Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1873-05-11
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Description : 11 mai 1873 11 mai 1873
Description : 1873/05/11. 1873/05/11.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
JOURNAL DES DEBATS DU DIMANCHE ii MAi 1S7J.
mais provenant du môme régiment, ont été ra-
massés pré* du cadavre.
O.t suppose que ce a~heureux .1 ~é
frappé sur la route de Saumur à Lbudun, qui
passe à 80 mètres de 'à. I!. sa sera t-auvé à tra-
vers champs, puis, à bout de forces, il sera
tombé et aura rendu le dernier soupir à l'en-
droit où on l'a découvert.
6%o C'est à 1 kilomètre de Montsoreau et sur
le territoire de cette commune que le crime a
été commis.
Le coupole est resté jusqu'ici inconnu. La
justice de Saumur s'est rendue immédiatement
sur les lieux et a commencé une information.
x II n'est pas présumable que le meurtre ait
eu le vol pour mobi'e. Ce mititaire, à son re-
tour de Saumur, ne devait avoir, en effet, que
quelques sous sur lui. Avant de quitter Fon-
tevrault il avait emprunté 2 fr. SO c. à ses ca-
marades, et la plus grande partie de cette mo-
deste somme avait dû être dépensée dans le
cours du voyage, s
Le ,/oM?'~ (~ J!fporte des détails sur un crime commis samedi
dernier à Marcé, canton de Seiches, arrondis-
sement de Bauge.
Un farinier, travaillant toute la semaine à un
mou'in de Mateflon, revenait chaque samedi
passer le dimanche avec sa femme, demeurant
dans le bourg même do Marcé.
Samedi dernier, ce malheureux a reçu dans
le bas-ventre, au-dessous des côtes, un coup
de fusil & bout portant. Il n'est pas mort, mais
son état laisse peu d'espoir.
L'assassin est un jeune homme du bourg de
Marcé, qui était l'amant de la femme de la vic-
time.
Depuis longtemps cette femme l'aurait, ex-
cité à assassiner son mari, lui disant x Tu es
trop lâche pour le tuer si tu le manques, je
lui préparerai du poison quand il reviendra
biessé. Enfin, sous son inspiration, le fusil
qui a servi au crime aurait été chargé depuis
quinze jours. Les coupables sont arrêtés.
Za .P~'OMMCë de Bordeaux rapporte qu'a-
vant-hier soir, vers huit heures, les habitacs
des Charirons ont été mis en émoi par un évé-
nement affreux. Depuis un an environ, les
époux Bacque occupaient une chambre rue
B~rreyre 16, avec leur nl!e âgée de douze
ans. La femme Bacquo, âgée do quarante ans
environ, avait la réputation d'être laborieuse,
honnête et bonne mère. Elle travaillait régu-
lièrement a..la faïencerie de M. Vieillard.
Le mari, âgé de quarante-neuf ans, est si-
gnalé au contraire comme enclin & la paresse,
au vagabondage, à la mendicité, habitué à faire
des absences qui se prolongeaient pendant des
mois entiars, et il ne rentrait le plus souvent
chez lui que pour faire subir à sa malheureuse
femme les plus mauvais traitemens.
Hiec soir, au moment où les époux Bacque
achevaient leur repas, Bacque commença, pa-
rait-i!, à injurier sa femme, puis, s'armant
d'un couteau do table, il en porta un coup vio-
lent sur la poitrire de sa femme. Celle-ci se
traîna vers la porte en poussant des gémisse-
mens ft tomba morte & l'entrée du palier, bai-
gcée dans son sang.
Avertis de cet événement. !e procureur'de
la république, le juge d'instruction et un
commissaire do police se rendirent sur les lieux,
où les attendait Bacque. On dit que lui-même
montra le couteau dont il s'était servi et qu'il
se laissa conduire en prison sans la moindre
résistance.
Qualques personnes assurent que cet indi-
vidu, qui a subi plusieurs condamnations judi-
ciaires, aurait été poussé à son horrible action
par des sentimens de jalousie. M. le docteur
Lafargue a procédé à l'autopsie du cadavre.
On écrit de l'Aima, le 3 mai, au ~fo~
.M:
< Ce matin, à cinq heures, a eu lieu l'exécu-
tion du nommé Otsman-ben Redgeb-Kouiou-
gli, de la tribu des Beni-Mestina, condamné à
mort par arrêt, de la Cour d'assises d'Alger du
8 janvier dernier, pour assassinat sur la per-
sonne du nommé André Cardi, dit le père An-
dré, dans les premiers jours de l'insurrection
de 1871.
x Le condamné est arrivé vendreai.amidi. à
l'Aima, dans une voiture d'ambulance, escortée
par quelques gendarmes et un escadron de
chasseurs d'Afrique.
o Otsman-ben-Redgeb a toujours montre
une grande énergie, il y avait même dans son
attitude una certaine bravade.
)t H a reçu toute sa famiile, à laquelle il a dit
< qu'il mourrait comme devait mourir un bon
musulman, f Cependant, arrivé sur le lieu du
supplice et voyant que la voiture prenait la
direction du marché de l'Aima, sur lequel était
dressée la guillotine, sa Sgure s'est contractée.
Il no priait plus, il criait d'une voix nerveuse
et étranglée le cA~MM~ aMaA. <
x Arrivé au pied do l'êchafaud, l'exécuteur
et ses aides durent le pousser pour le faire ap-
procher du fatal instrument. Deux secondes
après, la justice des hommes était satisfaite.
? Trois ou quatre cents Européens assistaient
à l'exécution H n'y avait pas un seul Arabe.
< La famille seule. qui se tenait derrière le
café maure du marché, s'est présentée ensuite
pour réclamer le corps, qui lui a été livré. »
On écrit de Beaueourt (Haut-Rhin) à
jRcM
« Un fait des plus graves vient de se passer
dans notre localité.
Un déserteur polonais avait depuis quel-
que temps trouvé asile dans l'usine de M. X.
Dénoncé à la police prussienne, it vient d'être
l'objet de recherches actives. Mais l'arrivée des
soldats prussiens a été, comme on pense, assez
mal accueillie par les ouvriers de l'usine. II y
a eu bataille, pondant laquelle le déserteur a
pu se sauver sur le territoire français non oc-
cupé.
N La maison du dénonciateur a été saccagée
par la population indignée, et l'on ne sait où
se serait arrêtée l'effervescence populaire, si
un colonel de gendarmerie, passant son in-
spection, no s'était trouvé sur les lieux. Grâce
à son intervention, tout est vite rentré dans
l'ordre. Mais les Prussiens ont envoyé une co-
lonne do 300 hommes pour occuper le pays. ))
On lit dans r/~e On nous annonce un afireux malheur qui
vient do plonger plusieurs familles daos la mi-
sère et de jeter la population de Saint-Jean-de-
Luz dans la consternation. Une barque montée
par dix pêcheurs a été engloutie par les flots
Sur les dix marins qui ont péri, six. parait-il,
appartenaient à. la même famUIe. Nous nous
empressons d'ouvrir une souscription en fa-
veur des familles des victimes da ce cruel évé-
nement. »
On lit dans ~M~MM<~M~ de Saintes
« H vient de se produire dans notre arron-
dissement un cas effrayant d'hydropbobie. La
femme Chasseriaux, demeurant au viDage de
Plbot, commune du Port-d'Envaux est morte
enragée. Il y a quelque temps, un petit chien
dit loulou, étranger à la commune, se présenta
au seuil de sa porte. Elle lui jeta une bouchée
de pain qu'elle crut lui voir manger elle lui en
présenta une deuxième à la main !e chien lui
mordit le pouce. Elle ordonca alors à son do-
mestique de chasser cet anima], qu'elle avait
eu l'intention de recueillir. Le domestique lui
donna, en effet, la chasse, et il disparut. Cette
femme ne fit pas attention à sa blessure. Tou-
tefois, quelques jours après, elle ressentit au
bras et l'épaule, du côté du doigt qui avait été
mordu, une vivo douleur qui persista, et qua-
rante jours après la morsure, le jour de Pâ
ques, elle se trouvait à l'égtise de Crazannes,
lorsque les symptômes de la rage se manifes-
tèrent d'une façon bien caractérisée. On la re-
conduisit chez'ello avec beaucoup do peine, et
le docteur Bron, appelé immédiatement, re-
connut que tout secours était inutile. Elle
expira au milieu des souffrances les plus
atroces.' »
La A'owc~ jP~MC du 7 mai donne
sur l'accident du chemin de fer de Pesth les
détails suivans
a Immédiatement après la nouvelle du terri-
ble malheur arrivé sur la ligne do l'Etat, le gou-
verneur de Pesth, M. Thai~z. accompagné de
plusieurs employés, de médecins et de voitures;
se rendit sur le lieu du désastre. On y trouva
en tout 26 morts affreusement mutilés et
26 personnes plus ou moins grièvement Mes
sées. Le conducteur do la locomotive, deux
chauffeurs et le personnel du train avaient pu
se sauver en fautant de ia machine et n'ont
reçu que des blessures légères 40 à SO mou-
ions faisant partie du troupeau que transpor-
tait le convoi étaient tués.
Les voyageurs, en tout HO, appartenaient
en grande partie à la classe ouvrière ils tra
VMliaient à ta ligne de Marmoros-Szl'hmar et
se reud ;Mnt on" Croa;ia. S~r !a. )'b:jar~ '!es
morts, on a trouve dt:s bomnuM de ëO à t.)u et
403 florins.
x Tous les soins possiNes furent immédiate-
ment donnés aux Messes.
< De l'enquête sur les causes de l'accident,
il ressort jusqu'à présent que le train mixte
n° 136, à qui l'accident est arrivé, s'était en-
gagé dans une fausse voie, près de Steinbruch.
Sur cette voie, les rails avaient été enlevés
dans un endroit très près de Pesth, et c'est
l'absence des raHs qui a causé le matheur. La
machine est entrée dans le sol avec une telle
foico et à une telle profondeur, qu'elle n'a pu
être dégagée qu'à sept heures du soir. A cette
heure encore, la circulation était impossible
sur la voie. Les quatre voitures les plus rap-
prochées ont été réduites en petits éclats, per-
dus dans des mares da sang. Parmi les morts,
u y a un père et son nts, et trois frères.
c Les noms des blessés sont déjà connus,
L'identité de tous les morts n'a pas encore pu
être établie.
La Cour d'appel de Douai n'a pas admis la
jurisprudence do la Cour de Paris en matière
de vente d huile de foie de morue. Elle a dé-
cidé que cette huile n'est pas une substance
médicamenteuse, et que les droguistes et épi-
ciers qui la vendent en détail ou au poids mé-
dicinal no commettent aucune contravention à
la loi du 2t germinal an XI. En conséquence,
le jugement du tribunal correctionnel do Lille,
qui avait condamné dernièrement un droguiste
à SOO fr. d'amende, a été réformé. Cette déci-
sion admet la )ibre concurrence pour la vente
de l'huile de foie de morue.
On écrit de Saint-VaIery-en-Caux
Nos bateaux commencent à revenir de la
pèche à la morue, et l'expérience prouve qu'on
a eu grandement raison d'abroger l'ancienne et
illibérale réglementation qui nxait pour le dé-
part de nos pêcheurs la date du 1°'' avril.
Notre port a déjà vu revenir en eSet, de-
puis une dizaine de jours, un premier pécheur
istandais qui avait pris la mer vers le milieu
de février.
t II était rendu sur les côtes d'Islande le 4 mars
dans les parages d'Ingetzuff, où il n'est pas
rest6 il a fait sa pêche entre Skagen et Kei-
kioness le poisson était très abondant les
hommes ne pouvaient sufSre à la préparation
du poisson, et quoiqu'il ait jeté à ta mer une
certaine quantité de cidre il a encore perdu
beaucoup de foies et da~rogues.
Tout son sel a été empioyo; il rapporte
16,000 morues, 24 barriques d'huile et 32 ton-
nes de rogues. C'est un lougro du port de
90 tonneaux environ et monté de 32 hommes
d'équipage.
)) Tous nos bateaux qui faisaient leur pêche
avec lui, sans avoir obtenu un aussi beau ré-
sultat, étaient néanmoins très heureux relati-
vement, its avaient de 8 à 10,000 morues; une
goélette de Dieppe en aurait même 14,000.
x Le capitaine n'a pas communiqué avec
les navires de Dunkerque et de Boulogne,
mais, d'après son appréciation, ils seraient bien
favorisés. Le temps a toujours été très beau et
il n'a point été interrompu dans sa pêche, x
On annonce do nouveaux pèlerinages à
Lourdes, aux lieux saints. La belle saison fa-
vorise ces émigrations, entreprises dans un but
de piété et souvent de curiosité.
La pratique des pèlerinages existe de temps
immémorial au Japon, on Chine, au Thibet,
dans l'Inde. Il y a au Japon un temple célè-
bre, le temple d'Isie. Une foule d'habitans de
l'un et de l'autre sexe, jeunes et vieux, riches et
pauvres, s'y rendent à pied de tous les points
de l'empire pour obtenir des indulgences.
Quelques personnes parcourent le Japon
pour visiter trente-trois temples fameux. Ces
infatigables marcheurs vont ordinairement
deux à deux en chantant des cantiques ils
jouent du violon et do la guitare.
En Chine, des populations entières visitent
avec solennité les temples célèbres, soit pour
implorer la divinité, soit pour la remercier de
ses bienfaits.
La ferveur des pèlerinages est peut-être en-
core plus vivo dans l'Inde. Le livre canonique
indien proscrit impérieusament la visite des
]ieux saints; les habitans entreprennent les
plus longs trajets pour aller faire leurs prières
dans les pagodes célèbres, dans les lieux
consacrés par les légendes, ou par quelques
uns des innombrables noms do leurs divinités.
Une foule immense de pèlerins gravissent
chaque année les montagnes do l'Himalaya,
en se rendant aux sources du Gange. Des
hommes de tous les pays, des Tar~ares des
naturels de ]a presqu'île de l'Inde, et môme des
chrétiens, visitent constamment la pagode d'In-
gernath, bâtie en granit rouge sur la côte
d'Orissa dans le Deccan.
Les dévots indiens bravent les tourmens les
plus affreux en l'honneur de l'idole adorée
dans ce temple. Le territoire d'Ingernath est
sacré aux yeux des Indous, qui désirent la plu-
part y finir leur vie. Aussi les y transporte-t-
on en grand nombre dès qu'ils sont atteints
d'une maladie grave.
Des voyageurs anglais modernes ont rap-
porté qu'à 80 milles de distance do la vil'e
sainte, les routes sont couvertes des ossemens
et des cadavres des pèlerins qui ont perdu la
vie avant d'achever leur pieuse entreprise.
Certes, la. ferveur, de nos jours, est loin d'é-
gater celle des Asiatiques, et les joyeux pèle-
rins de Lourdes, de la Salette, d'Auray. de
Sainte-Geneviève, de Jérusalem, etc., n'ont
pas à subir de si rudes épreuves dans l'accom-
plissement do leurs pieuses pérégrinations.
Mahomet trouva la pratique des pèlerinages
établie en Arabie. Indépendamment des cour-
ses conseillées ou prescrites par le Coran, un
grand nombre de musulmans visitent souvent
par piété les tombeaux des personnages révé-
rés pour leur science ou pour leurs vertus et
différentes localités de la Palestine, de la Sy-
rie et de l'Anatolie rendues célèbres par des
miracles.
Les Sarrasins introduisirent la pieuse poli-
tique des pè'erinaEres en Espagne quand ils en
urent ]a conquête. Cette pratique s'est main-
tenue dans ce pays éminemment religieux plus
que dans tout autre.
En France, c'est surtout depuis l'époque des
croisades que s'est popularisée la coutume des
pèlerinages.
Chaque province eut son lieu de dévotion
fréquenté par tes fidèles.
On sait qu'à Paris le tombeau de sainte Ge-
neviève est visité, pendant la première semaine
de janvier, par une foule d'habitans dos locali-
tés voisines.
En Bretagne, en Vendée, en Provence, mê-
mas coutumes, mémos pèlerinages pieux.
Non loin de Marseille, existe la grotte cé-
lèbre par la pénitence et-Ia mort do sainte M&do
leine. Elle est située sur les uancs d'une mon-
tagne boisée, dite la Sainte-Baume, voisine de
la ville de Saint-Maximin.
Chaque année, pour la fêie de la Pentecôte,
un nombre considérable d'habitans des dépar-
temens du Var, des Bouches-dû-Rhône et au-
tres vont visiter la grotte de la célèbre péche-
resse. L'affluence des pèlerins est d'autant plus
grande qu'une grande partie du trajet peut se
faire entre Marseille et Roquevaire par chemin
de fer.
Là d'ailleurs les sites sont charmans, et ceux
que ia fatigue a pu contrarier trouvent am-
plement de quoi se dédommager par les ma-
gniucences que la nature étale à Isurs yeux.
On lit dans l'C~~ ~~toma~ de Naples
du 4 m~i
« Hier, la tête et le SMg de saint Janvier
ont été transportés procossionneliement du
dôme à l'église de S~nta-Chiara.
Des prêtres, des moines, dps confréries de
toutes ies couleurs, des corps de musique, des
gardes nationaux à pied et à chevat et plu-
sieurs personnes appartenant à notre aristo-
cratie suivaient cette procession. Le cardinal-
archevêque, se trouvant indisposé, n'a pu
piendre part à cette cérémonie.
x Le miracle s'est fait attendre c'est la Zï-
c~MKM qui le dit, et nous la considé-
rons, en ces matières, cjmme'un organe offi-
ciel. li ne s'est accompli qu'au bout de qua-
rante-trois minutes, et un globule ne s'est pas
dissous comme tout )e re&to du sang.
La foule était nombreuse, et attendait avec
de grands murmures dehors, et avec les cris
accoutumés dans l'intérieur de l'église, la nou-
veUe du miracle.
A neuf heures et demie les ûo!es du sang
ont été rapportées & ]a cathédrale.
t Aucun désordre, x
Dimanche dernier, une imposante mani-
festation, à laquelle a participe uue grande
parti' de la. population, a eu lieu à Vevey pc~r
iuaueurer le mon'jmsat élevé à ht mémoire de
quatre soldats français décèdes eu 1871
De nombreuses' dëputations de Thonon,
Evian, Genève, Lausanne, accompagnées des
principales autorités, invitées à cette~ cérémo-
nie par la société française établie à Vevey, se
sont rendues en corps au cimetière, à trois
heures. Une foule recueillie a écouté avec une
profonde sympathie les discours prononcés
par plusieurs personnes. Des chants, alternant
avec la musique de deux fanfares, ont terminé
la cérémonie de consécration du monument.
Les journaux anglais annoncent le départ
d'Angleterre pour cette semaine d'une nouveUe
expédition polaire, entreprise aux frais de
M. Leigh Smith, qui a déjà parcouru les mers
du pôle. Il s'y rend cette fois avec deux navires,
un vapeur à hélice et son propre yacht. Le
voyageur compte être le premier qui se ren-
contrera avec l'expédition autrichienne partie,
comme on sait, pour les mêmes parages, et
dont il n'a. plus été question depuis bien long-
temps.
Un journal de Montpellier. ~MO?~ M<ï-
~oMa'7c, donne sur un autographe de Molière,
qui vient d'être découvert aux archives dépar-
tementales de l'Hérault, des renseignomens
curieux.
Le dossier où l'autographe a été découvert
était autrefois classé dans les archives des tré-
soriers des Etats provinciaux il contenait un
certain nombre de quittances de 16S6 à 1660
Le pou d'intérêt que semble oorir ce genre d'é-
crits l'avait toujours fait dédaigner, et Une pa-
raît pas qu'il ait été ouvert depuis plus d'un
siècle et demi.
Avant la quittance de Molière, il s'en est
trouvé une autre de son camarade Béjart, au-
teur, lui aussi, en même temps que comédien,
lequel reconnaît avoir reçu du trésorier des E tais
la somme de quinze cents livres, somme qu'on
no savait point lui avoir été accordée. Mais
cette pièce n'offrait qu'un intérêt bien secon-
daire auprès de celle qui venait immédiate-
ment après.
L'autographe de Molière est écrit sur une
feuille de papier de 21 centimètres environ de
large sur 29 de hauteur, et occupe la moitié
supérieure do cette feuille. Il est ainsi conçu.
La disposition du texte ci-dessous indique
exactement, ligne pour ligne, celle de l'ori-
ginal
« J'ay receu de M. le Secq thresorier de la
bource des Estats dulanguodoc lasomme de six
mille liures à nous accordez par messieurs du
Bureau des comptes de laquelle somme je le
quitte faict à Pezenas ce vingt quatriesme jour
de feburier 1656.
t MOLIÈRE
quittance de six mille liures. o
L'écriture est rapide, nette, large, déliée,
élégante on sent une main sûre d'elle-même
et déjà imbue des principes graphiques mo-
dernes, principes qui no triomphèrent dé6ni-
tivement de la routine des scribes que vers le
milieu du siècle suivant.
Le camp des numismates est mis en ru-
meur par la nouvelle de la vente prochaine aux
enchères du trésor gallo-romain du lycée Cor-
neilte (ancien lycée Napoléon), en exécution de
1a décision judiciaire qui a Sxé la part respec-
tive de la ville et celle des ouvriers « inven-
teurs.
On n'a pas oublié les circonstances de cette
imooitante découverte. En septembre 1867, on
raccordait l'égout du lycée avec celui de la
rue, lorsque, dans la troisième cour, la pioche
nt jaillir des médailles et ouvrit un véritable
nion d'or monnayé.
Il y avait plus de 800 médailles du module
appelé l'SM~M, correspondant, avec une va-
Itur d'un tiers en sus, à notre pièce de 20 fr.
Là se trouve complète la série numismatique
de l'histoire de Lutèce, à l'époque des empe-
reurs romains, de Claude à SeptIme-Sévère.
Tous ces SM~M sont d'une conservation par-
faite. Les plus rapprochés de l'époque de l'en-
fouissement, ceux de Commode, de Pertinax et
surtout de Septime-Sévère, semblaient sortir de
la < frappe.
L'époque des Antonins, on le sait, fut &
Rome l'apogée de l'art monétaire. Les médail-
les de cette période abondent dans le trésor dé-
couvert. Là on trouve les < Faustine jeune et
vieille les c Vespasien o à largo face (/<:c~
~<~M, dit Suétone) les < Titus )), dont un ex-
ceptionnel, avec l'exergue .Z)MW 2'~M. et au
revers, la chaise curule surmontée d'un foudre.
On remarque, de plus, une < Jalia Donina
femme de Sulpice-Sévère et de Caracalla, une
«Restitutio d'Auguste par Trajan x, un « Œlius
César o, cinq ou six < Plautine o, dont la face reste la même, tandis
que le revers change, ce qui en fait la rareté.
Le revers d'une médaille do Commode nous
montre cet empereur du cirque faisant bondir
son cheval au-dessus d'un lion. Plus rare en-
core est un aureus d'Antonin le Pieux, avec
deux figures sur le revers, et l'exergue C~
co~toutes les pièces remarquables de cette inap-
préciable trouvaille. (;Z~m~.
La dernière vente de la remarquable col-
lection du marquis de La Rochebousseau a été
terminée avant-hier. Voici les prix atteints
par les principaux tableaux de cette collec-
tion
Ecole allemande Zc T~K~f s~g, par
Cranach, le Jeune, 4,000 fr.; Co)M~ ZM-
~~Ecole flamande Za F~?yc a ~McW~ par
van der Goes, 1.000 fr.; ~cA~OK~~co~
j~~H' /t~~ (7ec?'ojM. par van Haeck et Jan
Wildens, 1.400 fr.; par Jordaens,
1,100 fr.; C/MnoyMM M~ par Teniers,
David, le Jeune, 12 000 fr.; Portrait déjeune
femme dans une guirlande de fleurs, par Ver-
bruggen, le Jeune, et Constantin Netscher.
8 000 fr. ~Vm/<:mPays-Bas, par Simon de Vos, 13 200 'fr.; Por-
trait de femme, par Cornélis de Vael, 800 fr.;
Portrait d'homme, par la môme, 700 fr.; Po~
N! ~a~&, par Gaspart de Witte et Antoine
Goubeau,2SOO fr.; 6'MM'~M~ /ZZegers, dit le Jésuite d'Anvers, et Cornelis
Schut. 7,700 fr.; Cw~M~ /~?M' par Da-
niel Zeghers, 600 fr.
Ecolo hoDandsuse ?~'ojN/M~ <~ cAvan Aaist, 2,100 fr.; .~MC~MCMMMSM~n'MïMM,
par Asso~yn, dit Lingeibach. 680 fr.; VoMëK?'~
<1,700 fr.; .7~'MM~, par van Bergen, 800 fr.;
?? F~ <~ ~o~oM: M Zo~ .N~, par van
Beyeren. 9,72Sfr.; MM ~~7 ,poMMM!<~ M
~NM~~m, par le même. 2.400 fr.; (7o!~)
MMi!, par Blankhon', 2,OSO fr.; Fo)'~ ~M
7~. par Âalbart Cuyp, 4,000 fr.; ~0)-~
~M~, par van Goyen, ~2,900 fr.; .F<
cA<:M~-< par Dirk Hais, 1,280 fr.; .P/~KM, par Margarita Haverman. 1.320 fr. 6'!M~-
~Mt<~ /~M~, par Cornelis de Hoem, 3,030 fr.;
TaMt~, par Jan Davidz do Heem, 4,800 fr.;
Portrait d'un jeune homme, par van der Heist,
1,200 fr.; ~M?~ M~, par Pieter de Hoogh,
S,SSO fr.; Fleurs et fruits, par J. van Huysum,
l,600fr.,etc.
Prcduitde cette quatrième vacation, H 4,670 fr.
Total des quatre vacations, 912,980 fr., ou
938,629 fr. avec les frai-! à la charge des acqué-
reurs. Le nombre dos tableaux était do 246.
La Société nationale d'encouragement au
bien tiendta sa séance publique annuelle, sous
la présidence de M. Etie de Beaumont, de 1 In-
stitut, le dimanche 28 mai. à une heure, au
Cirque du boulevard des Filles-dû-Calvaire.
C'est M. Honoré Arnoul qui portera la parole
et présentera le rapport sur les prix de vertu.
Cftte cérémonie, toujours très britlanta et
fertile en émotions, a le privilège d'attirer une
foule sympathique.
Pour obtenir des billets, s'adresser franco au
secrétariat général, rue Brochant; 2, square des
Batignolles.
La troisième édition de <7oNMM~ OM <:MM~,
charmant volume do Nouvelles da M. E tienne
Enault, vient de paraître à ia librairie Dentu.
Voici les principaux articles publiés par
la G~~ <~ ./?c1~ mai
L'Art phèmcim, par M. Ernest Renan, de l'In-
stitut. Les chefs-d'œuvre de l'école hollan-
daise exposés à Amsterdam en 18~2, par M. Henry
Havard. Galerie du Belvédère, à Vienne, par
M. le comte L. Ctpment de Ris. Le plafond de
M. Cabane!, par M. Saint-Cyr de Ray~sac. La
galerie de M. Rothan, par M. Paul Mantz. Ares
(Mars) prototype des statues impériales, par
M. Louis Méjard.- Collection Faure, par M. René
Mënard. Auguste Jai, par M. Henri Delaborde,
de~astitttt.
'~etti;' nvrâison, exceptionneUf. comme les
deux précédentes, contient, outre de nom-
breuses illustrations sur bois, neuf remarqua-
bles gravures hors texte.
Par décret en date du 25 avril dernier,
M. Pérard, ancien premier clerc de M~ Desfor-
ges, notaire, a été nommé notaire à Paris, en
remplacement de M" Gautier.
-–M. Georges Renaud terminera lundi soir,
à huit heures et demie, ses conférences sur
les Etats-Unis, danslasal'e du boalevarddes
Capucines, 39. Il parlera de Chicago, de lllli-
nois, des tribus indiennes, de l'Orégon et du
Missouri, puis examinera quelles sont les bases
des institutions républicaines en Amérique,
l'utilité des deux Chambres du Congrès, la si-
tuation faite à la. femme par la législation poli-
tique et civile, et nuira par un aperçu sur les
soixante et onze sectes reiigieuses des Etats-
Unis et la nécessité de la liberté des religions.
L'assemblée générale annuelle de la So-
ciété centrale de sauvetage des naufragés aura
lieu samedi 24 mai, a une heure et demie, à
l'hôtel de ]a Société nationale et centrale d'Hor-
ticulture, rue de GronelIe-Saint-Germain, 84.
Les personnes qui désireraient y assister
sont priées do s'adresser au siège de la Société,
rue du Bac, 53.
Aujourd'hui, à six heures du matin, le
thermomètre centigrade de l'ingénieur Ducray-
Chevallier, opticien (Pont-Neuf), marquait 8 de-
grés 1/10" au-dessus de zéro à midi, 14 degrés
2/10~ au-dessus de zéro; à deux heures, 14 de-
grés S/10~ au-dessus de zéro.
Hauteur du baromètre, à midi, 763'=~ 6, sans
correction.
PAS DE CREDIT. 15 0/0 d'~com~e. Nous recom-
mandons SAVtCNY, MM6W, 47,r.P~-C/tENKp~.
L. RO~n?MT ? JMmM, M, ftM d'NaMteutMe
O~sepTateîre central de tttomisomfis
~~wa~om ~M~~ a'M 9 N!~ 1873.
La dépression d'hier est descendue vers le
sud-est. La baisse est de 2 millimètres environ
sur l'Adriatique, et le mercure a monté de plus
de 11 millimètres sur la Manche et les Pays-
Bas. La hausse atteint encore 8 millimètres à
Brest et à Valentia.
Le vent souffle assez fort ou modère sur les
côtes françaises il a diminué également dans
les Pays-Bas, et est faible en Angleterre.
La mer est houleuse dans la Manche et sur
la côte atlantique; elle est grosse à Toulon.
Baromètre, sept heures du matin, 762"4.
Hausse, 8'0.
Température minima 6°8; maxima, 13<'2.
Pluie 0"'°'0.
Sous le titre de P~o~o~ M H~ ~JF~ë,
M. Amédée Pichot vient de réunir en un beau
volume, édité chez Dentu, une série d'articles
publiés à diverses époques dans la ~~Më ~W-
i~?MM~Mapparition. L'auteur suit. pas à pas, tantôt dans
une traduction littérale, tantôt, dans une ana-
)yse transparente, les Mémoires de deux con-
temporains de Napoléon, bien places pour l'ob-
server, sir N. Campbeil, plénipotentiaire an-
glais à l'île d'Elbe, et le b~roa Peyruase, tré-
sorier de la couronne le premier qui fut long-
temps soupçonné d'avoir favorisé l'évasion de
son prisonnier le second, fidèle et obscur ser-
viteur, aveugle admirateur de son malgré, et
que ce dernier, par une ingratitude qui lui
était familière, a étrangement accusé dans
~MM. Pichot a su habilement grouper autour des
événemens principaux de l'époque, forment
comme une histoire anecdotique des années
1814 et 1818.
On annonce pour le mois de juillet prochain
l'ouverture du Musée municipal qui est en voie
de formation dans les salles de l'ancien hôtel
Carnavalet. Nous doutons que la réalisation de
cette promesse soit aussi prochaine. L'hôtel est
en ce moment livré aux maçons et aux menui-
siers, et l'on ne peut guère espérer qu'il puisse
être tout do suite pourvu des carrelages et des
escaliers qui doivent en approprier les diverses
parties à leur destination mais on peut s'assu-
rer cependant que l'idée est prise dénnitive-
ment au sérieux et qu'elle jue tardera point à
passer dans le domaine des iaits.
Il n'est personne qui, passant au coin do la
rue des Francs-Bourgeois et de la rue Culture-
Sainte-Catherine, n'ait été subitement arrêté
à la vue do cette admirable façade et des déli-
cates sculptures qui. lui donnent un cachet
tout spécial il est cependant peu de Parisiens
qui sachent que l'intérieur de cette maison
prineiè:e répond aux promesses de l'extérieur.
Les voyageurs de toutes les nations, instruits
par leurs G'K~M, se sont empressés de venir
demander au dernier propriétaire l'autorisation
de voir les bis-reliefs de Jean Goujon nous
autres, ou plutôt notre administration des
ponts-et-chaussées, quand elle occupait l'hô-
tel, les avait fait enduire d'une triple couche
de badigeon, et il est probable que quand, en
1864, on donna à la rue Culture-Sainte-Cathe-
rine son nouveau nom de rue Sévigné, bien
des gens se sont demandé pourquoi.
Il y avait cependant à Paris un homme qui
s'était pris, pour cette noble demeure, d'une
admiration enthousiaste. Il l'habita pendant
.quarante ans, d'abord comme simple locataire.
puis comme propriétaire. Il éleva, à l'ombre de
ces vieux murs, des générations de jeunes
gens qui ont emporté par .toute l'Europe le
souvenir de la maison de M"~ de Sévigné, de-
venue l'institution Verdot. Il estmottily a
peu d'années, et la Ville a bien fait de lui suc-
céder dans son culte pour cette œuvre d'art
achevée.
Si l'on veut connaître jusqu'où allait la pas-
sion de M. Verdot pour l'hôtel Carnavalet, il
faut Ure le petit volume qu'il a consacre à la
description de toutes ses perfections. H l'avait
fait imprimer par Louis Perrin, le célèbre im-
primeur lyonnais, pour Aubry, le libraire des
bibliophiles. C'est un livre charmant, mais nous
n'en devons parler que pour lui emprunter quel-
ques documens.
Ce fut en 1344 que Jacques de Ligneris, sei-
gneur de Crosnes, président au Parlement de
Paris, acheta au prieur de Sainte-Catherine les
terres labourables sur l'emplacement desquelles
il voulait bâtir un hôtel pour finir dignement ses
jours. Il s'adressa pour le plan à son ami Pierre
Lescot, prieur de Clagny il demanda à Jean
Bullant, élève du chanoine-architecte, de diri-
ger la construction, qui devait être faite aves
les matériaux les plus irréprochables enfin il
voulut que Jean Goujon, jeune alors, mais déjà
occupé aux sculptures du Louvre, se chargeât
de l'ornementation. On voit qu'il était difficile
de réunir de plus habiles gens. Il en résulta
tout naturellement un chef-d'œuvre et en
mémo temps un monument mdestructiMe.
Rien n'ayant été épargné pour avoir k plus
belles et les plus grandes pierres, le plus sec
et le meilleur cœur de chône, ni boiseries ni
sculptures n'ont sérieusement souffert jus-
qu'ici des atteintes du temp?.
Malheureusement Jean Goujon no put exé
cuter toutes les figures de cel'cs placées dans
les murs de la cour intérieure, au nombre de
seize, quatre seulement sont de lui ce sont
eëH.i.s représentant les quatre saisons, et sur
lesquelles tombe tout d'abord le regard des
visiteurs. I) n'est pas difficile de juger de leur
supériorité sur les autres, et l'on y reconnaît
aisément la touche magistrale de l'auteur des
cariatides du Louvre aus&i bien que dans les
Renommées de la façade, dans les groupes
d'enfans et dans les lions foulant aux pieds des
armures.
L'hôtel était ~oin d'être terminé quand M. de
Ligner!?, qui l'habitait maigre eel:, mourut en
1S86. H passa alors aux mains de François de
Kërnevenoy, qu'on appelait & coût de
France, par euphonie, Carnavalet, premier
fcuyer du roi Henri II, gouverneur du duc
d'Anjou, et mort malheureusement au mo-
ment où le jeune prince qui fut depuis
Henri III aurait eu le plus besoin de ses con-
seils. Pendant un siècle, les Carnavalet furent
possesseurs de l'hôtel, mais n'y firent exécu-
ter que peu de travaux.. Ce fut M. d'Agaurri
qui, vers 1660, appela François Mansart à
compléter et à augmenter quelque peu l'oeuvre
de Pierre Lescot. L'architecture des raccords
fut bien comprise par le nouveau maître mais
les sculptures exécutées par Van Obstal sont
absolument sans mérite.
Ainsi terminée, l'habitation devint le rêve de
M" de Sévigné. Elle était prête à faire tous
les sacrifices pour l'habiter. Elle s'y voyait
réunie avec sa fille, et dans sa correspondance
elle revient à chaque instant sur cette < CtM'-
N.famille qu'elle désirait avant tout. Son rêve
s'accomplit, et pendant les vingt dernières an-
nées de sa vie elle habita le grand salon où
est resté jusqu'à présent son portrait peint par
Nanteuil, et le cabinet du jardin où elle écri-
vait ses lettres si vives, si passionnées et si jo-
liment cancannières. Les seules modiScations
qu'elle apporta dans l'intérieur consistèrent
dans le changement des cheminées qu'elle
trouvait trop grandes. Celles qu'elle y fit pla-
cer nous paraissent aujourd'hui avoir le même
défaut.
A partir de ce moment, l'hôtel Carnavalet
passa aux mains d'un fermier général. Sous la
Révolution il devint le siége des bureaux de la
direction de la librairie. Enfin sous Napoléon
on y installa l'Ecole des ponts-et-chaussées.
Ce fut en 1829, quand cotte Ecole fut transpor-
tée au faubourg Saint Germain, que M. Verdot
s'y installa.
Le Musée qu'il s'agit maintenant d'y fonder
devra réunir les fragmens d'architecture et de
sculpture, de céramique découverts sur le ter-
ritoire parisien, les parties d'anciens édifices;
les vieux meubles, vieilles enseignes, mar-
teaux de portes, girouettes; les ustensiles de
ménage, bijoux, en un mot tout ce qui pourra
donner une idée de la vie de nos aïeux depuis
l'époque gallo-romaine jusqu'à nos jours.
Il y a en ce moment, dans l'aile gauche for-
mant galerie, plusieurs sarcophages en pierre
des nécropoles gallo-romaines du quartier
Saint-Marcel. Au premier étage du bâtiment
central, nous avons entrevu quelques boiseries
sculptées, des meubles, des horloges. Dans le
jardin est une collection importante de plaques
de cheminées et d'objets en fer forgé mais,
comme nous l'avons déjà dit, il est impossible
de prévoir dès maintenant ce que sera ce
musée avant quelques mois d'ici.
AGADËMtE
des tmecriptioma et BeUew-~cKfC*
~%MtM du MM~ 9 MM~.
Nous avons mentionne en son temps la circu-
laire que M. le ministre des affaires étrangères
a adressée aux agons consulaires de Franco
en Orient, relativement aux incriptions sémi-
tiques. Les réponses de ces agens sont arri-
vées successivement et ont été communi-
quées à l'Académie. L'une de ces répon-
ses, lue dans la séance du 9, celle du con-
sul de France à Larnaca en Chypre, fait
connaître que la collection de M. Cesnola.
qui renferme tant d'objets curieux et plusieurs
monumens épigraphiques importans, notam-
ment la célèbre inscription bilingue (cypriote
et phénicienne), a été vendue. Le Musée Bri-
tannique, nous apprend-on d'autre part, avait
oQert pour cette collection d 28,000 fr. et l'aurait
sans doute obtenue si les Etats-Unis n'avaient
surenchéri. Ils l'ont en en'dt payée 280,000 fr.,
et la collection a traversé l'Atlantique. Les
orientalistes américains dit-on, se proposent
de publier la description des antiquités cy-
priotes qu'ils viennent d'acquérir.
L'Académie, sur la proposition do la com-
mission des travaux littéraires, a nommé
M. de Rozière membre de cette commission
le savant académicien sera chargé, avec M. De-
lisle, de publier les diplômes et chartes de l'é-
poque des Carlovingiens. Cette collection est
destinée a faire suite à la collection des dip'ô-
mes et chartes de l'époque mérovingienne, pu-
bliée il y a une vingtaine d'années par M. Par-
dessus, le grand-père de M. de Rozière.
M. de ~ongpetîea* fait une communica-
tion d'un grand intérêt relativement à des in-
scriptions rapportées de Taïti par M. le docteur
Fournier, et originaires de l'ile de Pâques. Ce
sont les premières qui nous arrivent de la Po-
lynésie. Les inscriptions sont tracées en creux
sur des planchettes en bois dur 6t ont été
exécutées avec une remarquable habileté. Les
planchettes ont une longueur de 26 à 41 centimè-
tres sur une largeur de 12 à ~6 centimètres, et
renferment en tout une cinquantaine do lignes.
Le sens des lign'es alterne, c'est-à-dire que
le sommet des caractères d'une ligne est opposé
au sommet des caractères de la ligne voisine.
H semble que l'écriture marche de gauche à
droite. Elle se compose de signes, parmi les-
quels la figure humaine joue un grand rôle.
On voit des hommes tenant une lance, ou
un bouclier, ou un serpent, un poisson,
ou aussi des hommes courant, des hommes
assis, etc.; puis le buste, le bras d'un homme.
Il y a également des oiseaux, des tortues,
des plantes et quelques autres signes. M. le
docteur Fournier a entendu dire qu'il existait
dans l'ile un naturel qui pouvait lire cette
écriture; mais il était absent.
L'iie de Pâques, ou Waïhou, située par le
110° degré de longitude et le 27<= de latitude
sud, est assez rapprochée de la côte du Pérou.
Il n'est pas impossible que les habitans de l'île
soient originaires de cette partie du continent
américain. On sait que Wa'ïhou possède de
nombreuses nguros colossales de pierre qui
paraissent fort anciesnes; et non sans ana-
logie avec les colosses chargés d'écriture
hiéroglyphique observés dans les forets du
Yucatan. Quoi qu'il en soit, on ne connaît
pas encore de système d'écriture spécial à
l'hémisphère austral. Toutes les écritures con-
nues ont pris naissance de l'autre côté de
l'Equateur. Les spécimens rapportés par M. le
docteur Fournier ont donc une très grande
importance. M. de Longpérier ajoute en ter-
minant que les planchettes lui semb'ent avoir
été destinées à l'impression il montre à l'A-
cadémie des papiers provenant de ses propres
collections et qui paraissent avoir été impri-
més par un procédé analogue.
M. !e pW'sMCMt informe l'Académie
qu'elle aura à é'ire dans sa séance prochaine
un membre du cocseil supérieur do l'instruc-
tion publique.
M. de t.oHgpet'îen* lit ensuite un Mé-
moire de M. Chabas, do Chapon, sur les epagnes ~y~o~M~ 777, ~M ~s~MM-
M~KM. Ce nom e~t celui d'un officier dont
les hauts faits sont racontés par une lon-
gue inscription égyptienne découverte par le
docteur Ebers à Abd-el-Goumah et traduite par
ce savant. M. Chabas, tout en faisant un grand
é'oge du travail de M. Ebers, propose une au-
tre traduction, et dans sa dissertation fait res-
sortir les lumières que cette inscription jette
sur le règne de Tothmès III et d'Aménophis II,
Pharaons qui ont vécu dans le dix-~epHème
siècle avant notra ère, et qui ont guerroyé
contre les Assyrien?. Cette inscription a aussi
un intérêt géographique, par exemple celui
de nous apprendre qu'à l'époque en ques-
tion l'éléphant vivait à l'état sauvage dans !es
environs de Ninive, puisqu'il y est question
d'une chasse da.ns laquelle Amenemheb se dis-
tingua. L'auteur signale enûn quelques traits
de mœurs qui ressortent de cette inscription.
1M&
CB.'U'tGBS.J ?.
YAI.EBM M NÉGOCIANT A TMM MOM.
àjnstet. 209 .à2083,4. 2097/8. a2M!8.
Ssmb~ !2il.4 al24.<243/8.àl241/8 o
Serlin.. 313 1/4 &. 372 3'4. 3-!3 & 372 3/4
Francf. 2!3 & M2 5/8. 2i3 1/4. à 213 -g
Tneste. 226 à 223 227 à 226 t-
Vienne. 227 & 226 228 & 227
Ba?cel.e S07 i/2. à S02 i/2. SU t/2. à S06 i/2.
Cadix.. M5 a SOO S07 1/2. à M2 1.2.
Madrid. SOO.a495.S021,2.a4971/2.
Lisbonn 562 1/2 a S57 1/2. S62 1/2. à S57 1,2.
Pcrto S62 1/2. à M7 1/2. S62 1/2. a M7 1/2.
Pétersb 333 1,2 à 332 1/2. 334 1 2 a 333 1/2.
N.-York. 460 à 455 470 a t65 S
VALEURS SE NÉGOCIANT A VtJB.
Londres. 2541. &2536. 254H/2a25361/2-SOO 0
BsMqM l/8àl/4B. l/8àl/4B.EO,0
Italle.o.. 123 4àl3.G/Op' 123/4àl3 /.0/00~60/0
Itali8(0!) )/4 à.. -j/2 0/0 p". 1/4 à l/20/Op'SO/O
Rome< 14t/4aiS.0/Op' 141/4àlS.0/Op'–80/0
Senôve.. 3/8&1/4B.) 3/8àl/4B.61/2
J~iS<~f tZO/OOp~ Or [pièces se Mf.), 4. & 4 1/2 a/COp"
Argent es b&rre, 8 à lï 0/M pmc.
2?MOMp<< B
-o_
B
Zo~fM, !< 10 mai (l h m.). Consolidés,
933/8
FMKM, ~10 M68 50, Chemin de fer îranco-autrichien. 327 50;
Crédit m-~bilisr, 309 Lots. 98 50. –'Change
sur Londrett, demande, 108 60 offre, t08 75; sur
Paris, demande, 42 SO. offre, 42 60.
FJo~MM, 9 MTrois pour tSO, 43 40; or, 23 86 Banque d'Italie.
2,447; changes: sur Londres, 28 74. snf Paris, 114
,j.,
~«zeMM, 9 M<:t. Quatre et demi pour
ioo, 101 25.
CoM~ftHMop~, 9 mai. Consolides turcs,
60 33'40: chemins de fer turcs,
A~M-Yo~, 9 m~. Or, ti7 1/4; chanRe
Eur Londres, 108 1/2; Bons américains i871, 115
1885,1175/8; 1867, 1201.8.
F~Ha, 9 mai. Quatre et demi pour 100,
t04.
BUmCBUHHneBO
Fs~ Disponible, tout fût, 95 fr. 25 c.; en tonnes, 96 fr.
75 c.; apurée, en tonnes, 104 tr. 75 c.; lin, en fûts,
95 fr. 25 c.; en tonnes, 96 fr. 75 c.
iSt~fM (lea 100 kilog.t.– Bruts, titre ttacchMime-
trique, §8<' net, 64 fr. 50 c. a fr. c.; blanc, en
poudi's, 7S fr. 25 c. à 75 fr. BO c.; rafones, bonne
sorte 1S6 fr. c. à fr. c.; belle sorte, 157 ?.
c. à fr. c.; certiËcat de sortie, 76 fr. c.
à 76 f 50; meiasses indigènes de fabrique, 9 fr. Me.
a ir. c.; de rafSmerie, il fr. 50 à fr. o,
~~< (l'hect., hors barrière). Fin, i" qua-
titè. 90", disponible, 53 fr. M c. a fr. c.
~M. Huit marques (le sac de 1S7 kUog.
netf), disponible. 74 fr. c.; supérieure, ditpmu-
ble,73fr.SOo.a..fr.c.
~xt~ (les 100 kiîog., hors SM?Hîa.– De Fr&Bes.
l0lfr.c.
Ce~ (les 100 kilcg..à racordinaire. 240 & CeyIaB, 230 fr.; Haïti, 21S fr.;
Rio, 2:0 fr.
C~MM fl~s 100 kiïeg., en eBt'epot). PaM),
150 fr.; &a&yaqun, 160 & TFiBits, 160 ff.; Haït!,
tO~;Caraqae,200f!à4Mfr.
BtBSTMTC'X.
J!f~<:M Za TïH~t
Amen. Vend. laquai. 2<'qual. 3'quai.
Bœufs. n3i 194 .188 182
Vaches. 426 186 .176 168
raureau. 96 178 .167 188
Veaux.. 929 21S .2.. 185
Mou.toESt)'06 190 .175 75
Porcs gr. 3318 14?- .140 13S
–maigr. 27 130
TNtBtJBfAt BK COMmemCE mB t~A tSEïBtZ
r~
du 8 mai 1873.
BANQUE DES PMVtNCES,dont le siège est à Paris,
rue de la Banque, 22, et ayant pour administrateur
le sieur Bordin. Juge-commissaire, M. Mercier;
syndic provisoire, M. Meys, boulevard de Ma-
genta, E9.
ACNEERT, commissionnaire en marchandises,
ayant tenu un cabinet de lecture boulevard Saint-
Michel, 8). Juge-commissaire, M. Bouillet;
syndic provisoire, M. Meillencourt, rue Notre-
Dame-des-Victoires, 40.
MBMEUx, épicier, rue Mazarine, 82. Juge-
commissaire, M. Mercier syndic provisoire, M. Co-
pin, rue Guenegaud, 17.
®
MCEO Et MEnjmATMNW
du7mail873.
M. Fi!hos, 69 ans, rue Saint-Honoré, 219.
M. Rigoulot, ~8 ans, rue Sainte-Anne, 63.
M. Renard, 33 ans, rue des Francs-Bourgeois, '0.
Mme veuve Gérard, 81 ans, rue Saint-Martin, 92.
M"e Denoquart, 67 ans, rue du Roi-do-Sicile, 8.
M. Tourette, 40 ans, rue Larrey, 8.
Mme yo Michelet, 75 ans, rue de la Chaise, 24.
M. Raynal, 71 ans, rue Oudinot 19.
M. Diot, 76 ans, cour Saint-Philippe,
M"° Bard, 37 ans, rue Basse-du-Rempart, 64.
Mme Sabin, 24 ans, rue de La Tour-d'Auvergne, 46.
Mme Padovani, 40 ans, rue des Ecluses, 36.
Mme Noiat. 68 ans, rue du Buisson-Saint-Louis, 2S.
M. Gyaniny, 62 ans, rue du Fg-Saint-Martin, 145.
M. Zapp, 43 ans, rue du Fg-SaJnt-Denis, 200.
M. Perdereau, 27 ans, boulevard Voltaire, 269.
M. Cholin, 67 ans, rue Basfroi, 22.
Mm" Bouûet, 44 ans, rue Saint-Maur, 41.
Mme ye Lamy, 62 ans, rue Daguerre, 52.
M""veCharue,75ans,rueLecourbe.69.
M" Panchévre, 21 ans, rue de Vaugirard, 273.
M. Barbelet, 63 ans, rue de l'Annonciation, 5.
M. Romagné, '5 ans, avenue des Ternes, 62.
M. Rosetti, 76 ans, rue Rennequin, 62.
M. Calmet, 69 ans, rue Dulong, 48.
M"e Chabannaie, 24 ans, rue de la Carrière, 8.
M. François, 78 ans, rue des Acacias, 4.
M. Brunel, 37 ans, boulevard Ney, 34.
M. Delaunay, 71 ans, rue de Ménilmontant, 18.
SPECTACLES DU ii MAI.
FRANCHIS. L'Etourdi, Par droit de conquête, les
Enfans.
opÉKA-cMness. Le Domino noir.
ODÉON. La Vie de Bohême.
aYMN&EE. Andréa.
?ACMVEUua. Le Roman d'un jeune homme
pauvre.
VARIÉTÉ. La Veuve du Malabar, A chacun son
bien.
pAï.MParis ou la Revue en retard.
SUT&La Poule aux œufs d'or.
MaBiss. M"" Trente-six Vertus.
MNAissANcs. Jane, Venez, je m'ennuie, le Club
des séparées.
cB&T~ï~T. Cartouche.
BûCFFEs-MSMNZ. La Rosière d'ici.
BB~BEMMBAis. Les Compagnons du Soleil.
cumT. Un Neveu d'Amérique.
FOMBs-DRMï&'nocEs.– La Fille de M"~ Angot.
FOïJEB-BBRG&M. Exercices surpronans.
cns.TSAC-a'SAB. Aristophane à Paris,
KENTg-PL&iHRS. La Mariée de Saint-Denis.
soEVEAm~s. Via' qu'ça glisse.
tT3ËK&B. La Fanchonnette.
ctjAZM. Les Trois Princes~s.
LA Tocn-D'AuvERGNE.– La Vie d'un homme tran-
quille.
SAINT-LAURENT. Le Hareng-saur malgré lui.
L& TBMCU.&. Tous les soirs, spectacle varié.
HiNM.TERE. Le Roi Bouffelaballe.
cinci!X (boulevard des FiIIes-du-Calvaire~– Tous
les soirs, exercices équestres.
CONCERT DES CHAMPS-ELYSÉES. 8 heures.
jARBBt M&B!i.LE. Ouvert tous les soirs.
c!wBR)a's. Tous les soirs, à huit heures, phy-
sique, magie, le Moulin de Harlem.
)Mjcontre les armées allemandes.
Z'MM des ~M'O~ ~~a:M<,
LE NORMANT.
Imprimerie LE NORMANT, rue de< Pretfes-Saint'
QetBMdn-rAaMmoK. f.
mais provenant du môme régiment, ont été ra-
massés pré* du cadavre.
O.t suppose que ce a~heureux .1 ~é
frappé sur la route de Saumur à Lbudun, qui
passe à 80 mètres de 'à. I!. sa sera t-auvé à tra-
vers champs, puis, à bout de forces, il sera
tombé et aura rendu le dernier soupir à l'en-
droit où on l'a découvert.
6%o C'est à 1 kilomètre de Montsoreau et sur
le territoire de cette commune que le crime a
été commis.
Le coupole est resté jusqu'ici inconnu. La
justice de Saumur s'est rendue immédiatement
sur les lieux et a commencé une information.
x II n'est pas présumable que le meurtre ait
eu le vol pour mobi'e. Ce mititaire, à son re-
tour de Saumur, ne devait avoir, en effet, que
quelques sous sur lui. Avant de quitter Fon-
tevrault il avait emprunté 2 fr. SO c. à ses ca-
marades, et la plus grande partie de cette mo-
deste somme avait dû être dépensée dans le
cours du voyage, s
Le ,/oM?'~ (~ J!f
dernier à Marcé, canton de Seiches, arrondis-
sement de Bauge.
Un farinier, travaillant toute la semaine à un
mou'in de Mateflon, revenait chaque samedi
passer le dimanche avec sa femme, demeurant
dans le bourg même do Marcé.
Samedi dernier, ce malheureux a reçu dans
le bas-ventre, au-dessous des côtes, un coup
de fusil & bout portant. Il n'est pas mort, mais
son état laisse peu d'espoir.
L'assassin est un jeune homme du bourg de
Marcé, qui était l'amant de la femme de la vic-
time.
Depuis longtemps cette femme l'aurait, ex-
cité à assassiner son mari, lui disant x Tu es
trop lâche pour le tuer si tu le manques, je
lui préparerai du poison quand il reviendra
biessé. Enfin, sous son inspiration, le fusil
qui a servi au crime aurait été chargé depuis
quinze jours. Les coupables sont arrêtés.
Za .P~'OMMCë de Bordeaux rapporte qu'a-
vant-hier soir, vers huit heures, les habitacs
des Charirons ont été mis en émoi par un évé-
nement affreux. Depuis un an environ, les
époux Bacque occupaient une chambre rue
B~rreyre 16, avec leur nl!e âgée de douze
ans. La femme Bacquo, âgée do quarante ans
environ, avait la réputation d'être laborieuse,
honnête et bonne mère. Elle travaillait régu-
lièrement a..la faïencerie de M. Vieillard.
Le mari, âgé de quarante-neuf ans, est si-
gnalé au contraire comme enclin & la paresse,
au vagabondage, à la mendicité, habitué à faire
des absences qui se prolongeaient pendant des
mois entiars, et il ne rentrait le plus souvent
chez lui que pour faire subir à sa malheureuse
femme les plus mauvais traitemens.
Hiec soir, au moment où les époux Bacque
achevaient leur repas, Bacque commença, pa-
rait-i!, à injurier sa femme, puis, s'armant
d'un couteau do table, il en porta un coup vio-
lent sur la poitrire de sa femme. Celle-ci se
traîna vers la porte en poussant des gémisse-
mens ft tomba morte & l'entrée du palier, bai-
gcée dans son sang.
Avertis de cet événement. !e procureur'de
la république, le juge d'instruction et un
commissaire do police se rendirent sur les lieux,
où les attendait Bacque. On dit que lui-même
montra le couteau dont il s'était servi et qu'il
se laissa conduire en prison sans la moindre
résistance.
Qualques personnes assurent que cet indi-
vidu, qui a subi plusieurs condamnations judi-
ciaires, aurait été poussé à son horrible action
par des sentimens de jalousie. M. le docteur
Lafargue a procédé à l'autopsie du cadavre.
On écrit de l'Aima, le 3 mai, au ~fo~
.M:
< Ce matin, à cinq heures, a eu lieu l'exécu-
tion du nommé Otsman-ben Redgeb-Kouiou-
gli, de la tribu des Beni-Mestina, condamné à
mort par arrêt, de la Cour d'assises d'Alger du
8 janvier dernier, pour assassinat sur la per-
sonne du nommé André Cardi, dit le père An-
dré, dans les premiers jours de l'insurrection
de 1871.
x Le condamné est arrivé vendreai.amidi. à
l'Aima, dans une voiture d'ambulance, escortée
par quelques gendarmes et un escadron de
chasseurs d'Afrique.
o Otsman-ben-Redgeb a toujours montre
une grande énergie, il y avait même dans son
attitude una certaine bravade.
)t H a reçu toute sa famiile, à laquelle il a dit
< qu'il mourrait comme devait mourir un bon
musulman, f Cependant, arrivé sur le lieu du
supplice et voyant que la voiture prenait la
direction du marché de l'Aima, sur lequel était
dressée la guillotine, sa Sgure s'est contractée.
Il no priait plus, il criait d'une voix nerveuse
et étranglée le cA
x Arrivé au pied do l'êchafaud, l'exécuteur
et ses aides durent le pousser pour le faire ap-
procher du fatal instrument. Deux secondes
après, la justice des hommes était satisfaite.
? Trois ou quatre cents Européens assistaient
à l'exécution H n'y avait pas un seul Arabe.
< La famille seule. qui se tenait derrière le
café maure du marché, s'est présentée ensuite
pour réclamer le corps, qui lui a été livré. »
On écrit de Beaueourt (Haut-Rhin) à
jRcM
« Un fait des plus graves vient de se passer
dans notre localité.
Un déserteur polonais avait depuis quel-
que temps trouvé asile dans l'usine de M. X.
Dénoncé à la police prussienne, it vient d'être
l'objet de recherches actives. Mais l'arrivée des
soldats prussiens a été, comme on pense, assez
mal accueillie par les ouvriers de l'usine. II y
a eu bataille, pondant laquelle le déserteur a
pu se sauver sur le territoire français non oc-
cupé.
N La maison du dénonciateur a été saccagée
par la population indignée, et l'on ne sait où
se serait arrêtée l'effervescence populaire, si
un colonel de gendarmerie, passant son in-
spection, no s'était trouvé sur les lieux. Grâce
à son intervention, tout est vite rentré dans
l'ordre. Mais les Prussiens ont envoyé une co-
lonne do 300 hommes pour occuper le pays. ))
On lit dans r/~
vient do plonger plusieurs familles daos la mi-
sère et de jeter la population de Saint-Jean-de-
Luz dans la consternation. Une barque montée
par dix pêcheurs a été engloutie par les flots
Sur les dix marins qui ont péri, six. parait-il,
appartenaient à. la même famUIe. Nous nous
empressons d'ouvrir une souscription en fa-
veur des familles des victimes da ce cruel évé-
nement. »
On lit dans ~M~MM<~M~ de Saintes
« H vient de se produire dans notre arron-
dissement un cas effrayant d'hydropbobie. La
femme Chasseriaux, demeurant au viDage de
Plbot, commune du Port-d'Envaux est morte
enragée. Il y a quelque temps, un petit chien
dit loulou, étranger à la commune, se présenta
au seuil de sa porte. Elle lui jeta une bouchée
de pain qu'elle crut lui voir manger elle lui en
présenta une deuxième à la main !e chien lui
mordit le pouce. Elle ordonca alors à son do-
mestique de chasser cet anima], qu'elle avait
eu l'intention de recueillir. Le domestique lui
donna, en effet, la chasse, et il disparut. Cette
femme ne fit pas attention à sa blessure. Tou-
tefois, quelques jours après, elle ressentit au
bras et l'épaule, du côté du doigt qui avait été
mordu, une vivo douleur qui persista, et qua-
rante jours après la morsure, le jour de Pâ
ques, elle se trouvait à l'égtise de Crazannes,
lorsque les symptômes de la rage se manifes-
tèrent d'une façon bien caractérisée. On la re-
conduisit chez'ello avec beaucoup do peine, et
le docteur Bron, appelé immédiatement, re-
connut que tout secours était inutile. Elle
expira au milieu des souffrances les plus
atroces.' »
La A'owc~ jP~MC du 7 mai donne
sur l'accident du chemin de fer de Pesth les
détails suivans
a Immédiatement après la nouvelle du terri-
ble malheur arrivé sur la ligne do l'Etat, le gou-
verneur de Pesth, M. Thai~z. accompagné de
plusieurs employés, de médecins et de voitures;
se rendit sur le lieu du désastre. On y trouva
en tout 26 morts affreusement mutilés et
26 personnes plus ou moins grièvement Mes
sées. Le conducteur do la locomotive, deux
chauffeurs et le personnel du train avaient pu
se sauver en fautant de ia machine et n'ont
reçu que des blessures légères 40 à SO mou-
ions faisant partie du troupeau que transpor-
tait le convoi étaient tués.
Les voyageurs, en tout HO, appartenaient
en grande partie à la classe ouvrière ils tra
VMliaient à ta ligne de Marmoros-Szl'hmar et
se reud ;Mnt on" Croa;ia. S~r !a. )'b:jar~ '!es
morts, on a trouve dt:s bomnuM de ëO à t.)u et
403 florins.
x Tous les soins possiNes furent immédiate-
ment donnés aux Messes.
< De l'enquête sur les causes de l'accident,
il ressort jusqu'à présent que le train mixte
n° 136, à qui l'accident est arrivé, s'était en-
gagé dans une fausse voie, près de Steinbruch.
Sur cette voie, les rails avaient été enlevés
dans un endroit très près de Pesth, et c'est
l'absence des raHs qui a causé le matheur. La
machine est entrée dans le sol avec une telle
foico et à une telle profondeur, qu'elle n'a pu
être dégagée qu'à sept heures du soir. A cette
heure encore, la circulation était impossible
sur la voie. Les quatre voitures les plus rap-
prochées ont été réduites en petits éclats, per-
dus dans des mares da sang. Parmi les morts,
u y a un père et son nts, et trois frères.
c Les noms des blessés sont déjà connus,
L'identité de tous les morts n'a pas encore pu
être établie.
La Cour d'appel de Douai n'a pas admis la
jurisprudence do la Cour de Paris en matière
de vente d huile de foie de morue. Elle a dé-
cidé que cette huile n'est pas une substance
médicamenteuse, et que les droguistes et épi-
ciers qui la vendent en détail ou au poids mé-
dicinal no commettent aucune contravention à
la loi du 2t germinal an XI. En conséquence,
le jugement du tribunal correctionnel do Lille,
qui avait condamné dernièrement un droguiste
à SOO fr. d'amende, a été réformé. Cette déci-
sion admet la )ibre concurrence pour la vente
de l'huile de foie de morue.
On écrit de Saint-VaIery-en-Caux
Nos bateaux commencent à revenir de la
pèche à la morue, et l'expérience prouve qu'on
a eu grandement raison d'abroger l'ancienne et
illibérale réglementation qui nxait pour le dé-
part de nos pêcheurs la date du 1°'' avril.
Notre port a déjà vu revenir en eSet, de-
puis une dizaine de jours, un premier pécheur
istandais qui avait pris la mer vers le milieu
de février.
t II était rendu sur les côtes d'Islande le 4 mars
dans les parages d'Ingetzuff, où il n'est pas
rest6 il a fait sa pêche entre Skagen et Kei-
kioness le poisson était très abondant les
hommes ne pouvaient sufSre à la préparation
du poisson, et quoiqu'il ait jeté à ta mer une
certaine quantité de cidre il a encore perdu
beaucoup de foies et da~rogues.
Tout son sel a été empioyo; il rapporte
16,000 morues, 24 barriques d'huile et 32 ton-
nes de rogues. C'est un lougro du port de
90 tonneaux environ et monté de 32 hommes
d'équipage.
)) Tous nos bateaux qui faisaient leur pêche
avec lui, sans avoir obtenu un aussi beau ré-
sultat, étaient néanmoins très heureux relati-
vement, its avaient de 8 à 10,000 morues; une
goélette de Dieppe en aurait même 14,000.
x Le capitaine n'a pas communiqué avec
les navires de Dunkerque et de Boulogne,
mais, d'après son appréciation, ils seraient bien
favorisés. Le temps a toujours été très beau et
il n'a point été interrompu dans sa pêche, x
On annonce do nouveaux pèlerinages à
Lourdes, aux lieux saints. La belle saison fa-
vorise ces émigrations, entreprises dans un but
de piété et souvent de curiosité.
La pratique des pèlerinages existe de temps
immémorial au Japon, on Chine, au Thibet,
dans l'Inde. Il y a au Japon un temple célè-
bre, le temple d'Isie. Une foule d'habitans de
l'un et de l'autre sexe, jeunes et vieux, riches et
pauvres, s'y rendent à pied de tous les points
de l'empire pour obtenir des indulgences.
Quelques personnes parcourent le Japon
pour visiter trente-trois temples fameux. Ces
infatigables marcheurs vont ordinairement
deux à deux en chantant des cantiques ils
jouent du violon et do la guitare.
En Chine, des populations entières visitent
avec solennité les temples célèbres, soit pour
implorer la divinité, soit pour la remercier de
ses bienfaits.
La ferveur des pèlerinages est peut-être en-
core plus vivo dans l'Inde. Le livre canonique
indien proscrit impérieusament la visite des
]ieux saints; les habitans entreprennent les
plus longs trajets pour aller faire leurs prières
dans les pagodes célèbres, dans les lieux
consacrés par les légendes, ou par quelques
uns des innombrables noms do leurs divinités.
Une foule immense de pèlerins gravissent
chaque année les montagnes do l'Himalaya,
en se rendant aux sources du Gange. Des
hommes de tous les pays, des Tar~ares des
naturels de ]a presqu'île de l'Inde, et môme des
chrétiens, visitent constamment la pagode d'In-
gernath, bâtie en granit rouge sur la côte
d'Orissa dans le Deccan.
Les dévots indiens bravent les tourmens les
plus affreux en l'honneur de l'idole adorée
dans ce temple. Le territoire d'Ingernath est
sacré aux yeux des Indous, qui désirent la plu-
part y finir leur vie. Aussi les y transporte-t-
on en grand nombre dès qu'ils sont atteints
d'une maladie grave.
Des voyageurs anglais modernes ont rap-
porté qu'à 80 milles de distance do la vil'e
sainte, les routes sont couvertes des ossemens
et des cadavres des pèlerins qui ont perdu la
vie avant d'achever leur pieuse entreprise.
Certes, la. ferveur, de nos jours, est loin d'é-
gater celle des Asiatiques, et les joyeux pèle-
rins de Lourdes, de la Salette, d'Auray. de
Sainte-Geneviève, de Jérusalem, etc., n'ont
pas à subir de si rudes épreuves dans l'accom-
plissement do leurs pieuses pérégrinations.
Mahomet trouva la pratique des pèlerinages
établie en Arabie. Indépendamment des cour-
ses conseillées ou prescrites par le Coran, un
grand nombre de musulmans visitent souvent
par piété les tombeaux des personnages révé-
rés pour leur science ou pour leurs vertus et
différentes localités de la Palestine, de la Sy-
rie et de l'Anatolie rendues célèbres par des
miracles.
Les Sarrasins introduisirent la pieuse poli-
tique des pè'erinaEres en Espagne quand ils en
urent ]a conquête. Cette pratique s'est main-
tenue dans ce pays éminemment religieux plus
que dans tout autre.
En France, c'est surtout depuis l'époque des
croisades que s'est popularisée la coutume des
pèlerinages.
Chaque province eut son lieu de dévotion
fréquenté par tes fidèles.
On sait qu'à Paris le tombeau de sainte Ge-
neviève est visité, pendant la première semaine
de janvier, par une foule d'habitans dos locali-
tés voisines.
En Bretagne, en Vendée, en Provence, mê-
mas coutumes, mémos pèlerinages pieux.
Non loin de Marseille, existe la grotte cé-
lèbre par la pénitence et-Ia mort do sainte M&do
leine. Elle est située sur les uancs d'une mon-
tagne boisée, dite la Sainte-Baume, voisine de
la ville de Saint-Maximin.
Chaque année, pour la fêie de la Pentecôte,
un nombre considérable d'habitans des dépar-
temens du Var, des Bouches-dû-Rhône et au-
tres vont visiter la grotte de la célèbre péche-
resse. L'affluence des pèlerins est d'autant plus
grande qu'une grande partie du trajet peut se
faire entre Marseille et Roquevaire par chemin
de fer.
Là d'ailleurs les sites sont charmans, et ceux
que ia fatigue a pu contrarier trouvent am-
plement de quoi se dédommager par les ma-
gniucences que la nature étale à Isurs yeux.
On lit dans l'C~~ ~~toma~ de Naples
du 4 m~i
« Hier, la tête et le SMg de saint Janvier
ont été transportés procossionneliement du
dôme à l'église de S~nta-Chiara.
Des prêtres, des moines, dps confréries de
toutes ies couleurs, des corps de musique, des
gardes nationaux à pied et à chevat et plu-
sieurs personnes appartenant à notre aristo-
cratie suivaient cette procession. Le cardinal-
archevêque, se trouvant indisposé, n'a pu
piendre part à cette cérémonie.
x Le miracle s'est fait attendre c'est la Zï-
c~MKM qui le dit, et nous la considé-
rons, en ces matières, cjmme'un organe offi-
ciel. li ne s'est accompli qu'au bout de qua-
rante-trois minutes, et un globule ne s'est pas
dissous comme tout )e re&to du sang.
La foule était nombreuse, et attendait avec
de grands murmures dehors, et avec les cris
accoutumés dans l'intérieur de l'église, la nou-
veUe du miracle.
A neuf heures et demie les ûo!es du sang
ont été rapportées & ]a cathédrale.
t Aucun désordre, x
Dimanche dernier, une imposante mani-
festation, à laquelle a participe uue grande
parti' de la. population, a eu lieu à Vevey pc~r
iuaueurer le mon'jmsat élevé à ht mémoire de
quatre soldats français décèdes eu 1871
De nombreuses' dëputations de Thonon,
Evian, Genève, Lausanne, accompagnées des
principales autorités, invitées à cette~ cérémo-
nie par la société française établie à Vevey, se
sont rendues en corps au cimetière, à trois
heures. Une foule recueillie a écouté avec une
profonde sympathie les discours prononcés
par plusieurs personnes. Des chants, alternant
avec la musique de deux fanfares, ont terminé
la cérémonie de consécration du monument.
Les journaux anglais annoncent le départ
d'Angleterre pour cette semaine d'une nouveUe
expédition polaire, entreprise aux frais de
M. Leigh Smith, qui a déjà parcouru les mers
du pôle. Il s'y rend cette fois avec deux navires,
un vapeur à hélice et son propre yacht. Le
voyageur compte être le premier qui se ren-
contrera avec l'expédition autrichienne partie,
comme on sait, pour les mêmes parages, et
dont il n'a. plus été question depuis bien long-
temps.
Un journal de Montpellier. ~MO?~ M<ï-
~oMa'7c, donne sur un autographe de Molière,
qui vient d'être découvert aux archives dépar-
tementales de l'Hérault, des renseignomens
curieux.
Le dossier où l'autographe a été découvert
était autrefois classé dans les archives des tré-
soriers des Etats provinciaux il contenait un
certain nombre de quittances de 16S6 à 1660
Le pou d'intérêt que semble oorir ce genre d'é-
crits l'avait toujours fait dédaigner, et Une pa-
raît pas qu'il ait été ouvert depuis plus d'un
siècle et demi.
Avant la quittance de Molière, il s'en est
trouvé une autre de son camarade Béjart, au-
teur, lui aussi, en même temps que comédien,
lequel reconnaît avoir reçu du trésorier des E tais
la somme de quinze cents livres, somme qu'on
no savait point lui avoir été accordée. Mais
cette pièce n'offrait qu'un intérêt bien secon-
daire auprès de celle qui venait immédiate-
ment après.
L'autographe de Molière est écrit sur une
feuille de papier de 21 centimètres environ de
large sur 29 de hauteur, et occupe la moitié
supérieure do cette feuille. Il est ainsi conçu.
La disposition du texte ci-dessous indique
exactement, ligne pour ligne, celle de l'ori-
ginal
« J'ay receu de M. le Secq thresorier de la
bource des Estats dulanguodoc lasomme de six
mille liures à nous accordez par messieurs du
Bureau des comptes de laquelle somme je le
quitte faict à Pezenas ce vingt quatriesme jour
de feburier 1656.
t MOLIÈRE
quittance de six mille liures. o
L'écriture est rapide, nette, large, déliée,
élégante on sent une main sûre d'elle-même
et déjà imbue des principes graphiques mo-
dernes, principes qui no triomphèrent dé6ni-
tivement de la routine des scribes que vers le
milieu du siècle suivant.
Le camp des numismates est mis en ru-
meur par la nouvelle de la vente prochaine aux
enchères du trésor gallo-romain du lycée Cor-
neilte (ancien lycée Napoléon), en exécution de
1a décision judiciaire qui a Sxé la part respec-
tive de la ville et celle des ouvriers « inven-
teurs.
On n'a pas oublié les circonstances de cette
imooitante découverte. En septembre 1867, on
raccordait l'égout du lycée avec celui de la
rue, lorsque, dans la troisième cour, la pioche
nt jaillir des médailles et ouvrit un véritable
nion d'or monnayé.
Il y avait plus de 800 médailles du module
appelé l'SM~M, correspondant, avec une va-
Itur d'un tiers en sus, à notre pièce de 20 fr.
Là se trouve complète la série numismatique
de l'histoire de Lutèce, à l'époque des empe-
reurs romains, de Claude à SeptIme-Sévère.
Tous ces SM~M sont d'une conservation par-
faite. Les plus rapprochés de l'époque de l'en-
fouissement, ceux de Commode, de Pertinax et
surtout de Septime-Sévère, semblaient sortir de
la < frappe.
L'époque des Antonins, on le sait, fut &
Rome l'apogée de l'art monétaire. Les médail-
les de cette période abondent dans le trésor dé-
couvert. Là on trouve les < Faustine jeune et
vieille les c Vespasien o à largo face (/<:c~
~<~M, dit Suétone) les < Titus )), dont un ex-
ceptionnel, avec l'exergue .Z)MW 2'~M. et au
revers, la chaise curule surmontée d'un foudre.
On remarque, de plus, une < Jalia Donina
femme de Sulpice-Sévère et de Caracalla, une
«Restitutio d'Auguste par Trajan x, un « Œlius
César o, cinq ou six
que le revers change, ce qui en fait la rareté.
Le revers d'une médaille do Commode nous
montre cet empereur du cirque faisant bondir
son cheval au-dessus d'un lion. Plus rare en-
core est un aureus d'Antonin le Pieux, avec
deux figures sur le revers, et l'exergue C~
co~toutes les pièces remarquables de cette inap-
préciable trouvaille. (;Z~m~.
La dernière vente de la remarquable col-
lection du marquis de La Rochebousseau a été
terminée avant-hier. Voici les prix atteints
par les principaux tableaux de cette collec-
tion
Ecole allemande Zc T~K~f s~g, par
Cranach, le Jeune, 4,000 fr.; Co)M~ ZM-
~~
van der Goes, 1.000 fr.; ~cA~OK~~co~
j~~H' /t~~ (7ec?'ojM. par van Haeck et Jan
Wildens, 1.400 fr.; par Jordaens,
1,100 fr.; C/MnoyMM M~ par Teniers,
David, le Jeune, 12 000 fr.; Portrait déjeune
femme dans une guirlande de fleurs, par Ver-
bruggen, le Jeune, et Constantin Netscher.
8 000 fr. ~Vm/<:m
trait de femme, par Cornélis de Vael, 800 fr.;
Portrait d'homme, par la môme, 700 fr.; Po~
N! ~a~&, par Gaspart de Witte et Antoine
Goubeau,2SOO fr.; 6'MM'~M~ /Z
Schut. 7,700 fr.; Cw~M~ /~?M' par Da-
niel Zeghers, 600 fr.
Ecolo hoDandsuse ?~'ojN/M~ <~ cA
par Asso~yn, dit Lingeibach. 680 fr.; VoMëK?'~
<
?? F~ <~ ~o~oM: M Zo~ .N~, par van
Beyeren. 9,72Sfr.; MM ~~7 ,poMMM!<~ M
~NM~~m, par le même. 2.400 fr.; (7o!~)
MMi!, par Blankhon', 2,OSO fr.; Fo)'~ ~M
7~. par Âalbart Cuyp, 4,000 fr.; ~0)-~
~M~, par van Goyen, ~2,900 fr.; .F<
cA<:M~-< par Dirk Hais, 1,280 fr.; .P
~Mt<~ /~M~, par Cornelis de Hoem, 3,030 fr.;
TaMt~, par Jan Davidz do Heem, 4,800 fr.;
Portrait d'un jeune homme, par van der Heist,
1,200 fr.; ~M?~ M~, par Pieter de Hoogh,
S,SSO fr.; Fleurs et fruits, par J. van Huysum,
l,600fr.,etc.
Prcduitde cette quatrième vacation, H 4,670 fr.
Total des quatre vacations, 912,980 fr., ou
938,629 fr. avec les frai-! à la charge des acqué-
reurs. Le nombre dos tableaux était do 246.
La Société nationale d'encouragement au
bien tiendta sa séance publique annuelle, sous
la présidence de M. Etie de Beaumont, de 1 In-
stitut, le dimanche 28 mai. à une heure, au
Cirque du boulevard des Filles-dû-Calvaire.
C'est M. Honoré Arnoul qui portera la parole
et présentera le rapport sur les prix de vertu.
Cftte cérémonie, toujours très britlanta et
fertile en émotions, a le privilège d'attirer une
foule sympathique.
Pour obtenir des billets, s'adresser franco au
secrétariat général, rue Brochant; 2, square des
Batignolles.
La troisième édition de <7oNMM~ OM <:MM~,
charmant volume do Nouvelles da M. E tienne
Enault, vient de paraître à ia librairie Dentu.
Voici les principaux articles publiés par
la G~~ <~ ./?c
L'Art phèmcim, par M. Ernest Renan, de l'In-
stitut. Les chefs-d'œuvre de l'école hollan-
daise exposés à Amsterdam en 18~2, par M. Henry
Havard. Galerie du Belvédère, à Vienne, par
M. le comte L. Ctpment de Ris. Le plafond de
M. Cabane!, par M. Saint-Cyr de Ray~sac. La
galerie de M. Rothan, par M. Paul Mantz. Ares
(Mars) prototype des statues impériales, par
M. Louis Méjard.- Collection Faure, par M. René
Mënard. Auguste Jai, par M. Henri Delaborde,
de~astitttt.
'~etti;' nvrâison, exceptionneUf. comme les
deux précédentes, contient, outre de nom-
breuses illustrations sur bois, neuf remarqua-
bles gravures hors texte.
Par décret en date du 25 avril dernier,
M. Pérard, ancien premier clerc de M~ Desfor-
ges, notaire, a été nommé notaire à Paris, en
remplacement de M" Gautier.
-–M. Georges Renaud terminera lundi soir,
à huit heures et demie, ses conférences sur
les Etats-Unis, danslasal'e du boalevarddes
Capucines, 39. Il parlera de Chicago, de lllli-
nois, des tribus indiennes, de l'Orégon et du
Missouri, puis examinera quelles sont les bases
des institutions républicaines en Amérique,
l'utilité des deux Chambres du Congrès, la si-
tuation faite à la. femme par la législation poli-
tique et civile, et nuira par un aperçu sur les
soixante et onze sectes reiigieuses des Etats-
Unis et la nécessité de la liberté des religions.
L'assemblée générale annuelle de la So-
ciété centrale de sauvetage des naufragés aura
lieu samedi 24 mai, a une heure et demie, à
l'hôtel de ]a Société nationale et centrale d'Hor-
ticulture, rue de GronelIe-Saint-Germain, 84.
Les personnes qui désireraient y assister
sont priées do s'adresser au siège de la Société,
rue du Bac, 53.
Aujourd'hui, à six heures du matin, le
thermomètre centigrade de l'ingénieur Ducray-
Chevallier, opticien (Pont-Neuf), marquait 8 de-
grés 1/10" au-dessus de zéro à midi, 14 degrés
2/10~ au-dessus de zéro; à deux heures, 14 de-
grés S/10~ au-dessus de zéro.
Hauteur du baromètre, à midi, 763'=~ 6, sans
correction.
PAS DE CREDIT. 15 0/0 d'~com~e. Nous recom-
mandons SAVtCNY, MM6W, 47,r.P~-C/tENKp~.
L. RO~n?MT ? JMmM, M, ftM d'NaMteutMe
O~sepTateîre central de tttomisomfis
~~wa~om ~M~~ a'M 9 N!~ 1873.
La dépression d'hier est descendue vers le
sud-est. La baisse est de 2 millimètres environ
sur l'Adriatique, et le mercure a monté de plus
de 11 millimètres sur la Manche et les Pays-
Bas. La hausse atteint encore 8 millimètres à
Brest et à Valentia.
Le vent souffle assez fort ou modère sur les
côtes françaises il a diminué également dans
les Pays-Bas, et est faible en Angleterre.
La mer est houleuse dans la Manche et sur
la côte atlantique; elle est grosse à Toulon.
Baromètre, sept heures du matin, 762"4.
Hausse, 8'0.
Température minima 6°8; maxima, 13<'2.
Pluie 0"'°'0.
Sous le titre de P~o~o~ M H~ ~JF~ë,
M. Amédée Pichot vient de réunir en un beau
volume, édité chez Dentu, une série d'articles
publiés à diverses époques dans la ~~Më ~W-
i~?MM~Mapparition. L'auteur suit. pas à pas, tantôt dans
une traduction littérale, tantôt, dans une ana-
)yse transparente, les Mémoires de deux con-
temporains de Napoléon, bien places pour l'ob-
server, sir N. Campbeil, plénipotentiaire an-
glais à l'île d'Elbe, et le b~roa Peyruase, tré-
sorier de la couronne le premier qui fut long-
temps soupçonné d'avoir favorisé l'évasion de
son prisonnier le second, fidèle et obscur ser-
viteur, aveugle admirateur de son malgré, et
que ce dernier, par une ingratitude qui lui
était familière, a étrangement accusé dans
~M
événemens principaux de l'époque, forment
comme une histoire anecdotique des années
1814 et 1818.
On annonce pour le mois de juillet prochain
l'ouverture du Musée municipal qui est en voie
de formation dans les salles de l'ancien hôtel
Carnavalet. Nous doutons que la réalisation de
cette promesse soit aussi prochaine. L'hôtel est
en ce moment livré aux maçons et aux menui-
siers, et l'on ne peut guère espérer qu'il puisse
être tout do suite pourvu des carrelages et des
escaliers qui doivent en approprier les diverses
parties à leur destination mais on peut s'assu-
rer cependant que l'idée est prise dénnitive-
ment au sérieux et qu'elle jue tardera point à
passer dans le domaine des iaits.
Il n'est personne qui, passant au coin do la
rue des Francs-Bourgeois et de la rue Culture-
Sainte-Catherine, n'ait été subitement arrêté
à la vue do cette admirable façade et des déli-
cates sculptures qui. lui donnent un cachet
tout spécial il est cependant peu de Parisiens
qui sachent que l'intérieur de cette maison
prineiè:e répond aux promesses de l'extérieur.
Les voyageurs de toutes les nations, instruits
par leurs G'K~M, se sont empressés de venir
demander au dernier propriétaire l'autorisation
de voir les bis-reliefs de Jean Goujon nous
autres, ou plutôt notre administration des
ponts-et-chaussées, quand elle occupait l'hô-
tel, les avait fait enduire d'une triple couche
de badigeon, et il est probable que quand, en
1864, on donna à la rue Culture-Sainte-Cathe-
rine son nouveau nom de rue Sévigné, bien
des gens se sont demandé pourquoi.
Il y avait cependant à Paris un homme qui
s'était pris, pour cette noble demeure, d'une
admiration enthousiaste. Il l'habita pendant
.quarante ans, d'abord comme simple locataire.
puis comme propriétaire. Il éleva, à l'ombre de
ces vieux murs, des générations de jeunes
gens qui ont emporté par .toute l'Europe le
souvenir de la maison de M"~ de Sévigné, de-
venue l'institution Verdot. Il estmottily a
peu d'années, et la Ville a bien fait de lui suc-
céder dans son culte pour cette œuvre d'art
achevée.
Si l'on veut connaître jusqu'où allait la pas-
sion de M. Verdot pour l'hôtel Carnavalet, il
faut Ure le petit volume qu'il a consacre à la
description de toutes ses perfections. H l'avait
fait imprimer par Louis Perrin, le célèbre im-
primeur lyonnais, pour Aubry, le libraire des
bibliophiles. C'est un livre charmant, mais nous
n'en devons parler que pour lui emprunter quel-
ques documens.
Ce fut en 1344 que Jacques de Ligneris, sei-
gneur de Crosnes, président au Parlement de
Paris, acheta au prieur de Sainte-Catherine les
terres labourables sur l'emplacement desquelles
il voulait bâtir un hôtel pour finir dignement ses
jours. Il s'adressa pour le plan à son ami Pierre
Lescot, prieur de Clagny il demanda à Jean
Bullant, élève du chanoine-architecte, de diri-
ger la construction, qui devait être faite aves
les matériaux les plus irréprochables enfin il
voulut que Jean Goujon, jeune alors, mais déjà
occupé aux sculptures du Louvre, se chargeât
de l'ornementation. On voit qu'il était difficile
de réunir de plus habiles gens. Il en résulta
tout naturellement un chef-d'œuvre et en
mémo temps un monument mdestructiMe.
Rien n'ayant été épargné pour avoir k plus
belles et les plus grandes pierres, le plus sec
et le meilleur cœur de chône, ni boiseries ni
sculptures n'ont sérieusement souffert jus-
qu'ici des atteintes du temp?.
Malheureusement Jean Goujon no put exé
cuter toutes les figures de cel'cs placées dans
les murs de la cour intérieure, au nombre de
seize, quatre seulement sont de lui ce sont
eëH.i.s représentant les quatre saisons, et sur
lesquelles tombe tout d'abord le regard des
visiteurs. I) n'est pas difficile de juger de leur
supériorité sur les autres, et l'on y reconnaît
aisément la touche magistrale de l'auteur des
cariatides du Louvre aus&i bien que dans les
Renommées de la façade, dans les groupes
d'enfans et dans les lions foulant aux pieds des
armures.
L'hôtel était ~oin d'être terminé quand M. de
Ligner!?, qui l'habitait maigre eel:, mourut en
1S86. H passa alors aux mains de François de
Kërnevenoy, qu'on appelait & coût de
France, par euphonie, Carnavalet, premier
fcuyer du roi Henri II, gouverneur du duc
d'Anjou, et mort malheureusement au mo-
ment où le jeune prince qui fut depuis
Henri III aurait eu le plus besoin de ses con-
seils. Pendant un siècle, les Carnavalet furent
possesseurs de l'hôtel, mais n'y firent exécu-
ter que peu de travaux.. Ce fut M. d'Agaurri
qui, vers 1660, appela François Mansart à
compléter et à augmenter quelque peu l'oeuvre
de Pierre Lescot. L'architecture des raccords
fut bien comprise par le nouveau maître mais
les sculptures exécutées par Van Obstal sont
absolument sans mérite.
Ainsi terminée, l'habitation devint le rêve de
M" de Sévigné. Elle était prête à faire tous
les sacrifices pour l'habiter. Elle s'y voyait
réunie avec sa fille, et dans sa correspondance
elle revient à chaque instant sur cette < CtM'-
N.
s'accomplit, et pendant les vingt dernières an-
nées de sa vie elle habita le grand salon où
est resté jusqu'à présent son portrait peint par
Nanteuil, et le cabinet du jardin où elle écri-
vait ses lettres si vives, si passionnées et si jo-
liment cancannières. Les seules modiScations
qu'elle apporta dans l'intérieur consistèrent
dans le changement des cheminées qu'elle
trouvait trop grandes. Celles qu'elle y fit pla-
cer nous paraissent aujourd'hui avoir le même
défaut.
A partir de ce moment, l'hôtel Carnavalet
passa aux mains d'un fermier général. Sous la
Révolution il devint le siége des bureaux de la
direction de la librairie. Enfin sous Napoléon
on y installa l'Ecole des ponts-et-chaussées.
Ce fut en 1829, quand cotte Ecole fut transpor-
tée au faubourg Saint Germain, que M. Verdot
s'y installa.
Le Musée qu'il s'agit maintenant d'y fonder
devra réunir les fragmens d'architecture et de
sculpture, de céramique découverts sur le ter-
ritoire parisien, les parties d'anciens édifices;
les vieux meubles, vieilles enseignes, mar-
teaux de portes, girouettes; les ustensiles de
ménage, bijoux, en un mot tout ce qui pourra
donner une idée de la vie de nos aïeux depuis
l'époque gallo-romaine jusqu'à nos jours.
Il y a en ce moment, dans l'aile gauche for-
mant galerie, plusieurs sarcophages en pierre
des nécropoles gallo-romaines du quartier
Saint-Marcel. Au premier étage du bâtiment
central, nous avons entrevu quelques boiseries
sculptées, des meubles, des horloges. Dans le
jardin est une collection importante de plaques
de cheminées et d'objets en fer forgé mais,
comme nous l'avons déjà dit, il est impossible
de prévoir dès maintenant ce que sera ce
musée avant quelques mois d'ici.
AGADËMtE
des tmecriptioma et BeUew-~cKfC*
~%MtM du MM~ 9 MM~.
Nous avons mentionne en son temps la circu-
laire que M. le ministre des affaires étrangères
a adressée aux agons consulaires de Franco
en Orient, relativement aux incriptions sémi-
tiques. Les réponses de ces agens sont arri-
vées successivement et ont été communi-
quées à l'Académie. L'une de ces répon-
ses, lue dans la séance du 9, celle du con-
sul de France à Larnaca en Chypre, fait
connaître que la collection de M. Cesnola.
qui renferme tant d'objets curieux et plusieurs
monumens épigraphiques importans, notam-
ment la célèbre inscription bilingue (cypriote
et phénicienne), a été vendue. Le Musée Bri-
tannique, nous apprend-on d'autre part, avait
oQert pour cette collection d 28,000 fr. et l'aurait
sans doute obtenue si les Etats-Unis n'avaient
surenchéri. Ils l'ont en en'dt payée 280,000 fr.,
et la collection a traversé l'Atlantique. Les
orientalistes américains dit-on, se proposent
de publier la description des antiquités cy-
priotes qu'ils viennent d'acquérir.
L'Académie, sur la proposition do la com-
mission des travaux littéraires, a nommé
M. de Rozière membre de cette commission
le savant académicien sera chargé, avec M. De-
lisle, de publier les diplômes et chartes de l'é-
poque des Carlovingiens. Cette collection est
destinée a faire suite à la collection des dip'ô-
mes et chartes de l'époque mérovingienne, pu-
bliée il y a une vingtaine d'années par M. Par-
dessus, le grand-père de M. de Rozière.
M. de ~ongpetîea* fait une communica-
tion d'un grand intérêt relativement à des in-
scriptions rapportées de Taïti par M. le docteur
Fournier, et originaires de l'ile de Pâques. Ce
sont les premières qui nous arrivent de la Po-
lynésie. Les inscriptions sont tracées en creux
sur des planchettes en bois dur 6t ont été
exécutées avec une remarquable habileté. Les
planchettes ont une longueur de 26 à 41 centimè-
tres sur une largeur de 12 à ~6 centimètres, et
renferment en tout une cinquantaine do lignes.
Le sens des lign'es alterne, c'est-à-dire que
le sommet des caractères d'une ligne est opposé
au sommet des caractères de la ligne voisine.
H semble que l'écriture marche de gauche à
droite. Elle se compose de signes, parmi les-
quels la figure humaine joue un grand rôle.
On voit des hommes tenant une lance, ou
un bouclier, ou un serpent, un poisson,
ou aussi des hommes courant, des hommes
assis, etc.; puis le buste, le bras d'un homme.
Il y a également des oiseaux, des tortues,
des plantes et quelques autres signes. M. le
docteur Fournier a entendu dire qu'il existait
dans l'ile un naturel qui pouvait lire cette
écriture; mais il était absent.
L'iie de Pâques, ou Waïhou, située par le
110° degré de longitude et le 27<= de latitude
sud, est assez rapprochée de la côte du Pérou.
Il n'est pas impossible que les habitans de l'île
soient originaires de cette partie du continent
américain. On sait que Wa'ïhou possède de
nombreuses nguros colossales de pierre qui
paraissent fort anciesnes; et non sans ana-
logie avec les colosses chargés d'écriture
hiéroglyphique observés dans les forets du
Yucatan. Quoi qu'il en soit, on ne connaît
pas encore de système d'écriture spécial à
l'hémisphère austral. Toutes les écritures con-
nues ont pris naissance de l'autre côté de
l'Equateur. Les spécimens rapportés par M. le
docteur Fournier ont donc une très grande
importance. M. de Longpérier ajoute en ter-
minant que les planchettes lui semb'ent avoir
été destinées à l'impression il montre à l'A-
cadémie des papiers provenant de ses propres
collections et qui paraissent avoir été impri-
més par un procédé analogue.
M. !e pW'sMCMt informe l'Académie
qu'elle aura à é'ire dans sa séance prochaine
un membre du cocseil supérieur do l'instruc-
tion publique.
M. de t.oHgpet'îen* lit ensuite un Mé-
moire de M. Chabas, do Chapon, sur les e
M~KM. Ce nom e~t celui d'un officier dont
les hauts faits sont racontés par une lon-
gue inscription égyptienne découverte par le
docteur Ebers à Abd-el-Goumah et traduite par
ce savant. M. Chabas, tout en faisant un grand
é'oge du travail de M. Ebers, propose une au-
tre traduction, et dans sa dissertation fait res-
sortir les lumières que cette inscription jette
sur le règne de Tothmès III et d'Aménophis II,
Pharaons qui ont vécu dans le dix-~epHème
siècle avant notra ère, et qui ont guerroyé
contre les Assyrien?. Cette inscription a aussi
un intérêt géographique, par exemple celui
de nous apprendre qu'à l'époque en ques-
tion l'éléphant vivait à l'état sauvage dans !es
environs de Ninive, puisqu'il y est question
d'une chasse da.ns laquelle Amenemheb se dis-
tingua. L'auteur signale enûn quelques traits
de mœurs qui ressortent de cette inscription.
1M&
CB.'U'tGBS.J ?.
YAI.EBM M NÉGOCIANT A TMM MOM.
àjnstet. 209 .à2083,4. 2097/8. a2M!8.
Ssmb~ !2il.4 al24.<243/8.àl241/8 o
Serlin.. 313 1/4 &. 372 3'4. 3-!3 & 372 3/4
Francf. 2!3 & M2 5/8. 2i3 1/4. à 213 -g
Tneste. 226 à 223 227 à 226 t-
Vienne. 227 & 226 228 & 227
Ba?cel.e S07 i/2. à S02 i/2. SU t/2. à S06 i/2.
Cadix.. M5 a SOO S07 1/2. à M2 1.2.
Madrid. SOO.a495.S021,2.a4971/2.
Lisbonn 562 1/2 a S57 1/2. S62 1/2. à S57 1,2.
Pcrto S62 1/2. à M7 1/2. S62 1/2. a M7 1/2.
Pétersb 333 1,2 à 332 1/2. 334 1 2 a 333 1/2.
N.-York. 460 à 455 470 a t65 S
VALEURS SE NÉGOCIANT A VtJB.
Londres. 2541. &2536. 254H/2a25361/2-SOO 0
BsMqM l/8àl/4B. l/8àl/4B.EO,0
Italle.o.. 123 4àl3.G/Op' 123/4àl3 /.0/00~60/0
Itali8(0!) )/4 à.. -j/2 0/0 p". 1/4 à l/20/Op'SO/O
Rome< 14t/4aiS.0/Op' 141/4àlS.0/Op'–80/0
Senôve.. 3/8&1/4B.) 3/8àl/4B.61/2
J~iS<~f
Argent es b&rre, 8 à lï 0/M pmc.
2?MOMp<< B
-o_
B
Zo~fM, !< 10 mai (l h m.). Consolidés,
933/8
FMKM, ~10 M
Crédit m-~bilisr, 309 Lots. 98 50. –'Change
sur Londrett, demande, 108 60 offre, t08 75; sur
Paris, demande, 42 SO. offre, 42 60.
FJo~MM, 9 M
2,447; changes: sur Londres, 28 74. snf Paris, 114
,j.,
~«zeMM, 9 M<:t. Quatre et demi pour
ioo, 101 25.
CoM~ftHMop~, 9 mai. Consolides turcs,
60 33'40: chemins de fer turcs,
A~M-Yo~, 9 m~. Or, ti7 1/4; chanRe
Eur Londres, 108 1/2; Bons américains i871, 115
1885,1175/8; 1867, 1201.8.
F~Ha, 9 mai. Quatre et demi pour 100,
t04.
BUmCBUHHneBO
Fs~
75 c.; apurée, en tonnes, 104 tr. 75 c.; lin, en fûts,
95 fr. 25 c.; en tonnes, 96 fr. 75 c.
iSt~fM (lea 100 kilog.t.– Bruts, titre ttacchMime-
trique, §8<' net, 64 fr. 50 c. a fr. c.; blanc, en
poudi's, 7S fr. 25 c. à 75 fr. BO c.; rafones, bonne
sorte 1S6 fr. c. à fr. c.; belle sorte, 157 ?.
c. à fr. c.; certiËcat de sortie, 76 fr. c.
à 76 f 50; meiasses indigènes de fabrique, 9 fr. Me.
a ir. c.; de rafSmerie, il fr. 50 à fr. o,
~~< (l'hect., hors barrière). Fin, i" qua-
titè. 90", disponible, 53 fr. M c. a fr. c.
~M. Huit marques (le sac de 1S7 kUog.
netf), disponible. 74 fr. c.; supérieure, ditpmu-
ble,73fr.SOo.a..fr.c.
~xt~ (les 100 kiîog., hors SM?Hîa.– De Fr&Bes.
l0lfr.c.
Ce~ (les 100 kilcg..à racordinaire. 240 & CeyIaB, 230 fr.; Haïti, 21S fr.;
Rio, 2:0 fr.
C~MM fl~s 100 kiïeg., en eBt'epot). PaM),
150 fr.; &a&yaqun, 160 & TFiBits, 160 ff.; Haït!,
tO~;Caraqae,200f!à4Mfr.
BtBSTMTC'X.
J!f~<:M Za TïH~t
Amen. Vend. laquai. 2<'qual. 3'quai.
Bœufs. n3i 194 .188 182
Vaches. 426 186 .176 168
raureau. 96 178 .167 188
Veaux.. 929 21S .2.. 185
Mou.toESt)'06 190 .175 75
Porcs gr. 3318 14?- .140 13S
–maigr. 27 130
TNtBtJBfAt BK COMmemCE mB t~A tSEïBtZ
r~
du 8 mai 1873.
BANQUE DES PMVtNCES,dont le siège est à Paris,
rue de la Banque, 22, et ayant pour administrateur
le sieur Bordin. Juge-commissaire, M. Mercier;
syndic provisoire, M. Meys, boulevard de Ma-
genta, E9.
ACNEERT, commissionnaire en marchandises,
ayant tenu un cabinet de lecture boulevard Saint-
Michel, 8). Juge-commissaire, M. Bouillet;
syndic provisoire, M. Meillencourt, rue Notre-
Dame-des-Victoires, 40.
MBMEUx, épicier, rue Mazarine, 82. Juge-
commissaire, M. Mercier syndic provisoire, M. Co-
pin, rue Guenegaud, 17.
®
MCEO Et MEnjmATMNW
du7mail873.
M. Fi!hos, 69 ans, rue Saint-Honoré, 219.
M. Rigoulot, ~8 ans, rue Sainte-Anne, 63.
M. Renard, 33 ans, rue des Francs-Bourgeois, '0.
Mme veuve Gérard, 81 ans, rue Saint-Martin, 92.
M"e Denoquart, 67 ans, rue du Roi-do-Sicile, 8.
M. Tourette, 40 ans, rue Larrey, 8.
Mme yo Michelet, 75 ans, rue de la Chaise, 24.
M. Raynal, 71 ans, rue Oudinot 19.
M. Diot, 76 ans, cour Saint-Philippe,
M"° Bard, 37 ans, rue Basse-du-Rempart, 64.
Mme Sabin, 24 ans, rue de La Tour-d'Auvergne, 46.
Mme Padovani, 40 ans, rue des Ecluses, 36.
Mme Noiat. 68 ans, rue du Buisson-Saint-Louis, 2S.
M. Gyaniny, 62 ans, rue du Fg-Saint-Martin, 145.
M. Zapp, 43 ans, rue du Fg-SaJnt-Denis, 200.
M. Perdereau, 27 ans, boulevard Voltaire, 269.
M. Cholin, 67 ans, rue Basfroi, 22.
Mm" Bouûet, 44 ans, rue Saint-Maur, 41.
Mme ye Lamy, 62 ans, rue Daguerre, 52.
M""veCharue,75ans,rueLecourbe.69.
M" Panchévre, 21 ans, rue de Vaugirard, 273.
M. Barbelet, 63 ans, rue de l'Annonciation, 5.
M. Romagné, '5 ans, avenue des Ternes, 62.
M. Rosetti, 76 ans, rue Rennequin, 62.
M. Calmet, 69 ans, rue Dulong, 48.
M"e Chabannaie, 24 ans, rue de la Carrière, 8.
M. François, 78 ans, rue des Acacias, 4.
M. Brunel, 37 ans, boulevard Ney, 34.
M. Delaunay, 71 ans, rue de Ménilmontant, 18.
SPECTACLES DU ii MAI.
FRANCHIS. L'Etourdi, Par droit de conquête, les
Enfans.
opÉKA-cMness. Le Domino noir.
ODÉON. La Vie de Bohême.
aYMN&EE. Andréa.
?ACMVEUua. Le Roman d'un jeune homme
pauvre.
VARIÉTÉ. La Veuve du Malabar, A chacun son
bien.
pAï.M
SUT&La Poule aux œufs d'or.
MaBiss. M"" Trente-six Vertus.
MNAissANcs. Jane, Venez, je m'ennuie, le Club
des séparées.
cB&T~ï~T. Cartouche.
BûCFFEs-MSMNZ. La Rosière d'ici.
BB~BEMMBAis. Les Compagnons du Soleil.
cumT. Un Neveu d'Amérique.
FOMBs-DRMï&'nocEs.– La Fille de M"~ Angot.
FOïJEB-BBRG&M. Exercices surpronans.
cns.TSAC-a'SAB. Aristophane à Paris,
KENTg-PL&iHRS. La Mariée de Saint-Denis.
soEVEAm~s. Via' qu'ça glisse.
tT3ËK&B. La Fanchonnette.
ctjAZM. Les Trois Princes~s.
LA Tocn-D'AuvERGNE.– La Vie d'un homme tran-
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c!wBR)a's. Tous les soirs, à huit heures, phy-
sique, magie, le Moulin de Harlem.
)Mj
Z'MM des ~M'O~ ~~a:M<,
LE NORMANT.
Imprimerie LE NORMANT, rue de< Pretfes-Saint'
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