filiation ni connaître son destin ultérieur.
Et maintenant nous devons faire un retour en arrière pour parler d’un autre
Malouin, compagnon important de Bougainville et des Duclos-Guyot. Nous en
avions déjà brièvement parlé à propos du trafic interlope avec Montevideo. Il
s’agit de Érançois Chesnard de la Giraudais, né à Saint-Malo en 1727 et qui avait
commencé à naviguer très jeune au commerce et à la pêche avec son père, ce qui a
été très fréquent à l’époque. Lorsque Bougainville prépare sa première expédition
aux îles Malouines, il choisit — nous pensons qu’il faut dire qu’il laisse choisir par
Nicolas-Pierre Duclos-Guyot — une très grande majorité de marins malouins ,
servanais et cancalais, aussi bien pour son état-major que pour les équipages des
deux bateaux. C’est ainsi que Chesnard de la Giraudais se voit confier le comman
dement du « Sphinx » avec le grade de « lieutenant en pied ». Vers la fin de 1764, il
prend le commandement de l’« Étoile ». Il nous a laissé une relation très vivante de
ses rencontres avec les Patagons (41). En 1770 il est titularisé comme capitaine de
brûlot, mais quitte ensuite le service du roi pour repasser au commerce. Sa base
d’opérations semble avoir été l’Ile de France, mais ses transactions commerciales
auraient été à la limite de la légalité, sinon au-delà (42). En 1775, il commande le
« Mascarin » et se rend de l’Ile de France à Montevideo. Son subrecargue est Amat
(37) D’après une attestation du Trésorier des Invalides de la Marine (Saint- Malo, le 5 avril 1819) la
solde de retraite n’a plus été payée depuis le deuxième semestre 1813 et qu’il a même été retiré du
contrôle des Invalides de Saint-Malo pendant l’exercice de 1817 « pour plus de trois ans d’absence »
(Serv. Hist. Marine).
(38) Philippe Commerson a été le naturaliste du voyage de circumnavigation de Bougainville.
(39) Ms 2214 du Muséum d’Histoire Naturelle (Paris).
(40) Nous ne pouvons fournir qu’un renseignement négatif: contrairement aux dires de Martin
Allanic (supra 15), il n’a pu être un des fils de Nicolas-Pierre Duclos-Guyot, car, d’après les pièces
fournies par la veuve de ce dernier lors de sa demande de liquidation de pension de veuve (voirsupra
14), le ménage a eu trois fils: les deux premiers, Alexandre-Jean et Auguste-Jean dont nous avons
abondamment parlé et le cadet: César-René, né à Saint-Malo le 17 août 1762, soit l’annéeavant le
premier voyage de Bougainville et de son père aux îles Malouines. César-René est mort le 10 juillet
1846 après avoir terminé en 1815 une carrière fort honorable dans le Génie, puisqu’il a fini avec le
grade de colonel, la cravate de Commandeur de la Légion d’honneur et la croix de Saint-Louis. Ses
dernières fonctions furent celles de directeur des fortifications de la Rochelle.
(41) Chesnard de la Giraudais; Extrait d’une relation de C... de G..., lieutenant de frégate,
commandant la flûte du Roi, l’« Étoile » dans le détroit de Magellan (les Patagons — du 7 au 30 mai
1766) in « Journal des Scavants», mai 1767.
(42) Cunat, Saint-Malo illustré par ses marins. Rennes, 1957.
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