Titre : La Dépêche de Brest : journal politique et maritime ["puis" journal de l'Union républicaine "puis" journal républicain quotidien "puis" quotidien républicain du matin]...
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Brest)
Date d'édition : 1941-01-08
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755951g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 janvier 1941 08 janvier 1941
Description : 1941/01/08 (A55,N20725). 1941/01/08 (A55,N20725).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque... Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest
Description : Collection numérique : BIPFPIG29 Collection numérique : BIPFPIG29
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3495823
Source : Bibliothèque municipale de Brest, PB A100
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2021
la bataille sur mer et dans les airs
Communiqué allemand du 7 janvier:
Au cours des vols de reconnaissance
î.ie des objectifs militaires situés
n Angleterre méridionale et centrale
t été attaqués partiellement en
««-mottes en dépit des conditions
j^osphêriques particulièrement défa-
""-rfal^té possible de détruire sur un
un grand nombre d'avions
se trouvaient
•éroport un grana n<
hombardement qui
de
Des avions de combat procédant à
Z,.„ altitude ont attaqué des 1ns-
?aiiatlons ferroviaires à la bombe. Ils
t touché également une usine de
produits chimiques et une fabrique
de roulements à billes. Quelques ap-
pareils Isolés ont bombardé Londres
à l'occasion de plusieurs survols.
Sept ballons de barrage ont été
abattus en flammes.
Hier soir des batteries côtières &
longue portée ont pris sous leurs feux
efficaces un bâtiment ennemi qui
essayait de s'approcher de la côte
française.
Durant la nuit dernière, aucune
Incursion ennemie ne fut faite au-
dessus du territoire du Reich.
Un de nos avions n'est pas rentré
de sa mission.
La Dépêche
MERCREDI x/p Rr
8 janvier 1941 W O/fcTOf 55-année V W<£T i VUWt 5Q cent>
& d2 l'Ouest
L'AMIRAL DEEN1TZ REMETTANT LA CROIX DE FER
A UN MEMBRE DE L'EQUIPAGE D'UN SOUS-MARIN ALLEMAND
SUSPENSION DES POUVOIRS
du Conseil municipal de Paris
et du Conseil général de la Seine
Vidhv 7 — Le « Journal Officiel » d'aujourd'hui publie une loi
instituant' un régime provisoire pour l'administration de la ville de
Paris et du département de la Semé.
En vertu de cette loi, les sessions du conseil municipal de Parts et
du conseil général de la Seins sont suspendues
A titre provisoire et jusqu'au 31 janvier 1941, les pouvoirs dévolus
à rps deux assemblées et à leurs bureaux seront exercés par le préfet
la Seine et le préfet de police. Pour l'établissement du projet de
hudio-et de la ville de Paris, ils consulteront un comité de 10 membres
désignés par le préfet de la Seine, dont 5 seront choisis parmi les
conseillers municipaux.
Pour l'établissement du projet de budget du département de la
Seine ils consulteront un comité également de 10 membres désignés
par lé préfet de la Seine, dont 5 membres seront choisis parmi les
conseillers généraux.
La Luftwaffe
REPREND
SES ATTAQUES
SUR LONDRES
Paris, 7. — Dans la nuit du 5 au
6, l'aviation allemande a de nou-
veau attaqué Londres, entravant
les travaux de déblaiement entre-
pris depuis trois jours à la suite
de l'attaque effectuée pendant la
nuit du 2 au 3 janvier.
Les correspondants des journaux
suédois disent que les canalisations
de gaz, d'électricité et d'eau sont
coupées. Les avions de combat
allemands, volant à basse altitude,
ont lancé des bombes sur les ins-
tallations industrielles de l'Angle-
terre méridionale.
Liverpool et d'autres objectifs
militaires ont été également atta-
qués."
Un bombardier allemand a attaqué
l'aérodrome de Wolverhanipton; 10
avions qui se trouvaient au sol ont
été anéantis par des bombes explo-
sives, de même qu'un grand hangar
avec les appareils qu'il contenait.
Des stations de T. S. F.
ont été touchées
D'après les informations de la radio
anglaise, les stations de la B. B. C.
ont été à plusieurs reprises atteintes
au cours des bombardements aériens.
Les dégâts causés seraient assez graves
et on compterait des victimes.
Nouveau survol
de Gibraltar
Hier matin un avion de reconnais-
sance de nationalité Inconnue a croi-
sé de nouveau pendant une heure au-
dessus du port et des fortincati,>ns de
Gibraltar. Toutes les batteries de l'ar-
tillerie antiaérienne anglaise entrè-
rent en action. L'hydravion a disparu
en direction du détroit.
L'amiral Evans
relevé de ses fonctions
L'amiral Evans, qui avait été nommé
commissaire à la défense antiaérienne,
vient d'être relevé efe ses fonctions par
un décret du ministère de l'Intérieur.
Un observateur aérien
américain à Londres
Le général de brigade Wech, com-
mandant une escadrille américaine, a
été nommé observateur aérien à Lon-
dres.
Le successeur de Kennedy
à Londres
D'après certaines dépêches de source
privée, on annonce le nom de M. John
Wllan, ex-directeur du Bureau Inter-
national du Travail à Genève, comme
ambassadeur des Etats-Unis à Londres.
Aucune confirmation officielle n'est
encore donnée.
L'Islande, centre
de répartition
des importations
britanniques (?)
Le refus de M. de Valera, président
du Conseil d'Irlande, de céder cer-
tains ports à la Grande-Bretagne, s
fait prendre en considération la pos-
sibilité de se senir du port islandais
de Reykjavik comme centre de distri-
bution des approvisionnements venant
Par les Etats-Unis.
Toutefois, on signale dans les
milieux économiques de la capitale
anglaise que la mise en application
du projet soulève de nombreuses dif-
ficultés.
Protestation japonaise
Le gouvernement japonais a pro-
testé auprès du gouvernement de
Londres contre les perquisitions dont
les Japonais qui se trouvaient à bord
d'un clipper en route pour Lisbonne,
ont été l'objet aux Bermudes.
Ce n'est pas l'aviation
du Reich qui a bombardé
Dublin
déclare-t-on à Berlin
Quelques journaux étrangers ont af-
firmé ces Jours-ci à plusieurs reprises
Sue des bombes ont été lancées dans
Ja nuit du 1" au 2 janvier sur l'Etat
Jlbre d'Irlande et que les éclats de ces
bombes révélaient que les avions
'talent d'origine allemande.
Le gouvernement allemand, con-
scient de ses responsabilités, s'est ef-
forcé de constater qu'une violation du
territoire irlandais avait pu être le
résultat d'une erreur, à la suite des
conditions atmosphériques. Une en-
quête serrée est en cours. H a d'ores
?p déjà constaté que le bombarde-
ment de la capitale irlandaise, dans
*a nuit du 2 au 3 Janvier ne peut en
«ucune façon être attribué & l'avla-
"on du Reich.
La clémence
du gouvernement s'étend
à ceux qui sont animés
d'un sincère repentir
Le général DUFFIEUX
qui présidait la Cour martiale
Vichy, 7. — On sait que la Cour
martiale de Gannat, qui avait à con
naître dans sa première audience le
cas d'un officier de la Légion étran
gère, inculpé de propagande gaulliste,
a acquitté ce dernier après réquisl
tolre de M. Valette, commissaire du
gouvernement et plaidoirie de M'
Pérussel, du bareau de Tunis.
Cet acquittement a été prononcé en
raison des brillants états de service
de cet officier, blessé, 8 fois cité, qui
avait compris sa faute et s'était rendu
volontairement à ses chefs. La Cour
de Gannat a imité ainsi le geste de
clémence du maréchal Pétain à l'égard
des officiers de Dakar, elle s'est mon-
trée généreuse et a pardonné à un
homme qui a montré un sincère
repentir.
La Cour martiale de Gannat était
composée de deux militaires de car-
rière et de deux anciens combattants.
Ainsi quatre patriotes qui servent loya
lement le gouvernement du maréchal
Pétain se sont trouvés en face d'un
officier dont les titres de service étaient
magnifiques.
L'acquittement du capitaine Robert
succédant à la clémence du maréchal
Pétain peut avoir le plus heureux effet
sur ceux qui se seraient laissés aller
à un entraînement momentané, mais il
ne permet pas de penser que le gou-
vernement renonce pour cela à exercer
une justice sévère sur les vrais cou-
pables.
Il cherche seulement à distinguer de
ceux-ci ceux qu'ils ont trompés.
NOUS SOMMES FIDÈLES
A NOS ALLIANCES
dit le président du Conseil
de Turquie
L'amiral Robert
défendra nos Antilles
contre toute menace étrangère
Paris, 7. — L'amiral Robert, haut commissaire de France pour les
Antilles françaises, vient de publier une déclaration dans laquelle il
affirme qu'il a été chargé par le gouvernement français de défendre
nos possessions d'Amérique contre toute puissance qui essaierait de
prendre ces territoires à la France.
Réforme des M. BERTHELOT
secrétaire d'Etat
. aux Communications
transports expose son plan
LES PETITS ITINÉRAIRES
ET LE TRAFIC DE DÉTAIL
LES LONGS PARCOURS
ET LES GROS TONNAGES
Ail camion :
An train :
// ne s'agit pas de léser
l'un au profit de Vautre
mais de répartir les trafics
en développant les échanges
a déclaré M. Berthelot
Vichy, 7. — M. Berthelot, secrétaire
d'Etat aux Communications, a sou-
mis au maréchal Pétain, d'accord
avec le ministre des Finances, diver-
ses réformes Intéressant l'Industrie
des transports. Il a fait les déclara-
tions suivantes à la presse donnant
toutes précisions sur ces réformes :
L'automobile n'a pas de raison d'être
plus inquiète de ces réformes que le
rail ou la batellerie. Il n'est pas ques-
tion d'éliminer l'un au profit de
l'autre, mais de répartir judicieuse-
ment le trafic suivant le double but :
développer au maximum les échanges
et économiser nos ressources, car le
temps est fini du laisser-faire de
l'économie dite libérale alors que le
pays se ruinait au profit de quel-
ques-uns.
Après avoir affirmé que le temps
facile du gaspillage est terminé, M.
Berthelot a poursuivi :
Nous avons un guide sûr, l'intérêt
de la collectivité. Les adversaires de
la coordination disent que celle-ci est
le signe de la cherté des transports.
Le rail fait payer aux marchandises
diverses plus cher que leur prix de
rement, c'est pourquoi il peut trans-
porter les marchandises lourdes à bas
prix.
On ne peut laisser au camion tout
le trafic rémunérateur. On oublie
trop souvent que tout le déficit est
imputable au tarif voyageur ; nous
avons les tarifs les plus bas de tous
les pays du monde, il faudrait les
doubler pour couvrir les frais en pé-
riode normale et cela est impossible.
Après avoir parlé de l'activité de
l'auto comme moyen de transport,
M. Berthelot a fait connaître qu'il
UNE DIVISION SIAMOISE
repoussée avec pertes
A LA FRONTIÈRE INDOCHINOISE
LES RELATIONS DIPLOMATIQUES
A LA VEILLE D'ÊTRE ROMPUES
Paris, 7. — Une division thaïlandaise ayant pénétré en territoire
Indochinois a été contre-attaquée et repoussée avec de lourdes pertes.
Dans les milieux politiques de la capitale thaïlandaise, on est plutôt
sceptique quant à la possibilité d'une amélioration des relations
thaïlando-imdochinoises. Il apparaît même que les relations diploma-
tiques entre les deux pays se trouvent à la veille d'une rupture complète.
avait l'intention de fermer plusieurs
milliers de kilomètres de lignes de
chemin de fer pour les remplacer par
des autos à gazogène pour le trans
port des marchandises. Le camion
nage rural et urbain reste libre il
sera soumis seulement à la législa-
tion sur les prix.
M. Berthelot a ajouté que pour les
transports à petite distance dans le
département ou les départements li-
mitrophes, il voudrait voir se géné-
raliser les groupements à forme coo-
pérative. Des services de ramassage et
de distribution des marchandises
pourraient être greffés sur des noeuds
ferroviaires, débarrassant ainsi le rail
d'un travail pour lequel il n'est pas
fait.
Pour les transports à grande dis-
tance, M. Berthelot ne veut plus voir
les camions lutter de vitesse avec le
train sur les grands itinéraires, la
route a mieux à faire-
— Mon plan, a dit M. Berthelot, est
de confier au camion le trafic de
détail et 11 a donné l'exemple sui-
vant :
— Si une foire de l'Allier expédie
trente wagons à Paris, 2 à Nice, 1 à
Montpellier, 1 à Grenoble, on doit
expédier un train sur Paris et assu-
rer le transport dans les autres di-
rections par camions.
Le choix de l'acheminement sera
fait par une organisation où entrera
des représentants de la S. N. C. F.
et dont une charte fixera la rému-
nération des transports à grande dis-
tance.
M. Berthelot a terminé en disant
que dans quelques mois 11 espérait
avoir établi dans tous les secteurs la
collaboration du rail et de la route
REUNION
DU CONSEIL
des ministres
ITALIENS
Viohy, 7. — Le conseil des ministres
italien s'est réuni aujourd'hui pour
la deuxième fois depuis le début du
mois de janvier.
! Le Conseil des ministres a voté une
résolution dans laquelle il remercie
les troupes et la marine italiennes en
Libye et glorifie leur conduite.
Des pourparlers
interministériels
A VICHY
Vichy, 7. — Des pourparlers Inter-
ministériels ont eu Heu hier soir.
LA GALETTE DES ROIS
GARE A LA BUCHE !
Mais quand on est belle et jeune, on trouve de solides bras protecteurs
ugiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
Le eafé national
obligatoire pour tons
L'avis paru hier dans la « Dépêche », concernant les épiciers en
gros et les torréfacteurs de café, annonçant que leurs stocks de succé-
danés seraient Moqués jusqu'à nouvel ordre, n'a pas été sans semer
l'émoi parmi les consommateurs, qui se sont précipités chez les
détaillante autorisés, jusqu'au 15 janvier, à écouler les stocks de
« succédanés purs » qu'ils possèdent encore en magasin.
Alors que l'on avait vu débarquer à la gare des tonnes de chicorée,
que les sacs de celophane rouge de tous les produite préparés, plus ou
moins, avec des graines de céréales : seigle, riz, avoine, maïs, orge
ordinaire ou orge maltée, portant les noms les plus extraordinaires,
s'étalaient aux devantures, pourquoi en interdisait-on la vente ?
C'est encore un truc, disait un chandises à offrir à nos clients. Voyez.
loustic, pour garder en magasin ces tous ces casiers vides...
Les dernières positions
qui résistaient à Bardia
sont tombées
Communiqué italien :
Les dernières positions qui résis-
taient encore à Bardia sont tombées
dans la soirée du 5 janvier.
Durant 25 Jours nos troupes ont
combattu avec un héroïsme incroya-
ble et ont infligé de lourdes pertes ?!
l'ennemi.
Nos propres pertes de matériel, de
tués, de blessés, de disparus ont été
également sévères.
Au cours d'une incursion sur To-
brouk, deux avions ennemis ont été
abattus en flammes par la D. C. A.
navale.
Sur le front grec, nous nous som-
mes emparés grâce à un coup de
main, d'une importante position.
Nous avons fait un Important butin
d'armes et de munitions abandonnées
par l'ennemi. Lors d'une escarmouche
entre des patrouilles de reconnais-
sance, escarmouche qui s'est terminée
en notre faveur, nous avons capturé
quelques prisonniers.
Des avions ennemis ont attaqué une
de nos bases.
MALGRÉ LA DURETÉ DES TEMPS
LES ROIS ONT ÉTÉ FÊTÉS COMME DE COUTUME
La chute de Bardia
commentée par la presse
italienne
A propos de la prise de Bardia, la
Tribun» écrtfc- :. le général Bergoboli
et ses hommes, accomplissant la tâche
qui leur a-valt été confiée par le ma-
réchal Grazianl ont réalisé des sacri-
fices qui font l'admiration de tous les
combattants. Les fortifications de
Bardia n'étalent constituées que par
la valeur de leurs défenseurs.
Le Lavoro Fascista déclare qu'il ne
faut pas exagérer l'importance de la
prise de Bardia. La situation de l'An-
gleterre reste inchangée dans son ca-
ractère d'extrême gravité.
Une attaque
italienne
sur Klissoura
Vichy, 7. — En Albanie, les com-
muniqués sont brefs et indiquent des
combats locaux. Une dépêche de You-
goslavie annonce que les Italiens ont
déclenché une attaque dans la région
de Klissoura, appuyée par des tanks,
de l'artillerie lourde et de l'aviation.
L'agence Stêfani fait connaître
qu'en dépit de l'action de l'aviation
et de la marine italienne, la tâche la
plus importante incombe a l'armée de
terre. Or les combats se déroulent à
différentes altitudes, allant Jusqu'à
2.000 mètres, et les troupes grecques
sont très supérieures en nombre.
QUEL HIVER !
RECORD
du froid
depuis 40 ans
Vichy, 7. — L'observatoire météoro-
logique de l'Université de Berne fait
connaître que le mois de décembre
1940 avait été le plus froid depuis 40
ans.
Grenoble n'avait pas connu
de telles tempêtes
depuis 25 ans
Vichy, 7. — Dans toute la France
non occupée, le vent et la neige font
rage. Grenoble et tout le pays alpes-
tre qui l'entoure n'avaient pas connu
d'aussi fortes tempêtes depuis 25 ans.
Tous les cols sont bouchés.
Neige et grêle
sur la Méditerranée
et à Toulouse
Marseille et la Provence ne sont
pas moins éprouvées : pluies torren-
tielles, neige mêlée de grêle. La mer
reste au surplus démontée et les ho-
raires de lignes de navigation s'en
ressentent. Les bateaux de pêche sont
immobilisés aux ports.
Aix-en-Provence est aussi. dans la
neige. Les autocars venant d'Arles ou
de Carpentras ont dû rebrousser che-
min ou rester bloqués sur place.
La tempête règne sur l'étang de
Berre.
Deux chalutiers de Martigues ne
sont pas rentrés-
A Limoges, tempête de neige. Le
minimum enregistré est de —11°.
A Clermont-Ferrand, le thermomè-
tre a marqué Jeudi dernier 15° au-
dessous de zéro. Dans la ville ense-
velie sous la neige, la circulation des
tramways est complètement arrêtée.
Dans le Sud-Ouest, la neige tombe à
Carcassonne et dans la Montagne-
Noire, où les routes sont presque Im-
praticables.
La neige est tombée aussi à Tou
louse.
Nombreuses plantations
d'orangers perdues
en Espagne
Le froid pendant ces dernières se-
maines a causé la perte de nombreuses
plantations d'orangers et d'oliviers en
Andalousie. Les dégâts sont évalués à
200 millions de pesetas.
Toutefois, en dépit du froid qui con-
tinue à se manifester en Espagne, la
circulation ferroviaire est maintenant
rétablie dans toutes les provinces du
nord.
NOTRE DESTIN
EST SUR MER
Il est un petit nombre d'hommes — modestes héritiers de l'espriî
des Rkfiielieu et des Colbert — qui, dans la détresse actuelle du pays,
ont du moins la consolation d'avoir, dans un passé récent, compris
que la France était, par-dessus tout une grande nation maritime et
qui firent preuve d'une prévoyance et d'une volonté soutenue poux nous
doter d'une marine qui devait répondre aussi exactement que possible
à nos besoins nationaux : « Qui dit marine dit, en effet, suite, temps
volonté, déclarait M. Thiers. De toutes les choses, celle qui se passe le
moins d'une forte volonté de la part du gouvernement, d'une grande
suite dans les idées, c'est la marine. »
BULLETIN
Vichy, 7. — M. Ismet Inonu, prési-
dent du Conseil de Turquie, a pro-
noncé à Ankara devant les membres
de la Grande Assemblée, un important
discours où il a défini les traits
essentiels de la politique extérieure
turque.
— Notre
déclaré, suit
gouvernement, a-t-11
. avec le maximum de
vigilance l'activité politique et mili-
taire dans le monde entier. Il s'efforce
de ne pas perdre de vue ses dévelop-
pements éventuels. La politique exté-
rieure turque consiste à faire de notre
sécurité notre unique but. Elle a
donné de bons résultats grâce à la
stabilité de notre politique entière-
ment fidèle à nos alliances.
Et le président du Conseil a terminé
comme suit :
— Notre politique loyale ne contient
aucun élément susceptible d'indis-
poser ou d'inquiéter quelque pays que
ce soit. Elle suivra le même cours et
J'espère qu'elle hé manquera pas de
donner, dans l'avenir, comme sïle le
fit dans le passé, d'heureux résultats
pour le bien-être de notre patrie.
DES POURPARLERS
COMMERCIAUX
AVEC LA HONGRIE
Des négociations turco-hongrolses
ont commencé aujourd'hui à Budapest
en vue de la conclusion d'un nouvel
accord commercial.
succédanés de cafés et les vendre plus
tard à un prix supérieur.
Quelle erreur, m'a dit mon épicier,
c'est le ministre du Ravitaillement qui
a ordonné de bloquer tous les succé-
danés, car on n'aura plus le droit de
les vendre purs, ils devront obligatoi- cJg*™™ï
rement être mélangés à du vrai café.vcrmezzez.
et ce mélange constituera le café na-> D'un coup de ciseau habile, il dé-
tional que tout Français pourra se tacha le ticket, qui tomba dans une
procurer avec le ticket n" 3 de sa carte petite boîte en carton, déjà à demi
J'allais quitter mon épicier en em-
portant, comme tout le monde, mon
petit sac de malt, quand il me rap-
pela:
— Vous avez omis de me faire déta-
cher de votre carte le coupon n° 3. Vous
UN BACCALAURÉAT SPORTIF
d'alimentation.
Mais celui à qui le docteur a In-
terdit le café, le dispeptique qui ne
buvait que du malt knelpp par exem-
ple dont la vente était libre, bien avant
la 'raréfaction du café, il ne pourra
pleine.
— Mais pour obtenir de la chicorée,
le coupon n" 3 sera-t-il aussi obliga-
toire?
— Je ne sais encore, monsieur. Une
nouvelle circulaire nous fournira sans
plus se procurer ce malt: contenant'.\doute des prêcisions, Tout oien pesé
d'après les médecins, la, ; je crois qu'il faudra, comme tout bon
comme la salive, transforme l amidon | FrançaUSi vous contenter de la quan-
tité de café national qu'on vaudra bien
vous allouer.
— Charmante perspective, en vérité.
F. M.
en sucre? ■ .
H s'agit là du malt de brasserie,
devenu très rare, mais l'orge ordinaire,
et toutes les céréales germêes artifi-
ciellement peuvent être désignées sous
le nom de malt.
Torréfié, le malt dégage une agréa-
ble odeur de café, il en évoque le goût
et procure, une excellente infusion, sans
renfermer les principes excitants du
Ca!Î. Le malheur est que les succédanés
sont vendus fréquemment associés à
des mélangeas complexes portant les
noms les plus fantaisistes, mais ne
rappelant aue bien vaguement la sa-
veur du café.
Bref, comme l'tnslritntion. Ir râlé
L'amiral Leahy
présente aujourd'hui
au maréchal
ses lettres de créance
Vichy, 7.
L'amiral Leahy, ambas-
40 millions
pour la reconstruction
LE ROI D'ARABIE
Ibn Séoud
en pèlerinage à La Mecque
Vichy, 7. — Le roi Ibn Seoud a quitté
sa résidence pour La Mecque, en vue
d'y faire le pèlerinage traditionnel.
PROROGATION
de l'accord commercial
germano-russe
Vichy, 7. — L'accord commercial
germano-soviétique, qui expirait le 31
décembre 1940, a été prolongé Jusqu'au
1" août 1943.
■national va devenir obliaatoire fimr sadeur des Etats-Unis en France, pré-
,° , même pour reux à qui leur santé sentera demain mercredi, à midi au
i^terdilait lecaf" Pavillon Sévigné, la résidence officielle
Rassurez-voù* Vn p'Ht sac de du chef de l'Etat, ses lettres de créance
250 grammes contiendra 1P0 grammes.au maréchal Pétain
dr succédanés et seulement 60 gram-
mes de eafé. ce n'est pas cela qui vous
empêrhera de dormir.
— Si encore l'on pouvait procurer
de la chicorée. Dan? du lait même
écrémé, cette eau blanche A laaveUe
nous sommes condamnés, cela eonsn- j • J I *11 C J
tuerait un breuvage encore meilleur de la gare Cle LlIIe-ôUQ
nue tous ces succédanés, dont on
ignore exactement la provenance. 7_ _ ^ grands travaux ont
— Pour l'instant elle figure sur la été entreprls pour la reconstruction
liste des succédanés, parue le 3 no- de la gare de mie-Sud et la supres-
vembre. dernier, mais il faudra samUjon de trois passages à niveau. 40
doute établir pour la chicorée un ré- miinong (je francs ont été prévus
aime spécial; on ne peut décemment ces travaux qui donneront du
l'assimiler au mail et en incorporer, travall de longs mols 4 2.000
190 grammes avec 60 grammes de café. chomeurs,
Nous espérons recevoir prochaine-
ment de nouvelles instructions, nui r
permettront aux grossistes de nous dé-\ fjl ppprarhp P^t nflrïlrTlP
livrer les tonnes de chicorée — oui IVI. reildUie COI MUNI
chicorée — au
moins celles vendues en permets et
von en vrar — actuellement bloquées
dan? les entrepots
En ce. moment, il « 0 tant de circu-
laires qui se contredisent, que tout le
monde nage un peu dans ce déluge de
paperasses.
secrétaire général à l'I. P.
Un décret de la présidence du Con-
seil nomme M. Perraché secrétaire gé-
néral à l'Instruction publique, en
QvanTâ nous épiciers, soyez certain remplacement de M. Jacques Chevalier,
que nous ne demaTdins qu'à vendre., nommé secrétaire d'Etat a l'Instruction
Nous n'avons défà pas tant de mar-'publique.
Le ministère de l'Instruction publique communique que, dès 1941,
le baccalauréat comportera des épreuves physiques facultatives, dont les
résultats entreront en ligne de compte à l'écrit et à l'oral.
Ainsi, un bon « cent mètres », couvert en 11" 3/5, pourra compenser
des défaillances en version latine, et les candidats auront le droit de
croire que Louis XVI était le fils de Louis XV, pourvu qu'ils se montrent
capables de sauter 2 m. 50 à la perche.
On ne Sevrait pas en rester là. dans | naient le monde antique. (Il fut un
les efforts qui tendent à réaliser la ré- temps où les vainqueurs aux jeux
volution des moeurs, des esprits et des d'Olympie avaient droit à une ode de
institutions. Cette combinaison des Pindare, ce qui valait évidemment
aptitudes Intellectuelles et des mieux que les coupes en zinc repoussé
prouesses athlétiques constitue un vé- récoltées par nos modernes champions),
ritable filon, que des dirigeants haute- Nous aimerions savoir si le recueil en
ment conscients de leur tâche de- question a obtenu le succès d'intérêt
vraient se proposer d'exploiter à fond, que son auteur souhaitait.
Nous concevrions que personne ne fût Non ! Ne confinons pas les épreuves
admis à Jouer au football sans savoir sportives dans les programmes unlver-
lire, écrire et un peu compter; que les sitaires. Ne les limitons pas à la 18» ou
concurrents du Tour de France à la 20" année. La culture physique est
cycliste fussent astreints à une épreuve utile toute la vie. Des épreuves de
île géographie portant sur l'oroeraphie, vitesse, d'endurance et de gymnastique,
l'hydrographie et la liste des chefs- d'une sévérité décroissant avec l'âge,
lieux de canton des départements cô- devraient jalonner toutes les carrières,
tiers et frontaliers; que, pour la pra- Une même distance — le cent mètres,
tique du tennis, le plus distingué des par exemple — devrait être couverte en
sports, on exigeât la licence-ès-lettres 11" 3/5 par un agent de police, en
ou le diplôme des Sciences-Po. 12" 4/5 par un sous-prefet, en 14" par
L'enseignement des sports, dans les un trésorier-payeur général, en 28" par
ivo^ c.,a t u reçu avec uassion ? un conseiller a la Cour de cassation.
O^uf se Ve^én^nd^r^Tunes Sans quoi : mise en disponibilité, révo-
gens font du sport l'objet principal de cation retraite
leurs occupations loisque le^ sport ■>un . 1 auraient pas
constitue l'emploi de leurs heures de un •absofu hesf>in Sans t sans
loisir, hors programme. Si lei spw culture physique, leurs articulations
s'inscrit au programme, s il devient seraient par elles-mêmes souples. Puis,
une matière comme une autre, faisant Iorsque les articulations auraient avan-
l'objet d'un nombre d'heures régulier, tege a être entretenues, pour que leurs
sanctionné, en fin d'études, par un propriétaires pussent gagner quelques
parcheminjt ne va-t-il pas perdre un années sur la roideur qui s'annonce,
peu de cette auréole qu'il devait préci- par une étrange aberration on ne
sèment à son caractère de superflu et fajt plus rien; on se laisse scléroser !
d'activité libre ? ■ i„ D'un large point de vue, il serait
Il y a des choses qu il faut laisser inutiie de passer tant d'heures sur les
faire, afin qu'elles viennent toutes terrains de jeuXj de 15 a 20 ans> et
seules. C'est la meilleure, et peut-être superflu d'ajouter une interrogation sur
l'unique façon qu'elles se réalisent ,g saut en nauteur aux questions d'al-
convenablement. Voila une trentaine èbre et de pnysique mutile de
d'années, Paul Heryieu proposa de se pr0curer des articles de sport
compléter certains articles du Code civil couteux- Inutile d'acheter des « exer-
sur les devoirs t^'P^"",^^,^0"ï cisers » en caoutchouc. Les meil-
(les époux se doivent mutuellement,^ athlètes sont j athlètes
fidélité, assistance, etc...),^par 1 adjonc- naturels . le bûcheron le facteur *™
l'Z'ouV 1 ™™ ÏLux se seSenl' dû et le porteur de basagÈs. Par les temps
fierté • aifstancTamour "TcTfnt ?»' £ ^'^Lfercice. g?*?
cas de répéter que l'amour n'a jamais, „^Avï ^ ïL j S hns c0"s,s:te à
jamais, connu de loi... ni de Code civil! un ,fagot ?e P***™ et a en
Pour utiliser l'attrait des collégiens^ / • ,les "i*1- 118 les branchages,
pour le sport, un brave universitaire S ïon a les. réduire aux dimensions
crut devoir publier naguère un recueil ?e-vo„e cheminée ou de votre poêle à
de morceaux choisis grecs et latins ools' Quadragénaires, quinquagénaires,
composé de récits de luttes, courses de sexasenaires — et même vous, jeunes
chars, combats de gladiateurs, comme ge,ns ~1 Pratlquez on en trouve beaucoup dans Pindare F de ce Senre «t. Pour vous bien
et Virgile, lesquels n'ont pas craint porter' vous n'aurez besoin ni de pro-
de consacrer une part de leur génie ài?ramnles. universitaires, ni
la description de ces Jeux qui passion-\y^CTetsllois sur u ïanté
Notre armée navale — U serait plus
exact de dire nos marines, la millt.-ure
et la marchande — étaent sorties de
la grande guerre sensiblement dimi-
nuées. Nous avions perdu un tonnage
considérable et la plupart des navires
qui nous restaient étaient atteints par
la limite d'âge. Durant le conflit, nos
arsenaux, au lieu de procéder à des
remplacements, n'avaient fait que
fabriquer des munitions pour nos
armées et pour les armées alliées,
tandis que es Anglais, les Américains
et les Japonais réparaient leurs pertes
et construisaient des mastodontes de
35.000 à 40.000 tonnes.
Au lendemain de la guerre, tout
était donc à refaire pour assurer nos
communications avec notre empire co-
lonial; et nous n'avons pas besoin de
.appeler quelles difficultés devaient
rencontrer, pendant vingt ans, au
cours des conférences internationales,
de la part des trois grandes puissances
maritimes et dans notre pays lui-
même, en raison de nos crises finan-
cières, ceux qui, dans leur silencieux
travail de construction, avalent en-
trepris — avec une volonté farouche
— l'oeuvre de notre restauration ma-
ritime.
Un programme naval ne s'élabore
pas, en effet, en un jour, dans sa
conception qui doit répondre i des
nécessités périodiquement nouvelles, ni
dans son exécution qui, du p^int de
vue financier, doit s'étaler sur un
grand nombre d'annuités.
Malgré cela,» tout le 9roi?ramme
prévu avait été réalisé — dans les dé-
lais voulus. Et, dans le désarroi actuel
du pays, la France a du moins la con-
solation d'avoir conservé une flotte
dont le pavillon glorieux bat libre-
ment sur toutes les mers, qui assure
ses communications avec son empire
et lui permet d'envisager pour l'ave-
nir, la continuation de sa destinée
maritime. C'est à cette flotte et c'e«t
à cet avenir que le maréchal Putain
venait crier, il y a quelques jourr, à
Toulon, toutes ses espérances et toute
sa foi.
« Il semble, disait Richelieu dans
son Testament politique, que la na-
ture ait voulu offrir l'empire des mers
à la France pour l'avantageuse situa-
tion de ses deux côtes, égal^mont
pourvues d'excellents ports aux deux
mers, Océan et Méditerranée. Li seule
Bretagne contient les plus beaux
ports qui soient dans l'Océan. » .
Le grand cardinal avait compris
qu'une marine forte était l'Instrument
nécessaire d'une politique étrangère
énergique. Il avait en vue, en même
temps, les flottes de guerre et le
commerce international; car il esti-
mait que la France ne pouvait garder
son rang de grande puissance qu'en
ayant une marine et en s'ouvrant dss
colonies. Le commerce maritime était
alors — comme aujourd'hui — un
des principaux éléments de la rlchesue
du pays; mais, pour défendre notre
marine marchande contre la piraterie
de l'époque, il fallait des navires
armés.
Après l'abandon où Louis XV laissa
tomber notre marine, malgré les aver-
tissements et la résistance de Choiseui,
notre domaine colonial se dispersa
avec une rapidité foudroyante, et le
traité de Paris de 1763, qui consacrait
toutes nos défaites navales, marquait
la fin de l'âge héroïque de nos colo-
nies. « Vous êtes aussi fou que vos
prédécesseurs, écrivait Louis XV à
son ministre. Ils m'ont tous dit qu'ils
voulaient une marine. Il n'y aura Ja-
mais en France d'autre marine que
celle du peintre Vernet. » A ces pa-
roles déconcertantes, qui ont marqué
la période la plus sinistre de l'histoire
de notre marine, nous opposerons,
dans un hommage de reconns i£sn.nce,
celles de Thiers et celles de Lamartine:
« Serait-11 sensé, disait M. Thiers,
de dépenser 100.000 hommes et 100
millions pour l'Afrique si nous
n'avions pas à tout instant — quelle
que fût la politique des grandes puis-
sances, quelles que fussent nos alli ■
ances — des moyens certains d'aller
de Toulon à Alger ? »
Et, le 16 avril 1846, Lamartine s'éle-
vait à la Chambre contre toute di-
minution de notre flotte : « On nous
propose, disait-Il, de faire flotter un
peu moins haut, un peu moins large
que nous ne l'avions fait Jusqu'à
présent, le drapeau de notre nation
au sommet de ces grands mâts où
nous l'avons montré tant de fois aux
deux mondes et aux deux mers I Les
systèmes se heurtent, les esprits sont
indécis, la France attend 1 Messieurs
l'Angleterre nous regarde 1 Votons
bien ! »
Par Charles DANIÉL0U
ANCIEN MINISTRE
en
et
Après Richelieu, Thiers et Lamar-
tine avaient compris qu'il n'était pas
de commerce international possible,
qu'il n'était. pas de domaine colonial
durable — âvec la collaboration d'una
marine marchande nombreuse — sang
l'appui d'une marine armée pour assu-
rer la sécurité de nos grandes lignes
de navigation.
La défense métropolitaine peut être
garantie par l'artillerie, l'aviation, les
mines et les sous-marins côtiers. Mais,
chaque fois qu'une nation a réalisé
son expansion économique — par sa
participation au commerce mondial et
par son développement colonial —
elle n'a pu le faire qu'en créant, une
marine armée. Chaque fois qu'un
pays a laissé péricliter sa flotte de
combat, il a perdu ses colonies et
compromis son commerce.
Notre domaine colonial a passé de
600.000 km. carrés de superficie
1870 à 16.000.000 à l'heure actuelle,
de_ 7 millions à plus de 50 millions
d'âmes. Nous avons à protéger, avec
2.640 km. de côtes métropolitaines,
15.000 de côtes coloniales, tandis que
le Japon n'en possède que 10.000 et
l'Italie 9.0Q0. Au point de vue. d6s.Ji-
-gjjes (te,,»^ninijinicaiian.,AVgcjos co-
lonies, nous occupons la ' neuâème
place, pouvant opposer 64.000 km. aux
30.000 du Japon et aux 7.000 de l'Ita-
lie.
L'éloquence des chiffres
C'est en prenant ces chiffres pour
base que nous avons le devoir d'appré-
cier les nécessités de nos programmes
navals, et c'est en considération de ces
chiffres que nous sommes tenus de
considérer que la France a été et de-
meurera — quoi qu'il arrive — une
des plus grandes puissances maritimes
du monde.
La marine française, avant Chris-
tophe Colomb — par ses pêcheurs de
Saint-Malo et de Dunkerque — avait
découvert l'Amérque. Par ses lignes
commerciales des Antilles et do la
Compagnie des Indes — dont le dé-
part se faisait à Lorient, Lorlent port
de l'Orient — elle avait étendu sa su-
prématie sur deux hémisphères. Par la
victoire que la frégate La Belle-Poule
remporta, au large d'Ouessant, sur
L'Aréthuse — et qui fut l'une des plus
retentissantes de l'histoire maritime —
elle a donné la liberté à l'Amériqîie.
Elle n'est pas inférieure aujourd'hui &
sa gloire traditionnelle.
A une heure où dans notre défute
militaire, nous avons trop tendance a,
nous replier sur nous-mêmes, la jner
est là qui nous appelle, et son étendue
infinie s'offre à nous comme uns ten-
tatrice à laquelle nous ne pouvons ré-
sister. Au lieu de nous endormir dans
une atmosphère de découragement,
prenons donc conscience de toutes les
possibilités de résurrection que nous
apporte le grand vent du large sur les
vastes mers qui ne nous seront jamais
interdites.
Dans la reconstruction qui déjà nous
appelle — du fond du gouffre où la
plus lamentable des aventures nous a
précipités — préparons, d'ores et déjà,
le rétablissement de nos grandes li-
gnes postales par des navires rapides,
construits en séTie, qui nous permet-
tront de soutenir la concurrence In-
ternationale, la liaison étroite entre
toutes les parties françaises du monde
et la métropole, les têtes de lignes
de navigation où nous trouverons le
fret supplémentaire, la reconstruction
et le développement de nos grands
ports commerciaux, la modernisation
de nos flottilles de pêches et les
transports rapides de la marée pour
aider à la solution de la cherté de la
vie.
Avec une célérité dont nous tie
saurons assez féliciter les artisans —
malgré la rareté de la matière pre-
mière — a été entreprise la remise
en état de nos voies ferrées, de nos
ponts et de nos canaux. Sa mariniB
et ses ports sont aussi indispensables
au pays que ses canaux et se ponts. U
ne faut pas attendre que la paix soit
définitivement Intervenue pour élabo-
rer ce large programme de recons-
truction navale qui s'étalera sur un
grand nombre d'années et duquel dé-
pendra pour une graade part, notre
économie future. Demain, plus en-
core peut-être que par le passé la
mer appellera la France
Le bombardement de Bâle
LES ENTONNOIRS PRATIQUÉS PAR IFTPOMD^ ^ *
EN PLEIN CEOTREDEELA yffiS DE ^
Communiqué allemand du 7 janvier:
Au cours des vols de reconnaissance
î.ie des objectifs militaires situés
n Angleterre méridionale et centrale
t été attaqués partiellement en
««-mottes en dépit des conditions
j^osphêriques particulièrement défa-
""-rfal^té possible de détruire sur un
un grand nombre d'avions
se trouvaient
•éroport un grana n<
hombardement qui
de
Des avions de combat procédant à
Z,.„ altitude ont attaqué des 1ns-
?aiiatlons ferroviaires à la bombe. Ils
t touché également une usine de
produits chimiques et une fabrique
de roulements à billes. Quelques ap-
pareils Isolés ont bombardé Londres
à l'occasion de plusieurs survols.
Sept ballons de barrage ont été
abattus en flammes.
Hier soir des batteries côtières &
longue portée ont pris sous leurs feux
efficaces un bâtiment ennemi qui
essayait de s'approcher de la côte
française.
Durant la nuit dernière, aucune
Incursion ennemie ne fut faite au-
dessus du territoire du Reich.
Un de nos avions n'est pas rentré
de sa mission.
La Dépêche
MERCREDI x/p Rr
8 janvier 1941 W O/fcTOf 55-année V W<£T i VUWt 5Q cent>
& d2 l'Ouest
L'AMIRAL DEEN1TZ REMETTANT LA CROIX DE FER
A UN MEMBRE DE L'EQUIPAGE D'UN SOUS-MARIN ALLEMAND
SUSPENSION DES POUVOIRS
du Conseil municipal de Paris
et du Conseil général de la Seine
Vidhv 7 — Le « Journal Officiel » d'aujourd'hui publie une loi
instituant' un régime provisoire pour l'administration de la ville de
Paris et du département de la Semé.
En vertu de cette loi, les sessions du conseil municipal de Parts et
du conseil général de la Seins sont suspendues
A titre provisoire et jusqu'au 31 janvier 1941, les pouvoirs dévolus
à rps deux assemblées et à leurs bureaux seront exercés par le préfet
la Seine et le préfet de police. Pour l'établissement du projet de
hudio-et de la ville de Paris, ils consulteront un comité de 10 membres
désignés par le préfet de la Seine, dont 5 seront choisis parmi les
conseillers municipaux.
Pour l'établissement du projet de budget du département de la
Seine ils consulteront un comité également de 10 membres désignés
par lé préfet de la Seine, dont 5 membres seront choisis parmi les
conseillers généraux.
La Luftwaffe
REPREND
SES ATTAQUES
SUR LONDRES
Paris, 7. — Dans la nuit du 5 au
6, l'aviation allemande a de nou-
veau attaqué Londres, entravant
les travaux de déblaiement entre-
pris depuis trois jours à la suite
de l'attaque effectuée pendant la
nuit du 2 au 3 janvier.
Les correspondants des journaux
suédois disent que les canalisations
de gaz, d'électricité et d'eau sont
coupées. Les avions de combat
allemands, volant à basse altitude,
ont lancé des bombes sur les ins-
tallations industrielles de l'Angle-
terre méridionale.
Liverpool et d'autres objectifs
militaires ont été également atta-
qués."
Un bombardier allemand a attaqué
l'aérodrome de Wolverhanipton; 10
avions qui se trouvaient au sol ont
été anéantis par des bombes explo-
sives, de même qu'un grand hangar
avec les appareils qu'il contenait.
Des stations de T. S. F.
ont été touchées
D'après les informations de la radio
anglaise, les stations de la B. B. C.
ont été à plusieurs reprises atteintes
au cours des bombardements aériens.
Les dégâts causés seraient assez graves
et on compterait des victimes.
Nouveau survol
de Gibraltar
Hier matin un avion de reconnais-
sance de nationalité Inconnue a croi-
sé de nouveau pendant une heure au-
dessus du port et des fortincati,>ns de
Gibraltar. Toutes les batteries de l'ar-
tillerie antiaérienne anglaise entrè-
rent en action. L'hydravion a disparu
en direction du détroit.
L'amiral Evans
relevé de ses fonctions
L'amiral Evans, qui avait été nommé
commissaire à la défense antiaérienne,
vient d'être relevé efe ses fonctions par
un décret du ministère de l'Intérieur.
Un observateur aérien
américain à Londres
Le général de brigade Wech, com-
mandant une escadrille américaine, a
été nommé observateur aérien à Lon-
dres.
Le successeur de Kennedy
à Londres
D'après certaines dépêches de source
privée, on annonce le nom de M. John
Wllan, ex-directeur du Bureau Inter-
national du Travail à Genève, comme
ambassadeur des Etats-Unis à Londres.
Aucune confirmation officielle n'est
encore donnée.
L'Islande, centre
de répartition
des importations
britanniques (?)
Le refus de M. de Valera, président
du Conseil d'Irlande, de céder cer-
tains ports à la Grande-Bretagne, s
fait prendre en considération la pos-
sibilité de se senir du port islandais
de Reykjavik comme centre de distri-
bution des approvisionnements venant
Par les Etats-Unis.
Toutefois, on signale dans les
milieux économiques de la capitale
anglaise que la mise en application
du projet soulève de nombreuses dif-
ficultés.
Protestation japonaise
Le gouvernement japonais a pro-
testé auprès du gouvernement de
Londres contre les perquisitions dont
les Japonais qui se trouvaient à bord
d'un clipper en route pour Lisbonne,
ont été l'objet aux Bermudes.
Ce n'est pas l'aviation
du Reich qui a bombardé
Dublin
déclare-t-on à Berlin
Quelques journaux étrangers ont af-
firmé ces Jours-ci à plusieurs reprises
Sue des bombes ont été lancées dans
Ja nuit du 1" au 2 janvier sur l'Etat
Jlbre d'Irlande et que les éclats de ces
bombes révélaient que les avions
'talent d'origine allemande.
Le gouvernement allemand, con-
scient de ses responsabilités, s'est ef-
forcé de constater qu'une violation du
territoire irlandais avait pu être le
résultat d'une erreur, à la suite des
conditions atmosphériques. Une en-
quête serrée est en cours. H a d'ores
?p déjà constaté que le bombarde-
ment de la capitale irlandaise, dans
*a nuit du 2 au 3 Janvier ne peut en
«ucune façon être attribué & l'avla-
"on du Reich.
La clémence
du gouvernement s'étend
à ceux qui sont animés
d'un sincère repentir
Le général DUFFIEUX
qui présidait la Cour martiale
Vichy, 7. — On sait que la Cour
martiale de Gannat, qui avait à con
naître dans sa première audience le
cas d'un officier de la Légion étran
gère, inculpé de propagande gaulliste,
a acquitté ce dernier après réquisl
tolre de M. Valette, commissaire du
gouvernement et plaidoirie de M'
Pérussel, du bareau de Tunis.
Cet acquittement a été prononcé en
raison des brillants états de service
de cet officier, blessé, 8 fois cité, qui
avait compris sa faute et s'était rendu
volontairement à ses chefs. La Cour
de Gannat a imité ainsi le geste de
clémence du maréchal Pétain à l'égard
des officiers de Dakar, elle s'est mon-
trée généreuse et a pardonné à un
homme qui a montré un sincère
repentir.
La Cour martiale de Gannat était
composée de deux militaires de car-
rière et de deux anciens combattants.
Ainsi quatre patriotes qui servent loya
lement le gouvernement du maréchal
Pétain se sont trouvés en face d'un
officier dont les titres de service étaient
magnifiques.
L'acquittement du capitaine Robert
succédant à la clémence du maréchal
Pétain peut avoir le plus heureux effet
sur ceux qui se seraient laissés aller
à un entraînement momentané, mais il
ne permet pas de penser que le gou-
vernement renonce pour cela à exercer
une justice sévère sur les vrais cou-
pables.
Il cherche seulement à distinguer de
ceux-ci ceux qu'ils ont trompés.
NOUS SOMMES FIDÈLES
A NOS ALLIANCES
dit le président du Conseil
de Turquie
L'amiral Robert
défendra nos Antilles
contre toute menace étrangère
Paris, 7. — L'amiral Robert, haut commissaire de France pour les
Antilles françaises, vient de publier une déclaration dans laquelle il
affirme qu'il a été chargé par le gouvernement français de défendre
nos possessions d'Amérique contre toute puissance qui essaierait de
prendre ces territoires à la France.
Réforme des M. BERTHELOT
secrétaire d'Etat
. aux Communications
transports expose son plan
LES PETITS ITINÉRAIRES
ET LE TRAFIC DE DÉTAIL
LES LONGS PARCOURS
ET LES GROS TONNAGES
Ail camion :
An train :
// ne s'agit pas de léser
l'un au profit de Vautre
mais de répartir les trafics
en développant les échanges
a déclaré M. Berthelot
Vichy, 7. — M. Berthelot, secrétaire
d'Etat aux Communications, a sou-
mis au maréchal Pétain, d'accord
avec le ministre des Finances, diver-
ses réformes Intéressant l'Industrie
des transports. Il a fait les déclara-
tions suivantes à la presse donnant
toutes précisions sur ces réformes :
L'automobile n'a pas de raison d'être
plus inquiète de ces réformes que le
rail ou la batellerie. Il n'est pas ques-
tion d'éliminer l'un au profit de
l'autre, mais de répartir judicieuse-
ment le trafic suivant le double but :
développer au maximum les échanges
et économiser nos ressources, car le
temps est fini du laisser-faire de
l'économie dite libérale alors que le
pays se ruinait au profit de quel-
ques-uns.
Après avoir affirmé que le temps
facile du gaspillage est terminé, M.
Berthelot a poursuivi :
Nous avons un guide sûr, l'intérêt
de la collectivité. Les adversaires de
la coordination disent que celle-ci est
le signe de la cherté des transports.
Le rail fait payer aux marchandises
diverses plus cher que leur prix de
rement, c'est pourquoi il peut trans-
porter les marchandises lourdes à bas
prix.
On ne peut laisser au camion tout
le trafic rémunérateur. On oublie
trop souvent que tout le déficit est
imputable au tarif voyageur ; nous
avons les tarifs les plus bas de tous
les pays du monde, il faudrait les
doubler pour couvrir les frais en pé-
riode normale et cela est impossible.
Après avoir parlé de l'activité de
l'auto comme moyen de transport,
M. Berthelot a fait connaître qu'il
UNE DIVISION SIAMOISE
repoussée avec pertes
A LA FRONTIÈRE INDOCHINOISE
LES RELATIONS DIPLOMATIQUES
A LA VEILLE D'ÊTRE ROMPUES
Paris, 7. — Une division thaïlandaise ayant pénétré en territoire
Indochinois a été contre-attaquée et repoussée avec de lourdes pertes.
Dans les milieux politiques de la capitale thaïlandaise, on est plutôt
sceptique quant à la possibilité d'une amélioration des relations
thaïlando-imdochinoises. Il apparaît même que les relations diploma-
tiques entre les deux pays se trouvent à la veille d'une rupture complète.
avait l'intention de fermer plusieurs
milliers de kilomètres de lignes de
chemin de fer pour les remplacer par
des autos à gazogène pour le trans
port des marchandises. Le camion
nage rural et urbain reste libre il
sera soumis seulement à la législa-
tion sur les prix.
M. Berthelot a ajouté que pour les
transports à petite distance dans le
département ou les départements li-
mitrophes, il voudrait voir se géné-
raliser les groupements à forme coo-
pérative. Des services de ramassage et
de distribution des marchandises
pourraient être greffés sur des noeuds
ferroviaires, débarrassant ainsi le rail
d'un travail pour lequel il n'est pas
fait.
Pour les transports à grande dis-
tance, M. Berthelot ne veut plus voir
les camions lutter de vitesse avec le
train sur les grands itinéraires, la
route a mieux à faire-
— Mon plan, a dit M. Berthelot, est
de confier au camion le trafic de
détail et 11 a donné l'exemple sui-
vant :
— Si une foire de l'Allier expédie
trente wagons à Paris, 2 à Nice, 1 à
Montpellier, 1 à Grenoble, on doit
expédier un train sur Paris et assu-
rer le transport dans les autres di-
rections par camions.
Le choix de l'acheminement sera
fait par une organisation où entrera
des représentants de la S. N. C. F.
et dont une charte fixera la rému-
nération des transports à grande dis-
tance.
M. Berthelot a terminé en disant
que dans quelques mois 11 espérait
avoir établi dans tous les secteurs la
collaboration du rail et de la route
REUNION
DU CONSEIL
des ministres
ITALIENS
Viohy, 7. — Le conseil des ministres
italien s'est réuni aujourd'hui pour
la deuxième fois depuis le début du
mois de janvier.
! Le Conseil des ministres a voté une
résolution dans laquelle il remercie
les troupes et la marine italiennes en
Libye et glorifie leur conduite.
Des pourparlers
interministériels
A VICHY
Vichy, 7. — Des pourparlers Inter-
ministériels ont eu Heu hier soir.
LA GALETTE DES ROIS
GARE A LA BUCHE !
Mais quand on est belle et jeune, on trouve de solides bras protecteurs
ugiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
Le eafé national
obligatoire pour tons
L'avis paru hier dans la « Dépêche », concernant les épiciers en
gros et les torréfacteurs de café, annonçant que leurs stocks de succé-
danés seraient Moqués jusqu'à nouvel ordre, n'a pas été sans semer
l'émoi parmi les consommateurs, qui se sont précipités chez les
détaillante autorisés, jusqu'au 15 janvier, à écouler les stocks de
« succédanés purs » qu'ils possèdent encore en magasin.
Alors que l'on avait vu débarquer à la gare des tonnes de chicorée,
que les sacs de celophane rouge de tous les produite préparés, plus ou
moins, avec des graines de céréales : seigle, riz, avoine, maïs, orge
ordinaire ou orge maltée, portant les noms les plus extraordinaires,
s'étalaient aux devantures, pourquoi en interdisait-on la vente ?
C'est encore un truc, disait un chandises à offrir à nos clients. Voyez.
loustic, pour garder en magasin ces tous ces casiers vides...
Les dernières positions
qui résistaient à Bardia
sont tombées
Communiqué italien :
Les dernières positions qui résis-
taient encore à Bardia sont tombées
dans la soirée du 5 janvier.
Durant 25 Jours nos troupes ont
combattu avec un héroïsme incroya-
ble et ont infligé de lourdes pertes ?!
l'ennemi.
Nos propres pertes de matériel, de
tués, de blessés, de disparus ont été
également sévères.
Au cours d'une incursion sur To-
brouk, deux avions ennemis ont été
abattus en flammes par la D. C. A.
navale.
Sur le front grec, nous nous som-
mes emparés grâce à un coup de
main, d'une importante position.
Nous avons fait un Important butin
d'armes et de munitions abandonnées
par l'ennemi. Lors d'une escarmouche
entre des patrouilles de reconnais-
sance, escarmouche qui s'est terminée
en notre faveur, nous avons capturé
quelques prisonniers.
Des avions ennemis ont attaqué une
de nos bases.
MALGRÉ LA DURETÉ DES TEMPS
LES ROIS ONT ÉTÉ FÊTÉS COMME DE COUTUME
La chute de Bardia
commentée par la presse
italienne
A propos de la prise de Bardia, la
Tribun» écrtfc- :. le général Bergoboli
et ses hommes, accomplissant la tâche
qui leur a-valt été confiée par le ma-
réchal Grazianl ont réalisé des sacri-
fices qui font l'admiration de tous les
combattants. Les fortifications de
Bardia n'étalent constituées que par
la valeur de leurs défenseurs.
Le Lavoro Fascista déclare qu'il ne
faut pas exagérer l'importance de la
prise de Bardia. La situation de l'An-
gleterre reste inchangée dans son ca-
ractère d'extrême gravité.
Une attaque
italienne
sur Klissoura
Vichy, 7. — En Albanie, les com-
muniqués sont brefs et indiquent des
combats locaux. Une dépêche de You-
goslavie annonce que les Italiens ont
déclenché une attaque dans la région
de Klissoura, appuyée par des tanks,
de l'artillerie lourde et de l'aviation.
L'agence Stêfani fait connaître
qu'en dépit de l'action de l'aviation
et de la marine italienne, la tâche la
plus importante incombe a l'armée de
terre. Or les combats se déroulent à
différentes altitudes, allant Jusqu'à
2.000 mètres, et les troupes grecques
sont très supérieures en nombre.
QUEL HIVER !
RECORD
du froid
depuis 40 ans
Vichy, 7. — L'observatoire météoro-
logique de l'Université de Berne fait
connaître que le mois de décembre
1940 avait été le plus froid depuis 40
ans.
Grenoble n'avait pas connu
de telles tempêtes
depuis 25 ans
Vichy, 7. — Dans toute la France
non occupée, le vent et la neige font
rage. Grenoble et tout le pays alpes-
tre qui l'entoure n'avaient pas connu
d'aussi fortes tempêtes depuis 25 ans.
Tous les cols sont bouchés.
Neige et grêle
sur la Méditerranée
et à Toulouse
Marseille et la Provence ne sont
pas moins éprouvées : pluies torren-
tielles, neige mêlée de grêle. La mer
reste au surplus démontée et les ho-
raires de lignes de navigation s'en
ressentent. Les bateaux de pêche sont
immobilisés aux ports.
Aix-en-Provence est aussi. dans la
neige. Les autocars venant d'Arles ou
de Carpentras ont dû rebrousser che-
min ou rester bloqués sur place.
La tempête règne sur l'étang de
Berre.
Deux chalutiers de Martigues ne
sont pas rentrés-
A Limoges, tempête de neige. Le
minimum enregistré est de —11°.
A Clermont-Ferrand, le thermomè-
tre a marqué Jeudi dernier 15° au-
dessous de zéro. Dans la ville ense-
velie sous la neige, la circulation des
tramways est complètement arrêtée.
Dans le Sud-Ouest, la neige tombe à
Carcassonne et dans la Montagne-
Noire, où les routes sont presque Im-
praticables.
La neige est tombée aussi à Tou
louse.
Nombreuses plantations
d'orangers perdues
en Espagne
Le froid pendant ces dernières se-
maines a causé la perte de nombreuses
plantations d'orangers et d'oliviers en
Andalousie. Les dégâts sont évalués à
200 millions de pesetas.
Toutefois, en dépit du froid qui con-
tinue à se manifester en Espagne, la
circulation ferroviaire est maintenant
rétablie dans toutes les provinces du
nord.
NOTRE DESTIN
EST SUR MER
Il est un petit nombre d'hommes — modestes héritiers de l'espriî
des Rkfiielieu et des Colbert — qui, dans la détresse actuelle du pays,
ont du moins la consolation d'avoir, dans un passé récent, compris
que la France était, par-dessus tout une grande nation maritime et
qui firent preuve d'une prévoyance et d'une volonté soutenue poux nous
doter d'une marine qui devait répondre aussi exactement que possible
à nos besoins nationaux : « Qui dit marine dit, en effet, suite, temps
volonté, déclarait M. Thiers. De toutes les choses, celle qui se passe le
moins d'une forte volonté de la part du gouvernement, d'une grande
suite dans les idées, c'est la marine. »
BULLETIN
Vichy, 7. — M. Ismet Inonu, prési-
dent du Conseil de Turquie, a pro-
noncé à Ankara devant les membres
de la Grande Assemblée, un important
discours où il a défini les traits
essentiels de la politique extérieure
turque.
— Notre
déclaré, suit
gouvernement, a-t-11
. avec le maximum de
vigilance l'activité politique et mili-
taire dans le monde entier. Il s'efforce
de ne pas perdre de vue ses dévelop-
pements éventuels. La politique exté-
rieure turque consiste à faire de notre
sécurité notre unique but. Elle a
donné de bons résultats grâce à la
stabilité de notre politique entière-
ment fidèle à nos alliances.
Et le président du Conseil a terminé
comme suit :
— Notre politique loyale ne contient
aucun élément susceptible d'indis-
poser ou d'inquiéter quelque pays que
ce soit. Elle suivra le même cours et
J'espère qu'elle hé manquera pas de
donner, dans l'avenir, comme sïle le
fit dans le passé, d'heureux résultats
pour le bien-être de notre patrie.
DES POURPARLERS
COMMERCIAUX
AVEC LA HONGRIE
Des négociations turco-hongrolses
ont commencé aujourd'hui à Budapest
en vue de la conclusion d'un nouvel
accord commercial.
succédanés de cafés et les vendre plus
tard à un prix supérieur.
Quelle erreur, m'a dit mon épicier,
c'est le ministre du Ravitaillement qui
a ordonné de bloquer tous les succé-
danés, car on n'aura plus le droit de
les vendre purs, ils devront obligatoi- cJg*™™ï
rement être mélangés à du vrai café.vcrmezzez.
et ce mélange constituera le café na-> D'un coup de ciseau habile, il dé-
tional que tout Français pourra se tacha le ticket, qui tomba dans une
procurer avec le ticket n" 3 de sa carte petite boîte en carton, déjà à demi
J'allais quitter mon épicier en em-
portant, comme tout le monde, mon
petit sac de malt, quand il me rap-
pela:
— Vous avez omis de me faire déta-
cher de votre carte le coupon n° 3. Vous
UN BACCALAURÉAT SPORTIF
d'alimentation.
Mais celui à qui le docteur a In-
terdit le café, le dispeptique qui ne
buvait que du malt knelpp par exem-
ple dont la vente était libre, bien avant
la 'raréfaction du café, il ne pourra
pleine.
— Mais pour obtenir de la chicorée,
le coupon n" 3 sera-t-il aussi obliga-
toire?
— Je ne sais encore, monsieur. Une
nouvelle circulaire nous fournira sans
plus se procurer ce malt: contenant'.\doute des prêcisions, Tout oien pesé
d'après les médecins, la, ; je crois qu'il faudra, comme tout bon
comme la salive, transforme l amidon | FrançaUSi vous contenter de la quan-
tité de café national qu'on vaudra bien
vous allouer.
— Charmante perspective, en vérité.
F. M.
en sucre? ■ .
H s'agit là du malt de brasserie,
devenu très rare, mais l'orge ordinaire,
et toutes les céréales germêes artifi-
ciellement peuvent être désignées sous
le nom de malt.
Torréfié, le malt dégage une agréa-
ble odeur de café, il en évoque le goût
et procure, une excellente infusion, sans
renfermer les principes excitants du
Ca!Î. Le malheur est que les succédanés
sont vendus fréquemment associés à
des mélangeas complexes portant les
noms les plus fantaisistes, mais ne
rappelant aue bien vaguement la sa-
veur du café.
Bref, comme l'tnslritntion. Ir râlé
L'amiral Leahy
présente aujourd'hui
au maréchal
ses lettres de créance
Vichy, 7.
L'amiral Leahy, ambas-
40 millions
pour la reconstruction
LE ROI D'ARABIE
Ibn Séoud
en pèlerinage à La Mecque
Vichy, 7. — Le roi Ibn Seoud a quitté
sa résidence pour La Mecque, en vue
d'y faire le pèlerinage traditionnel.
PROROGATION
de l'accord commercial
germano-russe
Vichy, 7. — L'accord commercial
germano-soviétique, qui expirait le 31
décembre 1940, a été prolongé Jusqu'au
1" août 1943.
■national va devenir obliaatoire fimr sadeur des Etats-Unis en France, pré-
,° , même pour reux à qui leur santé sentera demain mercredi, à midi au
i^terdilait lecaf" Pavillon Sévigné, la résidence officielle
Rassurez-voù* Vn p'Ht sac de du chef de l'Etat, ses lettres de créance
250 grammes contiendra 1P0 grammes.au maréchal Pétain
dr succédanés et seulement 60 gram-
mes de eafé. ce n'est pas cela qui vous
empêrhera de dormir.
— Si encore l'on pouvait procurer
de la chicorée. Dan? du lait même
écrémé, cette eau blanche A laaveUe
nous sommes condamnés, cela eonsn- j • J I *11 C J
tuerait un breuvage encore meilleur de la gare Cle LlIIe-ôUQ
nue tous ces succédanés, dont on
ignore exactement la provenance. 7_ _ ^ grands travaux ont
— Pour l'instant elle figure sur la été entreprls pour la reconstruction
liste des succédanés, parue le 3 no- de la gare de mie-Sud et la supres-
vembre. dernier, mais il faudra samUjon de trois passages à niveau. 40
doute établir pour la chicorée un ré- miinong (je francs ont été prévus
aime spécial; on ne peut décemment ces travaux qui donneront du
l'assimiler au mail et en incorporer, travall de longs mols 4 2.000
190 grammes avec 60 grammes de café. chomeurs,
Nous espérons recevoir prochaine-
ment de nouvelles instructions, nui r
permettront aux grossistes de nous dé-\ fjl ppprarhp P^t nflrïlrTlP
livrer les tonnes de chicorée — oui IVI. reildUie COI MUNI
chicorée — au
moins celles vendues en permets et
von en vrar — actuellement bloquées
dan? les entrepots
En ce. moment, il « 0 tant de circu-
laires qui se contredisent, que tout le
monde nage un peu dans ce déluge de
paperasses.
secrétaire général à l'I. P.
Un décret de la présidence du Con-
seil nomme M. Perraché secrétaire gé-
néral à l'Instruction publique, en
QvanTâ nous épiciers, soyez certain remplacement de M. Jacques Chevalier,
que nous ne demaTdins qu'à vendre., nommé secrétaire d'Etat a l'Instruction
Nous n'avons défà pas tant de mar-'publique.
Le ministère de l'Instruction publique communique que, dès 1941,
le baccalauréat comportera des épreuves physiques facultatives, dont les
résultats entreront en ligne de compte à l'écrit et à l'oral.
Ainsi, un bon « cent mètres », couvert en 11" 3/5, pourra compenser
des défaillances en version latine, et les candidats auront le droit de
croire que Louis XVI était le fils de Louis XV, pourvu qu'ils se montrent
capables de sauter 2 m. 50 à la perche.
On ne Sevrait pas en rester là. dans | naient le monde antique. (Il fut un
les efforts qui tendent à réaliser la ré- temps où les vainqueurs aux jeux
volution des moeurs, des esprits et des d'Olympie avaient droit à une ode de
institutions. Cette combinaison des Pindare, ce qui valait évidemment
aptitudes Intellectuelles et des mieux que les coupes en zinc repoussé
prouesses athlétiques constitue un vé- récoltées par nos modernes champions),
ritable filon, que des dirigeants haute- Nous aimerions savoir si le recueil en
ment conscients de leur tâche de- question a obtenu le succès d'intérêt
vraient se proposer d'exploiter à fond, que son auteur souhaitait.
Nous concevrions que personne ne fût Non ! Ne confinons pas les épreuves
admis à Jouer au football sans savoir sportives dans les programmes unlver-
lire, écrire et un peu compter; que les sitaires. Ne les limitons pas à la 18» ou
concurrents du Tour de France à la 20" année. La culture physique est
cycliste fussent astreints à une épreuve utile toute la vie. Des épreuves de
île géographie portant sur l'oroeraphie, vitesse, d'endurance et de gymnastique,
l'hydrographie et la liste des chefs- d'une sévérité décroissant avec l'âge,
lieux de canton des départements cô- devraient jalonner toutes les carrières,
tiers et frontaliers; que, pour la pra- Une même distance — le cent mètres,
tique du tennis, le plus distingué des par exemple — devrait être couverte en
sports, on exigeât la licence-ès-lettres 11" 3/5 par un agent de police, en
ou le diplôme des Sciences-Po. 12" 4/5 par un sous-prefet, en 14" par
L'enseignement des sports, dans les un trésorier-payeur général, en 28" par
ivo^ c.,a t u reçu avec uassion ? un conseiller a la Cour de cassation.
O^uf se Ve^én^nd^r^Tunes Sans quoi : mise en disponibilité, révo-
gens font du sport l'objet principal de cation retraite
leurs occupations loisque le^ sport ■>un . 1 auraient pas
constitue l'emploi de leurs heures de un •absofu hesf>in Sans t sans
loisir, hors programme. Si lei spw culture physique, leurs articulations
s'inscrit au programme, s il devient seraient par elles-mêmes souples. Puis,
une matière comme une autre, faisant Iorsque les articulations auraient avan-
l'objet d'un nombre d'heures régulier, tege a être entretenues, pour que leurs
sanctionné, en fin d'études, par un propriétaires pussent gagner quelques
parcheminjt ne va-t-il pas perdre un années sur la roideur qui s'annonce,
peu de cette auréole qu'il devait préci- par une étrange aberration on ne
sèment à son caractère de superflu et fajt plus rien; on se laisse scléroser !
d'activité libre ? ■ i„ D'un large point de vue, il serait
Il y a des choses qu il faut laisser inutiie de passer tant d'heures sur les
faire, afin qu'elles viennent toutes terrains de jeuXj de 15 a 20 ans> et
seules. C'est la meilleure, et peut-être superflu d'ajouter une interrogation sur
l'unique façon qu'elles se réalisent ,g saut en nauteur aux questions d'al-
convenablement. Voila une trentaine èbre et de pnysique mutile de
d'années, Paul Heryieu proposa de se pr0curer des articles de sport
compléter certains articles du Code civil couteux- Inutile d'acheter des « exer-
sur les devoirs t^'P^"",^^,^0"ï cisers » en caoutchouc. Les meil-
(les époux se doivent mutuellement,^ athlètes sont j athlètes
fidélité, assistance, etc...),^par 1 adjonc- naturels . le bûcheron le facteur *™
l'Z'ouV 1 ™™ ÏLux se seSenl' dû et le porteur de basagÈs. Par les temps
fierté • aifstancTamour "TcTfnt ?»' £ ^'^Lfercice. g?*?
cas de répéter que l'amour n'a jamais, „^Avï ^ ïL j S hns c0"s,s:te à
jamais, connu de loi... ni de Code civil! un ,fagot ?e P***™ et a en
Pour utiliser l'attrait des collégiens^ / • ,les "i*1- 118 les branchages,
pour le sport, un brave universitaire S ïon a les. réduire aux dimensions
crut devoir publier naguère un recueil ?e-vo„e cheminée ou de votre poêle à
de morceaux choisis grecs et latins ools' Quadragénaires, quinquagénaires,
composé de récits de luttes, courses de sexasenaires — et même vous, jeunes
chars, combats de gladiateurs, comme ge,ns ~1 Pratlquez
et Virgile, lesquels n'ont pas craint porter' vous n'aurez besoin ni de pro-
de consacrer une part de leur génie ài?ramnles. universitaires, ni
la description de ces Jeux qui passion-\y^CTetsllois sur u ïanté
Notre armée navale — U serait plus
exact de dire nos marines, la millt.-ure
et la marchande — étaent sorties de
la grande guerre sensiblement dimi-
nuées. Nous avions perdu un tonnage
considérable et la plupart des navires
qui nous restaient étaient atteints par
la limite d'âge. Durant le conflit, nos
arsenaux, au lieu de procéder à des
remplacements, n'avaient fait que
fabriquer des munitions pour nos
armées et pour les armées alliées,
tandis que es Anglais, les Américains
et les Japonais réparaient leurs pertes
et construisaient des mastodontes de
35.000 à 40.000 tonnes.
Au lendemain de la guerre, tout
était donc à refaire pour assurer nos
communications avec notre empire co-
lonial; et nous n'avons pas besoin de
.appeler quelles difficultés devaient
rencontrer, pendant vingt ans, au
cours des conférences internationales,
de la part des trois grandes puissances
maritimes et dans notre pays lui-
même, en raison de nos crises finan-
cières, ceux qui, dans leur silencieux
travail de construction, avalent en-
trepris — avec une volonté farouche
— l'oeuvre de notre restauration ma-
ritime.
Un programme naval ne s'élabore
pas, en effet, en un jour, dans sa
conception qui doit répondre i des
nécessités périodiquement nouvelles, ni
dans son exécution qui, du p^int de
vue financier, doit s'étaler sur un
grand nombre d'annuités.
Malgré cela,» tout le 9roi?ramme
prévu avait été réalisé — dans les dé-
lais voulus. Et, dans le désarroi actuel
du pays, la France a du moins la con-
solation d'avoir conservé une flotte
dont le pavillon glorieux bat libre-
ment sur toutes les mers, qui assure
ses communications avec son empire
et lui permet d'envisager pour l'ave-
nir, la continuation de sa destinée
maritime. C'est à cette flotte et c'e«t
à cet avenir que le maréchal Putain
venait crier, il y a quelques jourr, à
Toulon, toutes ses espérances et toute
sa foi.
« Il semble, disait Richelieu dans
son Testament politique, que la na-
ture ait voulu offrir l'empire des mers
à la France pour l'avantageuse situa-
tion de ses deux côtes, égal^mont
pourvues d'excellents ports aux deux
mers, Océan et Méditerranée. Li seule
Bretagne contient les plus beaux
ports qui soient dans l'Océan. » .
Le grand cardinal avait compris
qu'une marine forte était l'Instrument
nécessaire d'une politique étrangère
énergique. Il avait en vue, en même
temps, les flottes de guerre et le
commerce international; car il esti-
mait que la France ne pouvait garder
son rang de grande puissance qu'en
ayant une marine et en s'ouvrant dss
colonies. Le commerce maritime était
alors — comme aujourd'hui — un
des principaux éléments de la rlchesue
du pays; mais, pour défendre notre
marine marchande contre la piraterie
de l'époque, il fallait des navires
armés.
Après l'abandon où Louis XV laissa
tomber notre marine, malgré les aver-
tissements et la résistance de Choiseui,
notre domaine colonial se dispersa
avec une rapidité foudroyante, et le
traité de Paris de 1763, qui consacrait
toutes nos défaites navales, marquait
la fin de l'âge héroïque de nos colo-
nies. « Vous êtes aussi fou que vos
prédécesseurs, écrivait Louis XV à
son ministre. Ils m'ont tous dit qu'ils
voulaient une marine. Il n'y aura Ja-
mais en France d'autre marine que
celle du peintre Vernet. » A ces pa-
roles déconcertantes, qui ont marqué
la période la plus sinistre de l'histoire
de notre marine, nous opposerons,
dans un hommage de reconns i£sn.nce,
celles de Thiers et celles de Lamartine:
« Serait-11 sensé, disait M. Thiers,
de dépenser 100.000 hommes et 100
millions pour l'Afrique si nous
n'avions pas à tout instant — quelle
que fût la politique des grandes puis-
sances, quelles que fussent nos alli ■
ances — des moyens certains d'aller
de Toulon à Alger ? »
Et, le 16 avril 1846, Lamartine s'éle-
vait à la Chambre contre toute di-
minution de notre flotte : « On nous
propose, disait-Il, de faire flotter un
peu moins haut, un peu moins large
que nous ne l'avions fait Jusqu'à
présent, le drapeau de notre nation
au sommet de ces grands mâts où
nous l'avons montré tant de fois aux
deux mondes et aux deux mers I Les
systèmes se heurtent, les esprits sont
indécis, la France attend 1 Messieurs
l'Angleterre nous regarde 1 Votons
bien ! »
Par Charles DANIÉL0U
ANCIEN MINISTRE
en
et
Après Richelieu, Thiers et Lamar-
tine avaient compris qu'il n'était pas
de commerce international possible,
qu'il n'était. pas de domaine colonial
durable — âvec la collaboration d'una
marine marchande nombreuse — sang
l'appui d'une marine armée pour assu-
rer la sécurité de nos grandes lignes
de navigation.
La défense métropolitaine peut être
garantie par l'artillerie, l'aviation, les
mines et les sous-marins côtiers. Mais,
chaque fois qu'une nation a réalisé
son expansion économique — par sa
participation au commerce mondial et
par son développement colonial —
elle n'a pu le faire qu'en créant, une
marine armée. Chaque fois qu'un
pays a laissé péricliter sa flotte de
combat, il a perdu ses colonies et
compromis son commerce.
Notre domaine colonial a passé de
600.000 km. carrés de superficie
1870 à 16.000.000 à l'heure actuelle,
de_ 7 millions à plus de 50 millions
d'âmes. Nous avons à protéger, avec
2.640 km. de côtes métropolitaines,
15.000 de côtes coloniales, tandis que
le Japon n'en possède que 10.000 et
l'Italie 9.0Q0. Au point de vue. d6s.Ji-
-gjjes (te,,»^ninijinicaiian.,AVgcjos co-
lonies, nous occupons la ' neuâème
place, pouvant opposer 64.000 km. aux
30.000 du Japon et aux 7.000 de l'Ita-
lie.
L'éloquence des chiffres
C'est en prenant ces chiffres pour
base que nous avons le devoir d'appré-
cier les nécessités de nos programmes
navals, et c'est en considération de ces
chiffres que nous sommes tenus de
considérer que la France a été et de-
meurera — quoi qu'il arrive — une
des plus grandes puissances maritimes
du monde.
La marine française, avant Chris-
tophe Colomb — par ses pêcheurs de
Saint-Malo et de Dunkerque — avait
découvert l'Amérque. Par ses lignes
commerciales des Antilles et do la
Compagnie des Indes — dont le dé-
part se faisait à Lorient, Lorlent port
de l'Orient — elle avait étendu sa su-
prématie sur deux hémisphères. Par la
victoire que la frégate La Belle-Poule
remporta, au large d'Ouessant, sur
L'Aréthuse — et qui fut l'une des plus
retentissantes de l'histoire maritime —
elle a donné la liberté à l'Amériqîie.
Elle n'est pas inférieure aujourd'hui &
sa gloire traditionnelle.
A une heure où dans notre défute
militaire, nous avons trop tendance a,
nous replier sur nous-mêmes, la jner
est là qui nous appelle, et son étendue
infinie s'offre à nous comme uns ten-
tatrice à laquelle nous ne pouvons ré-
sister. Au lieu de nous endormir dans
une atmosphère de découragement,
prenons donc conscience de toutes les
possibilités de résurrection que nous
apporte le grand vent du large sur les
vastes mers qui ne nous seront jamais
interdites.
Dans la reconstruction qui déjà nous
appelle — du fond du gouffre où la
plus lamentable des aventures nous a
précipités — préparons, d'ores et déjà,
le rétablissement de nos grandes li-
gnes postales par des navires rapides,
construits en séTie, qui nous permet-
tront de soutenir la concurrence In-
ternationale, la liaison étroite entre
toutes les parties françaises du monde
et la métropole, les têtes de lignes
de navigation où nous trouverons le
fret supplémentaire, la reconstruction
et le développement de nos grands
ports commerciaux, la modernisation
de nos flottilles de pêches et les
transports rapides de la marée pour
aider à la solution de la cherté de la
vie.
Avec une célérité dont nous tie
saurons assez féliciter les artisans —
malgré la rareté de la matière pre-
mière — a été entreprise la remise
en état de nos voies ferrées, de nos
ponts et de nos canaux. Sa mariniB
et ses ports sont aussi indispensables
au pays que ses canaux et se ponts. U
ne faut pas attendre que la paix soit
définitivement Intervenue pour élabo-
rer ce large programme de recons-
truction navale qui s'étalera sur un
grand nombre d'années et duquel dé-
pendra pour une graade part, notre
économie future. Demain, plus en-
core peut-être que par le passé la
mer appellera la France
Le bombardement de Bâle
LES ENTONNOIRS PRATIQUÉS PAR IFTPOMD^ ^ *
EN PLEIN CEOTREDEELA yffiS DE ^
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