Presse et revues
6 pages
Titre : La Croix du Nord : supplément régional à la Croix de Paris ["puis" grand journal quotidien du Nord de la France]
Éditeur : [s.n.] (Lille)
Date d'édition : 1928-02-13
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32753198f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 février 1928 13 février 1928
Description : 1928/02/13 (A39,N11545). 1928/02/13 (A39,N11545).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG59 Collection numérique : BIPFPIG59
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Nord-Pas-de-Calais
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5046324d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-13077
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/06/2019
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Raoul Plu3. — Aux jeunes filles : face à la vie... 5 S5
Comtesse de Ségur. — Evangile d’une grand’-
mère, réédition 11 25
III. — HISTOIRE. MÉLANGES HISTORIQUES
Marius André. — La Véridique aventure de
Christophe Colomb 16 00
Lyautey. — Paroles d’action 37 75
Louis Madelin. — La France de l’Empire 13 25
Dom Poulet. — Histoire de l’Eglise (2 volumes). 51 65
IV. — VIES DE SAINTS
La vie et les œuvres de quelques Saints (2 vol.) 30 25
René Bazin. — Fils de l’Eglise 13 25
Cardinal Dubois. — Saint Joseph 8 50
Georges Goyau. — Saint Bernard 13 00
Fernand La“udet. — Sainte Thérèse de Lisieux. 13 25
V. — BIOGRAPHIES
Emile Baumann. — Mon frère le dominicain.... 13 00
Henry Bordeaux. — Pour l’Alsace, vie et mort
du général Serret 13 25
Francis Jammes. — Lavigerie 13 00
Léopold Levaux. — Quand Dieu parie 15 OU
VI. — VOYAGES, MISSIONS, PELERINAGES
Maurice Briault. — Sous le zéro équatorial ... 13 25
R. P. Duchaussois. — Femmes héroïques 13 50
Mgr Grente. — Le beau voyage aux Etats-Unis
ef au Canada 16 25
André M. de Poneheville. — Le Chemin de Rome 13 09
André Tardieu. — Devant i’obstacle, l’Amérique
et nous 16 50
VU. — LITTÉRATURE, MELANGES LITTERAIRES
André Beilessorf. — Sainte-Beuve et le XIX»
siècle 21 50
J. Calvet. — D’une critique catholique 11 00
J. Calvet. — Le Renouveau catholique dans la
littérature contemporaine 20 50
Jean Nesmy. — La Féerie des bois •. 13 00
» Les Quatre saisons de la forêt. 13 00
Pierre Reverdy. — Le Gant de crin 19 00
M. Souriau. — Histoire du romantisme 62 65
VIII. — BEAUX-ARTS
L. Bordes. — Vingt leçons d’histoire de l’art... 22 00
Maurice Brillant. — L’Art chrétien en France au
vingtième siècle 62 65
Cécile Jéglot. — La Vie de la Vierge dans l’art. 47 50
IX. — QUESTIONS ACTUELLES
Prosper Gérald. — L’Eglise et les. humbles.. 21 00
Mgr Juiien. — L’Evangile nécessaire à l’ordre
international 12 00
Pierre Lhande. — Le christ dans la banlieue.... 16 25
Henri Massis. — Défense de l’Occident 13 00
Raymond Postal. — Le Roman de l’Alsace 13 00
X. — ROMANS POUR LECTEURS AVERTIS
Henry Bordeaux. — Le Barrage 13 25
Julien Green. — Adrienne Mesurai. 13 50
Eugène Labelle. — L’Héritier 10 00
Jean Mauclère. — La Fille du Haff 13 00
NicoierStiébel. — Le Cœur en peine..v.r.-’r.y:..'r. * -l^ 00
J. Suberville. — L’Homme qui fait sauter le
monde. .... 13 00
André Thérive. — Les Souffrances perdues...... 13 00
XI. — ROMANS POUR GRANDES PERSONNES
Germaine Acremant. — Gai ! marions-nous I 13 00
Jeanne Andé. — Le Fils unique 13 0C
Paul Bourget. — Nos actes nous Suivent 26 00
A. Cevrac. — Hélène ou la mandragore............ 9 50
Guy Chantepleure. — Le Magicien 10 25
René Duverne. — L’Erreur..! 13 06
M. Leduic. — Dans son sillage 9 50
Saint-Cygne. — Cordéiia 13 00
Isabelle Sandv. — Les Soutanes vertes 13 00
Colette Yver. — Haudequin, de Lyon. 10 25
XII. — ROMANS POUR JEUNES FILLES
Ceyrac. — Le Cercle 9 50
M/Goudareau,-— Le Candidat fantôme.............. 9 50
Paul Renaudin. — Le Maître dé Froidrhont .ii 00
Emmanuel Soy. — La Confidente s S 50
T. Trilby. — La Jolie bêtise ...!. 13 CG
XIII, — ROMANS POUR TOUS
Jean û’Agraives. — L’Aviateur de Bonaparte... 6 25
» Les Aigles de l’aigle..'....... 6 25
M. Barrère-Affre. — Le Dorï redoutable ...:. 3 80
a Moi, reine 3 80
André Bruyère. — De l’or, de l'encens, de la
myrrhe ....! 3 80
James-Olivier Curwood. — Le Bout du fleuve... 13 00
J. Dantezan. — Dans la trace de ses pas 7 00
Dodeman. — Aux quatre vents de la misère... 3 80
Jean Drault. — Galupin touriste 11 GO
Georges d’Esparbès. — La Folie de l’épée 13 00
Pierre Gourdon. — J’ai découvert la France... 3 80
Jean Mauclère. — Hors la vie -. v . H .|i
Maurice Renard. — Lui ? 13 00
René Saint-Grégoire. — L’Histoire d'un petit
gars 3 10
Jean Vézère. — Tragédie secrète.............;....... < 3 SC
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Cette liste est établie par la Revue des Lectures , de l'Abbé BETHLÉEM (77, rue de Vaugirard, Paris,
A ce titre, elle se recommande particulièrement à la confiance des familles, dont elle prétend servir les
.ntérêts, en dehors de toute préoccupation commerciale.
pilllililj!llililtlt!lifllli!iElîllil!illliîli!!IIIilli!iiiilililllll!llifliilll[llllllllll!lllllllllllllllllllllllll!lilllllllllfl|[il!l||||||||||||||itlllii|]illlilllllllll
FEUILLETON N 9
13 Février 1928
Les Soute dite
par Maurice CHAMPAGNE
— Alors, cher ami, faites-vous une raison
et jugez avec moi que tout est pour le
mieux dans la plus sotte des aventures,
puisque nous sommes encore debout, soli
des et bien vivants.
V
Après la Chute
Tout en exposant ses théories à son ami
le capitaine, le docteur Cyrus Gardner n’a
pas perdu son temps.
Sur une table légère qn’il a tirée près du
divan, il a déjà disposé sa trousse, quel
ques bandes de toile, de l’ouate et une pe
tite cuvette d’étain ramassée parmi les dé
bris et les objets de toutes sortes jonchant
le parquet.
Par bonheur, la boîte h pharmacie, soi
gneusement enfermée dans une petite ar
moire rivée à la cloison, n’a pas souffert,
et son contenu est Intact.
A présent, le docteur donne ses indica
tions.
-— Xe nous occupons plus de notre chute,
déclare-t-il, c’est un sujet sur lequel nous
reviendrons plus tard. Pour le moment,
nous avons mieux îï faire.
« Ralph me semble assez mal en point,
et nos soins lui sont immédiatement néces
saires. Les blessures à la tête sont ou très
graves ou anodines. Il faut voir. Aidez-1
moi, Sellous, pendant que votre ordon
nance fera respirer des sels à ce brave !
Kouti et le frictionnera vigoureusement, à i
seule fin de lui l'aire reprendre connais
sance.
L’officier et l’ordonnance comprennent '
sans hésitation que le docteur a raison, et
chacun s’empresse au poste qui lui est dé
volu.
Paddy enlève sa veste et se porte au se
cours de l’indigène.
Les manches de sa chemise relevées lais
sent voir les bras nerveux et musclés. Si le
malheureux Kouti ne revient pas à lui
sous les frictions énergiques qu’il va subir
de la part de l’ordonnance, c’est que vrai
ment il y mettra une mauvaise volonté évi
dente.
De leur côté, le docteur et le capitaine
s’empressent autour du blessé.
Ce dernier, très pâlg, les paupières closes,
'es lèvres serrées et décolorées, avec sa
blessure, d’où s'écoule un mince filet de
sang, ne donne plus signe de vie. N’étaient
les battements très faibles du cœur, on
pourrait croire que tout est fini pour lui.
Il n’en est rien, heureusement.
Le docteur, oui, à un moment, a craint
une fracture du pariétal droit, constate
avec joie, une fois la ploie lavée, que la
blessure est beaucoup moins grave.
Cependant l’ingénieur a dû recevoir un
chéc d’une réelle violence, car, en dépit
des soins dont on l’entoure, il ne parvient
pas à reprendre conna'ssance.
II n'en est pas de même pour l’Indou,
une soigne en conscience l’excellent Paddy.
Los sels qu'on lui fait respirer, joints à
un massage énergique, le rappellent peu à
peu à lui. Une ou deux larges gorgées de!
gin ingurgitées de force le secouent comme
une pile électrique.
Brusquement, il se soulève, ouvre les
veux, regarde amour de lui, puis, avant
que Paddy, agenouillé à ses côtés, ait pu le
retenir, il se dresse debout ei promène
dans la chambre un regard effaré.
Ce regard, que Paddy toujours accroupi
ne voit pas, s’arrête un moment sur le ca
pitaine et le docteur qui lui tournent le dos
et, tout à leur blessé, ne l’ont ni vu ni en
tendu se relever. Et ce regard a vraiment
quelque chose d’étrange.
En même temps, et d’un mouvement
presque automatique, Kouti porte la main
à sa ceinture, et ses doigts nerveusement se
serrent sur le manche du koukri, le cou
telas des Thibétains, qu’il porte toujours
sur lui.
Mais cela, ne dure pa^ dix secondes.
Presque aussi vite, l’expression du re
gard change, le geste s’apaise, le bras re
tombe inerte. Un soupir soulève la poitrine
de l’homme, oui. lentement, passe sur son
front une main tremblante encore.
A ce moment, le capitaine Sellous lève
machinalement la tête, l’aperçoit et, sans
s'éloigner, lui tend, de loin, la main.
Avec une sorte de reconnaissance heu
reuse, l’individu se précipite, saisit, cette
main et la couvre de baisers, tout en bé
gayant des paroles de dévouement et de
bonheur. Puis, aussi vite, il va au docteur
et renouvelle la même scène.
. Alors seulement il semble apercevoir le
ble-ssé étendu sur le divan et s’arrête saisi.
Dans ses petits yeux bridés, sur son vi
sage bruni t passé cwame uji éclair d» i
triomphe et de joie ; mais cela e-^t si rapide
que nul ne s’en rend compte.
Presque aussi vite, il tombe à genoux
près de l’homme pâle, toujours immobile,
et de .ses lèvres s’échappent des plaintes et
des prières accompagnées de gestes de dé
sespoir.
Gênés par cette manifestation d'un dou
leur qu’ils jugent sincère, mais quelque
peu encombrante, le docteur et l’officier
écartent doucement Kouti et reprennent
leurs soins. Garoner, en quelques mots, se
charge d’ailleurs de calmer ce grand cha
grin.
— Ton ami, l’ingénieur Raphl Idain, est
en effet blessé, dit-il, mais rassure-toi, il
en reviendra. C’est une affaire de temps
et de repos. Qu’il rouvre seulement les
yeux cinq minutes, et je réponds de lui.
Paddy, radieux du résultat obtenu par
ses soins et de la bonne nouvelle annoncée
par le docteur, donne à Kouti une vigou
reuse claque sur l’épaule, et, la figure épa
nouie, joyeux :
— Oui, tous sauvés, mon vieux Mongol,
crie-t-il. Tous I hein ? Tu ne t’y attendais
pas lorsque nous avons fait la culbute. Il
est vrai que, si le hasard ne s’en était pas
mêlé... C’est égal, c’est une vraie chance.
Un saut de soixante-cinq pieds, au lieu
d’uno pirouette de quatre cents mètres,
oui, il n’v a pas à dire, c’est de la chance...
Ah ! par' exemple, le diable m’emporte si j
je sais comment et quand nous sortirons \
d’ici. Mais bah! à quoi bon s’inquiéter?
Nous sommes des garçons solides, nous au
tres, et quand tous les démons oui vivent
certainement au fond de cet abîme s’en mê
leraient, je jure bien que nous saurons...
■B»
— Silence, Paddy, commando le capi
taine. Idain vient de bouger.
D’un même mouvement, Kouti et Paddy
se trouvent près de l’ingénieur.
Sellous ne s’est pas trompé : le blessé,
étendu sur le divan, vient de remuer un
peu. Penchés sur lui, épiant ce retour à la
vie, les quatre hommes ne font plus un
mouvement. :
Un long temps s’écoule sans que
l'ingénieur donne à nouveau signe de
vie. Enfin, lentement, ses pauvres paupiè- j
res s’entr’ouvrent, un soupir soulève sa
poitrine, ses mains de cramponnent au
bras du docteur, qui le regarde en si
lence.
Il fixe ceux qui l’observent, examine lon
guement le lieu où il est.
Alors, d’une voix faible, mais où l’on
sent malgré tout une volonté tenace, il
parle : . ~ ” ' ‘
— Gardner... Selious... murmure-t-il.
Que in’est-il arrivé?... Où sommes-nous ?...
Je n’ai plus de mémoire. Il me semble que
mon cerveau est vide.
Et comme personne ne lui répond, car
tous ont peur de l’inquiéter en lui dévoilant
la vérité, il serre plus violemment le bras
du docteur, et, volontaire :
— Je veux... je veux savoir ! prononce-t-
il. Ditos-moi tout... Allons, Gardner. par
lez !
Le médecin et le capitaine échangent un
regard, puis, résolument, Gardner explique
en quelques mots rapides ce qui leur est
advenu.
Les yeux mi-clos, l’ingénieur l’écoute
sans l'interrompre.
Lorsou’il s'arrête, il se fait entre eux.
un silence*
Enfin Ralph Idain porte la main à son
front que recouvre un bandeau destiné à
maintenir le pansement qui vient d'être
fait.
— Je suis blessé? dit-il.
— Oui, dit Gardner.
— Gravement ?
Et son regard cherche celui du docteur,
qui d’ailleurs rie se dérobe pas et réplique
sans hésiter :
— Non ; il faut surtout du repos, du
calme. C'est l’affaire de deux ou trois jours,
peut-être moins.
— Ah !... Ce sera moins alors.
— Oui. Cela, dépend de vous, si vous
voulez être raisonnable. II n'y ’a pas de
fracture, mais déchirure assez étendue. La
commotion a dû pourtant être rude, et le
repos seul... Vous avez perdu beaucouo de
sans, Ralph.
'y- Bon, rnùrmûre-fingéflieur, cela se re
fait. Vous me commandez du repos, j’en
prendrai. Faites-moi installer l'une- des
couchettes ; la chose faite et tout le temps
que durera mon inactivité forcée, partagez-
vous ma besogne avec Sellous.
Il «lit, regarde autour de lui et ajoute :
— Vou9 êtes tous vivants, au
mieux, mais il faudra vérifier si nos Ins
truments n’ont pas souffert... faire l’inven
taire de nos vivres... et vous assurer si le
projecteur de la plate-forme est en état de
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Louis Madelin. — La France de l’Empire 13 25
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IV. — VIES DE SAINTS
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Georges Goyau. — Saint Bernard 13 00
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V. — BIOGRAPHIES
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du général Serret 13 25
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VI. — VOYAGES, MISSIONS, PELERINAGES
Maurice Briault. — Sous le zéro équatorial ... 13 25
R. P. Duchaussois. — Femmes héroïques 13 50
Mgr Grente. — Le beau voyage aux Etats-Unis
ef au Canada 16 25
André M. de Poneheville. — Le Chemin de Rome 13 09
André Tardieu. — Devant i’obstacle, l’Amérique
et nous 16 50
VU. — LITTÉRATURE, MELANGES LITTERAIRES
André Beilessorf. — Sainte-Beuve et le XIX»
siècle 21 50
J. Calvet. — D’une critique catholique 11 00
J. Calvet. — Le Renouveau catholique dans la
littérature contemporaine 20 50
Jean Nesmy. — La Féerie des bois •. 13 00
» Les Quatre saisons de la forêt. 13 00
Pierre Reverdy. — Le Gant de crin 19 00
M. Souriau. — Histoire du romantisme 62 65
VIII. — BEAUX-ARTS
L. Bordes. — Vingt leçons d’histoire de l’art... 22 00
Maurice Brillant. — L’Art chrétien en France au
vingtième siècle 62 65
Cécile Jéglot. — La Vie de la Vierge dans l’art. 47 50
IX. — QUESTIONS ACTUELLES
Prosper Gérald. — L’Eglise et les. humbles.. 21 00
Mgr Juiien. — L’Evangile nécessaire à l’ordre
international 12 00
Pierre Lhande. — Le christ dans la banlieue.... 16 25
Henri Massis. — Défense de l’Occident 13 00
Raymond Postal. — Le Roman de l’Alsace 13 00
X. — ROMANS POUR LECTEURS AVERTIS
Henry Bordeaux. — Le Barrage 13 25
Julien Green. — Adrienne Mesurai. 13 50
Eugène Labelle. — L’Héritier 10 00
Jean Mauclère. — La Fille du Haff 13 00
NicoierStiébel. — Le Cœur en peine..v.r.-’r.y:..'r. * -l^ 00
J. Suberville. — L’Homme qui fait sauter le
monde. .... 13 00
André Thérive. — Les Souffrances perdues...... 13 00
XI. — ROMANS POUR GRANDES PERSONNES
Germaine Acremant. — Gai ! marions-nous I 13 00
Jeanne Andé. — Le Fils unique 13 0C
Paul Bourget. — Nos actes nous Suivent 26 00
A. Cevrac. — Hélène ou la mandragore............ 9 50
Guy Chantepleure. — Le Magicien 10 25
René Duverne. — L’Erreur..! 13 06
M. Leduic. — Dans son sillage 9 50
Saint-Cygne. — Cordéiia 13 00
Isabelle Sandv. — Les Soutanes vertes 13 00
Colette Yver. — Haudequin, de Lyon. 10 25
XII. — ROMANS POUR JEUNES FILLES
Ceyrac. — Le Cercle 9 50
M/Goudareau,-— Le Candidat fantôme.............. 9 50
Paul Renaudin. — Le Maître dé Froidrhont .ii 00
Emmanuel Soy. — La Confidente s S 50
T. Trilby. — La Jolie bêtise ...!. 13 CG
XIII, — ROMANS POUR TOUS
Jean û’Agraives. — L’Aviateur de Bonaparte... 6 25
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M. Barrère-Affre. — Le Dorï redoutable ...:. 3 80
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André Bruyère. — De l’or, de l'encens, de la
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J. Dantezan. — Dans la trace de ses pas 7 00
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Jean Drault. — Galupin touriste 11 GO
Georges d’Esparbès. — La Folie de l’épée 13 00
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A ce titre, elle se recommande particulièrement à la confiance des familles, dont elle prétend servir les
.ntérêts, en dehors de toute préoccupation commerciale.
pilllililj!llililtlt!lifllli!iElîllil!illliîli!!IIIilli!iiiilililllll!llifliilll[llllllllll!lllllllllllllllllllllllll!lilllllllllfl|[il!l||||||||||||||itlllii|]illlilllllllll
FEUILLETON N 9
13 Février 1928
Les Soute dite
par Maurice CHAMPAGNE
— Alors, cher ami, faites-vous une raison
et jugez avec moi que tout est pour le
mieux dans la plus sotte des aventures,
puisque nous sommes encore debout, soli
des et bien vivants.
V
Après la Chute
Tout en exposant ses théories à son ami
le capitaine, le docteur Cyrus Gardner n’a
pas perdu son temps.
Sur une table légère qn’il a tirée près du
divan, il a déjà disposé sa trousse, quel
ques bandes de toile, de l’ouate et une pe
tite cuvette d’étain ramassée parmi les dé
bris et les objets de toutes sortes jonchant
le parquet.
Par bonheur, la boîte h pharmacie, soi
gneusement enfermée dans une petite ar
moire rivée à la cloison, n’a pas souffert,
et son contenu est Intact.
A présent, le docteur donne ses indica
tions.
-— Xe nous occupons plus de notre chute,
déclare-t-il, c’est un sujet sur lequel nous
reviendrons plus tard. Pour le moment,
nous avons mieux îï faire.
« Ralph me semble assez mal en point,
et nos soins lui sont immédiatement néces
saires. Les blessures à la tête sont ou très
graves ou anodines. Il faut voir. Aidez-1
moi, Sellous, pendant que votre ordon
nance fera respirer des sels à ce brave !
Kouti et le frictionnera vigoureusement, à i
seule fin de lui l'aire reprendre connais
sance.
L’officier et l’ordonnance comprennent '
sans hésitation que le docteur a raison, et
chacun s’empresse au poste qui lui est dé
volu.
Paddy enlève sa veste et se porte au se
cours de l’indigène.
Les manches de sa chemise relevées lais
sent voir les bras nerveux et musclés. Si le
malheureux Kouti ne revient pas à lui
sous les frictions énergiques qu’il va subir
de la part de l’ordonnance, c’est que vrai
ment il y mettra une mauvaise volonté évi
dente.
De leur côté, le docteur et le capitaine
s’empressent autour du blessé.
Ce dernier, très pâlg, les paupières closes,
'es lèvres serrées et décolorées, avec sa
blessure, d’où s'écoule un mince filet de
sang, ne donne plus signe de vie. N’étaient
les battements très faibles du cœur, on
pourrait croire que tout est fini pour lui.
Il n’en est rien, heureusement.
Le docteur, oui, à un moment, a craint
une fracture du pariétal droit, constate
avec joie, une fois la ploie lavée, que la
blessure est beaucoup moins grave.
Cependant l’ingénieur a dû recevoir un
chéc d’une réelle violence, car, en dépit
des soins dont on l’entoure, il ne parvient
pas à reprendre conna'ssance.
II n'en est pas de même pour l’Indou,
une soigne en conscience l’excellent Paddy.
Los sels qu'on lui fait respirer, joints à
un massage énergique, le rappellent peu à
peu à lui. Une ou deux larges gorgées de!
gin ingurgitées de force le secouent comme
une pile électrique.
Brusquement, il se soulève, ouvre les
veux, regarde amour de lui, puis, avant
que Paddy, agenouillé à ses côtés, ait pu le
retenir, il se dresse debout ei promène
dans la chambre un regard effaré.
Ce regard, que Paddy toujours accroupi
ne voit pas, s’arrête un moment sur le ca
pitaine et le docteur qui lui tournent le dos
et, tout à leur blessé, ne l’ont ni vu ni en
tendu se relever. Et ce regard a vraiment
quelque chose d’étrange.
En même temps, et d’un mouvement
presque automatique, Kouti porte la main
à sa ceinture, et ses doigts nerveusement se
serrent sur le manche du koukri, le cou
telas des Thibétains, qu’il porte toujours
sur lui.
Mais cela, ne dure pa^ dix secondes.
Presque aussi vite, l’expression du re
gard change, le geste s’apaise, le bras re
tombe inerte. Un soupir soulève la poitrine
de l’homme, oui. lentement, passe sur son
front une main tremblante encore.
A ce moment, le capitaine Sellous lève
machinalement la tête, l’aperçoit et, sans
s'éloigner, lui tend, de loin, la main.
Avec une sorte de reconnaissance heu
reuse, l’individu se précipite, saisit, cette
main et la couvre de baisers, tout en bé
gayant des paroles de dévouement et de
bonheur. Puis, aussi vite, il va au docteur
et renouvelle la même scène.
. Alors seulement il semble apercevoir le
ble-ssé étendu sur le divan et s’arrête saisi.
Dans ses petits yeux bridés, sur son vi
sage bruni t passé cwame uji éclair d» i
triomphe et de joie ; mais cela e-^t si rapide
que nul ne s’en rend compte.
Presque aussi vite, il tombe à genoux
près de l’homme pâle, toujours immobile,
et de .ses lèvres s’échappent des plaintes et
des prières accompagnées de gestes de dé
sespoir.
Gênés par cette manifestation d'un dou
leur qu’ils jugent sincère, mais quelque
peu encombrante, le docteur et l’officier
écartent doucement Kouti et reprennent
leurs soins. Garoner, en quelques mots, se
charge d’ailleurs de calmer ce grand cha
grin.
— Ton ami, l’ingénieur Raphl Idain, est
en effet blessé, dit-il, mais rassure-toi, il
en reviendra. C’est une affaire de temps
et de repos. Qu’il rouvre seulement les
yeux cinq minutes, et je réponds de lui.
Paddy, radieux du résultat obtenu par
ses soins et de la bonne nouvelle annoncée
par le docteur, donne à Kouti une vigou
reuse claque sur l’épaule, et, la figure épa
nouie, joyeux :
— Oui, tous sauvés, mon vieux Mongol,
crie-t-il. Tous I hein ? Tu ne t’y attendais
pas lorsque nous avons fait la culbute. Il
est vrai que, si le hasard ne s’en était pas
mêlé... C’est égal, c’est une vraie chance.
Un saut de soixante-cinq pieds, au lieu
d’uno pirouette de quatre cents mètres,
oui, il n’v a pas à dire, c’est de la chance...
Ah ! par' exemple, le diable m’emporte si j
je sais comment et quand nous sortirons \
d’ici. Mais bah! à quoi bon s’inquiéter?
Nous sommes des garçons solides, nous au
tres, et quand tous les démons oui vivent
certainement au fond de cet abîme s’en mê
leraient, je jure bien que nous saurons...
■B»
— Silence, Paddy, commando le capi
taine. Idain vient de bouger.
D’un même mouvement, Kouti et Paddy
se trouvent près de l’ingénieur.
Sellous ne s’est pas trompé : le blessé,
étendu sur le divan, vient de remuer un
peu. Penchés sur lui, épiant ce retour à la
vie, les quatre hommes ne font plus un
mouvement. :
Un long temps s’écoule sans que
l'ingénieur donne à nouveau signe de
vie. Enfin, lentement, ses pauvres paupiè- j
res s’entr’ouvrent, un soupir soulève sa
poitrine, ses mains de cramponnent au
bras du docteur, qui le regarde en si
lence.
Il fixe ceux qui l’observent, examine lon
guement le lieu où il est.
Alors, d’une voix faible, mais où l’on
sent malgré tout une volonté tenace, il
parle : . ~ ” ' ‘
— Gardner... Selious... murmure-t-il.
Que in’est-il arrivé?... Où sommes-nous ?...
Je n’ai plus de mémoire. Il me semble que
mon cerveau est vide.
Et comme personne ne lui répond, car
tous ont peur de l’inquiéter en lui dévoilant
la vérité, il serre plus violemment le bras
du docteur, et, volontaire :
— Je veux... je veux savoir ! prononce-t-
il. Ditos-moi tout... Allons, Gardner. par
lez !
Le médecin et le capitaine échangent un
regard, puis, résolument, Gardner explique
en quelques mots rapides ce qui leur est
advenu.
Les yeux mi-clos, l’ingénieur l’écoute
sans l'interrompre.
Lorsou’il s'arrête, il se fait entre eux.
un silence*
Enfin Ralph Idain porte la main à son
front que recouvre un bandeau destiné à
maintenir le pansement qui vient d'être
fait.
— Je suis blessé? dit-il.
— Oui, dit Gardner.
— Gravement ?
Et son regard cherche celui du docteur,
qui d’ailleurs rie se dérobe pas et réplique
sans hésiter :
— Non ; il faut surtout du repos, du
calme. C'est l’affaire de deux ou trois jours,
peut-être moins.
— Ah !... Ce sera moins alors.
— Oui. Cela, dépend de vous, si vous
voulez être raisonnable. II n'y ’a pas de
fracture, mais déchirure assez étendue. La
commotion a dû pourtant être rude, et le
repos seul... Vous avez perdu beaucouo de
sans, Ralph.
'y- Bon, rnùrmûre-fingéflieur, cela se re
fait. Vous me commandez du repos, j’en
prendrai. Faites-moi installer l'une- des
couchettes ; la chose faite et tout le temps
que durera mon inactivité forcée, partagez-
vous ma besogne avec Sellous.
Il «lit, regarde autour de lui et ajoute :
— Vou9 êtes tous vivants, au
mieux, mais il faudra vérifier si nos Ins
truments n’ont pas souffert... faire l’inven
taire de nos vivres... et vous assurer si le
projecteur de la plate-forme est en état de
servir...
Ci v>lvr»).
Le Gérant ; F. LEFEBVRE.
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