ERMI
814 ËRMÉ ËRMË ERME
ERMELINDE ou HERMELINDB (sainte), al
née à Dunk, près de Louvain, en 550, morte à g;
Meldaert, près de Hugard, vers 595. Elle ap- ci
partennit à une riche tamille du Brabant. Dès tr
l'âge de douze ans, elle voua à Dieu sa vir- b<
ginité, contre le gré de ses parents, qui es- S[ s
sayerent en vain de la marier. Pour se sous- lu
traire à leurs obsessions, elle se retira dans se
une solitude qu'elle abandonna bientôt, y p
ayant été l'objet des outrages de deux jeunes le
seigneurs, et elle se retira dans un lieu plus si
écarté. Sainte Ermelinde est honorée par f(
l'Eglise^le 29 octobre. v
ERMENALD ou ERMOLDUS NIGELLUS, C]
poëte et historien qui vivait dans" le'ixe siè-
cle. Il était abbé d'Aniane lorsqu'il fut ac- n
cast (vers 826) d'avoir trempé dans les com-
plots ourdis contre Louis le Débonnaire et
exilé à Strasbourg. Plus tard, il recouvra les tf
bonnes grâces du monarque et fut même d
chargé par lui de diverses missions. Il a
laissé un poeme ou plutôt une chronique en s'
vers latins, qui a pour sujet principal les c'
guerres et les événements mémorables du s<
règne de Louis le Débonnaire. Le style en '£
est barbare, mais on y trouve de'curieuses g
particularités historiques. Muratori et dom e'
Bouquet l'ont publié le premier dans les T
Script, rerum italicarum, et le second dans P
la Collection des historieits de France.
ERMENGARDE impératrice des Francs, u
morte à Angers en 818. Elle épousa, en 798, b
Louis le Débonnaire, qui devint empereur en b
814. Pour assurer la couronne à ses enfants, ti
Lothaire, Pépin et Louis, elle fit cloîtrer les it
fils naturels de Charlemagne, Dragon, Hu- n
gues et Thierry, obtint la condamnation à n
mort de Bernard. roi d'Italie et neveu de
l'empereur; et comme celui-ci avait ordonné r,
que l'on se contentât d'arracher les yeux à la <]
victime, Ermengarde eut soin que l'opération
se fit avec une telle cruauté, que le malheu- ù
reux Bernard succomba trois jours après. r
Ermengarde survécut peu de temps à sa vie- i
time.
ERMENGARDE ou HERMENGARDE, reine t
de Provence, née en -S55, morte à Plaisance p
au commencement du siècle suivant. Elle c
était fille de l'empereur Louis Il, et épousa, v
en 877, Boson, gouverneur de la Lombar- a
die, qui avait préparé ce mariage en em- o
Foisonnant sa première femme, fille de Car- n
toman, roi de Bavière. Ce dernier vint expul- o
ser de son gouvernement Boson, que Charles d
le Chauve nomma gouverneur de Provence. n
Guidé bientôt, par les conseils de sa femme, F
Boson prit le titre de roi d'Arles. Durant une
guerre que son mari eut à soutenir contre p
1 empereur Charles le Gros et contre les rois o
Louis III et Carloman, Ermengarde s'enferma 1
dans la ville de Vienne, en Dauphiné, s'y dé- c
fendit bravement, tomba cependant au pou voir e
de l'ennemi, et ne fut mise en liberté qu'à la (
mort de son époux. Elle prit alors la tutelle n
de son fils, le fit proclamer roi, lui attira avec s
une prodigieuse habileté de puissantes al- li
liances, alla mourir dans un couvent à q
Plaisance, lorsque son fils fut en âge de e
prendre les rênes du gouvernement. a
ERMENGARDE ou IIERMENGARDE, ou en-
core IHIMENGARDE, marquise d'Ivrée; qui vi- c
vait au xe siècle. Elle était fille d'Adalbert, duc J
de Toscane, surnommé le Riche et de Ber- f
the, arrière-petite-fille de Charlemngne, sœur v
de Hugues ou Hug, comte de Provence. et r
de Guy, marquis de Toscane. Epouse d'A- j
dalbert, marquis d'Ivrée, elle devint celè- j
bre par sa beauté, par son esprit, par son
amour de l'intrigue, par son énergie, etrsur-
tout par la dissolution de ses mœurs. Elle
réussit à faire détrôner Bérenger, roi d'Ita- t
lie, et Rodolphe de Bourgogne, à qui elle d
substitua son propre frère, Hugues de Pro- r
vence. Celui-ci, pour toute récompense, fit y
jeter sa sœur dans un cloltre, où elle finit ses (
jours. On croit qu'Ermengarde eut de son j
mariage avec le marquis d'Ivrée une fille Q
nommée Bertille, qui, en ce cas, serait la s
mère de l'Ermengarde dont il est parlé à l'ar- t
ticle suivant. t
ERMENGARDE ou DA ERMENGARDA (Ma- I
thilde) petite-tille de la précédente. Ma- Il
thilde Ermengarde fut célèbre par sa beauté, I c
sa haute intelligence, autant que par une é
érudition peu commune aux personnes de
son sexe et de son rang; aucune branche des I
lettres et des sciences ne lui était étrangère f
elle parlait le latin et était très-versée dans b
l'astrologie judiciaire, science fort répandue
et fort a la mode en ce temps, surtout en 1 J1
Italie. Ermengarde fut mariée à Frederico s
Torello, fils de Ludolphe de Saxe, surnommé 8
il Toro. De ce mariage naquit l'illustre guer- j
rier Guido, surnomme Saliens in guerra, sail- I e
lant en guerre. t
EHMENflAIlDE ou HERMENGARDE, fille n
du duc de Bourgogne, Richard le Justicier, et d
d'AdélaTde, fille de Conrad II, descendante, a
par sa mère de Charlemagne. Elle vivait au c
Xe siècle. Elle épousa Giselbert, comte de d
Dijon. Devenue veuve le 8 avril 986 Er- i
mengarde mourut quelque temps après, lais-
sant deux filles, dont l'afnée, Lendgarde, fut j
mariée à Othon Il, fils de Hugues le Blanc {,
ou l'Abbé; la seconde, Verra, épousa Robert, ,j
comte de Troyes.
ERMENGARDE, fille d'Adalbert, marquis de c
Spolette, duc de Caraerino, et petite-niece de d
Hugues de Provence, roi d'Italie. Elle vivait 8
s;
i xe siècle. Elle fut mariée à un grand sei-
neur issu des ducs de Ravenne, Gioanni,
5mte de Bologne, petit-fils de Pietro di Pie-
•one, duc de Romaine, et souche des Lam-
îrtini de Bologne. Ermengarde fut belle et
jirituelle comme sa grand'mère mais loin de
ù ressembler par son amour de l'intrigue et
is mœurs dissolues, elle fut simple, bonne,
ieuse, et surtout charitable. Sa vie fut une
mgue suite de bonnes actions, et sa fortune
srvit tout entière à bâtir des églises, à
>nder des monastères, à secourir les pau-
res et les souffrants. On ignore l'année pré-
ise de sa mort, qui dut advenir dans les der-
ières années du xe siècle ou au commence-
ient du xifl. Elle laissa un fils, qui, de son
om, s'appela Lamberto d'Ermengarde.
ERMENGARDE ou HERMENGARDE, vicom-
ssse de Narbonne, née au commencement
u xiie siècle, morte à Perpignan en 1197.
Fille d'Aimery II et d'Ermengarde, elle
nccèda, vers 1134, à son frère, dans la vi-
omté de Narbonne, et épousa" en 1142, un
îigneur espagnol qui trois années après, la
li.ssa veuve. Déjà, à cette date, Ermen-
arde est connue les rois comptent avec
[le. C'est ainsi qu'en 1128, lors du siège de
'ortose, on la vit conduire elle-même des trou-
es contre les Sarrasins, et les exciter par
exemple. En 1155, le roi Louis le Jeune, pas-
int en ses E tats, Ermengarde lui cède, comme
ne sorte de présent de bienvenue, tousses
iens usurpés par les archevêques de Nar-
onne mais en échange elle demande et ob-
ient de lui l'autorisation de juger, chose
iterdite aux femmes par Constantin et Justi-
ien, ainsi que par les lois romaines, stricte-
îent observées encore dans la province.
A propos de ce droit de siéger comme juge,
econnu expressément par Louis VII, voyez,
ans Duchesne, tome IV, la réponse du roi.
Apud vos decidentur negotia legibus
mperatorum; benigna longe est consuetudo
egm noslri ubi melior secus defuerit mu-
ieribus succedere -et hsreditatem adminis-
rare conceditur.» Cette importance que prend
out à coup une femme a lieu d'étonner au
remier abord, mais qu'on se rappelle que
'était au temps où Philippe 1er était gou-
'erné par Bertrade, où Louis VII datait ses
.ctes du couronnement de sa femme Adèle,
iù Alix do Montmorency conduisait une ar-
lée à Simon de Montfort à la veille du jour
>ù Jeanne de Flandre, ne se contentant pas
lu pouvoir, en voudra les insignes et récla-
nera le droit du comte de Flandre celui de
lorter l'épée nue.
En 1162, Ermengarde reçut à sa cour le
lape Alexandre III elle alla même au-devant
le son hôte jusqu'à Montpellier, et l'accueil-
it comme elle avait accueilli Louis le Jeune,
'est-à-dire presque d'égaL à égal. En 1167,
Ile conclut un traité de commerce avec les
iénois. A peu près vers la même époque, son
teveu Aimery de Lara, qu'elle avait appelé à
a cour et adopté, étant mort sans postérité,
a comte Raymond de Toulouse voulut, en sa
[ualité de suzerain, s'assurer de Narbonne,
!t empêcher, de la part d'Ermengarde, une
.utre adoption. C'est alors qu'on put appré-
:ier les hautes qualités politiques de la vi-
;omtesse de Narbonne. A peine eut-elle ap-
iris les prétentions de Raymond qu'elle forma
me ligue dans laquelle elle eut l'habileté de
aire entrer le seigneur de Montpellier, les
'icomtes de Nîmes et de Carcassonne, et le
oi d'Aragon. Le comte de Toulouse fut obligé
le renoncer à ses desseins et de se déclarer
iattu avant d'avoir essayé de combattre.
Telle était la souveraine chez Ermengarde
ntelligente, habile, ferme, digne des femmes
extraordinaires dont tout à 1 heure nous ci-
ions les noms, et qui, au xme siècle, essayent
le s'affranchir de l'esclavage ou tout au
noins de la tutelle des hommes, énoncent
lautement leurs droits et les font prévaloir.
;omme femme, Ermengarde n'est pas moins
ntéressante. Nous la voyons en son palais,
iù la vie était fastueuse, entourée de damoi-
eaux et de damoiselles, d'amoureux et de
roubadours.
Plus d'un la chanta, entre autres Pierre
togiers, qui, n'osant se trahir, l'appelle Tort
l'avez plus d'un soupira pour elle, et, parmi
;es soupirants, l'un '.d'eux, dit-on, devint son
ipoux.
Après avoir abdiqué, en 1192, en faveur de
3ierre de Lara, fils de sa sœur Ermeninde et
rère d'Aimery de Lara, Ermengarde de Nar-
lonne se retira à Perpignan, où elle mourut.
EltMENGA-OD ou ARMEGANDUS (Blasius),
nédecin français, né à Montpellier dans la
econde moitié du xiu" siècle, mort dans la
iremière moitié du xive siècle. Il fut attaché
omme médecin à Philippe le Bel, qui mourut
n 1314. Il acquit la réputation de deviner les
naladies à l'inspection seule des traits du
lalade. Ermengaud était d'ailleurs très-éru-
lit, connaissait le grec, l'arabe et l'hébreu. Il
i laissé une traduction des Cantiques d'Avi-
enne, du Traité sur la thériaque d'Averroès,
lu Gouoernement de la sauté de Moïse Maimo-
[ides, du Traitement de l'asthme de R. Moyse.
ERMENONVILLE, village et commune de
rrance (Oise), cant. de Nanteuil, arrond. et
13 kilom. S.-E. de Senlis, à 50 kilom. N.-E.
Le Paris, sur la Nonette; 410 hab. Ermenon-
rille doit sa célébrité au séjour et à la mort
le J.-J. Rousseau, et aux beautés pittoresques
lu domaine où ce philosophe trouva son dernier
Lsile. Cette vaste propriété, sauf quelques par-
ties voisines du château, qui fut construit sous
le règne de Louis XIII, n'était guère qu'une
sorte de marais que le propriétaire, René de
Girardin, transforma, en 1763, en un immense
parc ou jardin anglais divisé en trois parties
e- grand Parc, le Désert et le petit Parc.
« Par une circonstance heureuse et rare, dit
M. A. de Laborde, le parc d'Ermenonville ren-
ferme les sites les plus opposés, les situations
les plus variées là, une prairie arrosée par
une rivière charmante, ornée de bosquets
plantés avec goût; ici, une forêt épaisse, un
ac solitaire; plus loin, de vastes bruyères,
des sables arides, des montagnes boisées et
entrecoupées de gorges profondes. Cet en-
semble agréable et sauvage à la fois se trouve
partagé par un château placé au centre à peu
prés du parc, et dans l'espace le plus étroit
de la vallée. Les eaux qui sortent toutes du
côté du midi, après avoir coulé dans le vallon
et formé un très-grand lac, viennent tomber
devant les fenêtres du château par une chute
très-haute de là, se répandant dans les fossés
i et tournant autour du bâtiment, elles com-
mencent la rivière qui orne le côté opposé. »
A cette esquisse d'ensemble ajoutons quelques
détails. Dans le grand Parc, on remarque le
banc de Marie-Antoinette, ainsi nommé parce
que Marie-Antoinette s'y reposa; une grotte,
une* cascade; l'Ile des Peupliers, renfermant
j le tombeau de J.-J. Rousseau dans le style
antique, sculpté par Lesueur; le temple de
la philosophie, édifice circulaire soutenu par
six colonnes d'ordre toscan et dédié à Mon-
taigne, etc. Le Désert, qui doit son nom à son
1 aspect sauvage et pittoresque, renferme la
cabane de J.-J. Rousseau, où l'auteur du
Contrat social venait travailler et avait gravé
cette inscription Celui-là est véritablement
libre qui n'a pas besoin de mettre les bras d'un
autre au bout des siens; sur le bord d'un lac,
un beau groupe de rochers, appelé, le Monu-
ment des anciennes amours. Dans le petit Parc,
nous signalerons surtout la tour de la belle
Gabrielle, qui s'élève au milieu d'une petite
île. Telles sont les curiosités les plus impor-
tantes de la propriété d'Ermenonville.
La terre d'Ermenonville, qui, vers la fin du
xe siècle, appartenait au seigneur de Chan-
tilly, fut habitée pendant quelque temps par
Gabrielle d'Estrées et visitée souvent par
Henri IV, qui l'érigea en baronnie en faveur
de Dominique de Vie. Devenu propriétaire
d'Ermenonville en 1763, le marquis de Girar-
din y créa un parc délicieux et eut l'honneur
d'y recevoir J.-J. Rousseau, qui habita un
pavillon du château pendant six semaines,
jusqu'à sa mort» Une lettre du marquis
de Girardin contient les détails suivants
sur l'arrivée du grand philosophe à Erme-
nonville « Lorsque J.-J. Rousseau se vit
dans la forét qui descend jusqu'au pied de
la maison, sa joie fut si grande qu'il ne fut
pas possible de le retenir dans sa voiture.
̃ Non, dit-il, il y a si longtemps que je n'ai
a pu voir un arbre qui ne fut couvert de pous-
» sière! ceux-ci sont frais! » Sitôt que je le
vis arriver, je courus à lui «Ah monsieur,
• s'ècria-t-il en se jetant à mon cou, il y a
» longtemps que mon cœur me faisait désirer
» de venir ici, et mes yeux me font désirer
actuellement d'y rester toujours. Pour té-
moigner sa reconnaissance au marquis de
Girardin, Rousseau donnait des leçons de
chant et de musique à ses enfants. Il mourut
le 3 juillet 1778; son corps, enfermé dans un
1 cercueil de plomb, fut enterré le soir dans
l'île des Peupliers, devenue un lieu de pèle-
rinage. En 1794, les restes de l'auteur A' Emile
furent transférés au Panthéon. Ermenonville
a reçu la visite d'un grand nombre d'illustres
personnages, entre autres celle de Napoléon,
premier consul. On raconte que Napoléon
s'étant arrêté devant le tombeau de J. J. Rous-
seau s'écria a 11 aurait mieux valu pour
le repos de la France que cet homme n'eut
pas existé. Et pourquoi, citoyen consul?
dit Girardin. C'est qu'il a préparé la Ré-
volution française. Il me semble, citoyen
consul, que ce n'est pas à vous à vous plain-
dre de la Révolution. Eh bien! répliqua
Bonaparte, l'avenir apprendra s'il n'eut pas
mieux valu pour le repos de la terre que ni
Rousseau ni moi n'eussions jamais existé. »
Bibliogr. On peut consulter sur cette
localité les ouvrages suivants Ermenonville,
lettre écrite par une jeune dame de Paris
(Amsterdam, 1780, br. in-8°) Promenade ou
Itinéraire des jardins d'Ermenonville, auquel
on a joint vingt-cinq de leurs principales vues,
• dessinées et gravées par Mérigot fils [par, le
comte C. St. X. de Girardin (Paris, 1788,
1791, 1811, in-8"); Voyage à Ermenonville,
par Letourneur, en tête du premier volume de
l'édition de Poinçot des Œuvres de J.-J. Rous-
seau (Paris, 1788, in-8°) Voyage à Ermenon-
ville ou Lettres sûr la translation des restes de
J.-J. Rousseau, au Panthéon (s. d., in-8«);
| Voyage à Vile des Peupliers, par Arsenne
Thiéb'aut (Paris, an VII [1799], in-12, fig.) le
Voyage de Chantilly et d'Ermenonville, dans
le Voyageur curipux et sentimental, par Damin
(Toulouse, an VIII [1800], in-8<>); Jardins
de la Franre et anciens châteaux. Ermenon-
I ville, par Alexandre de Laborde (Paris, 1808,
i in-fol., fig.); Description d' Ermenonville, par
Fayolle, dans le Magasin encyclopédique
(mars, 1810, p 280) Recollection of a voyage
| to Ermenonville, Morfonlaine, etc., in the au-
tumn of 1809, by Warden (New-York, 18U,
in-18) Voyage a Ermenonville, dédié à ma
femme'smvi de Poésies diverses, par F.-L. J.
[Jourdan] (Paris, 1S13, in-18); Lettres à
Jennie sur Montmorency. Ermenonville et les
environs, par M. F. L"" [Lenormand] (Paris,
1818, in-12) Voyage à Ermenonville, par la
comtesse de Genlis (Paris, 1818, in-12) Voyage
à Ermenonville, contenant des anecdotes iné-
dites sur J.-J. Rousseau, le plait des jardins
et la flore d'Ermenonville, publiée pour la
première fois, par Arsène Thiébaut de Ber-
neaud (Paris, 1819, in-12 30 édit., 1826, in-12);
Trois jours en voyage ou Guide du promeneur
d Chantilly, à Mortefontaine et à Ermenon-
ville (Paris, 1828, in-12, avec 3 plans).
ERAIENS (Joseph), bibliographe belge, né
à Bruxelles en 1736, mort dans la même ville
en 1805. Il était imprimeur-libraire dans sa
ville natale. Bibliographe distingué, il a laissé
un grand nombre de catalogues, parmi les-
quels il convient de citer celui des livres des
couvents supprimés dans les Pays-Bas. Il a
aussi, comme éditeur, publié des ouvrages
importants et a écrit lui-même Bibliographie
des livres anonymes concernant l'histoire des
Pays-Bas (in-fol.); Bibliographie des pièces
authentiques concernant l'histoire des troubles
des Pays-Bas (2 vol. in-fol.), etc.
ERMER1C, HERMENU1C ou HEHMENERIC,
roi des Suèves, mort en 440. Il s'établit en
Galice vers 411, fut vaincu par Gondéric, roi
des Vandales, en 419, puis par Genséric,
autre roi des Vandales, en 427, et régna en-
suite paisiblement. Il étendit même sa puis-
sance et laissa sa couronne à Rechila.
ERMERIC, roi des Goths. V. Hermanric.
ERMIN s. m. (èr-main). Comm. Droit de
douane qui se perçoit dans les Echelles du
Levant, à l'entrée et à la sortie.'
ERMINÉE s. f. (èr-mi-né). Entom. Syn.
d'ifiuiE, genre d'insectes lépidoptères.
BRMINETTE s. f. jèr-mi-nè-te Bochart
dérivait ce mot de l'arabe alerniin, qui se
trouve dans la nomenclature coptique pour r
désigner un instrument de menuisier; mais il
est plus probable que le nom de cet instru-
ment se rapporte à celui de Yhermine, autre-
fois ermine il serait ainsi désigné parce qu'on
a comparé la partie recourbée de Yerminette
au museau de l'hermine). Hache courbée vers
le manche, dont on se sert pour doler et pla-
ner Erministtb de tonnelier, de charpeulter.
Il On écrit aussi HERMINETTE.
BRMINSUL, dieu de la mythologie saxonne.
V. IRMINSUL.
ERMITAGE ou HERMITAGE s. m. (èr-mi-
ta-je rad. ermite). Habitation d'un ermite
Hâtons-nous de quitter le monde et de gagner
notre ERMITAGE. (Le Sage.) Il Couvent de re-
ligieux ermites Il y avait autrefois un ermi-
TAGE-au mont Valérien. (Acad.)
Par ext. Lieu solitaire et écarté :'Jaime
la campagne, mais la campayne habitée; je
déteste les ermitages.' Il Petite maison des
champs qu'il était d'usage de se bâtir autre-
fois pour s'y divertir avec des amis: Dès que
les arbres auront repris leur livrée verte, nous
allons à cet ERMITAGE de délices qui mérite
bien ce nom. (Volt.)
-Comm. Vin de l'Ermitage ou simplement
Ermitage, Vin récolté sut le coteau de l'Er-
mitage, dans la vallée du Rhône.
Qui nous rendra l'antique usage
De ces soupers délicieux,
Où la franchise et Vtrmitage
Réunissaient nos bons aïeux?
DÉSAUG1EES.
ERMITAGE (L'), coteau vignoble de France
(Drôme), sur la rive gauche du Rhône, do-
minant la petite ville de Tain, à 18 kilom. N.
de Valence, renommé pour ses vins rouges
et blancs.
Ce coteau célèbre doit son nom à un ermi-
tage fondé, en 1225, par Gaspard de Sterim-
berg, chevalier de la cour de France, qui
obtint de se faire concéder en ce lieu un ter-
rain dépendant de la chapelle Saint-Chris-
tophe pour y vivre en cénobite. Il est probable
que ceux qui lui succédèrent plantèrent en
ce lieu quelques pieds de vigne; on en trouve
la preuve dans le passage suivant d'uu acte
en date du 10 janvier 1529 Venerabilis vir
dominus Ctauaius Chiffetti. rector capells
Sancti-Christophori,tradii et remittit venera-
bili viro Claudio Bolliati presbytrro Tineti.
videlicet dictam capellam Sancli-Christophori
nuncupatam Hermitage cum domibus ejusdem
ac duabus vineis, et hoc per très annos, hoc
mediante, quod idem dominus Bolliati tenebi-
tur et debebit liens et decenter colere, facere
vineas, etc.
A l'époque de là Révolution, la réputation
de ce vignoble était déjà universelle, bien
que la crête du coteau, appelée aujourd'hui mas
de Bessar, n'eût pas encore été défrichée. Voici
les classitications des quartiers de vignobles,
appelés mas: 1» mas de Greffieux, 2» de Méal,
3» de Bessar, 49 de Beaumes, 5» de Cocoules,
'6° de Murets, 7» de Dionnières.'8» de l'Ermite,
90 de Péléat, 10» de la Pierrelle, 11» du Co-
lombier, 12« de Varognes.
Le mas de Greffieux, placé au bas du coteau,
est argileux et peu étendu; il donne le meil-
leur vin; le Méal placé au-dessous de lui
l'égale presque, ainsi que le Bessar. Les
autres mas décroissent en qualité, tout en
conservant une grande valeur.
Le véritable ermitage se compose des pro-
duits combinés des trois premiers mas, et pour
814 ËRMÉ ËRMË ERME
ERMELINDE ou HERMELINDB (sainte), al
née à Dunk, près de Louvain, en 550, morte à g;
Meldaert, près de Hugard, vers 595. Elle ap- ci
partennit à une riche tamille du Brabant. Dès tr
l'âge de douze ans, elle voua à Dieu sa vir- b<
ginité, contre le gré de ses parents, qui es- S[ s
sayerent en vain de la marier. Pour se sous- lu
traire à leurs obsessions, elle se retira dans se
une solitude qu'elle abandonna bientôt, y p
ayant été l'objet des outrages de deux jeunes le
seigneurs, et elle se retira dans un lieu plus si
écarté. Sainte Ermelinde est honorée par f(
l'Eglise^le 29 octobre. v
ERMENALD ou ERMOLDUS NIGELLUS, C]
poëte et historien qui vivait dans" le'ixe siè-
cle. Il était abbé d'Aniane lorsqu'il fut ac- n
cast (vers 826) d'avoir trempé dans les com-
plots ourdis contre Louis le Débonnaire et
exilé à Strasbourg. Plus tard, il recouvra les tf
bonnes grâces du monarque et fut même d
chargé par lui de diverses missions. Il a
laissé un poeme ou plutôt une chronique en s'
vers latins, qui a pour sujet principal les c'
guerres et les événements mémorables du s<
règne de Louis le Débonnaire. Le style en '£
est barbare, mais on y trouve de'curieuses g
particularités historiques. Muratori et dom e'
Bouquet l'ont publié le premier dans les T
Script, rerum italicarum, et le second dans P
la Collection des historieits de France.
ERMENGARDE impératrice des Francs, u
morte à Angers en 818. Elle épousa, en 798, b
Louis le Débonnaire, qui devint empereur en b
814. Pour assurer la couronne à ses enfants, ti
Lothaire, Pépin et Louis, elle fit cloîtrer les it
fils naturels de Charlemagne, Dragon, Hu- n
gues et Thierry, obtint la condamnation à n
mort de Bernard. roi d'Italie et neveu de
l'empereur; et comme celui-ci avait ordonné r,
que l'on se contentât d'arracher les yeux à la <]
victime, Ermengarde eut soin que l'opération
se fit avec une telle cruauté, que le malheu- ù
reux Bernard succomba trois jours après. r
Ermengarde survécut peu de temps à sa vie- i
time.
ERMENGARDE ou HERMENGARDE, reine t
de Provence, née en -S55, morte à Plaisance p
au commencement du siècle suivant. Elle c
était fille de l'empereur Louis Il, et épousa, v
en 877, Boson, gouverneur de la Lombar- a
die, qui avait préparé ce mariage en em- o
Foisonnant sa première femme, fille de Car- n
toman, roi de Bavière. Ce dernier vint expul- o
ser de son gouvernement Boson, que Charles d
le Chauve nomma gouverneur de Provence. n
Guidé bientôt, par les conseils de sa femme, F
Boson prit le titre de roi d'Arles. Durant une
guerre que son mari eut à soutenir contre p
1 empereur Charles le Gros et contre les rois o
Louis III et Carloman, Ermengarde s'enferma 1
dans la ville de Vienne, en Dauphiné, s'y dé- c
fendit bravement, tomba cependant au pou voir e
de l'ennemi, et ne fut mise en liberté qu'à la (
mort de son époux. Elle prit alors la tutelle n
de son fils, le fit proclamer roi, lui attira avec s
une prodigieuse habileté de puissantes al- li
liances, alla mourir dans un couvent à q
Plaisance, lorsque son fils fut en âge de e
prendre les rênes du gouvernement. a
ERMENGARDE ou IIERMENGARDE, ou en-
core IHIMENGARDE, marquise d'Ivrée; qui vi- c
vait au xe siècle. Elle était fille d'Adalbert, duc J
de Toscane, surnommé le Riche et de Ber- f
the, arrière-petite-fille de Charlemngne, sœur v
de Hugues ou Hug, comte de Provence. et r
de Guy, marquis de Toscane. Epouse d'A- j
dalbert, marquis d'Ivrée, elle devint celè- j
bre par sa beauté, par son esprit, par son
amour de l'intrigue, par son énergie, etrsur-
tout par la dissolution de ses mœurs. Elle
réussit à faire détrôner Bérenger, roi d'Ita- t
lie, et Rodolphe de Bourgogne, à qui elle d
substitua son propre frère, Hugues de Pro- r
vence. Celui-ci, pour toute récompense, fit y
jeter sa sœur dans un cloltre, où elle finit ses (
jours. On croit qu'Ermengarde eut de son j
mariage avec le marquis d'Ivrée une fille Q
nommée Bertille, qui, en ce cas, serait la s
mère de l'Ermengarde dont il est parlé à l'ar- t
ticle suivant. t
ERMENGARDE ou DA ERMENGARDA (Ma- I
thilde) petite-tille de la précédente. Ma- Il
thilde Ermengarde fut célèbre par sa beauté, I c
sa haute intelligence, autant que par une é
érudition peu commune aux personnes de
son sexe et de son rang; aucune branche des I
lettres et des sciences ne lui était étrangère f
elle parlait le latin et était très-versée dans b
l'astrologie judiciaire, science fort répandue
et fort a la mode en ce temps, surtout en 1 J1
Italie. Ermengarde fut mariée à Frederico s
Torello, fils de Ludolphe de Saxe, surnommé 8
il Toro. De ce mariage naquit l'illustre guer- j
rier Guido, surnomme Saliens in guerra, sail- I e
lant en guerre. t
EHMENflAIlDE ou HERMENGARDE, fille n
du duc de Bourgogne, Richard le Justicier, et d
d'AdélaTde, fille de Conrad II, descendante, a
par sa mère de Charlemagne. Elle vivait au c
Xe siècle. Elle épousa Giselbert, comte de d
Dijon. Devenue veuve le 8 avril 986 Er- i
mengarde mourut quelque temps après, lais-
sant deux filles, dont l'afnée, Lendgarde, fut j
mariée à Othon Il, fils de Hugues le Blanc {,
ou l'Abbé; la seconde, Verra, épousa Robert, ,j
comte de Troyes.
ERMENGARDE, fille d'Adalbert, marquis de c
Spolette, duc de Caraerino, et petite-niece de d
Hugues de Provence, roi d'Italie. Elle vivait 8
s;
i xe siècle. Elle fut mariée à un grand sei-
neur issu des ducs de Ravenne, Gioanni,
5mte de Bologne, petit-fils de Pietro di Pie-
•one, duc de Romaine, et souche des Lam-
îrtini de Bologne. Ermengarde fut belle et
jirituelle comme sa grand'mère mais loin de
ù ressembler par son amour de l'intrigue et
is mœurs dissolues, elle fut simple, bonne,
ieuse, et surtout charitable. Sa vie fut une
mgue suite de bonnes actions, et sa fortune
srvit tout entière à bâtir des églises, à
>nder des monastères, à secourir les pau-
res et les souffrants. On ignore l'année pré-
ise de sa mort, qui dut advenir dans les der-
ières années du xe siècle ou au commence-
ient du xifl. Elle laissa un fils, qui, de son
om, s'appela Lamberto d'Ermengarde.
ERMENGARDE ou HERMENGARDE, vicom-
ssse de Narbonne, née au commencement
u xiie siècle, morte à Perpignan en 1197.
Fille d'Aimery II et d'Ermengarde, elle
nccèda, vers 1134, à son frère, dans la vi-
omté de Narbonne, et épousa" en 1142, un
îigneur espagnol qui trois années après, la
li.ssa veuve. Déjà, à cette date, Ermen-
arde est connue les rois comptent avec
[le. C'est ainsi qu'en 1128, lors du siège de
'ortose, on la vit conduire elle-même des trou-
es contre les Sarrasins, et les exciter par
exemple. En 1155, le roi Louis le Jeune, pas-
int en ses E tats, Ermengarde lui cède, comme
ne sorte de présent de bienvenue, tousses
iens usurpés par les archevêques de Nar-
onne mais en échange elle demande et ob-
ient de lui l'autorisation de juger, chose
iterdite aux femmes par Constantin et Justi-
ien, ainsi que par les lois romaines, stricte-
îent observées encore dans la province.
A propos de ce droit de siéger comme juge,
econnu expressément par Louis VII, voyez,
ans Duchesne, tome IV, la réponse du roi.
Apud vos decidentur negotia legibus
mperatorum; benigna longe est consuetudo
egm noslri ubi melior secus defuerit mu-
ieribus succedere -et hsreditatem adminis-
rare conceditur.» Cette importance que prend
out à coup une femme a lieu d'étonner au
remier abord, mais qu'on se rappelle que
'était au temps où Philippe 1er était gou-
'erné par Bertrade, où Louis VII datait ses
.ctes du couronnement de sa femme Adèle,
iù Alix do Montmorency conduisait une ar-
lée à Simon de Montfort à la veille du jour
>ù Jeanne de Flandre, ne se contentant pas
lu pouvoir, en voudra les insignes et récla-
nera le droit du comte de Flandre celui de
lorter l'épée nue.
En 1162, Ermengarde reçut à sa cour le
lape Alexandre III elle alla même au-devant
le son hôte jusqu'à Montpellier, et l'accueil-
it comme elle avait accueilli Louis le Jeune,
'est-à-dire presque d'égaL à égal. En 1167,
Ile conclut un traité de commerce avec les
iénois. A peu près vers la même époque, son
teveu Aimery de Lara, qu'elle avait appelé à
a cour et adopté, étant mort sans postérité,
a comte Raymond de Toulouse voulut, en sa
[ualité de suzerain, s'assurer de Narbonne,
!t empêcher, de la part d'Ermengarde, une
.utre adoption. C'est alors qu'on put appré-
:ier les hautes qualités politiques de la vi-
;omtesse de Narbonne. A peine eut-elle ap-
iris les prétentions de Raymond qu'elle forma
me ligue dans laquelle elle eut l'habileté de
aire entrer le seigneur de Montpellier, les
'icomtes de Nîmes et de Carcassonne, et le
oi d'Aragon. Le comte de Toulouse fut obligé
le renoncer à ses desseins et de se déclarer
iattu avant d'avoir essayé de combattre.
Telle était la souveraine chez Ermengarde
ntelligente, habile, ferme, digne des femmes
extraordinaires dont tout à 1 heure nous ci-
ions les noms, et qui, au xme siècle, essayent
le s'affranchir de l'esclavage ou tout au
noins de la tutelle des hommes, énoncent
lautement leurs droits et les font prévaloir.
;omme femme, Ermengarde n'est pas moins
ntéressante. Nous la voyons en son palais,
iù la vie était fastueuse, entourée de damoi-
eaux et de damoiselles, d'amoureux et de
roubadours.
Plus d'un la chanta, entre autres Pierre
togiers, qui, n'osant se trahir, l'appelle Tort
l'avez plus d'un soupira pour elle, et, parmi
;es soupirants, l'un '.d'eux, dit-on, devint son
ipoux.
Après avoir abdiqué, en 1192, en faveur de
3ierre de Lara, fils de sa sœur Ermeninde et
rère d'Aimery de Lara, Ermengarde de Nar-
lonne se retira à Perpignan, où elle mourut.
EltMENGA-OD ou ARMEGANDUS (Blasius),
nédecin français, né à Montpellier dans la
econde moitié du xiu" siècle, mort dans la
iremière moitié du xive siècle. Il fut attaché
omme médecin à Philippe le Bel, qui mourut
n 1314. Il acquit la réputation de deviner les
naladies à l'inspection seule des traits du
lalade. Ermengaud était d'ailleurs très-éru-
lit, connaissait le grec, l'arabe et l'hébreu. Il
i laissé une traduction des Cantiques d'Avi-
enne, du Traité sur la thériaque d'Averroès,
lu Gouoernement de la sauté de Moïse Maimo-
[ides, du Traitement de l'asthme de R. Moyse.
ERMENONVILLE, village et commune de
rrance (Oise), cant. de Nanteuil, arrond. et
13 kilom. S.-E. de Senlis, à 50 kilom. N.-E.
Le Paris, sur la Nonette; 410 hab. Ermenon-
rille doit sa célébrité au séjour et à la mort
le J.-J. Rousseau, et aux beautés pittoresques
lu domaine où ce philosophe trouva son dernier
Lsile. Cette vaste propriété, sauf quelques par-
ties voisines du château, qui fut construit sous
le règne de Louis XIII, n'était guère qu'une
sorte de marais que le propriétaire, René de
Girardin, transforma, en 1763, en un immense
parc ou jardin anglais divisé en trois parties
e- grand Parc, le Désert et le petit Parc.
« Par une circonstance heureuse et rare, dit
M. A. de Laborde, le parc d'Ermenonville ren-
ferme les sites les plus opposés, les situations
les plus variées là, une prairie arrosée par
une rivière charmante, ornée de bosquets
plantés avec goût; ici, une forêt épaisse, un
ac solitaire; plus loin, de vastes bruyères,
des sables arides, des montagnes boisées et
entrecoupées de gorges profondes. Cet en-
semble agréable et sauvage à la fois se trouve
partagé par un château placé au centre à peu
prés du parc, et dans l'espace le plus étroit
de la vallée. Les eaux qui sortent toutes du
côté du midi, après avoir coulé dans le vallon
et formé un très-grand lac, viennent tomber
devant les fenêtres du château par une chute
très-haute de là, se répandant dans les fossés
i et tournant autour du bâtiment, elles com-
mencent la rivière qui orne le côté opposé. »
A cette esquisse d'ensemble ajoutons quelques
détails. Dans le grand Parc, on remarque le
banc de Marie-Antoinette, ainsi nommé parce
que Marie-Antoinette s'y reposa; une grotte,
une* cascade; l'Ile des Peupliers, renfermant
j le tombeau de J.-J. Rousseau dans le style
antique, sculpté par Lesueur; le temple de
la philosophie, édifice circulaire soutenu par
six colonnes d'ordre toscan et dédié à Mon-
taigne, etc. Le Désert, qui doit son nom à son
1 aspect sauvage et pittoresque, renferme la
cabane de J.-J. Rousseau, où l'auteur du
Contrat social venait travailler et avait gravé
cette inscription Celui-là est véritablement
libre qui n'a pas besoin de mettre les bras d'un
autre au bout des siens; sur le bord d'un lac,
un beau groupe de rochers, appelé, le Monu-
ment des anciennes amours. Dans le petit Parc,
nous signalerons surtout la tour de la belle
Gabrielle, qui s'élève au milieu d'une petite
île. Telles sont les curiosités les plus impor-
tantes de la propriété d'Ermenonville.
La terre d'Ermenonville, qui, vers la fin du
xe siècle, appartenait au seigneur de Chan-
tilly, fut habitée pendant quelque temps par
Gabrielle d'Estrées et visitée souvent par
Henri IV, qui l'érigea en baronnie en faveur
de Dominique de Vie. Devenu propriétaire
d'Ermenonville en 1763, le marquis de Girar-
din y créa un parc délicieux et eut l'honneur
d'y recevoir J.-J. Rousseau, qui habita un
pavillon du château pendant six semaines,
jusqu'à sa mort» Une lettre du marquis
de Girardin contient les détails suivants
sur l'arrivée du grand philosophe à Erme-
nonville « Lorsque J.-J. Rousseau se vit
dans la forét qui descend jusqu'au pied de
la maison, sa joie fut si grande qu'il ne fut
pas possible de le retenir dans sa voiture.
̃ Non, dit-il, il y a si longtemps que je n'ai
a pu voir un arbre qui ne fut couvert de pous-
» sière! ceux-ci sont frais! » Sitôt que je le
vis arriver, je courus à lui «Ah monsieur,
• s'ècria-t-il en se jetant à mon cou, il y a
» longtemps que mon cœur me faisait désirer
» de venir ici, et mes yeux me font désirer
actuellement d'y rester toujours. Pour té-
moigner sa reconnaissance au marquis de
Girardin, Rousseau donnait des leçons de
chant et de musique à ses enfants. Il mourut
le 3 juillet 1778; son corps, enfermé dans un
1 cercueil de plomb, fut enterré le soir dans
l'île des Peupliers, devenue un lieu de pèle-
rinage. En 1794, les restes de l'auteur A' Emile
furent transférés au Panthéon. Ermenonville
a reçu la visite d'un grand nombre d'illustres
personnages, entre autres celle de Napoléon,
premier consul. On raconte que Napoléon
s'étant arrêté devant le tombeau de J. J. Rous-
seau s'écria a 11 aurait mieux valu pour
le repos de la France que cet homme n'eut
pas existé. Et pourquoi, citoyen consul?
dit Girardin. C'est qu'il a préparé la Ré-
volution française. Il me semble, citoyen
consul, que ce n'est pas à vous à vous plain-
dre de la Révolution. Eh bien! répliqua
Bonaparte, l'avenir apprendra s'il n'eut pas
mieux valu pour le repos de la terre que ni
Rousseau ni moi n'eussions jamais existé. »
Bibliogr. On peut consulter sur cette
localité les ouvrages suivants Ermenonville,
lettre écrite par une jeune dame de Paris
(Amsterdam, 1780, br. in-8°) Promenade ou
Itinéraire des jardins d'Ermenonville, auquel
on a joint vingt-cinq de leurs principales vues,
• dessinées et gravées par Mérigot fils [par, le
comte C. St. X. de Girardin (Paris, 1788,
1791, 1811, in-8"); Voyage à Ermenonville,
par Letourneur, en tête du premier volume de
l'édition de Poinçot des Œuvres de J.-J. Rous-
seau (Paris, 1788, in-8°) Voyage à Ermenon-
ville ou Lettres sûr la translation des restes de
J.-J. Rousseau, au Panthéon (s. d., in-8«);
| Voyage à Vile des Peupliers, par Arsenne
Thiéb'aut (Paris, an VII [1799], in-12, fig.) le
Voyage de Chantilly et d'Ermenonville, dans
le Voyageur curipux et sentimental, par Damin
(Toulouse, an VIII [1800], in-8<>); Jardins
de la Franre et anciens châteaux. Ermenon-
I ville, par Alexandre de Laborde (Paris, 1808,
i in-fol., fig.); Description d' Ermenonville, par
Fayolle, dans le Magasin encyclopédique
(mars, 1810, p 280) Recollection of a voyage
| to Ermenonville, Morfonlaine, etc., in the au-
tumn of 1809, by Warden (New-York, 18U,
in-18) Voyage a Ermenonville, dédié à ma
femme'smvi de Poésies diverses, par F.-L. J.
[Jourdan] (Paris, 1S13, in-18); Lettres à
Jennie sur Montmorency. Ermenonville et les
environs, par M. F. L"" [Lenormand] (Paris,
1818, in-12) Voyage à Ermenonville, par la
comtesse de Genlis (Paris, 1818, in-12) Voyage
à Ermenonville, contenant des anecdotes iné-
dites sur J.-J. Rousseau, le plait des jardins
et la flore d'Ermenonville, publiée pour la
première fois, par Arsène Thiébaut de Ber-
neaud (Paris, 1819, in-12 30 édit., 1826, in-12);
Trois jours en voyage ou Guide du promeneur
d Chantilly, à Mortefontaine et à Ermenon-
ville (Paris, 1828, in-12, avec 3 plans).
ERAIENS (Joseph), bibliographe belge, né
à Bruxelles en 1736, mort dans la même ville
en 1805. Il était imprimeur-libraire dans sa
ville natale. Bibliographe distingué, il a laissé
un grand nombre de catalogues, parmi les-
quels il convient de citer celui des livres des
couvents supprimés dans les Pays-Bas. Il a
aussi, comme éditeur, publié des ouvrages
importants et a écrit lui-même Bibliographie
des livres anonymes concernant l'histoire des
Pays-Bas (in-fol.); Bibliographie des pièces
authentiques concernant l'histoire des troubles
des Pays-Bas (2 vol. in-fol.), etc.
ERMER1C, HERMENU1C ou HEHMENERIC,
roi des Suèves, mort en 440. Il s'établit en
Galice vers 411, fut vaincu par Gondéric, roi
des Vandales, en 419, puis par Genséric,
autre roi des Vandales, en 427, et régna en-
suite paisiblement. Il étendit même sa puis-
sance et laissa sa couronne à Rechila.
ERMERIC, roi des Goths. V. Hermanric.
ERMIN s. m. (èr-main). Comm. Droit de
douane qui se perçoit dans les Echelles du
Levant, à l'entrée et à la sortie.'
ERMINÉE s. f. (èr-mi-né). Entom. Syn.
d'ifiuiE, genre d'insectes lépidoptères.
BRMINETTE s. f. jèr-mi-nè-te Bochart
dérivait ce mot de l'arabe alerniin, qui se
trouve dans la nomenclature coptique pour r
désigner un instrument de menuisier; mais il
est plus probable que le nom de cet instru-
ment se rapporte à celui de Yhermine, autre-
fois ermine il serait ainsi désigné parce qu'on
a comparé la partie recourbée de Yerminette
au museau de l'hermine). Hache courbée vers
le manche, dont on se sert pour doler et pla-
ner Erministtb de tonnelier, de charpeulter.
Il On écrit aussi HERMINETTE.
BRMINSUL, dieu de la mythologie saxonne.
V. IRMINSUL.
ERMITAGE ou HERMITAGE s. m. (èr-mi-
ta-je rad. ermite). Habitation d'un ermite
Hâtons-nous de quitter le monde et de gagner
notre ERMITAGE. (Le Sage.) Il Couvent de re-
ligieux ermites Il y avait autrefois un ermi-
TAGE-au mont Valérien. (Acad.)
Par ext. Lieu solitaire et écarté :'Jaime
la campagne, mais la campayne habitée; je
déteste les ermitages.' Il Petite maison des
champs qu'il était d'usage de se bâtir autre-
fois pour s'y divertir avec des amis: Dès que
les arbres auront repris leur livrée verte, nous
allons à cet ERMITAGE de délices qui mérite
bien ce nom. (Volt.)
-Comm. Vin de l'Ermitage ou simplement
Ermitage, Vin récolté sut le coteau de l'Er-
mitage, dans la vallée du Rhône.
Qui nous rendra l'antique usage
De ces soupers délicieux,
Où la franchise et Vtrmitage
Réunissaient nos bons aïeux?
DÉSAUG1EES.
ERMITAGE (L'), coteau vignoble de France
(Drôme), sur la rive gauche du Rhône, do-
minant la petite ville de Tain, à 18 kilom. N.
de Valence, renommé pour ses vins rouges
et blancs.
Ce coteau célèbre doit son nom à un ermi-
tage fondé, en 1225, par Gaspard de Sterim-
berg, chevalier de la cour de France, qui
obtint de se faire concéder en ce lieu un ter-
rain dépendant de la chapelle Saint-Chris-
tophe pour y vivre en cénobite. Il est probable
que ceux qui lui succédèrent plantèrent en
ce lieu quelques pieds de vigne; on en trouve
la preuve dans le passage suivant d'uu acte
en date du 10 janvier 1529 Venerabilis vir
dominus Ctauaius Chiffetti. rector capells
Sancti-Christophori,tradii et remittit venera-
bili viro Claudio Bolliati presbytrro Tineti.
videlicet dictam capellam Sancli-Christophori
nuncupatam Hermitage cum domibus ejusdem
ac duabus vineis, et hoc per très annos, hoc
mediante, quod idem dominus Bolliati tenebi-
tur et debebit liens et decenter colere, facere
vineas, etc.
A l'époque de là Révolution, la réputation
de ce vignoble était déjà universelle, bien
que la crête du coteau, appelée aujourd'hui mas
de Bessar, n'eût pas encore été défrichée. Voici
les classitications des quartiers de vignobles,
appelés mas: 1» mas de Greffieux, 2» de Méal,
3» de Bessar, 49 de Beaumes, 5» de Cocoules,
'6° de Murets, 7» de Dionnières.'8» de l'Ermite,
90 de Péléat, 10» de la Pierrelle, 11» du Co-
lombier, 12« de Varognes.
Le mas de Greffieux, placé au bas du coteau,
est argileux et peu étendu; il donne le meil-
leur vin; le Méal placé au-dessous de lui
l'égale presque, ainsi que le Bessar. Les
autres mas décroissent en qualité, tout en
conservant une grande valeur.
Le véritable ermitage se compose des pro-
duits combinés des trois premiers mas, et pour
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