Salon de Mme Lambert (1710-1733)
Née en 1647, Mme de Lambert appartient au XVIIe siècle. Devenue veuve en 1686 et choquée de l’esprit licencieux de la fin du règne de Louis XIV, elle décide d’ouvrir un salon vers 1700, qui est à son apogée en 1710. Elle souhaite y imposer le bon ton, les règles de bienséance, le bon goût, en proposant des discussions entre « honnêtes gens » et « honnêtes femmes », autour de sujets littéraires, philosophiques et scientifiques. Elle rassemble des amis éminents : des académiciens, des écrivains ou des savants, des femmes du monde et des artistes, voire des hommes d’affaires. Dans sa maison, aucune place pour « la maladie épidémique du jeu ». Elle aime qu’on y parle « raisonnablement les uns aux autres et même avec esprit, selon l’occasion », note Fontenelle dans l’Éloge qu’il écrivit à la mort de son amie, en 1733. Ses invitations sont très recherchées : le marquis d’Argenson évoque dans ses Mémoires que Mme de Lambert réunit « la moitié des académiciens ». Elle reçoit le mardi les écrivains, les savants, les artistes, et le mercredi les gens du monde ; mais il arrive que les « mardistes » soient priés un mercredi, alors que jamais les « mercredistes » ne paraissent un mardi.
EN SAVOIR PLUS
> Les salons littéraires au XVIIIe siècle
> Fontenelle, Éloge de la marquise de Lambert, Paris, Salmon, 1825
> Marquis d'Argenson, Journal et mémoires, Paris, Veuve de J. Renouard, 1859