Titre : Vu : journal de la semaine
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1939-11-08
Contributeur : Vogel, Lucien (1886-1954). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32892837x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 novembre 1939 08 novembre 1939
Description : 1939/11/08 (A12,N608). 1939/11/08 (A12,N608).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t521305287
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, FOL-Z-1200
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/05/2023
27 Octobre, — On vient de me rame
ner mon époux et mon fils, tous les deux
blessés sur le même point du front de
Paris.
Mon mari est gardien de la paix, et
assure la circulation dans des circons
tances particulièrement difficiles ; et non
sans risques, l'obscurité noyant la chaus
sée parisienne au cours des longues nuits
d’hiver.
Mon fils Auguste est âgé de seize ans ;
depuis de longs mois déjà, il se prépare
à la carrière qu’il a choisie. Il veut être
« géant de la route » ; ce brave enfant
a décidé qu’en 1942 il gagnerait le Tour
de France, si Dieu prête vie jusque-là à
M. Henri Desgranges.
Lorsque la guerre a éclaté, vidant en
grande partie la capitale, Auguste s’est
écrié :
— Chouette ! Je vais pouvoir mainte
nant m'entraîner dans les rues de Paris
sans aucun risque de passer sous une
voiture !
Tête baissée, la nuit dernière, il fon
çait, sur sa bécane, à l’allure de 35 kilo ¬
LE CARNET DE GUERRE DE
MIAIDAMIIE CILEMIENTINIE
PAR GEORGES DE LA FOUCHARDIERE
mètres à l’heure, lorsqu’il vint se heurter
contre un obstacle imprévu... L’obstacle
c’était son père, debout à son carrefour.
Mon mari a eu une côte enfoncée. Mon
fils a le nez tuméfié et une roue voilée.
— Et je n’ai même pas la satisfaction
de lui dresser procès-verbal, gémit mon
mari... C’est moi qui paierais l’amende !
A
29 Octobre. — Il y a certains farceurs
de mauvais goût dont les plaisanteries
sont particulièrement déplacées pendant
la guerre.
Mon locataire du sixième, M. Pigache,
est un de ceux-là. En temps de paix, il
a été rapin, puis chanteur de café-con
cert, puis détective privé sans clientèle.
A présent, monsieur s’amuse !
Cette nuit (il était bien deux heures),
à l’aide d’un vieux saxophone qui lui
servait au music-hall à faire un numéro
d’harmonie excentrique, il a imité, avec
une perfection regrettable, la clameur
de la sirène annonçant l’alerte.
Tous mes locataires sont descendus à
la cave, y compris M. Pigache. qui vou
lait jouir de l’effet de son excellente plai
santerie. Mais il ne s'en est pas tenu là.
Au bout de vingt minutes, il s’est mis
à pousser des gémissements lugubres et
à faire celui qui succombe à une cruelle
asphyxie.
Et il soupirait :
— Ah ! malheur ! mon masque laisse
passer l’ypérite !... Je suis ypérité !
Je lui ai répliqué avec méfiance :
— Ne dites donc pas de bêtises !...
D'abord, qu’est-ce que vous ressentez
comme symptômes ?
Il a expliqué, dans un râle :
— J’ai fait des études de médecine. Je
connais les symptômes. D’abord, des pi
cotements dans le fond de la gorge. Puis,
un engourdissement de l’orteil droit...
Menez-moi tout de suite à l’hôpital,
avant que ça ne remonte au cœur... J’en
tends la fin de l’alerte...
Pendant que, soutenu par mon mari et
moi, il gagnait la sortie de la cave, voilà
que Mme Doucet-Pichegru, gagnée par
la contagion, s’écrie d’une voix per-
çante :
— Oh ! Oh ! moi aussi, la gorge me
pi nue ! Te suis ypéritée !
Et M. Doucet-Pichegru, également
suggestionné :
— Mes doigts de pied sont morts...
Emmenez-moi aussi à l’hôpital.
Il y a en effet dans les hôpitaux pa
risiens des centres de traitement pour
les victimes des gaz empoisonnés.
Et il est bien possible que les trois ma
lades eussent été « reconnus » par les
médecins traitants si M. Pigache ne
s’était brusquement ravisé.
— Nous arriverions peut-être trop tard
pour qu’on puisse nous sauver. Mais il
y a un traitement d’urgence qui peut être
appliqué ici même. Il suffit qu’un gazé
avale d’un trait une bouteille de cham
pagne pour arrêter net l’effet malfaisant
de l’ypérite... M. Doucet-Pichegru, n’au-
riez-vous pas de champagne dans votre
cave ?
À ce moment-là, tous les autres lo
cataires ont ressenti également les pre
miers symptômes de l’empoisonnement
par ypérite... Moi-même, je l’avoue...
Dix bouteilles ont été vidées...
M. et Mme Doucet-Pichegru ont main
tenant, envers M. Pigache, les sentiments
qu’on peut témoigner à quelqu’un qui
vous a sauvé la vie.
G. de F.
M u partout...
CHRONIQUE DE LA TARTINE
1914. — « Pour faire des prisonniers,
ce n’est pas difficile, il n’y a qu’à montrer
prie tartine beurrée... » (Un grand re
porter.)
1939. — « On n’entend plus rien.
\près une demi-minute les hommes se
elèvent, gluants de boue, mais riants,
loqueurs... » (Octave Aubry, Le Petit
otirnal, 28 oct. 39.) .
« Ils n’ont pas de haine pour les sol
dats allemands. Non, vraiment pas de
haine, tant que les Fritz demeureront là.
Mais qu’ils essaient d’avancer, de mordre
au sol de France, et ils les tueront de
bon cœur, sans pitié. C’est la guerre,
n‘est-ce pas?... » (Ejusdem, ibidem)
« Hitler a peur. » (B. Vivien, Le Jour
nal de la Femme, 27 oct. 39.)
Voici deux petites histoires :
ESPRIT DOUTRE-RHIN
Voici deux petites histoires qui circu
lent en ce moment en Allemagne ou —
ce n’est un mystère pour personne — le
beurre est rarissime et où l'on tisse du
drap en feuillage de pommes de terre.
La première est sous la forme de dia-
logue :
— On va ordonner la réquisition de
tout le papier à cigarettes.
j — Pourquoi ?
— Pour envelopper le beurre !
La seconde raconte que deux chefs
otoires se rendirent dernièrement à la
mpagne. Après quelques heures de
rche, ils constatèrent avec étonnement
‘s étaient nus. Le doryphore, le fa-
doryphore, la terreur des pommes
•re, avait dévoré leurs vêtements.
S, 27 oct. 39.)
Appitaine d’un sous-marin alle-
- ses victimes à rire pendant
ographie. » (Le Matin, 23
n provenant de Ham-
les fameuses saucisses
dent les marchands
es et sur les places
erce ennemi. sont
r des boulettes
t certes pas
idieu aux
loureux
jadis
« Un jeune aviateur français nargue
chaque jour la D.C.A. allemande au ras
de la Moselle. » [Paris-Soir, 30 oct. 39.)
L’ESPRIT DÉS AUTRES
« Vint le jour où un muet, le maré
chal-président von Hindengourg, sorte
de monolithe à forme humaine, figuration
qigantesque du gaga... » (M. Henry
Bernstein, Paris-Soir, 1er nov. 39.)
« Et Adolf n’aurait pas pu voyager
dans son train de rastaquouère... [Ejus-
dem, ibidem.)
« Hitler en est encore à la « valse
hésitation », lui qui a tant de disposi
tions pour la « Danse macabre ». (Le
Journal, 1er nov. 39.)
« La ligne Maginot, c’est la muraille
de France.
« Alors, me raidissant comme devant
un chef, j’ai levé vers la statue un re
gard qui se mouillait :
— Merci, sergent... » (R. Dorgelès,
Gringoire, 19 oct. 39.)
« J’étais pas fâché de visiter le palais
de ce gros cochon de Gœring. »
« Ça c’est la fuite d’eau des cabinets.
Bougez pas. Avant deux minutes vous
allez vous croire sur la ligne Siegfried. »
(L’Or du Rhin, de M. Rip, Gringoire,
26 oct. 39.)
« C’est parce qu’il lui manque .le
« nerf de la guerre » que Hitler cherche
encore à prolonger la « guerre des
nerfs ». [Paris-Soir, 31 oct. 39.)
« Les plans de Hitler ?
C’est plutôt Hitler qui semble en plan. »
(Paris-Midi, 30 oct. 39.)
GRAINS DE BON SENS
« Je trouve ici et là encore trop d’in
formations, trop d’articles, trop de titres
surtout — et aussi que j’entends trop de
commentaires à la radio — qui me rap
pellent singulièrement ce « bourrage de
crâne », unanimement condamné ! A-t-on
le droit d écrire que « Hitler est en plein
désarroi » ; a-t-on le droit de faire croire
que l’armée allemande crève de faim et
que c’est tout juste si l’on ne prendrait
pas des patrouilles allemandes avec des
tartines de beurre ?
Tout cela n’est pas sérieux et je
m’étonne que la censure qui se montre
si chatouilleuse devant des choses ano
dines ne sévisse pas devant ces pauvre
tés malfaisantes et incorrectes. » (W
d’Ormesson, Figaro, 25 oct. 39.)
UN GRAND ARTISTE N'EST PLUS...
BENJAMIN RABIER, précurseur
Benjamin Rabier, qui vient de s’étein
dre dans le Berry, restera pour notre gé
nération l’inoubliable caricaturiste ani
malier qui, le premier en France, donna
aux bêtes les expressions humaines les
plus drôles ; ses innombrables dessins
parus dans tous les journaux humoris
tiques, ses illustrations de Buffon, du
Roman du Renard et des Fables de La
Fontaine, ses nombreux ouvrages pour
les enfants [Tintin Lutin, Flambeau chien
de guerre et les extraordinaires Gédéon)
ont fait la joie des tout-petits... et celle
des grands aussi...
Bien que Vendéen de naissance, Ben
jamin Rabier était le Parisien s’intéres
sant à tout, curieux de tout, aimant tout
de ce Paris où il avait passé son enfance
laborieuse. Modeste et plein de philoso
phie, il ne cessa jamais de s’instruire,
tant dans le spectacle de la rue qu’à la
lecture de tous ces vieux bouquins qu’il
aimait. Ni la gloire officielle — il était
officier de la Légion d’honneur — ni les
titres qu’il avait acquis ne changèrent sa
simplicité. Son violon d’Ingres fut le
vaudeville dont le répertoire s’enrichit
de plusieurs pièces signées Benjamin Ra
bier et qui connurent la centième. Ai
mable, accueillant à tous, plein d’humour
personnel, il laissera le souvenir d’un
brave homme et d'un grand artiste.
VU.
No 608 /I] P. 1278
ner mon époux et mon fils, tous les deux
blessés sur le même point du front de
Paris.
Mon mari est gardien de la paix, et
assure la circulation dans des circons
tances particulièrement difficiles ; et non
sans risques, l'obscurité noyant la chaus
sée parisienne au cours des longues nuits
d’hiver.
Mon fils Auguste est âgé de seize ans ;
depuis de longs mois déjà, il se prépare
à la carrière qu’il a choisie. Il veut être
« géant de la route » ; ce brave enfant
a décidé qu’en 1942 il gagnerait le Tour
de France, si Dieu prête vie jusque-là à
M. Henri Desgranges.
Lorsque la guerre a éclaté, vidant en
grande partie la capitale, Auguste s’est
écrié :
— Chouette ! Je vais pouvoir mainte
nant m'entraîner dans les rues de Paris
sans aucun risque de passer sous une
voiture !
Tête baissée, la nuit dernière, il fon
çait, sur sa bécane, à l’allure de 35 kilo ¬
LE CARNET DE GUERRE DE
MIAIDAMIIE CILEMIENTINIE
PAR GEORGES DE LA FOUCHARDIERE
mètres à l’heure, lorsqu’il vint se heurter
contre un obstacle imprévu... L’obstacle
c’était son père, debout à son carrefour.
Mon mari a eu une côte enfoncée. Mon
fils a le nez tuméfié et une roue voilée.
— Et je n’ai même pas la satisfaction
de lui dresser procès-verbal, gémit mon
mari... C’est moi qui paierais l’amende !
A
29 Octobre. — Il y a certains farceurs
de mauvais goût dont les plaisanteries
sont particulièrement déplacées pendant
la guerre.
Mon locataire du sixième, M. Pigache,
est un de ceux-là. En temps de paix, il
a été rapin, puis chanteur de café-con
cert, puis détective privé sans clientèle.
A présent, monsieur s’amuse !
Cette nuit (il était bien deux heures),
à l’aide d’un vieux saxophone qui lui
servait au music-hall à faire un numéro
d’harmonie excentrique, il a imité, avec
une perfection regrettable, la clameur
de la sirène annonçant l’alerte.
Tous mes locataires sont descendus à
la cave, y compris M. Pigache. qui vou
lait jouir de l’effet de son excellente plai
santerie. Mais il ne s'en est pas tenu là.
Au bout de vingt minutes, il s’est mis
à pousser des gémissements lugubres et
à faire celui qui succombe à une cruelle
asphyxie.
Et il soupirait :
— Ah ! malheur ! mon masque laisse
passer l’ypérite !... Je suis ypérité !
Je lui ai répliqué avec méfiance :
— Ne dites donc pas de bêtises !...
D'abord, qu’est-ce que vous ressentez
comme symptômes ?
Il a expliqué, dans un râle :
— J’ai fait des études de médecine. Je
connais les symptômes. D’abord, des pi
cotements dans le fond de la gorge. Puis,
un engourdissement de l’orteil droit...
Menez-moi tout de suite à l’hôpital,
avant que ça ne remonte au cœur... J’en
tends la fin de l’alerte...
Pendant que, soutenu par mon mari et
moi, il gagnait la sortie de la cave, voilà
que Mme Doucet-Pichegru, gagnée par
la contagion, s’écrie d’une voix per-
çante :
— Oh ! Oh ! moi aussi, la gorge me
pi nue ! Te suis ypéritée !
Et M. Doucet-Pichegru, également
suggestionné :
— Mes doigts de pied sont morts...
Emmenez-moi aussi à l’hôpital.
Il y a en effet dans les hôpitaux pa
risiens des centres de traitement pour
les victimes des gaz empoisonnés.
Et il est bien possible que les trois ma
lades eussent été « reconnus » par les
médecins traitants si M. Pigache ne
s’était brusquement ravisé.
— Nous arriverions peut-être trop tard
pour qu’on puisse nous sauver. Mais il
y a un traitement d’urgence qui peut être
appliqué ici même. Il suffit qu’un gazé
avale d’un trait une bouteille de cham
pagne pour arrêter net l’effet malfaisant
de l’ypérite... M. Doucet-Pichegru, n’au-
riez-vous pas de champagne dans votre
cave ?
À ce moment-là, tous les autres lo
cataires ont ressenti également les pre
miers symptômes de l’empoisonnement
par ypérite... Moi-même, je l’avoue...
Dix bouteilles ont été vidées...
M. et Mme Doucet-Pichegru ont main
tenant, envers M. Pigache, les sentiments
qu’on peut témoigner à quelqu’un qui
vous a sauvé la vie.
G. de F.
M u partout...
CHRONIQUE DE LA TARTINE
1914. — « Pour faire des prisonniers,
ce n’est pas difficile, il n’y a qu’à montrer
prie tartine beurrée... » (Un grand re
porter.)
1939. — « On n’entend plus rien.
\près une demi-minute les hommes se
elèvent, gluants de boue, mais riants,
loqueurs... » (Octave Aubry, Le Petit
otirnal, 28 oct. 39.) .
« Ils n’ont pas de haine pour les sol
dats allemands. Non, vraiment pas de
haine, tant que les Fritz demeureront là.
Mais qu’ils essaient d’avancer, de mordre
au sol de France, et ils les tueront de
bon cœur, sans pitié. C’est la guerre,
n‘est-ce pas?... » (Ejusdem, ibidem)
« Hitler a peur. » (B. Vivien, Le Jour
nal de la Femme, 27 oct. 39.)
Voici deux petites histoires :
ESPRIT DOUTRE-RHIN
Voici deux petites histoires qui circu
lent en ce moment en Allemagne ou —
ce n’est un mystère pour personne — le
beurre est rarissime et où l'on tisse du
drap en feuillage de pommes de terre.
La première est sous la forme de dia-
logue :
— On va ordonner la réquisition de
tout le papier à cigarettes.
j — Pourquoi ?
— Pour envelopper le beurre !
La seconde raconte que deux chefs
otoires se rendirent dernièrement à la
mpagne. Après quelques heures de
rche, ils constatèrent avec étonnement
‘s étaient nus. Le doryphore, le fa-
doryphore, la terreur des pommes
•re, avait dévoré leurs vêtements.
S, 27 oct. 39.)
Appitaine d’un sous-marin alle-
- ses victimes à rire pendant
ographie. » (Le Matin, 23
n provenant de Ham-
les fameuses saucisses
dent les marchands
es et sur les places
erce ennemi. sont
r des boulettes
t certes pas
idieu aux
loureux
jadis
« Un jeune aviateur français nargue
chaque jour la D.C.A. allemande au ras
de la Moselle. » [Paris-Soir, 30 oct. 39.)
L’ESPRIT DÉS AUTRES
« Vint le jour où un muet, le maré
chal-président von Hindengourg, sorte
de monolithe à forme humaine, figuration
qigantesque du gaga... » (M. Henry
Bernstein, Paris-Soir, 1er nov. 39.)
« Et Adolf n’aurait pas pu voyager
dans son train de rastaquouère... [Ejus-
dem, ibidem.)
« Hitler en est encore à la « valse
hésitation », lui qui a tant de disposi
tions pour la « Danse macabre ». (Le
Journal, 1er nov. 39.)
« La ligne Maginot, c’est la muraille
de France.
« Alors, me raidissant comme devant
un chef, j’ai levé vers la statue un re
gard qui se mouillait :
— Merci, sergent... » (R. Dorgelès,
Gringoire, 19 oct. 39.)
« J’étais pas fâché de visiter le palais
de ce gros cochon de Gœring. »
« Ça c’est la fuite d’eau des cabinets.
Bougez pas. Avant deux minutes vous
allez vous croire sur la ligne Siegfried. »
(L’Or du Rhin, de M. Rip, Gringoire,
26 oct. 39.)
« C’est parce qu’il lui manque .le
« nerf de la guerre » que Hitler cherche
encore à prolonger la « guerre des
nerfs ». [Paris-Soir, 31 oct. 39.)
« Les plans de Hitler ?
C’est plutôt Hitler qui semble en plan. »
(Paris-Midi, 30 oct. 39.)
GRAINS DE BON SENS
« Je trouve ici et là encore trop d’in
formations, trop d’articles, trop de titres
surtout — et aussi que j’entends trop de
commentaires à la radio — qui me rap
pellent singulièrement ce « bourrage de
crâne », unanimement condamné ! A-t-on
le droit d écrire que « Hitler est en plein
désarroi » ; a-t-on le droit de faire croire
que l’armée allemande crève de faim et
que c’est tout juste si l’on ne prendrait
pas des patrouilles allemandes avec des
tartines de beurre ?
Tout cela n’est pas sérieux et je
m’étonne que la censure qui se montre
si chatouilleuse devant des choses ano
dines ne sévisse pas devant ces pauvre
tés malfaisantes et incorrectes. » (W
d’Ormesson, Figaro, 25 oct. 39.)
UN GRAND ARTISTE N'EST PLUS...
BENJAMIN RABIER, précurseur
Benjamin Rabier, qui vient de s’étein
dre dans le Berry, restera pour notre gé
nération l’inoubliable caricaturiste ani
malier qui, le premier en France, donna
aux bêtes les expressions humaines les
plus drôles ; ses innombrables dessins
parus dans tous les journaux humoris
tiques, ses illustrations de Buffon, du
Roman du Renard et des Fables de La
Fontaine, ses nombreux ouvrages pour
les enfants [Tintin Lutin, Flambeau chien
de guerre et les extraordinaires Gédéon)
ont fait la joie des tout-petits... et celle
des grands aussi...
Bien que Vendéen de naissance, Ben
jamin Rabier était le Parisien s’intéres
sant à tout, curieux de tout, aimant tout
de ce Paris où il avait passé son enfance
laborieuse. Modeste et plein de philoso
phie, il ne cessa jamais de s’instruire,
tant dans le spectacle de la rue qu’à la
lecture de tous ces vieux bouquins qu’il
aimait. Ni la gloire officielle — il était
officier de la Légion d’honneur — ni les
titres qu’il avait acquis ne changèrent sa
simplicité. Son violon d’Ingres fut le
vaudeville dont le répertoire s’enrichit
de plusieurs pièces signées Benjamin Ra
bier et qui connurent la centième. Ai
mable, accueillant à tous, plein d’humour
personnel, il laissera le souvenir d’un
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